DOCUMENT D’INFORMATION DE PROJET (PID) PHASE DE CONCEPTION Rapport No.: AB5373 PPD Support Plan Maroc Vert Nom de l’opération MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD Région Secteur de l’agriculture générale, de la pêche et des forêts (75 %) ; Secteur Agro-industrie (25 %) P116557 Identité du Projet GOUVERNEMENT DU MAROC Emprunteur(s) Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime Agence d’exécution 20 janvier 2010 Date de préparation du PID 26 avril 2010 Date estimée de l’autorisation d’évaluation 14 septembre 2010 Date estimée de l’approbation du Conseil d’administration 1. Problèmes clés de développement et justification de l’intervention de la Banque Le secteur de l’agro-industrie est un pilier de l’économie marocaine. L’agriculture (y compris les forêts et la pêche) représente 15 pour cent de produit intérieur brut (PIB) et 23 pour cent des exportations du pays. Le traitement des produits agro-alimentaires est le deuxième secteur industriel du Maroc avec près de 30 pour cent de la production industrielle totale et il y a une corrélation positive étroite entre la performance du secteur de l’agriculture et l’économie dans son ensemble. L’agriculture emploie près de la moitié de la population active. Dans les zones rurales, elle est la principale source d’emploi et de revenu pour environ 80 pour cent de la population active. Bien que la pauvreté rurale ait diminué de 25 pour cent en 2001 à 14 pour cent en 2007, l’écart de revenu rural-urbain demeure considérable. Les taux de pauvreté dans les zones rurales sont près de 3 fois aussi élevés que dans les zones urbaines et 70 pour cent de la pauvreté au Maroc demeurent ruraux. L’écart de revenu rural-urbain constitue une part d’inégalité au Maroc plus élevée que dans tout autre pays de la Région MENA. Le secteur agro-alimentaire a le potentiel de devenir une source importante de développement économique généralisé dans les zones rurales. L’agriculture marocaine fonctionne dans un contexte de demande interne à la hausse pour les aliments induite par les revenus croissants et des opportunités considérables avec les marchés à valeur élevée à l’étranger. Le Maroc a un accès privilégié à l’UE en vertu de sa position géographique et de ses accords commerciaux. Il jouit également de ressources en main-d’œuvre relativement abondantes et à faible coût. Grâce à son climat, il a un avantage comparatif potentiel dans de nombreux fruits et légumes précoces à valeur élevée, et dans le développement d’une industrie de traitement des produits agro-alimentaires compétitive. Toutefois, en dépit de certains succès dans certains produits, le potentiel du secteur agro-alimentaire est actuellement limité par de faibles niveaux de productivité et une intégration du marché limitée. Une vaste majorité d’exploitations de (semi-) subsistance continue à dominer le 1,5 million d’exploitations agricoles. Elles sont de petite taille (70 pour cent d’entre elles ont moins de 5 hectares) et sont largement pluviales, ce qui les rend vulnérables aux sécheresses récurrentes. Elles ont souvent des chefs de ménage âgés avec un bas niveau d’éducation (plus de 45 pour cent des chefs de familles agricoles ont plus de 55 ans, et 81 pour cent d’entre eux sont analphabètes), elles font un usage limité des technologies modernes et manquent de savoir-faire technique. Afin de satisfaire leur consommation alimentaire et les besoins de nourriture animale et partiellement en réponse aux incitations fournies à travers d’importants mécanismes de subventions publiques, les petits agriculteurs s’engagent généralement dans la production de produits agricoles de faible valeur tels que le blé et l’orge. En raison d’une combinaison de pratiques d’irrigation insuffisantes, d’un service de l’eau déficient et de prix des intrants à la hausse, les rendements économiques sur l’eau d’irrigation, là où elle est disponible1, sont faibles. Les rendements moyens de l’eau d’irrigation sont de 1,63 MAD/m3, ce qui est bien inférieur à son potentiel de 4 MAD/m3. Les investissements à l’exploitation sont de plus dissuadés par des marchés fonciers sous-développés en résultat des nombreuses formes de régime foncier, de droits de propriété imparfaits sous le système traditionnel de moulkya, de propriété conjointe très répandue par les cohéritiers en raison de l’indivision, et des procédures lourdes et coûteuse du cadastre. La libéralisation commerciale et le changement climatique imposeront une pression et une incertitude croissantes sur le secteur agro-alimentaire. La renégociation de l’Accord d’association (AA) existant avec l’UE et l’Accord de libre-échange (ALE) avec les Etats-Unis, qui impliquent tous deux un élargissement