GENERALITES LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES : 1ERE CAUSE DE MORTALITE EN FRANCE [1] Par maladies cardiovasculaires, on désigne un ensemble de maladies caractérisées - soit par une obstruction progressive des artères de l'organisme, en particulier les artères coronaires (qui nourrissent le muscle cardiaque), les carotides (qui alimentent le cerveau) et les artères irriguant les membres inférieurs. - soit par la rupture d'une artère du cerveau. L'obstruction d'une artère coronaire entraîne une crise cardiaque (infarctus du myocarde), l'obstruction ou l'éclatement d'une artère du cerveau provoquent une attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral ou AVC). L'obstruction des artères des membres inférieurs est responsable d'une artérite ou artériopathie oblitérante des membres inférieurs, qui au stade ultime, provoque une gangrène pouvant conduire à l'amputation [3]. UNE CAUSE DE MORT PREMATUREE [3] , MAIS AUSSI DE HANDICAP Les maladies cardiovasculaires tuent plus que le cancer : en France, 1 personne sur 3 en meurt et l'on estime à 20 millions le nombre de personnes concernées par ce risque. On déplore, chaque année en France, 120 000 crises cardiaques (infarctus du myocarde) et 130 000 attaques cérébrales (accidents vasculaires cérébraux) [1]. Mais au-delà de la mortalité, dont elles constituent la première cause, les maladies cardiovasculaires sont aussi source de lourds handicaps : les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent, chez l'adulte, la 1ère cause de handicap acquis et la 2ème cause de démence, ainsi qu'une cause majeure de dépression, tant chez les personnes touchées que dans leur entourage. Ainsi, parmi les survivants d'un AVC, 50% auront une dépression dans l'année, 25% seront déments dans les 5 ans qui suivent et 40% seulement des actifs reprendront leur travail [4]. A QUOI SONT DUES LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES ? Le principal responsable de l'infarctus du myocarde, de l'accident vasculaire cérébral et de l'artérite des membres inférieurs est une même maladie des artères appelée athérosclérose, qui aboutit au fil du temps à l'obstruction de ces vaisseaux [3]. L'évolution se fait longtemps sans symptôme, et lorsque l'accident survient, la maladie est souvent déjà à un stade avancé. SYSTEME CARDIOVASCULAIRE Le système cardiovasculaire[2] se compose du cœur et des vaisseaux (veines et artères). LE COEUR Le cœur est un muscle fonctionnant comme une pompe, pour propulser le sang dans les artères, qui le véhiculent dans tous les tissus de l'organisme. Le cœur n'est pas plus gros que le poing, mais c'est un muscle extrêmement puissant. Il pèse 300 g, bat 100 000 fois par jour et pompe 5 litres de sang à la minute. LES ARTERES Le sang est véhiculé à travers l'organisme par deux types de vaisseaux : - les artères, qui transportent vers l'ensemble des organes le sang revenu au cœur après avoir été oxygéné dans les poumons. Ce sang va apporter aux organes de l'oxygène et des substances nutritives nécessaires à leur fonctionnement - les veines, qui ramènent le sang ayant nourri les organes, donc appauvri en oxygène, vers le cœur, qui l'enverra dans les poumons pour y être rechargé en oxygène. Les artères coronaires ou coronaires sont les artères qui irriguent le cœur. Les artères carotides ou carotides sont les artères qui irriguent le cerveau. L'obstruction d'une artère empêche donc le sang d'atteindre l'organe que dessert cette artère, provoquant la souffrance, voire la mort, des cellules en manque d'oxygène. FACTEURS DE RISQUE MAJEURS ET FACTEURS PREDISPOSANTS LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES NE PREVIENNENT PAS TOUJOURS, MAIS ELLES NE FRAPPENT PAS NON PLUS AU HASARD Tout le monde ne présente pas le même risque de développer une maladie cardiovasculaire. Les lésions d'athérosclérose se constituent tôt, dès l'adolescence, mais elles se formeront d'autant plus vite qu'il y a plus de facteurs aggravants associés [25]. Ces facteurs, appelés facteurs de risque cardiovasculaire, sont aujourd'hui bien connus. Parmi eux, on distingue [3] [5] : · des facteurs de risque majeurs : Age (> 50 ans chez l'homme, > 60 ans chez la