Histoires des Institutions Politiques Livre à se procurer : Jacques GODECHOT « Les constitutions françaises depuis 1789 » Il y aura un examen final à la fin du semestre d’une durée de 1h ou 1h30. Celui portera sur le cours. Histoires des Institutions Politiques Une société, c’est la rencontre entre un peuple et des institutions. Tout va changer suivant le pays, le contexte extérieur, le climat… Ex : Avant Louis XIV, il y avait eu une mini glaciation, puis le climat s’est réchauffé quand il est arrivé au pouvoir. Le peuple, croyant que la fin de la glaciation était due à Louis XIV, a ainsi surnommé son roi le Roi Soleil. La révolution française a eu lieu suite à des hivers rigoureux entraînant la famine. Ceci est une cause de la révolution. L’Histoire : Il est impossible de raconter l’histoire de manière objective. Aucun savoir n’est objectif et encore moins l’histoire. Lorsque l’on regarde l’histoire, on est dépendant des traces qu’il en reste. Ex : Les Gaulois étaient désignés comme les ancêtres des français afin de marquer les différences entre français et allemands au début du XXème siècle. L’Histoire, telle qu’elle est racontée, dépend du contexte actuel des choses. On considère l’histoire comme le déroulement du progrès. Il ne faut pas porter de jugement sur l’Histoire mais la prendre telle qu’elle est. Les institutions : Nous commencerons à étudier les institutions à partir de 1789, bien qu’il y ait des institutions avant 1789. Nous étudierons les institutions nationales françaises : les institutions parlementaires et gouvernementales. Nous arrêterons l’étude des institutions en 1958. La politique : Polis : c’est la citée Grecque. La politiques est l’art de gouverner la citée. L’Etat est la personnification juridique de la nation. Ce qui est relatif à la gestion de la nation est politique. De nos jours, c’est la nation qui est souveraine. La politique prend les décisions ; l’administratif applique les décisions politiques. Il faut faire la distinction entre les deux. Nous étudierons le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Il ne faut pas confondre le texte de loi, la lecture du texte et la pratique du texte. Le texte en lui-même ne sert à rien. Il peut y avoir différentes lectures d’un même texte. La pratique du texte varie en fonction du contexte. Constitution : texte politique organisant la nation. Beaucoup de choses inscrites dans la constitution ne sont pas appliquées. Pour résumer : - On ne peut voir objectivement l’histoire. - Il y a des différences entre texte, lecture de texte et sa pratique. Mots difficiles : Démocratie et République. 1 Démocratie : C’est le régime politique dans lequel le pouvoir suprême est attribué au peuple qui l’exerce lui-même ou par l’intermédiaire des représentants qu’il élit. Demos : peuple Kratein : Commander La démocratie s’oppose à la monarchie (pouvoir d’un seul), l’aristocratie (pouvoir d’une élite), l’oligarchie (pouvoir d’une minorité), la ploutocratie (pouvoir des riches) et la bureaucratie. Le pouvoir du peuple est le seul qui a la légitimité pour gouverner mais on est en droit de se demander : Qui est le peuple ? Ex : En Grèce, le peuple était les citoyens (seuls les hommes avec de l’argent l’étaient). Ne pas confondre demos (les citoyens) et laos (l’ensemble du peuple). Les femmes n’ont pas pu voter en France jusqu’en mars 1944. La France n’est pas un modèle démocratie comme on le dit. En 1795, le suffrage censitaire fut mis en place (seuls ceux qui payaient un impôt pouvaient voter, et ceux qui payaient plus pouvaient être élu). Il est important de déterminer qui est le peuple. Comment le peuple va-t-il pouvoir s’exprimer ? Il y a plusieurs techniques pour cela. Ex : En Grèce antique, il y avait un tirage au sort qui était légitimé par le fait que c’étaient les Dieux qui choisissaient. La démocratie directe n’est pas la plus simple à appliquer. Ex : Pendant la révolution française, au début le taux de participation était de 55% puis plus tard il est passé à 15%. Selon Rousseau, lorsque l’on vote, il faut voter pour les intérêts de tous et non pour ses propres intérêts personnels. « Un gouvernement si parfait ne convient pas à des Hommes » dit Rousseau. Le régime représentatif (démocratie indirecte) : c’est la division des tâches. Certaines personnes vont s’occuper de la politique à la place des autres qui les élisent. Démocratie : Mandat impératif : Cette technique lie l’élu à l’électeur, la décision de l’élu dépend de la décision de l’électeur ; Le représentant est le porte-parole de l’électeur. Mandat représentatif : Cette technique donne une autonomie au représentant. Il est un peu plus indépendant de l’électeur. En France il n’y a pas de mandat impératif. Il est interdit. Nous sommes dans un régime représentatif depuis la 1ére constitution de 1791. Différence entre Nation et peuple : Cette différence apparaît à la Révolution. La Nation : regroupe les pers qui sont nées et qui parlent la même langue étymologie. 1539 : le roi adopte un édit pour faire du français la langue officiel de la Nation. Puis la Nation est devenue un concept : c’est l’ensemble théorique de la population, des français. Avec la Révolution, la Nation devient la communauté idéale. Cela s’oppose au peuple. Peuple : ensemble des français ici, physique. 1789 : début de l’opposition entre Nation et peuple. 2 La notion de Nation va être utilisée pour contenir le peuple. Pour faire parler la Nation il faut de représentants. Donc très vite on va préférer la Nation au peuple car la Nation implique le régime représentatif car la Nation n’existe pas, ce n’est qu’un concept. Il lui faut des représentants. La souveraineté nationale implique des élections et un régime représentatif. Alors que la souveraineté populaire est liée au peuple. Les représentants tjrs légitimes peuvent s’opposer au peuple au nom de la Nation. Est-ce que les représentants doivent être représentatif des électeurs ? Doivent-ils ressembler aux électeurs ? Ex : 10% de femmes à l’Assemblée Nationale contre 50% de femmes dans le peuple. L’Assemblée Nationale est elle légitime ? Mais la démocratie des miroirs ne doit pas remplacer la démocratie des urnes. Ne pas confondre représentant et représentativité. Je peux être représentée par une pers qui ne me ressemble pas. Est-ce que les représentants élus sont les plus capables ? République : La République c’est « Le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. » (cf. Abraham Lincoln) Lorsque le chef de l’Etat est élu pour une durée limitée c’est une République. 1792-93 : lors de la destitution de Louis XVI, la France est devenue une République. Le mot République n’est pas apparu à la Révolution. Platon, Aristote ont réfléchi sur la République. Avant que l’Empire romain devienne un Empire c’était une République. Le mot disparaît après l’Empire romain, et puis réapparaît Jean Bodin : Les 6 livres de la République. 1583 Bodin va proposer que le monarque gère quelque chose qui ne lui appartient pas et qui dépasse ses intérêts personnels : la chose publique : la res publica. La République est née sous la monarchie. Aujourd’hui la res publica, la chose publique est appelé l’intérêt public. Pour Montesquieu : L’esprit des lois. La République c’est le régime dans lequel le peuple est souverain. Montesquieu oppose la monarchie à la république. JJ Rousseau : la République c’est le règne de la loi. Donc une monarchie peut être républicaine. La République est un régime idéal. Art. 1 de la Constitution du 18 mai 1804 : « le gouvernement de la république est confié à un empereur qui prend le titre d’empereur des français ». L’Empire gère la république. A l’époque la république était un concept et non un régime politique. C’était l’intérêt général. Pendant tt le 19éme siècle on va donner un sens de plus en plus précis au mot rép. A partir de 1870 république = réformes. 3éme république = démocratie. ; Réformes sociales ; grandes questions ; laïcité ; création des instituteurs (pers qui st chargés d’instituer la ré pds la petite classes). 1946 : 4éme république : dans le mot république il y a aussi les droits de l’homme de la 2nd génération. Droits sociaux, collectifs, créances. Le mot république est un mot vide creux, on y met ce que l’on veut. Il y a différentes républiques selon les concepts qu’on lui donne. 21 sept 1792 : Première république : plusieurs Constitution. 1804 : 1er Empire, disparition de la Rép. 1814 -48 : Restitution de la monarchie. 1848 : révolution Nouvelle proclamation de la République. 1851 : 2nd Empire 1870 : Troisième proclamation de la République. 3 1940 : Gouv de Vichy. 1944 : Quatrième proclamation de la République. 1958 : Nouvelle Constitution. Cinquième République. « On est sous la 2nd Constitution de la 4éme République ». (cf. prof). Ce qui est au cœur de ce cours c’est l’évolution de l’Etat. Qu’est ce que l’Etat ? C’est une administration organisée par le droit. D’un point de vue politique, en France, on dit que l’Etat est la personnification juridique de la Nation. L’Etat exprime la Nation, mais a sa propre structure. Pendant tt le 19éme siècle on va mettre en place l’Etat. Devant après la 2nd Guerre mondiale. L’Etat est différent dans chaque pays. 2 conceptions de l’Etat : moniste (Fr.) et dualiste (uk). Moniste : l’Etat structure administrative et la Nation sont la même chose. L’Etat est la face juridique de la Nation. L’Etat est structuré autour de l’administration, s’est construit sur les codes, sur le droit écrit. Dualiste : en Angleterre : on distingue la vie sociale et la vie juridique. Nation et pouvoir se distinguent. L’Etat n’est qu’une structure supérieure au sommet des petites structures. Il y a un contrat moral politique entre l’Etat et les localités : contrat de John Locke. L’Etat communique avec le peuple par le juge. D’où le développement de la culture du « commonlaw » fondée sur les jugements antérieurs. Attention à l’européocentrisme. Les systèmes européens ne sont pas universaux. Etat : staré : statue, tenir debout. En Europe l’Etat c’est ce qui fait tenir debout la société. L’histoire de l’Etat dans notre société est propre à notre conception de nos sociétés. L’Etat de droit : Etat structure l’administration, qui doit respecter le droit et les droits de l’homme. Structure de pouvoirs encadrés par le juge. L’Etat doit respecter le droit. I) L’apprentissage de la démocratie (1789-1870) II) L’apprentissage de la république I) L’apprentissage de la démocratie (1789-1870) Après avoir mis en place la démocratie, il a fallu apprendre à vivre en démocratie. La révolution française a changé profondément le système politique et social français, mais elle ne fait qu’améliorer les changements en cours. Avant il y a avait des systèmes territoriaux très différents et le roi n’a pas réussi à faire l’unité des territoires. La révolution l’a réussi. La démocratie existait déjà avant la révolution, mais celle-ci l’a instituée. Depuis 1789, il y a tjrs eu la démocratie car il y a tjrs eu des élections : tjrs une assemblée élue en France. La révolution française vient de la révolution copernicienne (de Copernic, un astronome qui a redécouvert la révolution du système solaire). La révolution française était tellement énorme qu’on l’a comparée à la révolution copernicienne. Section 1 : les secousses de la révolution (1789-1848) Section 2 : les répliques de la révolution (1848-1870) Section 1 : les secousses de la révolution (1789-1848) 4 Louis XIV avait instauré la monarchie absolue. C’est suite à cela qu’est intervenue la révolution. Avant, Versailles était une prison. Les bourgeois n’avaient pas le pouvoir mais l’argent, et les nobles avaient le pouvoir mais pas l’argent. En les laissant se faire la guerre entre eux, Louis XIV arrivait à les contenir. Il a mis en place la société de cour. Le roi n’a pas de pouvoir concret, il a du mal à se faire respecter. En 1685, il adopte l’édit de fontainebleau qui révoque l’édit de Nantes (1598) qui protégeait les protestants. Le roi a du recourir au lit de Justice. Le roi délègue son pouvoir à des parlements (les parlements de l’ancien régime sont des cours de Justice qui ont deux fonction : juger et enregistrer les lois royales) mais il peut venir