Histoire des relations internationales Introduction: Définitions: En

Histoire des relations internationales
Introduction:
Définitions:
En matière de relations internationales, on a tendance à utiliser à tort et à travers le terme "diplomatie". En réalité, il
ne s'agit que des négociations qui précèdent le recours à la force armée.
Un traité est un document signé par les gouvernements ET les Parlements. Il ne faut pas les confondre avec les
accords, qui n'impliquent que les diplomates et ne peuvent être considérés comme engageant l'Etat dans son
ensemble.
La géostratégie est l'étude des forces en présence, qui ne peut se passer d'une analyse géographique, incontournable
dans la définition d'une stratégie. Il serait inapproprié, par exemple, d'inclure le Royaume-Uni dans des calculs
stratégiques sans tenir compte de sa condition d'île, ce qui fût néanmoins fait à plusieurs reprises dans l'Histoire.
L'histoire des relations internationales représente l'étude des rapports, pacifiques ou belliqueux, entre les nations..
D'après Duroselle, tous les paramètres sont à prendre en compte dans cette discipline, car les schémas pré-établis
peuvent se trouver faussés sur le long terme (cf. l'Entente cordiale, après pourtant 6 siècles de rapports franco-anglais
conflictuels).
L'idée de droit international remonte à Grotius, qui écrit en 1625 "De la guerre et de la paix".
La Charte de l'ONU en est l'illustration la plus aboutie en date.
Typologie de la guerre et de la paix:
Il existe 5 types de guerres internationales:
-la guerre d'apocalypse (destruction totale de l'homme, dont l'exemple en date est la nucléarisation du Japon
en 1945). Si on l'a un temps crue écartée, l'apparition de nouvelles idéologies destructrices et la vulgarisation des
moyens à fort pouvoir de destruction doivent conduire à s'en méfier.
-la guerre totale, définie par Clausewitz, qui implique toutes les forces d'un Etat tant que l'armée ennemie
n'est pas détruite.
-les guerres de conquête ("les frontières sont les lignes isobares de la puissance", Fouché), qui servent à
étal(onn)er la puissance militaire.
-les guerres de faible intensité, où l'enjeu est secondaire pour les belligérants, ou le rapport de forces trop
déséquilibré pour conduire à un désastre. Les conflits périphériques de la guerre froide ou les guerres coloniales en
sont des exemples.
-les guerres de harcèlement, que mènent ordinairement les guérillas.
On reconnaît généralement 4 types de paix:
-par l'empire unique (Egypte des Pharaons, empire espagnol, "Rule britannia", Chine Han), où un empire
hégémonique impose ses vues aux autres Etats.
-par l'équilibre des puissances, où l'on rebat les cartes après un conflit afin de redéfinir les équilibres
géostratégiques. Le traité de Westphalie ou les conclusions de Vienne en sont des exemples, où l'on brisa la
puissance dominante en Europe.
-la sécurité collective, prônée par Wilson. Une organisation politique internationale respectée de tous y est
nécessaire. Versailles l'a ébauchée, San Francisco l'a poursuivie, reste à la parachever...
A/ L'Europe des rois (1815-1848)
1. Le congrès de Vienne
Entre 1814 et 1815, une fois Napoléon Ier vaincu, on se réunit à Vienne pour redessiner la carte de l'Europe. On
assiste davantage à une succession de festivités très mondaines qu'à une véritable conférence diplomatique dans la
capitale autrichienne, d'où la caricature "le congrès s'amuse".
Les têtes couronnées d'Europe se réjouissent surtout de la victoire sur la France bonapartienne.
Le Premier ministre britannique, Castlereag, profitant de la folie du roi Georges III, est le véritable maître de son
pays et ne se prive pas de øô faire savoir. De la même manière, Alexandre Ier étale sa puissance. Le tsar de toutes les
Russies (en y incluant la Biélorussie et l'Ukraine) est le principal vainqueur et le fait savoir. Le chancelier autrichien
Metternich manoeuvre de son côté pour devenir l'arbitre de l'Europe.
Les congressistes redessinent la carte de l'Europe en vue de la rééquilibrer selon le principe "Un Etat, un souverain".
La France perd l'essentiel des gains réalisés depuis 1792. Néanmoins, on ne peut effacer les marques durables de
l'époque napoléonienne, parmi lesquelles le Code civil, mais surtout le réveil des nationalismes, que ce soit contre la
France (en Allemagne et Italie) ou pour elle (en Pologne et Illyrie).
1. La France au ban des nations
A. Un pays exsangue
La France sort d'un quart de siècle de guerres quasiment incessantes. Elle a perdu plus d'un million de morts sur les
champs de batailles, a vu sa façade atlantique ruinée par le blocus, ses finances mises à mal par la guerre.
