1. Le système de Metternich
Metternich souhaite poser un système de sécurité qui étoufferait toute agitation nationaliste en Europe. Les Etats
européens se garantissent mutuellement et règleraient les conflits émergeant sur le continent.
En 1818, à Aix-la-Chapelle, la France est réintégrée au "concert des nations" en entrant dans la quadruple alliance.
En Allemagne, l'agitation demeure, avec une jeunesse estudiantine qui, imprégnée des discours de Fichte, continue
de revendiquer un Etat allemand unifié. Les troupes autrichiennes interviennent fréquemment pour éteindre les
foyers de contestation, quittd w0 traverser la Bavière.
En 1819, à Naples, la Charbonnerie fomente une action contre les Bourbons et contraint Ferdinant Ier à promulguer
une Constitution. Metternich convoque alors le congrès de Laybach, où il obtient la neutralité de ses alliés suite à sa
volonté de rétablir l'ordre à Naples, ce qui est fait.
Au Portugal, en 1820, une révolte met un terme au pouvoir absolu exercé par la régence anglaise.
Les Britanniques mettent néanmoins leur veto à toute intervention extérieure en raison de leurs liens étroits avec le
Portugal.
En 1822, une insurrection libérale aboutit en Espagne à la création des Cortes, ce qui limite fortement le pouvoir
royal. Metternich convoque un congrès à Vérone et décide de confier à la France le soin de rétablir la situation en
Espagne. Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères, tique: cela rappelle à la France de douloureux souvenirs.
Néanmoins, l'expédition est bien commandée et se passe sans encombres, remportant la victoire du Trocadéro.
Après ces quelques années de rôdage, le système de Metternich paraît solide.
2. La renaissance grecque
Depuis 1453, la Grèce est occupée par l'empire ottoman. Cet empire tient le rôle de califat à l'époque.
Il a longtemps été tolérant envers ses minorités religieuses (chrétiennes notamment) et a accueilli les juifs expulsés
d'Espagne au XVème siècle, dont nul autre pays ne voulait.
Depuis la fin du XVIIIème siècle, il est en décadence. L'incompétence des sultans successifs se rabat sur une
radicalisation du régime (augmentation de la dhîma, tolérance religieuse amoindrie).
Les Grecs expriment à l'opposé des revendications de plus en plus marquées. Le 12 janvier 1822, une Assemblée
nationale grecque autoproclamée se réunit à Epidaure et proclame l'indépendance.
La réaction des Ottomans est virulente. Athènes est rasée, les massacres se succèdent, comme à Chio. Metternich
laisse faire, ne trouvant à la Grèce qu'un intérêt stratégique mineur, et satisfait de voir un nationalisme écrasé.
Cependant, l'opinion publique occidentale est révoltée par l'écrasement de la Grèce et le fait savoir. Les volontaires
(le plus connu étant lord Byron, qui y meurt de la fièvre jaune) affluent. La France, le Royaume-Uni et la Russie se
décident à intervenir, cette dernière ayant des vues sur les détroits. Les flottes des trois puissances se rassemblent en
baie de Navarin pour s'interposer entre la flotte ottomane et les positions grecques. Les Ottomans cannonent une
chaloupe anglaise, ce qui déclenche un feu croisé des Européens qui réduit à néant la flotte ottomane. A la suite de
l'affrontement, les Français débarquent et rentrent à Athènes. Les Russes envoient une armée en vue d'Andrinople, ce
qui pousse les Ottomans à traiter.
En février 1830, la Grèce est reconnue indépendante, mais ses frontières très restreintes ne la satisfont pas, et elle
poursuit son rêve d'Enosis.
3. Naissance de la Belgique
Le nationalisme belge est un cas unique dans l'histoire des nationalismes. L'actuelle Belgique est noyée dans le
royaume des Pays-Bas suite au congrès de Vienne. Les Belges sont traités en citoyens de seconde zone par les
Néerlandais. La langue française y est interdite, et les Belges, majoritaires au sein de la population du royaume, n'ont
qu'un seul ministre.
Les Trois glorieuses rencontrent un écho en Belgique. On donne "l'amour sacré de la patrie" à Bruxelles, ce qui
suscite une insurrection populaire où l'on scande "Faisons comme les Français!".
Le 24 septembre, la Belgique se revendique indépendante. Il reste à lui trouver un roi pour parfaire son unité. On
suggère le comte de Nemours, mais le Royaume-Uni refuse un roi français sur Anvers.
Louis-Philippe Ier nomme Talleyrand ambassadeur à Londres, avec pour charge de démêler l'affaire belge.