et un approfondissement progressifs de la libéralisation des échanges agricoles, se traduira par une concurrence accrue des produits agricoles étrangers à faible coût et de qualité élevée sur les marchés d’exportations intérieurs et régionaux. La rareté de l’eau devrait empirer avec le changement climatique. Alors que dans la majorité des bassins versants la demande d’eau excède déjà les ressources en eau renouvelables, il est prévu que ces dernières diminueront encore davantage en raison des effets du changement climatique, ayant pour résultat une surexploitation dangereuse des eaux souterraines et une diminution de la disponibilité d’irrigation de surface. La recherche récente sur le changement climatique laisse entendre que le Maroc subira une aridité progressivement croissante en raison des températures plus élevées ainsi que des précipitations plus faibles et plus volatiles (en particulier pendant l’automne et le printemps). En particulier à partir de 2030, ces changements devraient affecter négativement les rendements agricoles. Les cultures pluviales dans des zones agro-écologiques favorables et intermédiaires seront les plus vulnérables, les rendements prévus avec une baisse jusqu’à 10 pour cent. Ceci augmenterait la dépendance du Maroc des importations de cultures de base (actuellement environ 50 pour cent pour les céréales). Etant donné ces défis, des investissements dans la modernisation des systèmes de production sont nécessaires et devront être accompagnés de réformes systémiques pour permettre un développement agricole équitable et durable. Le GM a demandé l’assistance financière et technique de la Banque pour mettre en œuvre la politique transverse et les réformes institutionnelles le long des axes transverses identifiés dans sa nouvelle stratégie de développement agricole Plan Maroc Vert (PMV) et pour informer et appuyer l’exécution du programme d’investissement agricole dans le cadre du Pilier II du PMV. La Banque est en position unique pour assister le GM à exécuter sa politique du secteur agricole et ses réformes institutionnelles au vu de son expérience à appuyer la conception et la mise en œuvre d’opérations similaires dans d’autres régions du monde.2 Les opérations passées et en cours dans les secteurs financier, de l’administration publique, du logement, de l’eau, des déchets solides et de l’énergie indiquent que la Banque est le partenaire préféré du GM en accompagnant des programmes de réforme systémique importants et complexes. Outre partager les bonnes pratiques internationales, l’intervention de la Banque dans le dialogue de politique guidera les réformes et les investissements proposés d’une manière qui aide à maximiser leur impact de développement. 2. Objectif(s) proposé(s) L’objectif de développement proposé de la série du programme est d’améliorer l’accès des agriculteurs aux marchés, aux investissements et aux services agricoles et aux technologies efficaces de l’eau d’irrigation. Les indicateurs clés de résultat comprennent : (i) le volume d’horticulture et de produits de 1,46 million d’ha ou 16 pour cent des terres arables sont irriguées. Par exemple, le Projet de mise en œuvre de la réforme agricole en Turquie (ARIP) 2001-2008 et le Crédit à l’appui de la réduction de la pauvreté en Moldavie (PRSC) 2006-2008. 1 2 la viande nationaux commercialisés à travers les marchés de gros et les abattoirs ; (ii) la part des projets du Pilier II identifiés et exécutés à travers des mécanismes de décision basées sur les parties prenantes ; (iii) la part de cofinancement par type de prestataire de service de vulgarisation ; et (iv) la zone équipée d’irrigation sous pression. 3. Description préliminaire La réforme sera structurée autour de la politique transversale et des priorités des réformes institutionnelles le long des axes transverses identifiés dans le PMV ainsi que les systèmes de gouvernance pour exécuter le programme d’investissements agricoles dans la cadre du Pilier II. Les quatre axes thématiques du programme de réforme comprennent : Modernisation des systèmes internes de distribution. La réforme appuiera le cadre légal, réglementaire et budgétaire régissant les marchés de gros existants de fruits et légumes, les marchés de bétail et les abattoirs appartenant à la municipalité. En particulier, elle appuiera la libéralisation de l’établissement, l’usage et la gestion des marchés et des abattoirs. Et elle appuiera l’introduction et l’application de normes améliorées de sécurité et de qualité des aliments et des systèmes de traçabilité aux marchés et dans les abattoirs. Bien que la législation actuelle oblige les agriculteurs à commercialiser leurs produits à travers les marchés de