Le plan Maroc Vert I. Introduction : II. Stratégie du PMV : Le Plan Maroc Vert c’est une stratégie ambitieuse lancée en Avril 2008 par le gouvernement marocain et financée par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Il a pour but de rendre l'agriculture le principal moteur de croissance de l’économie nationale pour la prochaine décennie. 1. Objectifs : l’amélioration des revenus des agriculteurs la garantie de la sécurité alimentaire de 30 millions de marocains la protection des ressources naturelles des différentes régions l’intégration de l’agriculture marocaine au marché national et international 2. Les fondements : L’agriculture, moteur de croissance : L’agriculture est le principal moteur de croissance de l’économie nationale sur les 10 à 15 prochaines années, avec des impacts en termes de croissance du PIB, de création d’emplois, d’exportation et de lutte contre la pauvreté. Une stratégie pour tous : Elle s’adresse à l’ensemble des acteurs dans leur diversité et leurs contraintes socio économiques propres ; elle s’appuie pour cela sur des moyens adaptés à chaque catégorie, les plus performants comme les plus fragiles. Réorganisation du tissu productif : Le Maroc est aujourd’hui décidé à favoriser des modèles d’agrégation innovants, en suivant des exemples qui ont fait leurs preuves à l’international et au Maroc. La régénération du tissu productif étant à la base de toute réforme du secteur. Encouragement de l’investissement : Le déclenchement d’une nouvelle vague d’investissement massive (10Md DH/an), autour de nouveaux investisseurs nationaux et internationaux entrant dans le secteur. Des partenariats gagnants : Dans cette perspective, une approche « transactionnelle » doit être utilisée, autour de la mise en œuvre concrète, sur le terrain, de 1.000 à 1.500 projets définis sur la base d’un modèle économique ciblé avec un renforcement du partenariat public-privé des terres SODEA SOGETA. Toutes les filières sont concernées : Aucune filière n’est condamnée au Maroc. Toutes les filières peuvent et doivent réussir. Il s’agit de donner aux acteurs le maximum de chances de réussir cette mutation. 3. les deux piliers : Pour concrétiser ces principales idées, la stratégie agricole est axée sur une approche globale destinée à tous les acteurs selon leurs objectifs, sur la base de deux piliers. Le premier pilier : Une agriculture moderne à forte valeur ajoutée : Ce premier pilier vise le développement accéléré d’une agriculture moderne et compétitive, vitale pour l’économie nationale, à travers la concrétisation d’un millier de nouveaux projets à haute valeur ajoutée. Deuxième pilier : L’agriculture solidaire Le second pilier du Plan Maroc Vert vise l’accompagnement solidaire de la petite agriculture à travers la réalisation de 545 projets d’intensification ou de professionnalisation des petites exploitations agricoles dans les zones rurales difficiles. Ce second pilier a également pour but la reconversion de la céréaliculture en cultures à plus forte valeur ajoutée (ou moins sensibles aux précipitations) et la valorisation des produits du terroir. 4. Le processus d’élaboration : Le processus d'élaboration de cette stratégie a suivi les étapes suivantes : Dresser un état des lieux du secteur agricole à travers l'examen des différentes filières, les différents acteurs par leur environnement, leurs intérêts et stratégies et les domaines transverses qui déterminent le développement des filières à savoir: l'eau, le foncier, les accords de libre échange, les politiques d'appui, etc. Cet état des lieux a permis : d’identifier les principaux atouts et les freins majeurs au développement de l’agriculture ; de décrire les mutations que celle-ci connaît ; Se concerter avec toutes les parties prenantes pour développer une vision stratégique du secteur agricole à l'horizon 2015 tout en tenant compte des critères de développement économiques et sociaux et ce, dans le but d 'élever le secteur agricole aux rangs prioritaires de l'économie nationale. Elaborer un dispositif de mise en œuvre et de mobilisation qui s'appuie sur : Un plan d'action qui clarifie les priorités et les réformes à entreprendre sur la base d'études de faisabilité spécifiques précisant : les échéances, les responsabilités, l'organisation, le ressources financières nécessaires à la mise en œuvre et les ressources humaines. III. contraintes et résultats : 1. contraintes : Faible capacité d’investissement privé Faible implication du système bancaire Faiblesse du tissu de l’agro-industrie Absence de circuits de distribution structurés Insuffisances en normes de qualité Faible niveau de développement des organisations professionnelles Gestion traditionnelle des exploitations et structures d’encadrement inadaptées Insuffisance du cadre réglementaire Ressources en eau :sécheresse, sous valorisation et surexploitation foncier : Morcellement excessif (70% des exploitations < 2 ha) Complexité du statut juridique et faiblesse du taux d’enregistrement & immatriculation Assolement : avec dominance de la céréaliculture. 