femme) Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans Diabète, traité ou non Hypertension artérielle, traitée ou non Excès de mauvais cholestérol ou insuffisance de bon cholestérol · des facteurs qui jouent un rôle prédisposant : Obésité, qui, lorsqu'elle est présente, est souvent associée à un excès de mauvais cholestérol, une hypertension et un diabète [6] Sédentarité, c'est-à-dire le manque d'exercice (moins de 3 fois 30 mn d'exercice physique par semaine), qui constitue également un facteur aggravant Hérédité : - Survenue d'une crise cardiaque chez le père ou un frère avant 55 ans ou chez la mère ou une soeur avant 65 ans - Survenue d'une attaque cérébrale chez un membre de la famille avant 45 ans · chez la personne hypertendue, on prend également en compte la consommation excessive d'alcool : plus de 3 verres de vin/j chez l'homme et 2 verres/j chez la femme [5]. ON PEUT EN AVOIR SANS LE SAVOIR Diabète, pourtant plusieurs artérielle hypertension et excès de cholestérol peuvent être présents chez une personne qui se sent en parfaite santé : ce sont en effet des tueurs « silencieux », à même d'agir pendant années sans provoquer de symptôme. Durant cette période, seules une mesure de la tension et une analyse de sang permettent de les dépister. 1 seul facteur de risque peut suffire à provoquer une maladie cardiovasculaire, mais l'association de plusieurs facteurs de risque chez une même personne multiplie ce risque [7]. Il est donc important de lutter contre le maximum de facteurs de risque pour prévenir les maladies cardiovasculaires. EXEMPLE POUR L'INFARCTUS (crise cardiaque) [7] Dans le schéma ci-dessous, une personne avec le ou les facteurs de risque cités présente, par rapport à une personne qui n'a pas ce ou ces facteurs, un risque de faire un infarctus multiplié par le chiffre indiqué. Exemple : si vous fumez et avez de l'hypertension et du diabète : vous avez 13 fois plus de risque de faire un infarctus qu'un non fumeur sans diabète ni hypertension. Cliquez sur l'image pour l'agrandir Faites le CONSULT-QUIZ-CARDIO pour savoir si vous devez faire évaluer votre niveau de risque cardiovasculaire par votre médecin traitant. Seul votre médecin, après un interrogatoire et quelques examens simples (prise de sang), pourra définir le nombre de facteurs de risque que vous avez, calculer votre niveau de risque et définir avec vous les mesures à prendre. A quoi correspondent les niveaux de risque cardiovasculaire ? [3] Risque faible <15% Risque moyen de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir 15-20% Risque élevé de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir >20% de risque de faire un événement cardiovasculaire dans les 10 ans à venir Connaître les facteurs de risque auxquels vous êtes personnellement exposé contribue à la prévention d'une maladie cardiovasculaire. Il est en effet possible d'agir sur un certain nombre de facteurs de risque. LES FACTEURS SUR LESQUELS ON PEUT AGIR LES FACTEURS SUR LESQUELS ON NE PEUT PAS AGIR L'ATHEROSCLEROSE : à l'origine des maladies cardiovasculaires L'athérosclérose est le principal responsable de l'infarctus du myocarde, de l'accident vasculaire cérébral et de l'artérite des membres inférieurs [16]. L'athérosclérose se caractérise par une accumulation, sur la paroi des artères, de lipides (graisses), principalement le "mauvais cholestérol", dit LDL-C, de produits du sang, de dépôts calcaires... qui entraînent des lésions de l'artère : c'est la formation de la plaque d'athérome qui évolue dans le temps en passant par différents stades. Certes, l'excès de mauvais cholestérol joue un rôle important, mais il n'est pas le seul : d'autres facteurs de risque cardiovasculaire entrent en jeu dans la formation de la plaque d'athérome (l'hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme) [25]. L'association de plusieurs de ces facteurs de risque a un effet multiplicateur sur le développement de la plaque d'athérome et l'apparition des maladies cardiovasculaires [24]. LA FORMATION DE LA PLAQUE D'ATHEROME La plaque d'athérome se développe très tôt et s'aggrave insidieusement au fil des années. Inversement, les symptômes n'apparaissent souvent que tardivement. Dès le plus jeune âge, l'influence des différents facteurs