gros appartenant à la municipalité, seulement 30 à 50 pour cent de la production s’écoule à travers ces marchés selon les estimations, le reste étant détourné sur le marché informel En combinaison avec les investissements publics dans l’infrastructure et les services de marché de base, la libéralisation proposée des systèmes de distribution internes et les réformes budgétaires ont pour but d’améliorer la gestion des marchés de gros et des abattoirs en attirant l’investissement privé dans les marchés et les abattoirs et leur gestion. Elles offriront également de meilleures incitations aux agriculteurs à participer dans le marché formel et à se diversifier dans une production de valeur plus élevée en facilitant de meilleurs prix pour leurs produits et en permettant l’accès à une infrastructure de marché et des services de qualité. La réforme appuiera l’établissement de partenariats publics-privés (PPP) dans les marchés de gros de produits frais et les abattoirs. Amélioration de la gouvernance du Pilier II. La réforme appuiera le MAPM et l’Agence de développement agricole (ADA), qui est l’agence principale d’exécution du MAPM pour le PMV, en renforçant ses systèmes de gouvernance pour mettre en œuvre le programme d’investissement envisagé dans le cadre du Pilier II. En particulier, la réforme améliorera les mécanismes existants pour l’identification, l’évaluation, la sélection, l’exécution et le suivi et l’évaluation des projets du Pilier II. Dans le système actuel, les Directions régionales agricoles (DRA) récemment établies sont chargées de l’identification de projets potentiels du Pilier II (et Pilier I) proposés dans le cadre des 16 PAR. L’ADA est responsable de l’évaluation des propositions de projets identifiés par les DRA. Un Comité d’investissement présidé par le Ministre du MAPM est responsable de l’approbation des projets validés par l’ADA. Une fois que les projets sont approuvés, les DRA sont responsables de leur exécution, alors que l’ADA est responsable du suivi et de l’évaluation globaux. La réforme améliorera le système existant en introduisant des mécanismes et des procédures destinés à renforcer la compétitivité, la transparence et la participation des parties prenantes à l’identification et l’exécution des projets proposés. Elle continuera également à améliorer le système de suivi et évaluation géré par l’ADA. Ces réformes amélioreront l’impact de développement des projets du Pilier II en élargissant l’accès et la participation des agriculteurs à l’investissement public. De plus, elle permettra au MAPM d’introduire une approche programmatique stratégique pluriannuelle du Pilier II et d’établir un mécanisme de financement stable. Gestion plus efficace de l’eau d’irrigation. La réforme mettra à profit les résultats de la composante eau d’irrigation du PPD du Secteur de l’Eau récemment achevé. Elle appuiera une utilisation plus efficace et plus productive de l’eau parmi les agriculteurs en accroissant les incitations à la conservation de l’eau d’irrigation et en intensifiant les contrôles sur l’extraction de l’eau souterraine. De plus, elle appuiera l’introduction d’un cadre pour des services d’eau d’irrigation plus efficaces et durables à travers des PPP et des contrats basés sur la performance pour la gestion des grands périmètres d’irrigation (GPI), le renforcement des capacités des Associations d’usagers de l’eau (AUE), l’augmentation des tarifs de l’eau pour recouvrer le coût de l’exploitation et de l’entretien de l’infrastructure d’irrigation, l’introduction de mécanismes plus flexibles pour l’allocation de quotas d’eau aux agriculteurs, et l’amélioration du suivi des pertes d’eau dans les réseaux d’irrigation. Enfin, elle favorisera une meilleure coordination entre les acteurs gouvernementaux au moyen de plans d’investissement intégrés pour l’infrastructure de mobilisation de l’eau et le développement de l’infrastructure d’irrigation, de conventions entre les ORMVA et les Agences de Bassins (AdB) établissant des règles pour allouer des quotas d’eau (de surface), et développement des plan d’action conjoints destinés à réduire la surexploitation des ressources d’eaux souterraines. Services agricoles de qualité. La réforme appuiera l’accès des agriculteurs à des services agricoles de qualité. En particulier, elle renforcera le système d’innovation agricole du Maroc en (i) renforçant la coopération entre les institutions de recherche, les organisations sectorielles et les agriculteurs à travers l’introduction de recherche compétitive et de dispositifs d’extension de dons ; (ii) introduisant la planification régionale axée sur les résultats et l’exécution des programmes d’innovation agricole du MAPM, dont