reprendre son pouvoir et obliger les parlements à adopter sa loi quand ils lui font barrage. La monarchie absolue n’est pas la monarchie totale. Après Louis XIV, il y a eu des rois gentils et bien aimés, des rois ouverts. Louis XVI était un roi très progressiste et très évolutionnisme. Il avait des ministres et son premier ministre était Turgot. Celui-ci a supprimé la corvée royale. En 1776, Turgot libère le travail en supprimant les corporations. C’est parce que Louis XVI avait fait des réformes que la révolution a éclatées. Avant la révolution, on ne conteste pas la monarchie mais on critique le fonctionnement de la monarchie avec en premier lieu l’aristocratie et les privilèges. Avant la révolution de 1789, un gras de fer oppose la royauté à l’aristocratie : les USA sont en guerre contre l’Angleterre pour l’indépendance. Les habitants n’ont pas les moyens de faire la guerre et c’est France qui va les aider. Après ceci, le budget de la France est en crise. A cela s’ajoute le fait que seuls les paysans payent les impôts. Le gouvernement veut alors faire un impôt sur la propriété mais les aristocrates s’opposent. De ce fait, les aristocrates du parlement s’exilent. De plus, avant la révolution, il y a eu deux hivers consécutifs très rudes. Un ministre, Brienne, décide alors de convoquer les états généraux. Ceux-ci ont été créés en 1302 et 1314 par Philippe le Belge. C’est la réunion des représentants des trois corps de la société. On réuni les états généraux pour résoudre une crise financière et alors créer de nouveaux impôts. En 1560, on réuni les états généraux pour résoudre une question religieuse et en 1593 pour un problème de succession de roi. On les a réunis pour la dernière fois en 1614. Il va donc y avoir une élection des représentants des trois ordres puis une rédaction des cahiers de doléances. C’est suite à convocation de ces états généraux que va surgir l’ouragan de la révolution. 2 phases de révolution : 1) révolution (1789-1814) 2) la restauration (1814-1848) 1) révolution On est dans le siècle des lumières et dans la convocation des états généraux. De plus, il y a une indépendance des USA qui ont fait une constitution. La révolution va se matérialiser sur plusieurs constitutions. Il y en a quatre qui vont apporter chacune une avancée dans la révolution. A) Ecrire le droit des citoyens B) Mettre en place la république C) Apaiser la terreur D) Eriger un gouvernement A) Ecrire le droit des citoyens (1789-1791) 1) Historique 5 Les états généraux sont réunis concrètement le 5mai 1789. Au sein des états généraux, vat-on voter par ordre ou par tête ? En 1788, quand on a décidé de convoquer les états généraux, on s’est dit qu’étant donné la forte pop du tiers état (80%), il ne devait pas avoir la même taille que le clergé ou la noblesse. Louis XVI a décidé de continuer de voter par ordre mais de doubler le nombre de représentants du tiers (270 noblesses, 291 clergé, 578 tiers). Si on vote par tête, on supprime les corps, et il n’y a alors que des représentants de la nation. On supprime les ordres de l’ancien régime. Le clergé, la noblesse et le roi veulent conserver ce vote par ordre alors que le tiers veut le vote par tête. L’abbé Sieyès écrit un livre « qu’est-ce que le tiers état ? ». Le tiers état est Tout, mais politiquement, il n’est rien. Il veut devenir quelque chose. A partir du 5 mai, il y a des discussions dans les clubs, qui sont des lieux de discussion politique. Les grands clubs : le club Breton (des Jacobins) dont les revendications sont excessives, le club des feuillants (club modéré avec Mirabeau), le club des cordeliers (avec Danton). Du 5mai jusqu’à juin, on ne prend pas de décision car les séances sont suspendues : à chaque séance, on parle de démocratie, etc. Le 17 juin, l’assemblée du tiers état se proclame assemblée nationale et le roi ferme la salle des négociations. Les représentants du tiers état se réunissent dans une salle de sport : la salle du jeu de paume. Là, ils jurent de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France. C’est le serment du jeu de paume. Ils sont rejoints par 150 députés du clergé. Le 20 juin, le roi accepte cette sorte de coup d’état et accepte de rouvrir la salle des négociations qui sera appelée assemblée nationale et dont le but est de faire des institutions. Les ordres sont fusionnés. Le 9 juillet l’assemblée nationale s’appelle elle-même assemblée constituante et il y a trois grandes sources d’inspiration pour cette constitution : -Rousseau : la loi doit être votée par le citoyen souverain. -Montesquieu, avec l’esprit des lois, a dit que les pouvoirs doivent être séparés. -Sieyès : le souverain c’est le peuple. Des groupes armés se forment pour mater une possible révolution du peuple. Des milices veulent se former pour pouvoir éventuellement lutter contre les dragons du roi. Afin de s’armer, les milices se dirigent vers la bastille où se trouvent des canons et des fusils. C’est la prise de la bastille le 14 juillet 1789. Louis XVI rappelle Necker, un ministre réformiste. Le roi est appelé par Lafayette après avoir rappelé ses troupes pour recevoir la cocarde tricolore. Partout en France, on attaque les châteaux pour s’armer car on a peur d’une attaque du roi ou de l’Autriche. La révolution n’a pas été faite contre le roi. Au contraire Louis XVI est apprécié mais la révolution est dirigée contre les aristocrates qui ont des privilèges illégitimes. La constituante va s’inspirer de la constitution américaine de 1787. Le 4 août, on va adopter l’abolition des privilèges, c'est à dire que personne ne doit avoir des avantages privés et que les nobles et le clergé doit payer des impôts. Les propriétés des nobles deviennent des propriétés communes et les employés de maisons sont des employés contractuels et que les relations soient équitables. Le 4 août aboli également les impôts exorbitants tels la dîme qui prenait un dixième du revenu d’un paysan. Le 26 août 1789, c’est la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C’est Mr de Lafayette et Sieyès qui ont rédigés cette déclaration. Il y a eu près de 50 DDHC qui ont été proposées à cette époque. La DDHC n’est pas une loi et ça n’a donc pas besoin d’être reconnu par le roi. En revanche, le roi doit approuver la loi du 4 août, ce qu’il ne veut pas faire : il ne veut pas abolir les privilèges. Le peuple veut que ces les privilèges soient abolis. En hiver, le peuple a faim, il fait froid et le 5 octobre, les femmes de Paris vont aller chercher le roi à 6 Versailles afin de le récupérer et de la rapatrier à Paris. Elles réclament l’application de l’abolition des privilèges et il y a alors une réelle opposition entre le peuple et le roi. Lafayette et Mirabeau essaient de faire tampon et la constituante est aussi ramenée à paris dans la salle des manèges, près des tuileries. Le 2 novembre est adopté un décret qui nationalise les biens du clergé. Le 14 décembre 1789, on crée les régions, les départements et les communes après avoir supprimé les provinces. On adopte la constitution civile du clergé (loi du 12 juillet 1790). Les curés et les prêtres deviennent des fonctionnaires et le clergé est nationalisé. La séparation du privé et du public (16 et 24 août 1790) : le juge civil ne pourra plus s’occuper des affaires de l’administration. Loi du commerce et de l’industrie du mars 1791 (décret d’Allarde). Loi Le Chapelier qui supprime les corps intermédiaires : l’idée est de créer l’unité nationale. On a alors supprimé les congrégations religieuses, les associations et notamment les corporations. De son côté, le comité constitutionnel continue à écrire une constitution. Le 14 juillet 1790, tous les délégués des régions jurent fidélité à la nation : défilé sur le champ de mars. Le roi a peur et il ne peut plus supporter toutes ces réformes. Il cherche alors à s’échapper en essayant de rejoindre les autres monarchies européennes. Le Vatican n’a pas apprécié la nationalisation du clergé et le pape menace de l’excommunier s’il accepte ces réformes. C’est la fuite du roi qui est alors reconnu à Varenne le 20 juin 1791 : il est arrêté. On invente la thèse de l’enlèvement pour garder la confiance du peuple qui serait devenu incontrôlable s’il avait appris que le roi avait fuit : on aurait considéré ceci comme une trahison. Le 17 juillet 1791, il y a une grande manifestation pour réclamer la république sur le champ de mars. Il y a un massacre : + de 5000 personne sont tuées par l’armée. Le 5 août la constitution est terminée, le 3 septembre 1791 elle est adoptée et elle est signée par le roi le 13 septembre. 2) Analyse de la constitution Le roi avait été suspendu de ses pouvoirs après l’incident de varenne. La constitution lui redonne ses pouvoirs. La constitution est divisée en sections qui sont divisées en articles. La DDHC est écrite en tête de la constitution. Il a fallu attendre 1971 pour que la DDHC ait une valeur juridique. La constitution met en place une monarchie constitutionnelle modérée. On met en place le principe de la souveraineté nationale : c’est la supériorité de la nation. Le droit de commander vient de la nation. La nation a alors 2 représentants : le roi et le corps législatif qui est l’assemblée nationale. Les juges seront désormais élus par la nation. Il y a une assemblée législative monocamérale car on essaie de construire une unité nationale. Elle est élue tous les deux ans au suffrage censitaire indirect : ceci est une idée de Sieyès. Il va distinguer les citoyens actifs et les citoyens passifs. Les citoyens vont tous avoir des droits mais ils doivent payer un impôt pour être considéré comme actifs, et donc pour pouvoir voter. Ces personnes qui paient le cens vont élire des grands électeurs qui élisent les députés. Trois types de députés : selon le département, selon la population et selon les impôts. Voter était une fonction exercée par les plus riches. Après la fuite du roi, celui-ci n’est plus le roi de France mais le roi des français. Ce n’est plus un roi de droit divin mais il est le représentant de la nation. Le roi règne dans le cadre de la loi. Le roi doit alors prêter serment de fidélité à la nation. Il reste néanmoins le chef de l’exécutif. On sépare les pouvoirs : exécutif législatif et judiciaire. En matière pénale, un accusé ne pourra être jugé que par un jury populaire. Dans ces jurys, on va créer les commissaires du roi qui vont vérifier que les juges respectent bien la loi. On va créer un tribunal de cassation et en cas de problème, c’est le corps législatif qui tranchait. On va créer une haute cour nationale pour juger les ministres qui enfreindraient la loi. 7 On pourrait appeler ce régime un régime présidentiel monarchique car il y a une séparation stricte des pouvoirs. L’assemblée législative ne peut censurer ni le roi, ni ses ministres et ceci est réciproque. C’est le roi et l’assemblée législative qui font les lois : l’assemblée adopte une loi, et pour que celle-ci soit appliquée le roi doit l’accepter. Le roi a le droit de veto, mais si la même loi est proposée par trois assemblées consécutives, le veto disparaît et la loi entre en application. Avant qu’une loi soit adoptée, elle doit être votée trois fois de suite. Le roi ne peut pas proposer une loi. 3) La pratique de la constitution Le 30 septembre 1791, la constituante se compose de 250 modérés du club des feuillants et 136 révolutionnaires jacobins et 350 députés du marais. La révolution avec sa constitution est menacée de l’intérieur et aussi de l’extérieure avec les monarchies qui ont peur de cette révolution. Les aristocrates ont peur des changements et ils décident de s’exiler afin de monter une armée contre la France. Contre ces dangers, la législative va prendre de mesures mais le roi pose son veto à chaque mesure prise par l’assemblée. L’hiver 1791 sera très rude : il y a des affrontements entre révolutionnaires et contre révolutionnaires. Les jacobins vont se séparer en 2 : les girondins qui sont libéraux, ils veulent une grande décentralisation et les montagnards qui s’appuient sur les sans culottes (c’était un pantalon porté par les aristocrates), donc le peuple. La guerre contre les ultras royalistes se profile à l’intérieur et la guerre contre la monarchie se profile à l’extérieur. Les girondins veulent la guerre contrairement aux montagnards qui savent que les armées ne sont pas prêtes. Finalement, les girondins auront les + d’importance et ils déclarent la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792. Le roi n’oppose pas son veto à cette guerre. Les débuts de la guerre sont catastrophiques pour la France. On accuse les montagnards. Le roi continue à opposer ses vetos aux mesures de la constituante. Le peuple s’agite et prend les tuileries le 20 juin 1792. Il capture le roi et lui met le bonnet phrygien (bonnet donné aux esclaves affranchis dans l’antiquité). Des armées du peuple se forment. Une armée de Marseille remonte à paris en chantant la marseillaise qui deviendra le chant de la guerre. Le 11 juillet, on déclare la patrie en danger. Le régime est toujours une monarchie. Le général Brunswick lance un appel au peuple : il est très violent contre la révolution et renforce les révolutionnaires dans leurs excès. Des insurrections se forme dans paris : le 9 août 1792, le peuple se révolte contre le roi et le 10 août, Danton envahi les tuileries avec le peuple de paris. Il capture le roi et décide de le destituer. On supprime ainsi la monarchie et le régime mis en place par la constitution de 1791 s’effondre. On décide l’élection d’une nouvelle assemblée appelée la Convention. En attendant, c’est Danton qui dirige le gouvernement provisoire. Le grand changement, c’est le changement du souverain : le roi n’est plus le pouvoir supérieur, mais c’est le peuple qui l’est. Le roi n’est que le représentant du peuple. On aboli les privilèges et on fait la DDHC : celle-ci reconnaît pour la première fois les droits des individus contre le pouvoir. Il n’y a jamais eu une interprétation unique des droits de l’homme : celle-ci diffère selon les pays. Le légicentrisme : c’est le fait que la loi est au centre. La loi permet mais elle encadre aussi. La loi est votée par le peuple. Il a fallu attendre plus d’un siècle et demi pour que se mette en place le constitutionnalisme : la loi doit respecter la constitution. En 1792, on décide changer le système. On a décidé d’écrire le droit des citoyens, il faut maintenant mettre en place la république. B) Mettre en place la République (1792-1795) 8 On décide d’élire une convention élue au suffrage universel et cette fois sans aucune distinction : pas de suffrage censitaire mais les femmes ne votent pas. Les députés girondins sont élus en majorité. La terreur s’installe : on a peur de la défaite et le peuple de paris tue tous les aristocrates des prisons de paris. Une grande victoire rassure les français le 20 septembre 1792. Le 21 septembre, la république est proclamée. On commence à trouver des papiers secrets de Louis XVI qui trahissait le peuple. La convention va avoir pour mission de faire une nouvelle constitution mais aussi de juger le roi. On commence à faire le procès de Louis XVI sous l’angle des actions. Robespierre s’aperçoit que si on fait un procès équitable, il pourrait sauver sa tête. Le roi est coupable parce qu’il est roi, il est coupable par principe. Si la république veut s’installer, il faut éliminer le roi par principe. Il est finalement déclaré coupable à une voix près (le bruit court que c’est le cousin du roi qui a décidé sa mort) et est exécuté le 21 janvier 1793. Une période sombre s’installe alors : il y a une contre-révolution : les ultras royalistes s’opposent aux ultras révolutionnaires. Pour que la révolution triomphe et pour qu’elle instaure la république, elle doit se durcir. En mars 1793, le tribunal révolutionnaire est créé et est chargé de juger les ennemis de la révolution. A l’intérieur de la convention, on crée le comité de salut public qui est un organe exécutif. Le général Dumouriez, qui a aidé la révolution, fait alliance avec les monarchies européenne. Il quitte la république pour les royalistes. Les montagnards critiques les girondins et Robespierre, qui est le chef des montagnards fait un coup d’état. Il fait passer les girondins pour des traîtres et arrive à faire arrêter les girondins, qui étaient pourtant supérieurs en nombre. A partir de juin 1793, les montagnards prennent le contrôle de la révolution. La constitution montagnarde est adoptée le 24 juin 1793. Elle est adoptée pour la 1ère fois par voie de référendum en juillet-août 1793. On assassine Marat (révolutionnaire montagnard) entre temps, on ouvre la levée en masse. En octobre, on adopte le calendrier révolutionnaire. C’est en 1793 que napoléon forge ses premières armes. Lyon est détruite car elle était opposée à la révolution. Le texte écrit par les montagnards était idéalement démocratique et ne pouvait pas fonctionner en temps de guerre. On remet la terreur à l’ordre du jour dès le 5 septembre. Le mot terrorisme vient de ce jour-là. Le 10 octobre, on met en place un système appelé le gouvernement révolutionnaire qui est un système hors la loi. C’est une sorte de dictature d’exception. Robespierre a dit que la mission du gouvernement révolutionnaire était de protéger la république. En février 1794, l’esclavage est aboli mais en même temps, Robespierre durci le régime. On élimine tous les révolutionnaires dont Danton ou Guillotin, le fondateur de la guillotine. Robespierre veut faire le vide, il veut gouverner tout seul et élimine tous ses rivaux. En mars 1794, les partisans d’Hébert sont considérés comme traîtres et sont arrêtés avant d’être guillotinés. Danton et ses partisans sont également guillotinés. En juin 1794, c’est l’instauration de la grande terreur : c’est la réquisition de tout pour la révolution. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), avec tous les excès de Robespierre, les conventionnels décident de le renverser. Il est guillotiné le 30 juillet. Le régime va devenir modéré. La constitution de 1793 est très démocratique : - Elle instaure une nouvelle DDHC qui renforce l’égalité. La loi est minimale, elle doit s’occuper du moins de choses possibles. On n’a plus une souveraineté nationale mais une souveraineté populaire. Il y a le droit à l’insurrection… - La constitution considère comme français toute personne qui est pour la révolution et/ou qui s’occupe d’un indigent. - Les députés sont élus au suffrage universel direct masculin uninominal à deux tours. On a environ un député pour 40 000 habitants. Une loi est envoyée dans toutes les assemblées 9 primaires et est réputée adoptée dans les 40 jours si la moitié plus un des départements ne s’est pas opposée. Si un dixième de la population d’un département est contre la loi, on considère que le département réfute la loi. - Le conseil exécutif composé de 24 ministres choisis par la convention détient le pouvoir exécutif. C’est le régime conventionnel où l’assemblée est supérieure. Elle a un pouvoir de contrôle sur le conseil exécutif. Le système ultra démocratique de Robespierre a conduit à une dictature. En septembre 1793, on a suspendu la constitution et on a mis à la place le comité de salut public et le comité de sûreté générale, qui sont tous les deux désignés par la convention. Très vite, Robespierre, qui est nommé au comité de salut public, va se mettre à contrôler la convention du fait de son charisme et de ses discours. Robespierre dit : « le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. » L’idée, c’est que quand on est en crise, il faut des pouvoirs exceptionnels. L’objectif est d’arriver à un Etat pacifique mais pour cela il faut qu’on ai un gouvernement de guerre : le gouvernement révolutionnaire de Robespierre. Ce gouvernement doit trouver des solutions qui s’éloignent du droit pour arriver à ses fins. Le gouvernement révolutionnaire est un gouvernement de dictature, c'est à dire le pouvoir public confier à une seule personne pendant une crise. Le dictateur est un chef d’urgence : après la crise il part (exemple de Cincinnati qui était un général romain et qui est venu rétablir une crise avant de reprendre ses activités d’agriculteur). La dictature de Robespierre est acceptée par la convention. Après la révolution thermidorienne (c'est-à-dire en été 1794 où Robespierre a été démis de ses fonctions), la convention va supprimer le comité de salut public et beaucoup des mesures prises par Robespierre vont être supprimées. Les royalistes vont ensuite former une contrerévolution contre la convention qui sera protégée par le caporal Bonaparte et par Murat. Malgré quelques victoires, la République va signer des traités de paix avec les grandes monarchies européennes telles la Russie…elle va cependant annexé la Belgique. A ce moment là, on suppose qu’il faut reprendre la constitution de 1793, mais comme elle est issue de Robespierre, on décide la laisser et de faire une nouvelle constitution, celle du 22 août 1795 qui consacre le retour des libéraux, des girondins, par rapport aux jacobins excessifs. C) Apaiser la Terreur (1795-1799) 1) L’historique Le but est de continuer la République. A la mort de Robespierre, en août 1794, les girondins nomment une nouvelle commission constitutionnelle au sein de la convention afin de faire une nouvelle constitution. A la base, la convention voulait garder la constitution de 1793, mais on a très vite voulu faire une nouvelle constitution, car celle de 1793 était trop populaire. Boissy D’Anglas et Daunou sont deux grands thermidoriens de cette époque. Ils veulent une constitution plus proche de Montesquieu que de rousseau, c'est-à-dire une constitution qui donne moins de pouvoir au peuple. Ils vont faire une nouvelle constitution qui sera directement promulguée, et ce sans référendum. A partir de septembre 1792, on est dans l’an I de la révolution. Cette constitution est la constitution de l’an III. 2) Le régime C’est une constitution favorable aux bourgeois et aux libéraux. On fait une nouvelle DDHC (c’est la 3ème) qui présente pour la première fois une partie relative aux devoirs. On y trouve la souveraineté nationale. L’article 4 de cette déclaration dit : « nul n’est bon citoyen s’il n’est bon fils, bon père, bon frère, bon ami, bon époux ». La phrase « les hommes naissent libres et égaux en droit » 10 est supprimée. On supprime la liberté de parole et la liberté de penser. C’est une constitution très bourgeoise qui se méfie du peuple. Cependant, la constitution en elle-même contient des articles relatifs à la liberté de parole, de penser, etc… Le suffrage universel est supprimé et on remet en place le suffrage censitaire. Selon Boissy d’Anglas, ceci permet de sélectionner les plus instruits et les plus désintéressés. Ce suffrage censitaire est difficile à appliquer : les citoyens (ceux qui votent) sont réunis dans des assemblées primaires. Ils élisent des grands électeurs qui se réunissent en assemblée électorale qui désigne les pouvoirs publics. Cette assemblée va désigner, par exemple, le corps législatif, les membres du tribunal de cassation, les administrateurs locaux, les jurés d’assise, les juges civiques… Le corps législatif est pour la première fois bicaméral. La première chambre s’appelle le conseil des cinq cent. Chaque député doit avoir au moins trente ans. L’autre chambre est le conseil des anciens avec 250 députés d’au moins 40 ans. Le conseil des 500, c’est la chambre de l’imagination, elle va proposer des textes qui vont être approuvés ou rejetés par les anciens qui sont la chambre de la raison, de la sagesse. Les anciens ne peuvent pas amender, pas modifier les textes du conseil des 500. Le mandat d’un député est de 3ans. Ce corps législatif va désigner un directoire. C’est un comité composé de 5 directeurs qui vont faire office de chefs de l’Etat. Chaque directeur va présider 3mois à tour de rôle. On renouvelle un directeur par an. Le directoire désigne les ministres. La constitution limite à 6 ou 8 le nombre de ministres. Le directoire désigne aussi les commissaires de la République qui vérifient que les juges respectent bien les lois. Les ministres sont responsables individuellement. Normalement, une loi est proposée par le conseil des 500 et approuvée par le conseil des anciens, mais le directoire peut proposer une loi au conseil des 500 qui décidera de la présenter ou non au conseil des anciens. Le directoire ne peut dissoudre le corps législatif, et celui-ci ne peut démettre les directeurs. 