Une partie des thermidoriens craignait cette évolution vers la droite. Le 12 floréal
(1er mai), Chénier et Louvet dénoncèrent le royalisme et firent voter un décret contre les
émigrés et les réfractaires. Le grondement du peuple des faubourgs évita la scission. La fa-
mine gagna Paris maladies et suicides. Le peuple regrette son roi ou Robespierre. Le mot
d'ordre pour l'insurrection à venir était : "Du pain et la Constitution de 93".
Prairial
A l'aube du 1er prairial an III (20 mai 1795), le tocsin réveille d'abord les faubourgs
Saint-Antoine et Saint-Marceau. Les femmes se rassemblent et invitent les hommes à mar-
cher sur la Convention, cette fois armés. A 13h, le cortège débute "Du pain ou la mort" "Du
pain et la Constitution de 1793". Les troupes et disposées autour de Paris et la GN sont mo-
bilisées. Mais les soldats étaient favorables aux insurgés, d'où peu d'actions. Les bataillons
du faubourg Saint-Antoine prennent les armes aux côtés des insurgés. A 15h30, ils permet-
tent la percée définitive dans la Convention. Un opposant conventionnel Féraud est tué et sa
tête placée sur une pique. Ils vociférèrent. Vers 21h, ils exigèrent les députés reprissent leurs
délibérations. Les Montagnards firent adopter des motions appuyées par les tribunes : mise
en liberté des patriotes et députés arrêtés en germinal, arrestation de 5 membres. A 23h30,
des gardes nationaux fidèles de l'Ouest (Raffet, Legendre) les font sortir. La Convention li-
bérée vote l'arrestation de 14 députés montagnards (Prieur de la Marne, Rome, Bourbotte).
Le 2 prairial, les bataillons de la section du faubourg Saint-Antoine, censés proté-
ger la Convention, retournèrent leurs canons contre celle-ci, les autres sections suivirent.
Les députés négociateurs promirent de régler problèmes de subsistance Fin.
Comme en germinal, les masses n'étaient pas dotées de direction et hésitaient à se
saisir de la souveraineté. Cette fois, la GN a désobéit et fraternisée avec insurgés.
Les derniers jours du faubourg Saint-Antoine
Les comités rassemblèrent 40 000 hommes de confiance qui pénétrèrent dans le
faubourg SA le 4, devant son refus de désarmer, les insurgés durent capituler. A la Conven-
tion, on continua d'arrêter des députés, de +en+. Les sections furent épurées : 1200 incarcé-
rés, 1700 désarmés (=privés de tout droit). Une commission militaire prononça 76 condam-
nations dont 36 à mort : Romme, Goujon, Duquesnoy se suicidèrent auparavant ; Soubrany,
Duroy et Bourbotte furent guillotinés mourants. La GN fut épurée des citoyens nécessiteux
le 28 prairial.
La République victorieuse sera-t-elle pacifique?
Début septembre 1794, l'offensive avait repris, après l'entrée des troupes françaises
à Liège et Anvers, contre les Autrichiens dans le pays de Liège, contre les Prussiens dans la
région de Trèves et contre les Anglo-Hollandais. Le 6 octobre Cologne fut prise, Bonn le 8,
puis Coblence. A la fin du mois, les Prussiens évacuèrent la rive gauche du Rhin. Pichegru
conquit la Hollande de manière spectaculaire, si bien que les Anglais durent abandonner les
Hollandais. La coalition était minée de l'intérieur ; Ferdinand III de Toscane, la Prusse, Fré-
déric II (intéressé par Pologne) voulaient la paix. Le roi de Prusse, mécontent du partage
austro-russe de la Pologne, négocia avec la France. Mais si beaucoup de Français se seraient
contentés de la frontière Meuse et de la paix, une minorité (Sieyès, Reubell) voyaient obsti-