la recherche, la vulgarisation et les programmes de formation ; et (iii) la professionnalisation des services agricoles. Cette dernière comprendra le développement d’un système mixte (public et privé) pour fournir la vulgarisation et les services consultatifs, y compris l’établissement d’un système de conseillers agricoles privés et un réseau d’appui technique (public) pour le programme du Pilier II (Centre de Ressources Pilier II), et redéfinir le rôle des organisations sectorielles telles que les Chambres d’Agriculture et l’Interprofession en appuyant les producteurs agricoles sur la base de contrats programmes signés entre le MAPM et les filières. Elle appuiera également le développement d’un système national efficace de sécurité alimentaire sous l’égide de l’Office national de Sécurité alimentaire (ONSSA) récemment établi en (i) passant du système actuel basé sur les règles à un système basé sur le risque fondé sur la maîtrise de soi des producteurs ; (ii) élargissant le rôle de la santé végétale publique et des services vétérinaires pour inclure les opérateurs sectoriels dans l’ajustement progressif à des normes de sécurité alimentaire plus rigoureuses ; (iii) introduisant des mécanismes de recouvrement des coûts pour certains services (tels que l’homologation des semences et des semis, le diagnostic, le contrôle des maladies et l’identification du bétail) et en étendant le rôle de sous-traitance de certains services d’inspection à des prestataires de service privés ; (iv) rationnalisant et renforçant le système des laboratoires nationaux dans les deux sous-secteurs, vétérinaire et santé végétale. Enfin, elle réduira l’exposition des agriculteurs au changement climatique et aux risques du marché à travers le développement d’un cadre institutionnel et réglementaire amélioré pour l’extension du marché de l’assurance agricole au-delà du secteur céréalier. Le programme sera complété par un programme d’assistance technique (AT) axé sur les réformes ainsi que sur l’intégration de préoccupations sociales et environnementales. Le programme d’AT appuiera le GM en (i) concevant les modalités de PPP envisagées dans les composantes marchés, eau d’irrigation, et services agricoles du programme PPD ; (ii) formulant un système amélioré de gouvernance pour le programme du Pilier II et examinant la façon dont le programme peut être utilisé comme une plateforme pour aborder l’adaptation au changement climatique et le développement régional territorial ; et (iii) préparant les études de faisabilité et/ou plans d’actions nécessaires relatifs à la réforme du service de vulgarisation et les risques agricoles. S’il est approuvé par le Conseil du FEM, un don du FEM de deux ans portant sur l’adaptation au changement climatique dans le secteur de l’agriculture marocaine sera lié au programme du PPD. Les composantes clés du don proposé du FEM incluent (i) l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans le processus d’exécution du PMV ; (ii) le développement de systèmes intégrés de gestion de l’eau dans des bassins versants ; et (iii) la gestion, le suivi et l’évaluation du projet. Concrètement, le don proposé du FEM financera des projets de démonstration basés sur la recherche dans des zones pilotes dans le cadre d’un programme de dons compétitifs. Les modèles réussis pourront alors être reproduits dans l’ensemble du pays par le GM. Le programme pourra également améliorer le système actuel d’information climatique du Maroc, ce qui permettra aux agriculteurs de mieux gérer les risques liés au climat. 4. Aspects environnementaux Risques environnementaux Mesures d’atténuation potentiels Production accrue de déchets dans Exploitation et maintenance améliorée les marchés de gros et les des marchés de gros et des abattoirs à abattoirs. travers des PPP appuyés par le programme PPD. Pression accrue sur les rares ressources en eau et en terre Mécanismes de criblage arable en raison de la demande environnemental de base en place au accrue et de la pollution dérivant sein de l’ADA pour les projets des du développement agricole Piliers I et II. accéléré. Préparation continue de plans régionaux de gestion de l’eau d’irrigation. Développement de la gestion de systèmes d’eau d’irrigation plus efficaces appuyé par le programme PPD. Programme d’AT intégré au PPD pour fournir une assistance technique ciblée pour guider les aspects environnementaux des investissements agricoles. 5. Financement provisoire Source : Emprunteur Banque internationale pour la reconstruction et le développement Total 6. Point de contact Contact : Julian A. Lampietti Titre: Coordinateur en chef du programme Tel: (202) 458-8221 Fax: Email: [email protected] ($m.) 0 100 100