
TRANSMISSION DES PRIX ALIMENTAIRES MONDIAUX EN AFRIQUE CENTRALE
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I. Introduction
A. Problématique
Le Traité d’Abuja
qui a été signé le 3 juin 1991 et entré en vigueur le12 mai 1994, stipule que les
États africains doivent s’efforcer de renforcer lesCommunautés Économiques Régionales (CER), en
assurant en particulier la coordination, l’harmonisation et l’intégration progressive de leurs
activités en vuede la réalisation de la Communauté Économique Africaine (AEC). Le Programme
Minimum d’Intégration (PMI) qui fut élaboré par la Commission de l’Union Africaine
pour la mise en
œuvre de ce traité, identifie l’agriculture comme un secteur prioritaire dans ce processus
d’intégration. En effet, non seulement le développement de ce secteur est une garantie pour la
sécurité alimentaire durable en Afrique sub-saharienne, mais en plus, plusieurs études empiriques
établissent que le développement de l’économie agricole, est un préalable au démarrage de la
croissance économique,dans les pays où l’agriculture constitue la principale source d’emplois et de
revenus. Par conséquent, l’agriculture s’est imposée comme une priorité budgétaire en Afrique. Les
états africains se sont ainsi engagés à consacrer un minimum de 10% de leurs budgets au
développement de ce secteur lors du sommet de l’Union Africaine de 2003 à Maputo.
Cependant, pour que l’harmonisation et la convergence de l’activité agricole au sein des CER joue
son rôle de propulseur de la croissance économique, elle doit impérativement faire face à l’épineuse
question de l’instabilité des prix mondiaux, véhiculée sur les marchés locaux.En effet, pendant que la
Commission de l’Union Africaine
reconnait que toutes les CER ont déjà atteint l’objectif de
coordination et d’harmonisation de leurs activités économiques, les observateurs économiques
internationauxne cessent quant à eux, de nous servir la récurrence des fâcheuses conséquences
sociales en Afrique, des différentes envolées des prix qui ne cessent de s’accentuer sur les marchés
internationaux.D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),
cela fait plus de 20 ans que ces marchés ne s’étaient plustrouvés dans une telle situation(HPLE,
2011). Pour le sucre et le riz, la hausse était respectivement de 37,5% et de 224% sur la période
allant de janvier 2007 à juin 2008. Le prix du maïs a quant à lui progressé de 77% sur la même
période, et celui du blé de 118% entre janvier 2007 et mars 2008.Après une légère baisse vers la fin
OUA (1991)
CUA (2010)
ibid