de risque commence à se faire sentir. A l'heure actuelle, on retrouve des lésions vasculaires dès l'âge de 12 ans chez des enfants fortement obèses avec un excès de cholestérol [26]. Par ailleurs, l'allongement de la durée de vie laisse tout le temps à l'athérome de s'installer, puis de se manifester, après être passé par différentes étapes [16] : Cliquez sur l'image pour l'agrandir Les plaques d'athérome touchent avec prédilection les artères du cœur (coronaires), du cerveau [27] (carotides) et des jambes . Selon leur localisation dans le système vasculaire, elles entraînent des maladies cardiovasculaires diverses. Précédent Suivant LES DIFFERENTES MALADIES CARDIOVASCULAIRES Selon la localisation des artères les plus touchées par l'athérosclérose, des symptômes différents pourront apparaître. LES MALADIES CORONAIRES Elles concernent l'atteinte des artères coronaires (irriguant le cœur). Les symptômes seront différents selon que l'obstruction de ces artères est partielle ou totale. · L'ANGINE DE POITRINE (OU ANGOR) Elle est due à une obstruction partielle d'une artère coronaire. Elle se manifeste par des douleurs dans la poitrine et/ou une sensation d'oppression thoracique, survenant au repos ou au cours d'un effort ; c'est un signal d'alarme. Le débit du sang est alors inadapté à la demande : le cœur ne reçoit plus suffisamment d'oxygène pour son fonctionnement normal. · L'INFARCTUS DU MYOCARDE (« CRISE CARDIAQUE ») Il est provoqué par une obstruction totale d'une artère coronaire en raison d'une rupture de la plaque d'athérome, avec formation d'un caillot (thrombose). Le sang et l'oxygène, et donc l'énergie indispensable au fonctionnement du muscle cardiaque, ne sont plus apportés. Le plus souvent, l'infarctus se manifeste par une très violente douleur avec sensation d'étau dans la poitrine, pouvant irradier dans les bras et la mâchoire. L'ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL (AVC) C'est ce qu'on appelle communément l'attaque cérébrale · L'AVC est principalement dû à l'atteinte par l'athérosclérose d'une artère cérébrale. En se formant au niveau des carotides (artères au niveau du cou), la plaque d'athérome limite la circulation sanguine vers le cerveau, pouvant provoquer des malaises et des pertes de connaissance. Lorsque l'artère se bouche complètement, le sang et l'oxygène ne parviennent plus jusqu'au cerveau ; c'est l'AVC ischémique. Certains signaux avant-coureurs, tels que troubles de la vue ou de la parole, maux de tête, vertiges, faiblesse d'un côté du corps, perte de connaissance, même très passagers, constituent un véritable signal d'alarme [23]. Ils doivent être signalés rapidement au médecin. · Il existe une autre forme d'AVC, 4 fois moins fréquente, due à la rupture d'une artère cérébrale sous l'influence d'une poussée d'hypertension artérielle. S'ensuit une hémorragie cérébrale : c'est l'AVC hémorragique [3]. Les accidents vasculaires cérébraux touchent environ 130 000 personnes chaque année en France [1]. Ils provoquent des lésions du cerveau plus ou moins invalidantes, plus ou moins réversibles, avec des séquelles plus ou moins importantes, en fonction de la taille de l'artère touchée et de la partie du cerveau endommagée. 2 types L'ARTERITE (OU ARTERIOPATHIE OBLITERANTE) DES MEMBRES INFERIEURS d'AVC [28] Elle touche 1% des Français avant 50 ans et majoritairement les hommes au-delà de la cinquantaine. Parmi les facteurs de risque, le tabac occupe la première place. Ce sont les artères qui irriguent les jambes qui sont atteintes. Apparaissent alors des douleurs vives dans les mollets, au cours de la marche. Avec l'évolution de la maladie, les douleurs sont de plus en plus vives et fréquentes, survenant même au repos. Au stade ultime, lorsque l'artère bouchée ne véhicule plus le sang et l'oxygène nécessaires à la vie des tissus, le territoire de la jambe concerné meurt peu à peu, jusqu'à laisser apparaître une gangrène qui peut aboutir à une amputation. FACTEURS DE RISQUE MAJEURS ET FACTEURS PREDISPOSANTS ...SUR LESQUELS ON NE PEUT PAS AGIR L'AGE Au fil des ans, les artères perdent de leur élasticité et deviennent plus rigides. Il se forme dans leur paroi des lésions appelées plaques d'athérome, point de départ de certaines maladies cardiovasculaires [16]. Ainsi, la probabilité de survenue d'un accident cardiaque ou vasculaire cérébral augmente nettement à partir de 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme [6]. La différence dans le risque de survenue de la maladie coronaire (maladie cardiovasculaire portant sur les artères qui irriguent le cœur), chez l'homme et la femme, est très probablement expliquée par leur situation hormonale différente. Avant la ménopause, les femmes sont moins exposées que les hommes au risque cardiovasculaire. Cependant, à la ménopause, alors que les sécrétions hormonales (oestrogènes) diminuent, la fréquence des accidents cardiovasculaires (crises cardiaques et attaques cérébrales) augmente très nettement chez les femmes et rattrape celle des hommes du même âge [22]. Après la ménopause, les femmes deviennent à risque cardiovasculaire plus élevé. D'autre part, les autres facteurs de risque entrant en jeu dans le développement des maladies cardiovasculaires comme le diabète, l'hypertension artérielle, l'excès de "mauvais cholestérol" et le tabagisme, qu'ils soient associés ou isolés, n'épargnent pas les femmes [6]. Suivant LE DIABETE QU'EST-CE QUE LE DIABETE ? Le diabète se caractérise par la présence chronique d'un taux anormalement élevé de glucose (sucre) dans le sang, appelé hyperglycémie. Le glucose est une source d'énergie indispensable à nos cellules et en particulier au cerveau et aux muscles. C'est l'insuline, une hormone produite par le pancréas, qui permet au glucose de pénétrer dans les cellules. Si l'insuline manque, le glucose pénètre mal dans les cellules et s'accumule dans les vaisseaux : il y a hyperglycémie. C'est le diabète « sucré », terme qui désigne 2 maladies : le diabète de type 1 et le diabète de type 2, le plus fréquent. Cliquez sur l'image pour l'agrandir Le diabète de type 1 (parfois appelé insulino-dépendant) : Cause : destruction des cellules du pancréas qui produisent l'insuline Apparition : en général brutale, chez le sujet jeune Symptômes : soif, urines abondantes, amaigrissement, fatigue Traitement : injections d'insuline - Fréquence : environ 10% des diabètes Le diabète de type 2 (parfois appelé non insulino-dépendant) : - Cause : cause génétique + surpoids et sédentarité. La production d'insuline est inadéquate par rapport aux besoins. Les cellules résistent à la pénétration du glucose Apparition : le plus souvent après 40 ans Symptômes : très peu, voire aucun avant l'apparition des conséquences - Traitement : hygiène de vie avant tout. Eventuellement, médicaments. Plus rarement : insuline - Fréquence : le diabète le plus fréquent (environ 90% des cas) En France, on considère aujourd'hui que le diabète touche environ 2 millions de personnes [10] . L'ORIGINE DU DIABETE DE TYPE 2 La survenue du diabète de type 2 est fortement liée à notre mode de vie [10]. Le diabète de type 2 représente un véritable fléau lié aux modifications du mode de vie et au vieillissement de la population. Effectivement, il se développe progressivement avec l'âge et préférentiellement chez les personnes en surpoids ou obèses. Sa fréquence augmente depuis plusieurs années [10]. Une alimentation trop riche en sucres et en graisses, le manque d'exercice physique et un surpoids sont autant de facteurs prédisposants. Le diabète de type 2, généralement une maladie d'adulte, touche à présent de plus en plus d'enfants et d'adolescents ; le changement des habitudes alimentaires et de vie en est la principale cause, avec une augmentation de l'obésité qui a doublé en 15 ans chez l'enfant [11]. LES CONSEQUENCES DU DIABETE Les conséquences du diabète sur la santé sont nombreuses. En effet, l'excès de glucose dans le sang pendant plusieurs années a un effet toxique : . Sur les petites artères: des yeux : c'est la rétinopathie, qui se manifeste par des troubles visuels et peut rendre définitivement aveugle. Le diabète constitue ainsi la première cause de cécité chez l'adulte des reins : c'est l'insuffisance rénale chronique (le rein, endommagé, ne parvient plus à filtrer correctement le sang et l'organisme s'intoxique) qui survient tardivement et nécessite à terme la dialyse, voire la transplantation . Sur les grosses