3) La pratique du régime Ce régime s’apparente à celui de 1791 : suffrage censitaire indirect à deux niveaux, séparation stricte des pouvoirs. En effet, les thermidoriens étaient des républicains modérés, même un peu royalistes. La différence avec 1791, c’est que le directoire n’a pas le droit de veto. Ce système constitutionnel ne marchera pas vraiment car très vite vont s’affronter le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Il va y avoir plusieurs coups d’Etat. En janvier 1797, les royalistes veulent renverser le directoire et vont faire un coup d’Etat qui sera déjoué. En septembre 1797, le directoire annule les élections car il y avait une majorité de royalistes. Les députés royalistes seront emprisonnés. Il arrive la même chose mai 1798. Au printemps 1799, les conseils voudront supprimer les directeurs et on aura un nouveau coup d’Etat. Le 16 mai 1799, Sieyès devient un directeur et il se rend compte que le système est bloqué. Il veut fonder un nouveau régime fort dont il serait le chef, mais pour cela il lui faut une armée avec des généraux. Sieyès fait appel au général Joubert qu’il envois en Italie afin qu’il se fasse connaître. Malheureusement celui-ci meurt à la guerre en Italie. Sieyès cherche d’autres généraux et il trouve Napoléon mais il se trouve bloquer en Egypte à cause des anglais. Il décide de s’enfuir la nuit et de passer à travers les bateaux anglais. Napoléon arrive en France et se rapproche de paris. Pendant ce temps, un allié de Sieyès, Lucien Bonaparte le frère de Napoléon, est le président du conseil des 500. Lucien appelle son frère qui vient avec son armée dans le conseil des 500 et qui immobilise tout le monde : c’est le coup d’Etat du 18 Brumaire. Le conseil des anciens accepte le coup d’Etat et accepte de nommer Sieyès, Napoléon et Ducos comme consuls. Suite à ce coup d’Etat, le conseil des anciens va désigner une commission constitutionnelle chargée de faire une nouvelle constitution qui sera celle du 22 Frimaire an VIII (13 décembre 1799). 11 D) Eriger un gouvernement (1799-1814) 1) L’historique On a deux temps : la République puis l’Empire. Après le coup d’Etat, Napoléon est consul. Il va former un petit comité pour faire une nouvelle constitution. C’est une première car toutes les autres constitutions ont été faites par des assemblées. Sieyès n’a pas de projet mais il a des idées, il a des aphorismes tels « la confiance vient d’en bas et le pouvoir vient d’en haut », « une constitution doit être courte et obscure », « diviser pour éviter le despotisme et centraliser pour éviter l’anarchie »… Un moi après le coup d’Etat, on a une nouvelle constitution : la constitution de l’an VIII, celle du 13 décembre 1799. A la fin de cette constitution est écrit : « citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l’ont commencé : elle est finie ». On a trois consuls : Cambacérès, Lebrun et Napoléon. Napoléon est le plus important, les deux autres sont consultatifs. Napoléon signe la paix avec l’Angleterre et demande à la République d’être consul à vie en 1802. Napoléon est proclamé consul à vie par sénatusconsulte. Il établi l’empire héréditaire en 1804 suite à des attentats qui l’ont forcé à modifier le régime. On a trois constitutions : celle de l’an VIII (1799), de l’an X (août 1802) et de l’an XII (mai 1804). 2) Les régimes La constitution de l’an VIII n’a pas de DDHC. Elle crée 5 pouvoirs : - Tout d’abord le pouvoir législatif : il est bicaméral. On a tribunat (supprimé en 1807) composé de 100 tribuns désignés pour 5 ans par le sénat et on a le corps législatif composé de 300 députés désignés par le sénat. - Le pouvoir exécutif avec le consulat : on a trois consuls. Le premier consul a tous les pouvoirs. Les deux autres donnent juste leur opinion. Le consulat dirige le gouvernement. - Le pouvoir de gouvernement est confié au conseil d’Etat qui est créé par la constitution de 1799. Ce conseil est nommé par le 1er consul. Il doit donner son avis sur les lois qui vont être votées et il peut éventuellement proposer des lois. - Le pouvoir judiciaire avec notamment la cour de cassation. - Le pouvoir conservateur qui est confié au sénat, composé de 80 membres dont 60 sont nommés par Napoléon à vie. Le sénat est au cœur des institutions. Il va avoir une fonction nouvelle : celui de contrôler la constitutionnalité des lois. Napoléon instaure le suffrage universel : pourra voter tout français qui a 21 ans et même tout étranger qui vit en France depuis 10 ans. On va faire des listes de confiance qui représente 10% des électeurs au niveau de l’arrondissement. Cette liste de confiance désigne 10% des électeurs au niveau du département, cette nouvelle liste va désigner 10% des électeurs au niveau national. Les assemblées ne peuvent être dissoutes. A l’inverse, les consuls et les ministres ne peuvent être censurés. Ce système va fonctionner jusqu’au 4 août 1802. Après avoir signé la paix avec l’Angleterre, Napoléon va être récompensé par la République en étant nommé consul à vie. C’est après cela qu’il va faire une nouvelle constitution : c’est la constitution du 4 août 1802. Celle-ci reste dans le cadre de la République. Elle renforce les pouvoirs du premier consul. Celui-ci nomme le sénat et le convoque. Il désigne le président du corps législatif. Le tribunat est réduit de moitié et le premier consul peut dissoudre le tribunat ou le corps législatif avec l’accord du sénat. On abandonne le système des listes de confiance. Napoléon a réussi à éliminer Sieyès, il l’a mis au sénat. Les assemblées cantonales sont élues au suffrage universel. Il se met un système de régime de notable au niveau local et national. Napoléon ne se contente pas de ce système et il 12 fait voter, 18 mai 1804, un nouveau sénatus-consulte afin de modifier la constitution. Celle-ci commence par : « le gouvernement de la République est confié à un empereur ». Cette constitution de l’an XII est la plus longue rédigée par Napoléon : elle fait 142 articles. On a toujours le sénat qui est nommé par l’empereur. Ce-dernier peut interpréter les lois. La seule chose que doit faire l’empereur, c’est que pour déclarer la guerre ou signer un traité, il doit obtenir l’accord du corps législatif. Au sein du sénat, on va créer deux commissions chargées de protéger les libertés individuelles et la liberté de la presse. 3) La pratique du régime Le régime de Napoléon est un régime de guerre. Les constitutions sont peu respectées. En 1804, on va créer le code civil. Le tribunat aura le malheur de le critiquer et il sera supprimé en 1807. L’administration de la France va totalement changer avec la loi du 28 pluviôse an VIII. La loi du 16 nivôse an VIII (6 janvier 1800) qui crée la banque de France. Napoléon exporte ses armées partout en Europe mais le pouvoir de Napoléon va diminuer au fur et à mesure de ses défaites. Il va commencer à perdre les batailles à partir de son invasion de la Russie en 1812. En 1813, toutes les armées d’Europe vont attaquer Napoléon. Finalement la France va être occupée et Napoléon est déchu par le sénat : il va être exilé sur l’île d’Elbe. Après ceci, il va y avoir la restauration : on va restaurer le système avec Louis XVIII. 2) la restauration (1814-1848) La restauration ne sera jamais totale. Certaines avancées de la révolution seront indétournables. Par exemple, on aura toujours l’élection de chambres. On aura une monarchie parlementaire : le roi va gouverner avec des chambres dont une sera toujours élu. On va conserver certaines avancées telles le code civil, la cour de cassation, la banque de France, le conseil d’état, les préfets… On aura une restauration, deux constitutions et trois rois. La première constitution de 1814 aura pour objectif de remettre le roi en place et la deuxième constitution aura pour objectif de conserver la royauté malgré les émeutes. A) Restaurer le roi (1814-1830) 1) L’historique Les troupes ennemies vont envahir paris après la défaite de Napoléon qui a été destitué par le sénat. Ces troupes vont remettre Louis XVIII sur le trône de France car Louis XVII est mort en prison. Les institutions de Napoléon sont alors toujours en place et le sénat décide de revenir aux institutions de 1791 en mettant en place une monarchie parlementaire et un régime parlementaire. Une constitution est rédigée à cet effet et elle est adoptée. Les royalistes refusent un régime parlementaire ainsi que le drapeau tricolore. Louis XVIII refuse aussi ce système : il veut une restauration totale de la monarchie. Dans sa déclaration de Saint-Ouen, Louis XVIII déclare qu’il veut la souveraineté du roi. Il accepte cependant un régime parlementaire bicaméral, l’indépendance des tribunaux ainsi que quelques libertés individuelles. Les républicains et les libéraux ne soutiennent pas Louis XVIII. Louis XVIII va faire un petit groupe avec notamment Boissy d’Anglas qui va faire une constitution le 28 mai 1814. Cette constitution sera composée d’un préambule relativement long et sera octroyée le 4 juin 1814. Cette constitution sera datée de l’an XIX du règne de Louis XVIII, c'est à dire que pour Louis XVIII, il n’y a pas eu d’empire. 2) Le régime La charte constitutionnelle sera le nom de la nouvelle constitution, ce qui montre un rejet de la révolution. Ce n’est qu’une charte et non une vraie constitution. 13 Le préambule de cette constitution dit qu’elle est octroyée. Il n’y a pas de référence au peuple. Le but est d’avoir un texte écrit qui n’a pas été négocié avec le peuple mais qui émane du roi. Il n’y a pas de DDHC, mais on reconnaît certaines libertés que l’on appelle « libertés publiques des français ». Il y a une liberté de religion mais la religion officielle est le catholicisme. On a la liberté de la presse et la liberté d’expression, mais elles sont limitées. Louis XVIII amnistie tous ceux qui se sont opposés à la monarchie. Le pouvoir exécutif est confié à un roi héréditaire qui est irresponsable : on ne peut ni critiquer ni accuser le roi. Le roi est cependant entouré de ministres qui peuvent être des parlementaires et qui signent les actes du roi afin qu’ils aient une valeur juridique. Le roi est le chef des armées, chef de l’administration, il nomme les ministres. Les ministres ne sont pas responsables politiquement devant les chambres. Ils peuvent être juste poursuivis en cas de haute trahison. On n’est pas réellement dans un régime parlementaire car les ministres ne sont pas responsables devant les chambres. On a un pouvoir législatif composé de deux chambres : on a la chambre des pairs où les individus sont égaux. Les pairs sont nommés à vie par le roi qui va faire des fournées de pairs. Les pairs sont héréditaires mais cette hérédité sera supprimée plus tard. Il y a aussi la famille royale qui siège à la chambre des pairs. Les pairs sont les juges des hautes trahisons. A coté de la chambre des pairs, on a la chambre des députés des départements. Elle est élue au suffrage censitaire et même doublement censitaire : il faut payer une certaine somme d’impôt pour être électeur et payer une somme encore plus importante pour être élu. On renouvelle la chambre par cinquième tous les ans. C’est la chambre qui sera saisie en premier pour les lois de finance. Les députés doivent avoir au moins 40 ans. Le roi fait également partie de la fonction législative car c’est lui qui a le pouvoir d’initiative des lois : c’est lui qui propose des lois qui sont votées par les chambres. Le roi a un droit de grâce et c’est lui qui nomme les juges. Le roi peut dissoudre la chambre des députés. Les chambres peuvent supplier le roi de proposer une loi car c’est lui seul qui a l’initiative des lois. Les lois sont votées par les deux chambres qui doivent s’accorder entre elles. On a des ministres qui viennent du parlement, un roi qui peut censurer les chambres : c’est un début de régime parlementaire que l’on appelle régime parlementaire dualiste. Dans ce type régime, les ministres sont à la fois responsables devant le roi et devant la chambre. 