Résumé du texte de H

publicité
Résumé du texte de H. Swart et A. Molendijk « Le passé composé narratif : une
analyse discursive de l’étranger de Camus », par Hajare El Rhoul, 3107574
L’analyse de Molendijk et Swart porte sur la question de savoir comment Camus a pu
écrire un roman en utilisant le passé composé (PC) au lieu du passé simple (PS). Le
PC est considéré comme un temps qui est « temporellement neutre »1, ce qui veut dire
que le PC lui-même n’est pas capable de donner une structure temporelle du discours.
Le parfait en anglais, en néerlandais et en français :
En général implique le fait que R coïncide avec S, dans le cas du PP, que la
perspective reste à S et que ce temps verbal est moins approprié pour raconter une
histoire.
Une exception de l’anglais est le fait qu’une combinaison des adverbes qui localisent
E dans le temps comme « Sara has left at six o’clock »2 + le PP, est incompatible.
Hornstein et Klein l’expliquent en disant que « les adverbes de temps sont incapables
de spécifier l’événement E rapporté par le parfait »3. Il faut donc ajouter une condition
supplémentaire au schéma reichenbachien qui implique que le PP ne permet pas
l’établissement d’une relation temporelle entre l’événement E et un autre moment.
Les auteurs proposent un schéma reichenbachien suivant :
¬E@X où @ est une relation temporelle quelconque et où X est un moment
autre que R ou S.
Un autre aspect que les auteurs ont discuté dans cet article est celui des subordonnées
temporelles introduites par « when/toen/quand ». Le PP anglais et le VTT néerlandais
s’opposent au PC français, ce qui implique que le français est la seule langue qui
accepte le parfait dans un contexte narratif. Selon Molendijk et Swart, le néerlandais
et l’anglais n’ont rien à voir avec le schéma reichenbachien « E-R,S » ils découlent
plutôt de certaines particularités. Ils en proposent de formuler une condition qui
défend l’établissement d’une relation temporelle entre l’événement en question et
d’autres événements. Pour le VTT néerlandais c’est le schéma reichenbachien
suivant :
¬E@X où @ est une relation temporelle quelconque et X est un événement
Le schéma reichenbachien reste la même pour le français.
E +→
Anglais
Relation temporelle
Moment autre que R ou S
Un événement
X
X
X
Néerlandais
OK
OK
X
Français
OK
OK
OK
A. Molendijk & H. Swart, « Le passé composé narratif : une analyse discursive de l’étranger de
Camus », 2002 p. 197-211
2
idem
3
idem
1
Cette analyse évoque 2 questions : A) quels sont les arguments en faveur du maintien
du schéma reichenbachien dans le cas de l’emploi narratif de PC ? Et B) quelle est la
règle qui nous permet de raconter une histoire au PC ?
Le maintien du schéma reichenbachien du parfait pour le PC :
Selon Boogaart l’acceptabilité du PC dans les subordonnées temporelles introduites
par quand serait un argument en faveur de la caractérisation du PC comme un temps
du Passé. Molendijk et Swart sont d’accord avec cette hypothèse mais ils en ajoutent 3
arguments supplémentaires en faveur de l’hypothèse que la perspective temporelle
relève du moment de la parole S, même dans des phrases comme « Quand je suis
parti, ils m’ont accompagné à la porte ». Ces arguments sont :
1) la compatibilité du PC avec les adverbes déictiques
2) l’alternance entre Présent et PC
3) Absence d’adverbes de perspective
Règle d’interprétation discursive pour le PC :
Le PC lui-même n’introduit aucun ordre temporel mais il y a d’autres facteurs qui
impliquent que le PC est un temps narratif tout comme le PS. Ces facteurs sont :
1) la postériorité
2) le recouvrement temporel et indétermination temporelle
3) l’inversion temporelle
Les règles discursives qui en découlent sont les règles suivantes pour le français :
Pour le PS :
PS1+ PS2 + ¬déductible (RR ≠ Narration) > Narration (S1, S2) Narration
(S1, S2) → e1 <e2
En d’autre termes : S’il n’est pas possible de trouver une relation rhétorique (RR)
autre que narration, On décrit par défaut (>) une structure narrative entre deux phrases
au PS. Cette narration mène obligatoirement (→) à une relation temporelle de
postériorité, on interprète alors ces phrases au PS comme renvoyant à une succession
d’événements.
La règle discursive du PC est:
PC1+PC2> ¬ RR (S1,S2) cette règle dit que le PC ne permet pas une relation
rhétorique et n’impose donc pas une successions des événements. Le néerlandais et
l’anglais bloquent toute relation temporelle (RT) entre l’événement rapporté par le
VTT/PP, et un autre événement dans le contexte et ceci implique qu’il n’y a pas de
structure narrative ce qui impose qu’il n’est pas possible ce qui est décrit dans les
règles discursives suivantes :
Néerlandais : VTT1+VTT2 > ¬ RT(e1>e2)
Anglais : PP1+PP2 > ¬ RT(e1>e2)
Sémantique lexicale et structure temporelle:
Comme le PC est lui-même un temps verbal neutre, Camus a utilisé des compléments
adverbiaux (comme puis) qui introduisent obligatoirement une structure rhétorique
narrative pour achever une progression temporelle dans son histoire. La règle
d’interprétation discursive de puis (et des adverbes comparables) est la suivante :
S1+ puis (S2) → Narration (S1, S2)
À part de ces adverbes Camus a utilisé pas mal d’expressions marquant le
déroulement du temps. Les auteurs donnent aussi des exemples pour lesquels ils
proposent d'exploiter les présuppositions que contient la sémantique lexicale du verbe
pour inférer la progression temporelle.
Les auteurs introduisent aussi l'idée qu'on peut exploiter notre connaissance du monde
pour inférer la progression temporelle et fait le lien avec la relation d'occasion en
SDRT en plus on peut faire avancer le récit sans faire appel à des moyens
linguistiques.
Conclusion :
Ce qui distingue les trois parfaits les uns des autres découle plutôt de certaines
particularités des langues en question que du schéma reichenbachien. Il est bien
possible de raconter un histoire en PC tout en utilisant des moyens linguistiques et
non-linguistiques autre que la forme temporelle du verbe.
Téléchargement