Il s'y ajoute une occupation très dure. La France est condamnée à verser 700 millions de francs-or et à subir
l'occupation de 58 départements en attendant le versement de cette somme. Un million de soldats prussiens,
autrichiens et russes occupent le sol français et s'y livrent à de nombreuses exactions.
B. Des frontières amputées
Les choses auraient pu se passer convenablement pour la France par rapport à la diabolisation dont elle est l'objet à
Vienne.
Le 30 mai 1814, le traité de Paris met en lumière le rôle de Talleyrand joué à Vienne. Ministre des Affaires
étrangères de Louis XVIII, il se rend à Vienne sans invitation et invite sur ses fonds personnels les monarques
européens à de somptueux dîners préparés par son cuisinier Augustin Carême, ce qui permet d'infléchir quelque peu
la position de ceux-ci vis-à-vis de la France.
En y ajoutant son talent personnel de négociateur, Talleyrand parvient à faire admettre le droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes. Il obtient le maintien du comtat Venaissin en France, de même que Mulhouse, Montbéliard ainsi
qu'une partie de la Sarre. Il sauve également l'indépendance de la Saxe, menacée en raison de son soutien à la France
durant les guerres napoléoniennes.
Les Cent-jours remettent en cause ce sauvetage. Le second traité de Paris est bien plus dur, puisqu'il revient sur les
positions sauvées par Talleyrand, supprime la Sarre, la Savoie Chambéry et Genève, ce qui s'assortit de la destruction
de la ligne Vauban et de la fin du monopole du français comme langue des traités. De plus, le traité d'Aix-la-
Chapelle met en place la quadruple-alliance (Prusse, Autriche, Royaume-Uni, Russie) contre la France.
2. La loi des vainqueurs
A. La thalassocratie birtannique
Le Royaume-Uni, traumatisé par l'épisode d'Hastings, a depuis pour priorité de ne plus le revivre.
En conséquence, il importe de mettre hors d'état toute puissance continentale de dominer l'Europe et d'être en mesure
de le menacer. Au coeur de cette stratégie, Anvers, proche de Londres et ouvert sur l'hinterland européen. Si
d'aventure une puissance y met la main, elle devient automatiquement l'ennemi du Royaume-Uni. L'Espagne, la
France, l'Allemagne ont tout à tour endossé ce rôle.
La perfide Albion profite de sa position de force pour avancer ses pions: elle obtient Helgoland et la fortifie. Les
Britanniques démembrent également l'empire français dans l'océan indien et aux Antilles, annexent Le Cap, Ceylan,
Malte, s'implantent au Koweit et à Singapour. Le "rule britannia" se profile.
On cherche aussi à isoler la France, en créant un royaume des Pays-Bas puissant sur son flanc septentrional. On
ajoute la Belgique et le Luxembourg aux Pays-Bas. La Suisse devient neutre.
Le Piémont est agrandi de la Savoie et de Gênes pour contenir la France sur son Sud-Est.
Le dernier volet de la politique britannique à Vienne consiste à lutter contre la piraterie et les négriers. A Vienne, on
interdit la traite et les grandes puissances signent des accords pour éradiquer les pirates, ce qui sera accompli vers
1860.
B. La grande Russie
Alexandre Ier considère les peuples comme des lots à prendre. Le tsar pousse à la création de la Sainte-Alliance pour
consacrer le statut de puissance continentale dominante que revendique la Russie. L'éphémère duché de Varsovie
créé par Napoléon Ier retombe aux mains des Russes pour ses 2/3.
La Finlande est prise à la Suède et donnée à la Russie, en raison du soutien initial des Suédois aux Français. En
retour, la Suède reçoit la Norvège pour son rôle à Leipzig. La Norvège est pour sa part prise au Danemark, qui avait
soutenu la France suite au raid britannique sur Copenhague. Cependant, la déclaration de guerre danoise in extremis
à la France lui vaut les duchés du Schleswig et de l'Holstein.
C. Le doublement de la Prusse
La Prusse revient de loin. Elle avait subi l'un des pires désastres militaires de l'Histoire à la double bataille d'Iena et
d'Auerstedt et signé dans la foulée une paix désastreuse. Il en résulte un revanchisme que les discours de Fichte
attisent. Ayant réarmé et tenu un rôle décisif à Leipzig puis à Waterloo, la Prusse signe quelques années plus tard un
retour fracassant sur la scène internationale, et obtient la Poméranie et la Ruhr en plus de la reconstitution de ses
frontières pré-guerres napoléoniennes.