3) La pratique du régime Louis XVIII va être un roi relativement ouvert. Le roi va petit à petit accepter l’influence des chambres et il va se mettre en place le régime parlementaire. Louis XVIII se fait critiquer par les républicains, par les libéraux et par les ultras royalistes. Les ultras refusent la constitution : pour eux, le roi est souverain, il ne peut être limité par un texte. Les républicains sont contre et les libéraux sont frustrés. En 1814, les ultras vont revendiquer le retour du drapeau blanc. Ils vont faire des messes en faveur des aristocrates morts. On va faire des lois en faveur des aristocrates. Les ultras ont une politique excessivement royaliste. Les français rejettent ces excès et Napoléon entend les français. Il décide d’envahir la France le 1er mars avec ses 2000 hommes et quand il arrive, son retour est triomphal. L’armée décide de se joindre à lui. Le 20 mars 1815, Napoléon arrive à paris et reprend le pouvoir. Louis XVIII s’exile en Belgique. Napoléon fait une constitution qui sera adoptée le 22 avril 1815. Celle-ci ressemble beaucoup à la charte de 1814. Cette charte rétablie l’empire. On retrouve une chambre des pairs héréditaires et une chambre des représentants. Celle-ci est cependant élue au suffrage censitaire. Les ministres sont choisis dans la chambre des représentants. On a toujours la possibilité de dissolution de la chambre par le chef de l’Etat. 14 Le soutien à Napoléon va s’affaiblir. L’élection à cette chambre des représentants aura lieu en mai 1815 et il y aura beaucoup d’abstentions. On aura une majorité de libéraux et Napoléon va dissoudre la chambre en juillet 1815. Napoléon décide alors de partir en guerre. Il a des succès notamment en Belgique mais la défaite de Waterloo du 18 juin 1815 va le faire destituer par la chambre. Paris va être de nouveau occupé et Louis XVIII revient. Napoléon décide de s’enfuir aux Etats-Unis mais il y a un blocus au port de La Rochelle et il est capturé. On l’exile à l’île de sainte-hélène. Il meurt à 52ans le 5 mai 1821. Une chambre introuvable va se constituer qui est ultra royaliste en grande majorité et elle va mettre en place une terreur blanche afin de purger les institutions de tout bonapartiste et de tout républicain. On va faire une loi de sûreté générale pour se prémunir contre les républicains et les bonapartistes. Il y a aussi des massacres de toutes les personnes qui ne sont pas ultra royaliste. La chambre va tellement loin dans ses excès que Louis XVIII dissout la chambre en septembre 1816. La nouvelle chambre sera composée d’une majorité de royalistes modérés qui acceptent les institutions et le régime parlementaire. Cette chambre va adopter des lois qui limitent les privilèges des aristocrates que les ultras avaient rétablis. Par exemple, une loi militaire en 1818 supprime le fait que les aristocrates soient automatiquement promut officier dès qu’ils rentrent à l’armée. En 1823, il y a de plus en plus de libéraux dans la chambre parlementaire. De fait, on aura de plus en plus de libéraux au gouvernement. En pratique, dans le régime parlementaire, le gouvernement suit la volonté de la chambre. En 1819, une loi est votée pour la liberté de la presse. Il y a de plus en plus de libéraux. On a assassiné le neveu de Louis XVIII, le duc de Berry, en février 1820 afin de porter atteinte à la monarchie. Ce duc aura un fils posthume : le comte de Chambord. Après cet assassinat, on a un retour des ultras à la chambre en février 1824 : c’est la chambre retrouvée. Ils ont profité du trouble national pour revenir. Louis XVIII, qui est favorable aux libéraux, n’arrive pas à s’opposer au retour des ultras. Villèle est le nouveau chef de gouvernement, il est conservateur. Son gouvernement, qui est à l’image de la nouvelle chambre royaliste, va revenir sur les libertés acquises. Ainsi, la liberté de la presse va être réformée… Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824 son frère va reprendre le pouvoir. On a alors une chambre très conservatrice : la chambre retrouvée. C’est Charles X qui arrive sur le trône : il est très conservateur, c’est un ultra. On va avoir une politique très personnelle. Une loi est votée pour indemniser les aristocrates qui avait fuit pendant la révolution. On va protéger encore plus les congrégations religieuses. On réduit la liberté de la presse… la politique est très conservatrice. Il y a cependant des oppositions entre la chambre et le gouvernement : la chambre étant encore plus conservatrice que le gouvernement. Ceci conduit à la dissolution de la chambre en novembre 1827. Une nouvelle chambre très libérale arrive au pouvoir. Charles X va appeler le prince de polignac pour remplacer Villèle en 1829 : c’est un ultra royaliste. Pour lui, le gouvernement ne doit pas obéir à la chambre. Un bras de fer oppose le prince de polignac ainsi que Charles X contre la chambre libérale. A la rentrée de 1830, la chambre vote une adresse au roi qui conteste le discours du trône et le gouvernement polignac. En mai 1830, il y a dissolution de la chambre libérale. Pour gagner les nouvelles élections législatives de juillet, Charles X va s’appuyer sur la colonisation. Il va d’ailleurs envahir Alger pour cela. Cependant, c’est une majorité libérale qui sort des urnes. Charles X, vexé, fait des ordonnances : il dissout la chambre, il supprime la liberté de la presse qui peut faire campagne contre lui, il modifie la loi électorale pour favoriser les aristocrates et enfin il convoque des élections anticipées pour septembre 1830. 15 Le peuple s’insurge car il est contre ces ordonnances illégales : ce sont les trois glorieuses les 27, 28 et 29 juillet 1830. Charles X abdique au profit de son fils. Le peuple refuse et on va faire une nouvelle constitution. La révolution des trois glorieuses est libérale et bourgeoise. B) Conserver la royauté (1830-1848) 1) L’historique Pendant que le peuple réclame la République, les députés libéraux essaient de s’organiser et nomment un chef : Lafayette. Les députés libéraux vont cependant avoir peur de la République : ils préfèrent un régime monarchiste libéral. Un des successeurs possibles au trône est le Comte de Chambord mais il est trop ultra pour être désigné par les députés. C’est le duc d’Orléan, descendant de Louis XIV, qui est envisagé par les libéraux pour siéger. Le duc d’Orléan s’est illustré lors de la révolution. Cependant, il n’est pas l’héritier direct et légitime du trône. Finalement, il y aura un coup d’état pour faire monter le duc d’Orléan sur le trône. C’est Lafayette qui le proclame roi de France. Le 3 août 1830, le duc d’Orléan est le nouveau roi de France : il jure de défendre la constitution. Il deviendra Louis Philippe. Une nouvelle constitution va être faite et adoptée le 7 août 1830 : elle est très libérale et républicaine. Elle reprend la constitution de 1814 en l’assouplissant. Le 9 août, le roi fait serment sur la constitution et elle est promulguée le 14 août. Il n’y aura pas de référendum. 2) Le régime La charte de 1830 maintient le bicamérisme avec une chambre des pairs et une chambre des députés. Le roi est le chef de l’Etat et le chef de l’exécutif : il nomme les fonctionnaires et les ministres. Les ministres ne sont pas responsables politiquement devant la chambre mais ils proviennent de la chambre des députés. Le roi peut dissoudre la chambre. De même, on juge toujours au nom du roi. Les juges sont nommés par le roi, mais ils sont inamovibles : on ne peut les déplacer sans leur autorisation. Au début de la constitution, on a un chapitre introductif relatif aux droits publics des français. Ce chapitre est libéral et il consacre la liberté de la presse. Il proclame l’égalité devant la loi quelque soit le titre et le rang, la proportionnalité de l’impôt… La charte n’est plus octroyée mais elle est juste promulguée : cela montre que le roi n’est pas tout puissant. Dans cette charte, Louis Philippe est le roi des français, on ré-adopte le drapeau tricolore. Le catholicisme n’est plus la religion d’Etat, c’est juste une religion majoritaire. Le roi ne peut plus prendre d’ordonnances sans autorisation des chambres. Le roi ne peut plus suspendre une loi : il est encadré par la loi. La condition électorale du cens n’est plus fixée dans la constitution : en 1814, la constitution indiquait clairement le montant du cens pour voter. Ceci permet la modification des lois à l’avenir afin de pouvoir faire une loi pour instaurer le suffrage universel. Le pouvoir d’initiative des lois est partagé entre les chambres et le roi. On va proclamer la publicité des débats à la chambre des pairs. Dans la charte, on prévoit des lois organisant les libertés : liberté d’enseignement, liberté locale (décentralisation), liberté de la presse… On a, dans cette constitution, un équilibre entre la monarchie et le libéralisme. Les ultras vont critiquer cette charte. Bonald va contester la charte. Les républicains sont aussi contre cette charte car ils veulent la République. Les républicains vont revendiquer le suffrage universel. Guizot, ministre très conservateur, répondra « enrichissez-vous » aux républicains qui demandaient l’instauration du suffrage universel. Cette charte va permettre la mise en place du régime parlementaire en France. 3) La pratique du régime 16 Au début, deux grands partis vont s’affronter : le parti du mouvement avec Lafayette et Odilon Barrot, et le parti de la résistance avec Guizot. Le contexte social est la révolte des extrêmes, la révolte des ultras dans certaines régions de France et la révolte de l’extrême gauche. On la révolte des camus de Lyon : c’était la première révolte communiste. On a des tentatives d’assassinat du roi en 1835. C’est l’époque de la révolution industrielle : on commence à augmenter la production industrielle et on a les premiers scandales financiers. On a un développement du parlementarisme. En 1839, Mollet, le chef de gouvernement, perd la majorité à la chambre et il démissionne : la pratique a développé le parlementarisme. On a deux grandes figures dans les années 1840 : Guizot et Adolphe Thiers. En 1842, le fils de Louis Philippe meurt et on commence à revendiquer la République car il n’y a pas de successeur légal au trône. Les républicains demandes le suffrage universel. Fin 1947, les républicains font campagne pour la République et pour la loi électorale. Guizot refuse de changer la loi électorale. Il interdit les réunions politiques. Pour contourner cette interdiction, les républicains vont lancer la campagne des banquets : les républicains vont se réunir à des banquets de 200 ou 300 personnes où ils parleront politique. Le 22 février 1848, Guizot interdit un banquet républicain à paris. On a alors une insurrection victorieuse du peuple parisien le 24 février : le peuple envahit les tuileries, il capture Louis Philippe qui abdique. Les républicains proclament la République. Section 2 : les répliques de la révolution (1848-1870) Les hommes politiques de la révolution ont disparus : Sieyès est mort, la plupart des bourbons vont abdiquer, la plupart des grands révolutionnaires sont morts (Mirabeau, Robespierre), les bonapartistes sont morts aussi. On a une nouvelle génération d’hommes politiques. Les nouveaux républicains n’ont jamais connu le République, c’est pour eux un régime mythique. Ils veulent la République, mais une République mythique. La situation économique aussi a changé : on est aux portes de la révolution industrielle. Avant, on avait les paysans alors qu’apparaît une nouvelle classe : le prolétariat. On aussi l’apparition d’une classe moyenne avec les fonctionnaires. Il y a l’exode rural. La situation militaire a changé également. On se lance à la conquête des colonies et dans ce contexte, les puissances coloniales s’affrontent : France, Allemagne, Angleterre. La situation intellectuelle a changé : on a de nouvelles idées. En 1848 se développent les thèses communistes : en 1831, il y a la révolte des camus. Les grands idéalistes Owen, Fourrier, Cabet qui proposaient des systèmes sociaux parfaits. Proudhon fait son manifeste en 1840 : il développe l’anarchisme. Il y a le courant mutualiste avec à Lyon, les premières coopératives. St Simon, Auguste Comte développent aussi des idées politiques. Dans l’agitation populaire, on a plusieurs modèles possibles. En 1848, il y a une profusion de théories politiques. Ce qui n’a pas changé depuis 1789 est le principe d’action-réaction. Avec la révolution de 1848, on est dans la phase d’action. 