artères, avec la formation de plaques d'athérome à l'origine de maladies cardiovasculaires au niveau : du cœur (artères coronaires) : la crise cardiaque (infarctus du myocarde), du cerveau (artères carotidiennes) : l'attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral ou AVC), des jambes : l'artérite (artériopathie oblitérante des membres inférieurs) . Sur les nerfs : c'est la neuropathie diabétique, responsable de douleurs dans les jambes, difficiles à soulager. Sa fréquence augmente avec l'ancienneté du diabète et aussi avec l'âge de la personne touchée. Associée aux atteintes des petits vaisseaux, elle peut entraîner des plaies du pied pouvant conduire à l'amputation. Cliquez sur l'image pour l'agrandir QUAND DEPISTER UN DIABETE ? [12] Cliquez sur l'image pour l'agrandir En raison des graves conséquences du diabète sur la santé, son dépistage et sa prise en charge présentent un intérêt majeur, notamment pour prévenir la survenue des maladies cardiovasculaires. Précédent Suivant L'HYPERTENSION ARTERIELLE QU'EST-CE QUE LA PRESSION (OU TENSION) ARTERIELLE ? Le cœur se contracte en moyenne 70 fois par minute pour propulser le sang vers les artères afin d'irriguer toutes les parties du corps. La tension artérielle (ou pression artérielle) est la pression que le sang exerce sur les artères. Cette pression varie en fonction du diamètre et de l'élasticité des artères : plus le diamètre est réduit, plus la force exercée par le sang pour y circuler doit être importante et donc plus la pression est élevée. LA MESURE DE LA PRESSION (OU TENSION) ARTERIELLE La pression artérielle se mesure par un tensiomètre qui donne deux valeurs, appelées chiffres tensionnels : une maximale et une minimale. Ces valeurs ne doivent normalement pas dépasser respectivement 140 et 90 mmHg [5]. Pourquoi 2 chiffres ? La pression artérielle se mesure en mm de mercure (mm Hg). Elle comporte 2 chiffres : par exemple, 120 mm Hg / 80 mm Hg (on dit parfois 12/8) Le 1er chiffre correspond à laLe 2ème chiffre correspond à pression du sang quila pression lorsque le coeur se vient d'être propulsé parrelâche et se remplit (la diastole) : le coeur lorsqu'il estc'est la pression artérielle contracté (la systole) :diastotique, ou minima, c'est la pression artériellela plus faible. systolique ou maxima, la plus forte. On parle d'hypertension artérielle (HTA) lorsque les mesures de la pression artérielle excèdent les valeurs de 140/90 mmHg [5]. L'hypertension est une maladie notamment des pays industrialisés. Le plus souvent, elle n'a pas d'origine identifiée ; on parle alors d'hypertension essentielle. Dans certains cas néanmoins, elle est due à des causes identifiables (alcool, prise de médicaments comme les corticoïdes ou les contraceptifs oraux, consommation de drogues comme la cocaïne ou l'ectasy, certaines maladies notamment rénales,.) ; on parle alors d'hypertension secondaire [13]. La plupart du temps, l'hypertension artérielle est silencieuse : elle ne provoque ni symptôme, ni signe visible. Seule une mesure de la pression artérielle, effectuée régulièrement, peut la détecter. LES CONSEQUENCES DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE [13] Comme les autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, l'hypertension artérielle va accélérer le processus d'athérosclérose, qui entraîne l'obstruction partielle ou totale de vaisseaux irriguant le cœur (infarctus), le cerveau (accident vasculaire cérébral) et les jambes (artérite). Une hypertension artérielle, non ou mal contrôlée, aura également d'autres conséquences : . sur le cœur : à long terme, celui-ci a du mal à supporter l'excès de tension artérielle : il se fatigue. Si l'on ne fait rien, une insuffisance cardiaque finit par s'installer : le cœur ne peut plus assurer correctement son rôle de pompe . sur le cerveau : destruction de tissus cérébraux à l'origine d'une diminution des facultés intellectuelles, voire de démence . sur les reins : perturbation de la fonction de filtration du rein, pouvant aller jusqu'à l'insuffisance rénale : le rein ne filtre plus correctement le sang et l'organisme s'intoxique. A ce stade, le recours à la dialyse est nécessaire (rein artificiel) . sur les yeux : lésions pouvant entraîner