D. L'Autriche de Metternich
Fin diplomate, Metternich avait dû jouer serré avec la France napoléonienne,devant notamment fournir une épouse à
l'empereur. Il reste chancelier jusqu'en 1848 et tisse une Europe originale, fondée sur la dénégation complète des
nationalités au profit de l'équilibre des puissances. Pour éviter que la Prusse ne prenne trop d'ampleur, il maintient
une Bavière indépendante à côté. Si l'on y ajoute l'isolement géographique de la Russie et l'affaiblissement de la
France, l'Autriche est la première puissance continentale. Pour asseoir ce statut, elle crée une officieuse
"confédération germanique", Etat fantoche dont elle se réserve le leadership, secondée par la Prusse.
Elle ôte également la Lombardie à la France, restaure les Bourbons à Naples (fusillant au passage le maréchal Murat)
et annule les départements français créés en Italie. C'est le véritable architecte de l'Europe.
2. La contestation (1822-1848)
1. Le système de Metternich
Metternich souhaite poser un système de sécurité qui étoufferait toute agitation nationaliste en Europe. Les Etats
européens se garantissent mutuellement et règleraient les conflits émergeant sur le continent.
En 1818, à Aix-la-Chapelle, la France est réintégrée au "concert des nations" en entrant dans la quadruple alliance.
En Allemagne, l'agitation demeure, avec une jeunesse estudiantine qui, imprégnée des discours de Fichte, continue
de revendiquer un Etat allemand unifié. Les troupes autrichiennes interviennent fréquemment pour éteindre les
foyers de contestation, quittd w0 traverser la Bavière.
En 1819, à Naples, la Charbonnerie fomente une action contre les Bourbons et contraint Ferdinant Ier à promulguer
une Constitution. Metternich convoque alors le congrès de Laybach, où il obtient la neutralité de ses alliés suite à sa
volonté de rétablir l'ordre à Naples, ce qui est fait.
Au Portugal, en 1820, une révolte met un terme au pouvoir absolu exercé par la régence anglaise.
Les Britanniques mettent néanmoins leur veto à toute intervention extérieure en raison de leurs liens étroits avec le
Portugal.
En 1822, une insurrection libérale aboutit en Espagne à la création des Cortes, ce qui limite fortement le pouvoir
royal. Metternich convoque un congrès à Vérone et décide de confier à la France le soin de rétablir la situation en
Espagne. Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères, tique: cela rappelle à la France de douloureux souvenirs.
Néanmoins, l'expédition est bien commandée et se passe sans encombres, remportant la victoire du Trocadéro.
Après ces quelques années de rôdage, le système de Metternich paraît solide.
2. La renaissance grecque
Depuis 1453, la Grèce est occupée par l'empire ottoman. Cet empire tient le rôle de califat à l'époque.
Il a longtemps été tolérant envers ses minorités religieuses (chrétiennes notamment) et a accueilli les juifs expulsés
d'Espagne au XVème siècle, dont nul autre pays ne voulait.
Depuis la fin du XVIIIème siècle, il est en décadence. L'incompétence des sultans successifs se rabat sur une
radicalisation du régime (augmentation de la dhîma, tolérance religieuse amoindrie).
Les Grecs expriment à l'opposé des revendications de plus en plus marquées. Le 12 janvier 1822, une Assemblée
nationale grecque autoproclamée se réunit à Epidaure et proclame l'indépendance.
La réaction des Ottomans est virulente. Athènes est rasée, les massacres se succèdent, comme à Chio. Metternich
laisse faire, ne trouvant à la Grèce qu'un intérêt stratégique mineur, et satisfait de voir un nationalisme écrasé.
Cependant, l'opinion publique occidentale est révoltée par l'écrasement de la Grèce et le fait savoir. Les volontaires
(le plus connu étant lord Byron, qui y meurt de la fièvre jaune) affluent. La France, le Royaume-Uni et la Russie se
décident à intervenir, cette dernière ayant des vues sur les détroits. Les flottes des trois puissances se rassemblent en
baie de Navarin pour s'interposer entre la flotte ottomane et les positions grecques. Les Ottomans cannonent une
chaloupe anglaise, ce qui déclenche un feu croisé des Européens qui réduit à néant la flotte ottomane. A la suite de
l'affrontement, les Français débarquent et rentrent à Athènes. Les Russes envoient une armée en vue d'Andrinople, ce
qui pousse les Ottomans à traiter.
En février 1830, la Grèce est reconnue indépendante, mais ses frontières très restreintes ne la satisfont pas, et elle
poursuit son rêve d'Enosis.