1) Révolutionner (1848-1851) La révolution de 1848 veut clarifier la situation. En 1830, on avait une charte libérale qui mettait en place un régime parlementaire. C’était une République libérale déguisée, maquillée et ni les royalistes n’étaient satisfaits car ils voulaient un vrai roi absolu et les républicain voulaient la vrai République. 17 A la révolution de 1848, on veut la République car la révolution se fait à l’initiative des républicains. Mais quelle République ? Les républicains n’ont jamais connu la République… 1) L’historique Lamartine sur le balcon de l’hôtel de ville proclame la République. Il va faire un gouvernement provisoire. On va faire élire une assemblée constituante mais elle a été élue trop tôt. On l’a élue 23 avril 1848, c'est à dire deux mois seulement après la révolution. En mars, on a rétabli le suffrage universel masculin par le décret du 5 mars 1848. Lors de ces élections, il y avait 880 sièges. On a eu 500 républicains modérés, 300 royalistes divisés entre les orléanistes qui veulent une monarchie constitutionnelle et les légitimistes qui sont des ultras et 80 socialistes. Dans cette assemblée, on désigne un comité constitutionnel qui pour rédiger la constitution. C’est Victor Cornemin qui dirige ce comité et Victor Hugo en fera parti. Hugo ne veut pas de bicamérisme. Jules Grévy, le libéral Tocqueville ou encore Ledru-Rollin, qui est un penseur de gauche, font aussi parti de ce comité. En attendant, le peuple a faim à cause d’une crise économique très forte. Il y a beaucoup de chômage : le peuple a faim et veut travailler mais il n’y a pas de travaille. Le gouvernement provisoire va trouver une solution : les ateliers nationaux. Ils devaient trouver du travail aux chômeurs mais il n’y avait pas de travail. Par exemple, les chômeurs étaient payés pour remuer la terre du champ de mars, ce qui ne servait à rien. Très vite, le gouvernement s’est aperçu qu’il n’avait plus d’argent pour payer les chômeurs à rien faire et il a fermé les ateliers nationaux. Il y a eu une émeute des chômeurs qui contestaient la fermeture des ateliers nationaux. C’est là que le gouvernement a envoyé l’armée et il y a eu 4000 morts sur le champ de mars le 21 juin 1848. On avait un projet d’écrire une nouvelle DDHC. On discutait notamment de la suppression du droit du travail suite à l’émeute des chômeurs. Parallèlement, Louis Napoléon Bonaparte, neveux de Napoléon 1er, essaie de se faire connaître partout en France. Il arrive à se faire élire malgré le fait qu’il ne soit pas populaire et que tous les journaux se moquent de lui. Le 31 août 1848, on propose le texte devant la constituante. De grands débats ont lieu pendant deux mois et la constitution est modifiée puis adoptée sans référendum le 4 novembre 1848. Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République. Il obtient une majorité écrasante et à côté, Lamartine se fait écraser. L’élection du président de la République au suffrage universel direct a été très controversée mais elle a été soutenue par Lamartine. Il y a eu ensuite une élection législative avec 40% d’abstention. La chambre est équilibrée entre républicains et monarchistes. Dans les républicains, on a les modérés d’un côté et les socialistes de l’autre et dans les monarchistes, il y a les orléanistes, les légitimistes et les bonapartistes. 2) Le régime On a une constitution précédée d’un préambule qui pose les grands principes, les grands droits et devoirs du citoyen. Ce préambule est toujours adopté en présence de Dieu. Il pose les principes de la liberté, l’égalité et la fraternité. On parle d’une assistance fraternelle de la nation. On confirme les grands droits : droit de propriété, droit à la liberté religieuse, droit à l’instruction… mais on n’ose pas donner des droits très avancés de peur que le peuple ne demande plus de droits sociaux. On oblige les citoyens de s’assurer par leur travail des moyens d’existence. Ce préambule essaie de modérer les revendications populaires. On propose un enseignement libre. En 1850 18 on a la loi Falloux. On proclame la liberté de l’industrie, on accepte de financer les ministres du culte par l’Etat. On va avoir un chef de l’Etat unique qui sera élu pour 4 ans au suffrage universel direct. Pour éviter la dictature, le président n’est pas rééligible immédiatement. Il est élu pour 4 ans et ne pourra se représenter que 4 ans après la fin de son mandat. L’assemblée nationale va élire un vice-président qui n’est qu’un personnage de remplacement au cas où le chef de l’Etat meurt. Le chef de l’Etat nomme et révoque ses ministres. Cependant, le nombre de ministres et leurs attributions sont fixés par l’assemblée. Les ministres sont responsables politiquement devant le président, ils sont responsables pénalement devant une haute cour de justice mais on ne sait pas s’ils sont responsables politiquement devant l’assemblée. Le président est le chef des armées et il fait grâce. Il promulgue les lois au nom du peuple français. Il ne peut pas dissoudre l’assemblée nationale : s’il la dissout, c’est un crime de haute trahison. C'est à dire qu’il est déchu automatiquement. Il y a défense de faire une deuxième chambre. Comme la France est républicaine, elle ne peut avoir une chambre aristocratique et comme elle est unie, elle ne peut avoir une chambre des régions. Il y a 750 députés élus au suffrage universel masculin pour trois ans. A côté du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif, on réorganise le pouvoir judiciaire. On fait la première ENA, une ENA utopiste : on leur apprenait le bouddhisme, le sport… L’Algérie et les colonies sont soumises à des lois particulières. On a un rejet des organes qui vérifient la constitutionnalité des lois. Le régime ressemble au régime présidentiel mais il est monocaméral. On a une constitution idéaliste et un manque de réalisme. Il faut trois votes successifs avec un vote à la majorité des trois quarts pour obtenir une révision de la constitution. On ne peut réviser la constitution que lors de la dernière année de législature. Si la dernière année on a un vote à la majorité des trois quarts, on élit une assemblée de révision qui va procéder à la révision. 3) La pratique du régime Le 10 décembre 1848 est élu à la présidence Louis Napoléon Bonaparte. Il n’est pas républicain et à l’assemblée nationale sont élu des monarchistes. On a une République mais sans républicains. Louis Napoléon Bonaparte va rompre avec la pratique du parlementarisme. Il montre qu’il ne veut pas que son gouvernement se soumette à l’assemblée. Il va choisir ses ministres en dehors de l’assemblée et il va essayer de se passer du soutien de l’assemblée. A l’assemblée nationale se forment le parti de l’ordre et le parti du mouvement. Adolphe Tiers est un républicain du parti de l’ordre mais il apporte son soutien à Louis Napoléon Bonaparte au nom de l’ordre qu’il essaie de faire régner. Les opposants à Napoléon sont divisés. En mai 1851, Napoléon enclenche une révision de la constitution. Il veut supprimer l’interdiction de la réélection immédiate du président. Au premier vote, il obtient une majorité des deux tiers. La constitution ne peut être révisée et il devra partir à la fin de son mandat en mai 1852. Cependant, le 2 décembre 1851, il fait un coup d’Etat : il fait arrêter tous les députés républicains. L’armée occupe les points stratégiques. Louis Napoléon Bonaparte suspend la constitution et il lance un appel au peuple qui lui demande de valider le coup d’Etat. Dans cet appel, il donne les grandes lignes de sa constitution. Il va y avoir un référendum, mais ceci est plus un plébiscite. Il se déroule les 21 et 22 décembre 1851. Ce référendum est un succès : le peuple donne carte blanche à Louis 19 Napoléon Bonaparte pour faire une nouvelle constitution. Ce coup d’Etat est légitimé par ce référendum. Napoléon va reprendre le modèle de la constitution de 1799 mais sans le tribunat. C’est donc un République avec un consul élut pour 10ans. Suite à ce coup d’Etat, on restaurer l’Empire. 2) Restaurer (1852-1870) 1) L’historique Il n’y a pas de référendum pour accepter la nouvelle constitution de Louis Napoléon Bonaparte. Elle est promulguée le 14 janvier 1852. En novembre 1852, le sénat modifie la constitution, il transforme la République en empire. Cette transformation en empire, elle, sera soumise à référendum. Louis Napoléon Bonaparte prend le nom de Napoléon III. Il s’appuie sur le parti de l’ordre qui regroupe les conservateur de tout poil : ce parti regroupe les bonapartistes, les bourgeois, les conservateurs catholique. Il y a une opposition (parti du mouvement) avec les libéraux et les républicains qui réclament la liberté et la République. Napoléon a une base sociologique qui le soutien. Napoléon III a une politique internationale une peu bizarre : il va soutenir la politique d’indépendance de l’Italie qui était sous la tutelle de l’Autriche. A l’époque, les indépendantistes étaient entraînés par Garibaldi or celui-ci était antipapiste. Cela revient à dire que Napoléon III s’opposait au pape. Il va alors perdre le soutien des catholiques. De même il va soutenir la conquête du Mexique. Mais cette conquête ne marche pas. Les conservateurs ne sont pas très favorables à cette colonisation du Mexique, d’autant plus que Napoléon va perdre la guerre du Mexique. Napoléon perd donc son électorat conservateur et il va donc se tourner vers les libéraux. Ainsi, il va faire des révisions de la constitution et va donner plus de pouvoirs au parlement et donner faire voter des lois libérales. Les républicains vont toujours en demander un peu plus. A partir de 1860, on va tomber dans l’empire libéral suite aux multiples révisions constitutionnelles. On a 4 sénatus-consultes avec notamment celui du 8 septembre 1869 qui va faire tomber l’empire dans le régime parlementaire. 2) Les régimes On a trois constitutions : - La première est celle du 14 janvier 1852. Napoléon est le président de la République et est nommé pendant 10 ans. Cette constitution se rapproche de celle de 1799. Le président nomme et démet ses ministres qui ne sont responsables que devant lui. Les ministres ne peuvent pas appartenir au parlement. Il y a le corps législatif dans le parlement. Pour être membre de ce corps, on n’est pas payé. Comme ça les députés n’ont rien à gagner aux politiques de l’Etat. Le corps législatif n’a pas l’initiative des lois. Il peut modifier les lois par contre et il les vote. Le corps législatif peut être dissout mais il ne peut pas censurer le corps exécutif. Le sénat est composé de sénateurs nommés par le président et de grands dignitaires nommés d’office. Il contrôle la constitutionnalité des lois. C’est le même système que l’on adopte lorsque l’on transforme la République en empire. - On rétabli l’empire le 7 novembre 1852. Le sénatus-consulte du 18 juillet 1866 permet aux députés d’être payé et il assoupli le contrôle des amendements. Le sénatus-consulte du 8 septembre 1869 donne au corps législatif l’initiative des lois à côté de l’empereur. Les ministres peuvent venir du parlement. Le corps législatif obtient une autonomie : il nomme sont président, rédige son règlement intérieur. On reconnaît le droit d’interpellation, c’est lorsque qu’un député ou un sénateur convoque un ministre sur une 20 question d’actualité. Les ministres sont responsables désormais devant le parlement. Le corps législatif peut toujours être dissous. - Le sénatus-consulte du 21 mai 1870 sera approuvé par le peuple. Il réécrit toute la constitution pour en faire un véritable empire parlementaire bicaméral. Le sénat est désormais une chambre normale. 