Cette analyse évoque 2 questions : A) quels sont les arguments en faveur du maintien
du schéma reichenbachien dans le cas de l’emploi narratif de PC ? Et B) quelle est la
règle qui nous permet de raconter une histoire au PC ?
Le maintien du schéma reichenbachien du parfait pour le PC :
Selon Boogaart l’acceptabilité du PC dans les subordonnées temporelles introduites
par quand serait un argument en faveur de la caractérisation du PC comme un temps
du Passé. Molendijk et Swart sont d’accord avec cette hypothèse mais ils en ajoutent 3
arguments supplémentaires en faveur de l’hypothèse que la perspective temporelle
relève du moment de la parole S, même dans des phrases comme « Quand je suis
parti, ils m’ont accompagné à la porte ». Ces arguments sont :
1) la compatibilité du PC avec les adverbes déictiques
2) l’alternance entre Présent et PC
3) Absence d’adverbes de perspective
Règle d’interprétation discursive pour le PC :
Le PC lui-même n’introduit aucun ordre temporel mais il y a d’autres facteurs qui
impliquent que le PC est un temps narratif tout comme le PS. Ces facteurs sont :
1) la postériorité
2) le recouvrement temporel et indétermination temporelle
3) l’inversion temporelle
Les règles discursives qui en découlent sont les règles suivantes pour le français :
Pour le PS :
PS1+ PS2 + ¬déductible (RR ≠ Narration) > Narration (S1, S2) Narration
(S1, S2) → e1 <e2
En d’autre termes : S’il n’est pas possible de trouver une relation rhétorique (RR)
autre que narration, On décrit par défaut (>) une structure narrative entre deux phrases
au PS. Cette narration mène obligatoirement (→) à une relation temporelle de
postériorité, on interprète alors ces phrases au PS comme renvoyant à une succession
d’événements.
La règle discursive du PC est:
PC1+PC2> ¬ RR (S1,S2) cette règle dit que le PC ne permet pas une relation
rhétorique et n’impose donc pas une successions des événements. Le néerlandais et
l’anglais bloquent toute relation temporelle (RT) entre l’événement rapporté par le
VTT/PP, et un autre événement dans le contexte et ceci implique qu’il n’y a pas de
structure narrative ce qui impose qu’il n’est pas possible ce qui est décrit dans les
règles discursives suivantes :
Néerlandais : VTT1+VTT2 > ¬ RT(e1>e2)
Anglais : PP1+PP2 > ¬ RT(e1>e2)
Sémantique lexicale et structure temporelle:
Comme le PC est lui-même un temps verbal neutre, Camus a utilisé des compléments
adverbiaux (comme puis) qui introduisent obligatoirement une structure rhétorique
narrative pour achever une progression temporelle dans son histoire. La règle
d’interprétation discursive de puis (et des adverbes comparables) est la suivante :
S1+ puis (S2) → Narration (S1, S2)
À part de ces adverbes Camus a utilisé pas mal d’expressions marquant le
déroulement du temps. Les auteurs donnent aussi des exemples pour lesquels ils