3. Naissance de la Belgique
Le nationalisme belge est un cas unique dans l'histoire des nationalismes. L'actuelle Belgique est noyée dans le
royaume des Pays-Bas suite au congrès de Vienne. Les Belges sont traités en citoyens de seconde zone par les
Néerlandais. La langue française y est interdite, et les Belges, majoritaires au sein de la population du royaume, n'ont
qu'un seul ministre.
Les Trois glorieuses rencontrent un écho en Belgique. On donne "l'amour sacré de la patrie" à Bruxelles, ce qui
suscite une insurrection populaire où l'on scande "Faisons comme les Français!".
Le 24 septembre, la Belgique se revendique indépendante. Il reste à lui trouver un roi pour parfaire son unité. On
suggère le comte de Nemours, mais le Royaume-Uni refuse un roi français sur Anvers.
Louis-Philippe Ier nomme Talleyrand ambassadeur à Londres, avec pour charge de démêler l'affaire belge.
Talleyrand donne des festivités agrémentées d'excellents repas afin d'amadouer les Britanniques.
En novembre, il arrange la conférence de Londres et propose Leopold de Saxe-Cobourg comme roi des Belges. En
retour, il demande son mariage avec une princesse française, Louise d'Orléans, tout en faisant renoncer les Orléans à
toute prétention future sur le trône de Belgique.
En août 1831, les Néerlandais tentent de reprendre le contrôle de la Belgique. La France envoie son armée en
Belgique et enferme les Néerlandais dans Anvers, où la flotte britannique assure le blocus.
En 1832, les Néerlandais capitulent et reconnaissent la Belgique.
4. Les échecs de 1830
Le 21 octobre 1830, Varsovie se soulève et chasse les troupes russes d'occupation. Les Polonais proclament ensuite
une Diète qui restaure l'indépendance de la Pologne. Metternich, inquiet de la contagion révolutionnaire, donne son
feu vert à une intervention russe de reprise en main.
En février 1831, 170 000 soldats russes entrent en Pologne et écrasent l'insurrection dans un bain de sang, d'où la
célèbre caricature "l'ordre règne à Varsovie" montrant un Cosaque sanguinolent.
Suite à l'écrasement de Varsovie, de nombreux Polonais se réfugient en France, parmi lesquels Chopin.
En Italie, quelques soulèvements ont lieu pour l'unité italienne. Les Autrichiens interviennent à Parme, Modène,
Rome, et chassent les carbonari. Des remous comparables ont lieu en Allemagne, qui sont aisément dispersés.
5. Le printemps des peuples
En 1848, Louis-Philippe Ier est renversé, ce qui rallume la flamme révolutionnaire en Europe.
Les vieilles rancoeurs de 1830 réapparaissent.
Milan et Venise reprenant les armes contre l'Autriche, Charles-Albert Ier, roi du Piémont, prend les armes en soutien
des insurgés. Convaincu que "l'Italia se farà da sè", il estime que l'unité italienne doit se conquérir par les armes
contre l'occupant. La contre-attaque autrichienne est vigoureuse et voir le général Radeski mettre en pièces l'armée
piémontaise à Custozza et à Novare. Charles-Albert Ier est contraint d'abdiquer. Au Sud de l'Italie, Garibaldi chasse
le pape Pie IX de Rome, mais une expédition française envoyée en avril 1849 déloge les carbonari en juillet.
Les Autrichiens sont également pris sur leur flanc Est, par les Hongrois, qui sous la houlette de Lajo Kossuth, se
proclament indépendants. Occupés en Italie, ils délèguent la répression aux Russes.
Malgré un élan de sympathie en Europe occidentale, la rébellion hongroise est rapidement écrasée.
Les Russes, qui ont connu une situation stable et sorti les Autrichiens d'une mauvaise passe, se considèrent comme la
première puissance en Europe et ont d'autres visées par la suite.
B/ L'Europe des nations
1. L'Italie: deux hommes pour une unité
1. Cavour et le Risorgimento
Cavour fonde en 1847 le journal "Il Risorgimento", terme difficilement traduisibile exprimant l'idée de résurgence,
plus particulièrement de résurrection d'une Italie forte et unifiée. C'est un concept largment utilisé dans la péninsule,
particulièrement dans les milieux artistiques. Dès 1813, Rossini compose "l'Italienne à Alger", où il fait figurer
l'allégorie de l'Italie, incluant la toge, la couronne de lauriers et le drapeau vert, blanc, rouge. Des sociétés secrètes se
forment pour défendre cette idée, parmi lesquelles la Charbonnerie.
En 1848, suite à l'échec des insurrections armées et à l'abdication de Charles-Albert,
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