immense raz de marée et projetant dans l’atmosphère suffisamment de poussières pour obscurcir le
sol durant des mois. Incapables de vivre sans soleil, de nombreuses plantes auraient fini par
mourir, suivies par les herbivores puis les carnivores
RMQ : Des données récentes tendraient à prouver que l’impact a eu lieu 300 000 ans avant la limite
K-T. L’hypothèse de la crise déclenchée par la météorite est donc à manier avec précaution.
2) Un évènement d’origine terrestre : la mise en place des trapps du Deccan
Répondre aux questions p 195
Un épisode volcanique important a eu lieu il y a 65 Ma : la mise en place des Trapps du Deccan. Cette
province indienne présente un empilement de roches volcaniques de type point chaud représentant un
volume de 3 kilomètres cubes (soit environ 1500 milliards de fois le Stade de France). Cela montre une
modification temporaire de la dynamique interne de la Terre.
Chaque éruption est accompagnée d’émissions de gaz, de poussières qui ont un effet sur l’effet de serre,
l’éclairement et la filtration des UV par la couche d’ozone. Cela a provoqué « un hiver » soudain qui a
mis à mal toutes chaînes alimentaires basées sur la photosynthèse. Cette hypothèse est privilégiée
aujourd’hui même s’il y a toujours débat dans la communauté scientifique.
L'origine de ces événements pourrait être la conjonction de deux phénomènes géologiques. Le
premier est lié à la dynamique de la planète et correspond notamment aux conséquences de la mise
en place des trapps du Deccan ; le second est associé à la chute d'un astéroïde dont le cratère de
Chixulub est la trace. De plus, un certain nombre de familles étaient déjà sur le déclin avant ces
phénomènes, ce qui aura précipité leur extinction.
Quelques pistes explicatives sur l’extinction sélective :
Peut-être la petite taille, donc aussi les besoins en nourriture plus faibles, un régime alimentaire plus
varié que celui des gros herbivores ou des carnivores stricts, une plus grande capacité à se déplacer, à se
cacher, etc..., ont-il été des avantages. Cet atout vaudrait alors pour les Amphibiens, les Lézards, les
Serpents et les Mammifères.
On peut remarquer aussi que ces animaux hétérothermes peuvent rester inactifs et sans nourriture
pendant de longues périodes : les crocodiles peuvent stocker d'importantes réserves de graisse dans leur
queue, et se passer ainsi de nourriture sur plusieurs semaines. Certains amphibiens actuels peuvent passer
l'hiver en diminuant énormément leur métabolisme, et même pour certains en se laissant geler. Peut-être
les dinosaures n'avaient-ils pas ces capacités, surtout si on les suppose " à sang chaud (= homéothermes)",
ou avec un métabolisme élevé
Il semble enfin que les tétrapodes d'eau douce, parmi lesquels on peut placer Tortues et Crocodiles, ont
mieux supporté la crise. C'est aussi vrai pour les poissons d'eau douce, qui ne subissent pas de réel
bouleversement au niveau du nombre de Familles ou de Genres. Même les gros représentants des
crocodiliens connus au Crétacé supérieur semblent avoir survécu. Cette constatation s'accorde avec
l'explication des extinctions par une crise des réseaux alimentaires basés sur la photosynthèse : " l'hiver
d'impact " aurait gravement affecté ces réseaux trophiques, et donc les herbivores et les carnivores qui
s'en nourrissent. Par contre les réseaux trophiques d'eau douce, plutôt basés sur la consommation de
matière organique, dissoute ou en suspension, par les microorganismes puis les petits animaux (larves
d'arthropodes, petits poissons...) n'auraient pas été autant touchés.
II. LES CRISES BIOLOGIQUES : DES REPERES DANS L’HISTOIRE DE LA TERRE
A. Crises et découpage des temps géologiques.
À l’échelle des temps géologiques, des modifications brutales et globales liées à des
événements planétaires affectent le monde vivant : ce sont les crises. Elles alternent avec
des périodes plus longues de relative stabilité.
B. Influence des crises au cours des temps géologiques.
Au cours de l’histoire de la Terre, les phénomènes comme la crise Crétacé-Tertiaire ont un
caractère exceptionnel. Ils ont une influence majeure sur l’évolution de la biosphère.
Durant les 500 derniers millions d'années sont survenues plusieurs crises majeures.