une baisse importante de la vision, parfois définitive. Cliquez sur l'image pour l'agrandir QUAND EST-ON HYPERTENDU ? [5] L'hypertension artérielle commence quand la tension est supérieure à 140/90 mmHg. En dessous de ces valeurs, la tension est dite normale. Le niveau de risque cardiovasculaire présenté par un hypertendu sera défini non seulement en fonction du degré de l'hypertension, mais également, de la présence ou de l'absence d'autres facteurs de risque cardiovasculaire [5]. Cliquez sur l'image pour l'agrandir En raison de la fluctuation des valeurs de la tension au cours du temps, il est important de confirmer la permanence de l'hypertension artérielle sur une durée de 3 à 6 mois avant d'entreprendre un traitement médicamenteux. Précédent Suivant SUR LESQUELS ON PEUT AGIR LE TABAC « FUMER TUE . DE DIFFERENTES FAÇONS » Le tabac est directement responsable en France de la mort de 57 000 hommes et de 3 000 femmes par [1] an . Certes, le tabac provoque de nombreuses pathologies pulmonaires, mais il est clairement établi que le tabagisme est également un facteur de risque cardiovasculaire très important. Vous fumez. Par rapport à un non fumeur, vous multipliez par : 10 cigarettes par jour x 2 le risque de faire une crise cardiaque [1] 20 cigarettes par jour x 3 le risque de faire une crise cardiaque [1] .et vous prenez la pilule x 10 le risque de faire une crise cardiaque x 22 le risque de faire une attaque cérébrale [1] Le tabagisme passif présente aussi une menace pour la santé. Il a été démontré qu'un homme non fumeur, marié à une femme fumeuse, avait un risque de faire un infarctus majoré de 25% [8]. QUE ME CONSEILLEZ-VOUS POUR ARRETER DE FUMER ? L'arrêt du tabac reste le premier objectif à atteindre pour contribuer à prévenir les maladies cardiovasculaires. Si vous souhaitez arrêter définitivement de fumer, votre médecin peut vous y aider, soit directement, soit en vous adressant à la consultation anti-tabac la plus proche de votre domicile. IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR ARRETER ! C'est sur le risque cardiovasculaire que le bénéfice de l'arrêt du tabac est le plus spectaculaire. En effet, quelques années seulement après l'arrêt du tabac, un ancien fumeur retrouve le niveau de risque cardiovasculaire d'une personne qui n'a jamais fumé [9]. Suivant SUR LESQUELS ON PEUT AGIR L'INSUFFISANCE DE « BON CHOLESTEROL » ET L'EXCES DE « MAUVAIS CHOLESTEROL » QU'EST-CE QUE LE CHOLESTEROL [14] ? Le cholestérol est un constituant présent dans les tissus et les liquides de l'organisme. Il est également nécessaire à la formation des hormones sexuelles, des corticostéroïdes, de la bile. Il fait partie des lipides (graisses) contenus dans le sang. D'OU VIENT-IL? LE « BON » ET LE « MAUVAIS » CHOLESTEROL [15] Le cholestérol se fixe à des transporteurs sanguins pour circuler et atteindre les différents tissus de l'organisme. Ces transporteurs, appelés lipoprotéines, sont classés en fonction de leur densité : . Les lipoprotéines de basse densité (LDL, en anglais : Low Density Lipoproteins) véhiculent le cholestérol du foie vers toutes les cellules de l'organisme. Si ces cellules ne présentent pas suffisamment de petites fenêtres à leur surface pour laisser rentrer les LDL, celles-ci se déposent sur la paroi des artères, créant à la longue des dépôts lipidiques (dépôts de graisse). . Les lipoprotéines de haute densité (HDL, en anglais : High Density Lipoproteins) jouent le rôle d'épurateur car elles récupèrent le cholestérol en excès dans les organes et le transportent vers le foie qui l'élimine. Elles ont donc une action protectrice de la paroi artérielle. C'est pourquoi, le cholestérol transporté par les LDL s'appelle le LDL-cholestérol (LDL-C) ou « mauvais cholestérol ». A l'inverse, le cholestérol transporté par les HDL se nomme HDL-cholestérol (HDL-C) ou « bon cholestérol ». Un taux anormalement élevé de LDL-cholestérol signifie que le sang contient plus de « mauvais cholestérol » que nécessaire. Ce cholestérol en excès se dépose alors, progressivement, sur les parois des artères formant des dépôts lipidiques (dépôts de graisse) à l'origine des plaques d'athérome responsables des maladies cardiovasculaires [16]. Précédent Suivant