
Aux  élections  législatives du 11  mai  1924,  la  victoire du Cartel des  gauches consacre  l'échec  de  la 
politique  du  président  du  Conseil Raymond  Poincaré,  notamment  à  l'égard  de  l'Allemagne  et  de 
l’occupation de la Ruhr. Réunis au sein du Cartel, radicaux et socialistes s'entendent pour obliger à la 
démission le président de la République Alexandre Millerand. 
Le  Président  du  Conseil Édouard  Herriot adopte  une  diplomatie  d'ouverture  :  acceptation  du plan 
Dawes sur les réparations, évacuation de la Ruhr, acceptation de l'Allemagne au sein de la Société 
des  Nations  (SDN),  reconnaissance  de  l'URSS.  Les  décisions  du Cartel mobilisent  contre  lui  la 
Fédération  nationale  catholique,  conduite  par  le  prestigieux  général  de  Castelnau.  Socialistes  et 
radicaux se divisent d'autre part sur la politique économique. Les déficits budgétaires entraînent un 
début de panique financière. D'aucuns croient y voir les manigances du «Mur d'argent». De fait, le 
conseil des gouverneurs de la Banque de France, les «200 familles», refuse de relever le plafond des 
avances à l’État, à cause de sa défiance en la capacité de remboursement du gouvernement. 
La majorité de gauche se résigne à appeler Raymond Poincaré, un homme de droite, à la présidence 
du  Conseil.  Celui-ci  forme  le  23  juillet  1926  un  gouvernement  d'Union  nationale  qui   rétablit 
l'équilibre des finances... Comme quoi l’Histoire se renouvelle parfois… Les Girondins n’aiment pas 
laisser leur place aux Jacobins ! 
 
11 mai 1931 : Faillite de la Kreditanstalt Bank 
Le 11 mai 1931, la Kreditanstalt Bank (ou Kredit anstalt) se déclare en faillite du fait que ses pertes 
dépassent la moitié de son capital. Cette banque est la principale d'Autriche et détient la moitié de 
l'industrie nationale. Sa faillite est due à la crise endémique qui sévit en Autriche depuis la fin de la 
Grande  Guerre,  en  raison  de  l'éclatement  de  l'Autriche-Hongrie  en  petits  États  rivaux.  Elle  est 
accélérée  par  les  difficultés  de  mise  en  place  d'un projet  d'union  douanière  entre  l'Autriche  et 
l'Allemagne.  Le  gouvernement  autrichien  tente  de  sauver  la  banque  et  réclame  l'aide  des  autres 
pays. Mais la France, seul grand pays à disposer d'un excédent financier, tergiverse : elle réclame du 
gouvernement autrichien qu'il renonce d'abord à son projet d'union douanière. La panique s'installe 
et les capitaux s'enfuient d'Autriche et d'Allemagne. La banque est sauvée mais, entretemps, la crise 
économique issue du krach de Wall Street, qui semblait en voie de résorption, fait son irruption en 
Europe  et  frappe  de  plein  fouet  l'Autriche  mais  aussi  l'Allemagne,  très  fortement  liée  à  sa  petite 
voisine... Déjà la crise née d’une guerre économique prémices de la deuxième guerre mondiale… 
 Le Cartel des gauches de 1924 : L’apogée du parti radical-socialiste ?  
 
En 1919, les Français, traumatisés par quatre années de guerre totale, élisent une Chambre dite 
« bleu horizon » car nombre d’anciens combattants y siègent. Cette « Chambre introuvable » 
consacre la victoire du Bloc national, une coalition de partis de droite et du centre qui souhaitent 
prolonger l’« Union sacrée » du temps de guerre. La période qui s’ouvre est marquée, à droite, par la 
volonté de reconstruction d’un pays dévasté et par l’acharnement sur l’adversaire allemand ; à 
gauche, par le désir du maintien de la paix et du règlement de la question sociale.  
 
En 1919, l’article 231 du traité de Versailles rend l’Allemagne responsable de la guerre et autorise la 
France à lui réclamer des réparations. Exaspéré par la lenteur du processus, Poincaré fait envahir la 
Ruhr par l’armée française, en janvier 1923. S’ajoutant à la non-satisfaction des revendications 
sociales, cette décision provoque la rupture tonitruante des radicaux-socialistes de Herriot avec la 
majorité du Bloc national.  
 
La campagne pour les élections de mai 1924 est aussi violente que celle de 1919, mais elle oppose 
cette fois-ci gauche et droite. La scission de la S.F.I.O. entre socialistes et communistes, lors du 
congrès de Tours de décembre 1920, permet d’envisager l’alliance entre socialistes républicains et un 
parti radical-socialiste reconstitué autour des valeurs clefs de laïcité et de justice sociale. La victoire 
de la gauche est aussi nette que l’avait été celle du Bloc national ; mais la majorité composite est bien 
fragile.