2. Résultat attendu : Pour cueillir les fruits de ce plan, il faut attendre 10ans à 15ans, à ce stade, le chiffrage exact des impacts à attendre du PMV est difficile. Néanmoins un chiffrage préliminaire permet de dire que la mise en œuvre de ce plan aura des impacts colossaux en terme de croissance économique, d'emploi, des exports et de lutte contre la pauvreté dans toutes les régions. On cite en effet: Une amélioration notoire du PIB Agricole, des exports et des Investissements privés Une lutte contre la pauvreté plus efficace et à plus grande échelle – à la fois dans les campagnes, mais aussi dans le périurbain défavorisé Une nette amélioration du pouvoir d’achat et du rapport qualité/prix pour le consommateur marocain sur le marché national Des enjeux de développement durable et de développement territorial mieux raisonnés sur 15-20 ans grâce à une modernisation et une meilleure organisation des acteurs du secteur: Rééquilibrer sur le long-terme le déficit de la balance alimentaire et sécuriser au maximum les échanges Améliorer la capacité des nouveaux acteurs du secteur à faire face aux aléas naturels et du marché Mettre en oeuvre les innovations institutionnelles qui se signalent pour affronter les défis de l’eau. Les réalisations du PMV : Le Plan Maroc Vert a créé une nouvelle dynamique dans le secteur agricole qui commence déjà à porter ses fruits. Au cours des trois dernières campagnes, un investissement estimé à 17 Milliards DH a été drainé dans le secteur. En outre, une valeur ajoutée additionnelle de près de 20 Milliards DHS a été réalisée entre la période 2005-07 et l’année 2010.En plus de sa contribution à l’économie de près de 14%, son impact socioéconomique est largement supérieur grâce, notamment, à ses effets d’entrainement à l’amont (intrants agricoles) et à l’aval (agro-industrie) et à travers la consommation finale des ménages. Grâce aux efforts conjugués du département de l’Agriculture et des professionnels du secteur agricole, l’évolution du PIBA affiche un trend haussier depuis l’année 2000. La mobilisation active de tous les acteurs autour de la nouvelle stratégie Plan Maroc Vert, qui a replacé le secteur agricole au centre de l’économie en tant que moteur de la croissance, a permis au secteur agricole de montrer une forte résilience à la crise financière internationale Sur le plan national, l’agriculture demeure le principal pourvoyeur d’emplois, suivi, loin derrière, par les autres secteurs économiques. En milieu rural, près des trois quart de la population active tire son revenu de la branche agricole. Les opportunités d’investissement dans le secteur agricole en milieu rural mises en relief par les objectifs du Plan Maroc Vert offriront davantage d’emploi aux populations rurales. L’amélioration des exportations agricoles et alimentaires a toujours été l’un des objectifs fondamentaux de la politique agricole marocaine. Grâce à cette ténacité, ces exportations représentent aujourd’hui près de 12% des exportations nationales. IV. Agroalimentaire et PMV : 1. Aperçu sur l’agroalimentaire : Le secteur agroalimentaire est l’un des secteurs moteur de l’économie marocaine, en effet L'industrie agro-alimentaire (IAA) est : la deuxième branche industrielle du pays ( après chimie ) avec près de 30% de la production industrielle totale (juste après celle de la chimie avec 40%). Il est à noter que 16 à 17% de la production de cette branche est exportée annuellement. La nomenclature des activités économiques regroupe dans le secteur des IAA est là suivantes : aux boissons, fruits et légumes, viandes, poisson, lait, corps gras, farines et gruaux, céréales, aliments pour animaux, tabac ainsi que d’autres produits alimentaires. Les grandes entreprises agro-alimentaires sont soit des groupes nationaux (Groupe ONA, Holmarcom, Ynna holding, etc.), soit des entreprises étrangères (Coca cola, Nestlé, Danone, P&G, Savola, Unilever, etc.). Le secteur de l’IAA occupe une place stratégique dans l’économie nationale et compte 1981 entreprises (moyenne de la période 2002-2008) 2. Points faibles de l’IAA : L’industrie alimentaire nationale souffre dans son ensemble : un système productif fragile et structurellement faible. Les faibles taux d’investissement et le retard technologique, la sous qualification du capital humain et la prédominance du travail précaire, la faiblesse de l’innovation et de la qualité ainsi que les absences de l’organisation managériale des entreprises, caractérisent l’évolution structurelle de cette industrie. le tissu productif est constitué fondamentalement de PME, leur faible performance : les difficultés d’approvisionnement des usines en matière premières agricoles, la faiblesse de la demande solvable, les problèmes du financement et particulièrement pour les petites et moyennes entreprises, le coût élevé du transport, de l’emballage et de l’énergie. 3. Points forts de l’IAA : Les atouts : Le secteur agricole dispose d'un certain nombre d'atouts liés notamment : à la compétitivité en termes de coût de la main-d’œuvre, à la proximité géographique du marché de l’UE, aux avantages comparatifs liés à sa situation agro-climatique favorable pour les fruits et légumes frais, ainsi qu’au développement d'une industrie de transformation de produits agro-alimentaires potentiellement compétitive. Plan d’émergence : Ce plan a identifié les industries agroalimentaires en tant que secteur à fort potentiel de croissance. Ce changement ne peut s’opérer qu’à travers : La sécurisation de l’approvisionnement, Le renforcement du tissu productif national permettant l’émergence de firmes industrielles compétitives et l’encouragement de la recherche et développement dans le secteur... la libéralisation du commerce international et la mise en oeuvre des accords de libre échange avec certains pays partenaires, offrent de réelles opportunités d’accès des produits agricoles transformés marocains en général et des conserves végétales en particulier à des marchés potentiels (marché américain, marché arabe…). 4. Agroalimentaire et PMV : Conclusion Faire de l’agriculture un moteur de croissance économique et un outil efficace de lute contre la pauvreté rurale ; tel est l’objectif de la nouvelle stratégie Plan Maroc Vert. L’agriculture est réellement au centre des préoccupations de développement durable et de sécurité alimentaire.