3) La pratique du régime Napoléon III a permis la modernisation de l’Etat. Par exemple, il lance les premières mesures de déconcentration. On a deux grands décrets de 1852 et 1861. Napoléon va se lancer dans la colonisation. Il va aussi s’allier avec les anglais contre la Russie. Napoléon va se battre contre l’empire d’Autriche-Hongrie et va donc pour cela s’allier à l’Italie. Napoléon doit se protéger de l’Autriche-hongrie, de la Russie mais aussi de la Prusse. Le saint empire romain germanique avait été détruit par Napoléon 1er et on avait eu une confédération des Etats allemands. Quand Napoléon 1er est parti, on a voulu rétablir l’empire allemand en supprimant les frontières : l’Allemagne a été unifiée. Le but de la guerre contre la France est d’unifier l’Allemagne contre l’ennemi français commun. Il en va de même en France : la guerre est le moyen de redorer le blason de Napoléon III. La France et l’Allemagne s’opposent pour savoir qui va être le futur roi d’Espagne. La France déclare la guerre à l’Allemagne le 19 juillet 1870. Très vite, ce sera la catastrophe. Dès le 6 août, toutes les armées françaises se font écraser. Napoléon va sur le terrain à Sedan mais les troupes perdent la guerre. Il est capturé par les troupes allemandes avec Mac Mahon. Le 4 septembre 1870, Napoléon III capturé et déchu se fait voler la vedette par les républicains qui proclament la IIIè République. II) l’apprentissage de la République (1870-1858) La République est une vieille notion de l’Antiquité, reprise sous la monarchie en pleine guerre de religion (cf. Jean Bodin, Les VI Livres de la République, 1576). Elle a pour but de définir une matière, la Res Publica (la Chose Publique, c’est-à-dire pour simplifier le bien commun, l’intérêt général), que l’on ne possède pas mais qui doit être géré au profit de tous. Cette République surplombe le pouvoir royal, dont elle constitue la légitimité (le roi n’a de pouvoir que pour gérer le bien commun), et l’horizon (le roi n’agit que pour préserver ce bien commun). Elle transcende donc les différences à la fois du peuple et des gouvernants (objectif : mettre fin aux rivalités religieuses en France). Mais cette République a évolué dans le temps. A la Révolution, elle s’oppose même à la royauté dont elle constituait pourtant un socle. En effet, la monarchie est vite apparue, aux yeux des libéraux et progressistes, comme un régime d’accaparation du bien commun, comme un régime qui détourne le pouvoir et la gestion de la Chose publique au profit de certains seulement (cf. privilèges, détournements d’argent, etc.). La République devient alors un mythe de la gestion désintéressée des affaires publiques, par-delà l’affairisme des gouvernants. Surtout, elle devient le régime alternatif à la monarchie, en proposant la désignation des dirigeants par le biais de l’élection, et non par la naissance ou la nomination centrale. Derrière cette opposition symbolique, se cache en fait une réelle opposition politique. Car la République va permettre à toute une partie de la population de revendiquer et d’obtenir le pouvoir, alors qu’elle n’est composée ni de nobles, ni de bourgeois, classes protégées par la 21 monarchie (les aristocrates siégent dans la chambre des pairs par exemple et la chambre des députés est composée de riches bourgeois pouvant acheter leurs siège sous la Monarchie de Juillet). Or, ces nouvelles classes politiques sont en général plutôt à « gauche », plutôt révolutionnaires et égalitaires (républicains radicaux, socialistes, communistes, etc.). Un temps, la République et l’Empire pourront faire semblant de se rejoindre dans la lutte contre les dérives réactionnaires de la monarchie. Napoléon, s’appuyant sur le peuple (ratification de ses coups d’Etat et constitutions par référendums plébiscitaires), se donne l’image d’un ordonnateur reconnaissant le mérite et luttant contre les injustices (code civil, promotion de ses soldats valeureux aux postes administratifs, etc.). C’est le sens à donner à cet article 1er de la Constitution de 1804 qui confie la République à un Empereur. Mais l’Empire va produire à son tour ses injustices et son aristocratie, son accaparation de la Chose publique à des fins personnelles. Surtout, le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en 1851 contre la République prononce bien le divorce entre les deux régimes. Dès lors, en 1870, à la chute du second Empire, la situation est délicate. Se retrouvent directement en opposition les monarchistes, avec une composante « ultra » toujours aussi vivace, et les républicains, dont les extrêmes sont très revendicatifs et alimentées par des discours et théories politiques de mieux en mieux construites. Mais il existe néanmoins en 1870 un troisième intervenant pour s’interposer entre les deux camps. Ce n’est plus l’Empereur Napoléon, mais bien l’Empereur Guillaume 1er de Prusse. La déclaration de guerre de la France le 19 juillet 1870 se solde par de piteuses défaites à l’été 1870 (mobilisation laborieuse, troupes françaises mal transportées, en nombre inférieur, etc.). Napoléon III, malade (cailloux dans la vessie), se rend à Bismarck le 2 septembre à Sedan dans les Ardennes où il s’est fait piéger avec le Maréchal Mac Mahon blessé, sans avoir pu secourir le général Bazaine encerclé à Metz. Il avait obtenu un franc succès lors du référendum du 8 mai 1870 sur sa nouvelle constitution libérale. Mais il est totalement désavoué par le peuple de Paris et les républicains à l’annonce de sa capture, le 3 septembre au soir. Le Corps législatif se réunit dans la nuit, refuse de confier la régence à l’impératrice Eugénie. Au contraire, il suit le peuple de Paris qui a envahi le Palais Bourbon et la République, la III°, est proclamée du haut du balcon de l’hôtel de ville de Paris le 4 septembre au matin par Léon Gambetta (accompagné de Jules Grévy, Jules Ferry et Jules Favre et Jules Simon), devant une population mêlant républicains modérés et extrémistes (Blanqui). Mais rappel : la France est toujours en guerre contre la Prusse, avec les troupes allemandes proches de Paris. L’armée allemande encercle Paris le 19 septembre, tandis que le général Trochu organise la défense de Paris. Gambetta, ministre de l’Intérieur, s’enfuit de Paris en ballon pour organiser la défense de province à partir de Tours. Mais Bazaine se rend sans combattre à Metz fin octobre, et les armées levées par Gambetta sont écrasées. Paris assiégée et encerclée, aucune des autres capitales ne vient au secours de la République. L’armistice est signé le 28 janvier 1871 pour un mois. Entre temps, le second Empire allemand a été proclamé le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces au château de Versailles, avec Guillaume 1er de Hohenzollern empereur et Otto Von Bismarck premier ministre (le premier Reich fondé en 962 avait été aboli par Napoléon Ier). Mais Bismarck veut signer un traité de paix avec des autorités françaises légitimes, afin que sa victoire et la proclamation de l’empire ne soient pas remises en question. Seront alors organisées, dans le cadre de l’armistice, les élections d’une nouvelle Assemblée nationale. Ces élections ne remettront pas en question la proclamation de la République. D’ailleurs, depuis cette date, la République ne sera plus juridiquement renversée. Pour ce qui est du gouvernement de Vichy, l’ordonnance de la Libération du territoire du 9 août 1945 22 précisera que la République n’a jamais, en droit, cessé d’exister. Ceci d’autant que le projet constitutionnel de Pétain faisait de celui-ci un « président de la République ». Toutefois, la République est un concept qu’il reste à habiter, un habit de l’Etat dont il faut préciser les broderies : république sociale, conservatrice, autoritaire, libérale, fédérale, etc. Dans ce cadre, l’apprentissage du fonctionnement de la République sera tout aussi difficile que celui de la démocratie, et passera bien sûr par de nombreux excès, qui vont cependant marquer notre mythe républicain. Car dans une République, sont toujours en opposition les pouvoirs exécutifs et législatifs, les deux voulant revendiquer la maîtrise de la vie politique. Ainsi, avant de trouver un certain équilibre qui n’est sans doute toujours pas réalisé aujourd’hui (cf. projets d’une « sixième République » que certains veulent beaucoup plus parlementaire, mais d’autres directement présidentielles), il s’agit d’analyser cette lutte qui va tout d’abord valoriser les excès du Parlement (Section 1) avant de susciter une réaction et le renforcement des excès du Gouvernement (Section 2). La Vème République est ainsi directement issue de cette recherche historique de tempérance, de cet équilibre tirant expérience de l’apprentissage de la Démocratie et de cette République consacrée en 1870, et qui ne doit pas se limiter à une simple commémoration de ses origines de 1875 et de 1946, mais devrait aussi proposer de nouveaux horizons collectifs. Section 1 : Les excès du Parlement La République proclamée en 1870 n’est à ce moment là qu’une coquille vide, sans institutions, sans constitution, sans fondements. Il faut attendre la défaite contre l’Allemagne et le traité de paix de mai 1871 pour que puisse se reconstruire un ordre politique sur les ruines du second empire de Napoléon III. Cet ordre politique sera incertain jusqu’en 1880. La République possède en effet une légitimité très fragile. Mais elle se renforcera au fur et à mesure pour donner lieu à un régime nettement favorable au Parlement, au détriment du chef de l’Etat et même du Gouvernement. En effet, dans ses premières années, la République voudra faire oublier la « dictature » de Napoléon III, et continuera de se méfier des chefs de l’Etat, comme au temps des premières constitutions de la Révolution. De cette méfiance, qui conduit à l’affirmation d’une souveraineté parlementaire très virulente, naîtront deux constitutions poussant cette tendance dans ses extrêmes. C’est ainsi qu’il faut comprendre la succession d’une République des parlementaires mise en place à partir de 1870 (I) et d’une République conventionnelle proclamée à la Libération en 1946 mais qui discréditera le régime parlementaire classique en France pour un bon moment (II). I – La République des parlementaires (1870-1940) La III° République est une République « star » de notre histoire constitutionnelle. Elle est la plus longue (70 ans), elle a été le lieu de consécration de grands principes de notre exception française (laïcité, service militaire égalitaire, protection sociale, école gratuite et obligatoire, liberté de presse, création de l’impôt sur le revenu, etc.), et sert régulièrement de référence aux républicains d’aujourd’hui. On cite ses grands noms (Jules Ferry, Jules Grévy, Gambetta, Clemenceau, etc.), ses grandes affaires (affaire Dreyfus, de Panama, des 23 décorations, etc.), ses grands moments (crise du 16 mai 1877, attentats des anarchosyndicalistes, guerre des tranchés, Poilus, crise de 1929, Munich, etc.). Elle a été l’époque de l’entrée artistique et intellectuelle dans la modernité (Dada, psychanalyse, Cubisme, Surréalisme, Style Belle époque, Années Folles, etc.). Bref, c’est une République qui fait date. Mais il ne faut pas oublier non plus le contexte de cette évolution depuis 1870. Au niveau économique, les théories libérales cèdent peu à peu la place aux théories interventionnistes : on passe du laissez-faire libéral devoir-faire qui implique l’Etat dans la vie de la Nation. De même, la France rurale et agricole devient peu à peu urbaine et industrielle. La République n’est plus alors un seul cadre politique neutre mais un instrument d’action sociale pour l’Etat, surtout après le terrible krach mondial de 1929. Au niveau politique, la disparition des royalistes n’est que progressive, avec le maintien d’une élite intellectuelle anti-républicaine emmenée par l’Action française de Charles Maurras avec ses « camelots du roi », et débouchant sur des tentatives de putsch comme la Cagoule en 1936. Si les royalistes perdent de leur poids dans la représentation nationale à partir de 1884, ils restent très influents dans la société catholique conservatrice de l’époque. De même, de nouvelles structurations politiques apparaissent : les libéraux, qui représentaient la modernité contre les conservateurs royalistes au XIX° siècle, se retrouvent en position d’être les nouveaux conservateurs et les défenseurs des riches propriétaires face aux nouveaux progressistes de gauche, soutenus par une population ouvrière de plus en plus nombreuse et organisée. Mais cette gauche connaît plusieurs formes de réalisation politique : anarchisme, syndicalisme, idéalisme, positivisme, radicalisme républicain, associations diverses (ligue des Droits de l’Homme, etc.). L’affaire Dreyfus permettra de faire apparaître de grandes figures organisant un temps ces différents mouvements. Mais la gauche va se diviser entre réformistes et révolutionnaires, organisations de gouvernement et organisations d’opposition, entre communistes suivant la révolution russe et socialistes fidèles à une tradition française (création de la SFIO en 1905 avec Jaurès et Guesde, scission des communistes lors du congrès de Tours de décembre 1920). Au niveau technique, il ne faut pas oublier le développement du machinisme (et donc de l’industrie et de la population ouvrière), de l’électricité, des chemins de fer, du téléphone, et les grandes découvertes scientifique (radioactivité, atomes, théorie de la relativité, etc.). Enfin, au niveau militaire, le mauvais traité de Versailles, la montée en puissance du Japon, des USA et de la Russie, puis le réarmement de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Espagne et du Portugal qui sombrent dans des dictatures militaires, modifieront les équilibres européens classiques, que ne saura gérer l’apparition d’une nouvelle société internationale (SDN). C’est dans ce contexte très agité que va naître et se développer la III° République. Mais il faut sans doute distinguer ici entre plusieurs époques. En effet, les débuts hésitants de ce régime permettent d’en faire une analyse à part relative à son avènement (A), alors que la consécration du parlementarisme n’interviendra que plus tard (B). A/ L’avènement de la République (1870-1879) 1) L’historique L’armistice signé avec le Reich allemand prévoyait l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale devant décider si la France continuait la guerre ou si elle signait le traité de paix. Les républicains étaient favorables à la poursuite de la guerre, les conservateurs et royalistes hostiles, tout comme le peuple rural. C’est une forte majorité voulant la paix, et donc monarchiste, qui sort des urnes le 8 février 1871 (400 monarchistes contre 162 24 Républicains). Mais cette majorité monarchiste se divisée entre partisans du comte de Paris (petit-fils de Louis-Philippe, orléaniste), du comte de Chambord (petit-fils de Charles X, légitimiste) et de Napoléon III (Napoléon III emprisonné en Allemagne arrive finalement en exil à Londres où il mourra en 1873. Son fils disparaîtra en 1879, tué dans l’armée britannique en Afrique noire). L’Assemblée nationale siègera d’abord à Bordeaux, à l’écart des troupes allemandes. Elle désigne Adolphe Thiers « chef du gouvernement exécutif de la République française » le 17 février 1871. Un fonctionnement quasi-parlementaire est adopté en attendant le retour à la paix et l’écriture d’une nouvelle constitution : c’est le « pacte de Bordeaux ». L’Assemblée revient siéger à Versailles. Les pourparlers de paix commencent avec les Allemands qui exigent des terres (Lorraine, Alsace) et un tribut de guerre. Mais Paris refuse la paix et les tractations avec l’ennemi, et s’insurge le 26 mars 1871, lorsque Thiers veut faire enlever les canons de la butte Montmartre, de peur que les parisiens ne s’en servent contre les prussiens ou les soldats français. C’est le début de la Commune. La Commune est une révolte ayant plusieurs sources ou revendications : républicaine, socialiste, communiste, anarchiste, fédérale, etc. On remet en vigueur le calendrier républicain de 1792 (abandonné depuis le 1er janvier 1806), on adopte le drapeau rouge, on prône la séparation Etat-Eglise, la décentralisation, l’école libre et gratuite, etc. D’autres insurrections ont lieu à Lyon et Marseille. Mais les troupes de Thiers dirigées par Mac Mahon vont mater la révolte le 28 mai 1871. Paris est reprise : 50.000 morts (cf. photographies de révolution). Avec le retour à l’ordre et la Paix, l’Assemblée décide de devenir constituante pour élaborer une nouvelle Constitution, bien que ce ne soit pas son mandat initial. Problème : quel régime instaurer (république ? monarchie ?), quelle constitution écrire ? Toujours forte opposition entre les orléanistes, favorables au régime parlementaire, et les légitimistes du comte de Chambord dit Henry V, qui refuse la monarchie parlementaire. En août 1871, en solution d’attente, Thiers est nommé président de la République (« Constitution Rivet » du 31 août 1871 : le président est désigné par l’Assemblée et est responsable devant elle, assisté de ministres à la manière du Reg Présidentiel. Modifiée par la « Constitution de Broglie » du 13 mars 1873 qui cherche à limiter l’influence personnelle du président Thiers sur les élus). Mais Thiers est finalement renversé en mai 1873. Le comte de Chambord, héritier légitime du trône, est toujours aussi intransigeant (refus du drapeau tricolore). Une nouvelle solution d’attente est choisie par l’Assemblée : elle désigne personnellement le Maréchal Mac Mahon président de la République pour 7 ans (le temps que meure le Comte Chambord, qui n’a pas de descendants) par la loi sur le septennat du 20 novembre 1873. Mac Mahon accepte, promettant en coulisse de rendre son siège dès lors que les royalistes se seront entendus pour désigner un monarque. Un comité constitutionnel est mis en place pour rédiger une nouvelle constitution. Mac Mahon choisit un royaliste comme premier ministre (Duc de Broglie). Comme en 1848, nous avons donc une république dont toutes les institutions (Assemblée, Gouvernement, président) sont monarchistes. Une république sans républicains. Mais l’écriture de la Constitution est toujours retardée, dans l’attente du décès d’Henry V, comte de Chambord. C’est donc la pratique qui va régler le fonctionnement des institutions. Mac Mahon prend des distances avec le pouvoir politique, donnant au président de la République un rôle plus éloigné au profit du Vice-président du Conseil (1er ministre) qui supporte la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée. 25 En janvier 1875, Mac Mahon relance le débat sur la nouvelle constitution. Les principaux textes sont alors rapidement adoptés : amendement Wallon du 30 janvier 1875 qui fait élire le président par la Chambre des Députés et le Sénat (par 353 voix contre 352. Mac Mahon était jusque là président nommé personnellement. La République est ainsi officialisée et institutionnalisée au delà des individus). Puis sont adoptées à proprement parlé les lois constitutionnelles : loi du 24 février 1875 relative à l’organisation du Sénat, loi du 25 février 1875 relative à l’organisation des pouvoirs publics, loi du 16 juillet 1875 sur les rapports des pouvoirs publics. Ces trois lois formalisent ce qui existe déjà, à savoir un régime parlementaire. L’Assemblée se dissout alors (Mac Mahon reste président), et sont élues la Chambre des députés et le Sénat prévus par les textes. 2) Le régime mis en place Le régime mis en place est typique des régimes parlementaires. Le pouvoir exécutif est confié au président de la République élu pour 7 ans par les deux chambres. Ce président est rééligible de suite. Il promulgue les lois, à l’initiative des lois et peut demander une nouvelle lecture d’une loi. Ce président a aussi le droit de grâce, qui est un vestige de la monarchie. Le président inaugure les cérémonies. Il nomme les fonctionnaires civils et militaires, négocie et signe les traités, dirige la force armée, convoque les chambres, clos les sessions et peut suspendre les chambres pendant un mois. Le président peut dissoudre la chambre des députés sur avis conforme du Sénat. Le président n’est pas responsable politiquement devant les chambre : il n’est responsable qu’en cas de haute trahison et dans ce cas, il est accusé par les députés et jugé par les sénateurs. Le président nomme les ministres qui sont responsables solidairement devant les deux chambres. On passe d’un ensemble de ministres à un gouvernement. Les ministres ne sont pas investis par le parlement. L’investiture, c’est lorsque le premier ministre se présente devant l’assemblée pour avoir un vote de confiance de l’assemblée. Sous la IVè République, on a une investiture. En ce qui concerne le pouvoir législatif, on a un parlement bicaméral : une chambre des députés élue au suffrage universel direct et un sénat élu au suffrage universel indirect. Sur les 300 sénateurs, on avait conservé les 75 sénateurs nommés à vie (le dernier est mort en 1910 environ). Les 225 autres sénateurs étaient élus par les élus locaux, les conseillers municipaux et les conseillers généraux. Le sénat juge le président en cas de haute trahison, c’est lui aussi qui donne son accord pour dissoudre la chambre des députés. La constitution ne peut être modifiée que par la réunion des deux chambres en assemblée nationale. La chambre des députés peut être dissoute à l’inverse du sénat. C’est elle qui discute en premier les lois de finance. Les deux chambres ont l’initiative des lois et les deux chambres peuvent censurer le gouvernement. On a un régime bicaméral presque égalitaire. On a essayé de comprendre tous les blocages des anciennes constitutions pour avoir un régime stable et durable. 3) La pratique du régime En 1876, on va désigner les deux chambres. Le sénat est conservateur d’une courte tête et à la chambre des députés, on a une majorité de républicains (360 républicains contre 160 conservateurs). Les députés républicains vont essayer de conquérir le sénat. On a la première cohabitation de la République. Mac Mahon est royaliste et la chambre républicaine. Mac Mahon va peu à peu accepter le régime parlementaire. Il va nommer un orléaniste, Jules Dufaure, mais il ne sera pas soutenu par la chambre des députés. Mac Mahon va nommer à la place un républicain, Jules Simon, qui est modéré. Jules Simon va être emporté 26 par la chambre des députés : les républicains de la chambre des députés sont de plus en plus revendicatifs. Ils vont voter des lois de plus en plus progressistes et notamment contre la papauté : ils vont voter un texte contre l’église de France. Jules Simon est obligé d’accepter ce texte mais Mac Mahon, lui, n’est pas d’accord et il conteste. Il demande à Jules Simon de demander à la chambre de revoir le texte. Jules Simon ne veut pas s’opposer à la chambre et Mac Mahon le renvoi avec la lettre du 16 mai 1877. Ce renvoi ouvre une crise et il y a un enjeu énorme dans cette crise. Le président va suspendre la chambre des députés pendant un mois. Lorsque la chambre se réunie à nouveau au bout d’un mois, Mac Mahon nomme un royaliste, le duc de Broglie (prononcer « Breuil »). La chambre est contre ce duc de Broglie et Mac Mahon dissous la chambre de députés avec l’accord du sénat (qui est royaliste). Gambetta a dis à Mac Mahon : « Si ce sont les républicains qui remportent les élections, il faudra soit vous soumettre, soit vous démettre ». Aux élections d’octobre 1877, la chambre est républicaine et Mac Mahon est obligé de désigner un républicain en tant que premier ministre. En Janvier 1879, les royalistes perdent la majorité au sénat et il n’y a plus de monarchistes dans les institutions : Mac Mahon démissionne le 30 janvier 1879. Il est remplacé par Jules Grévy qui est républicain. Dès qu’il entre en fonction, il écrit une lettre au sénat où il s’engage à toujours respecter la majorité parlementaire à la chambre des députés et où il s’engage à ne jamais dissoudre la chambre. Cette position est ce qu’on appellera la « constitution Grévy » qui dit que le président respecte le parlement. On installe un régime parlementaire moniste. A partir de 1879, le président ne fait plus qu’inaugurer les chrysanthèmes. Il s’engage à toujours nommer le premier ministre que lui propose la chambre. On a eu un président qui a voulu faire bouger les choses : le président Millerand. Il a voulu s’engager politiquement et donner des pouvoirs au président mais il n’a pas eu la majorité aux législatives et s’est incliné en démissionnant. En 1901, le président Deschanel avait perdu la tête dès qu’il a été élu : c’est lui qui est tombé du train en pyjama. En 1899, le président Félix Faure est mort d’une crise cardiaque dans les bras de maîtresse. Sadi Carnot a été poignardé à Lyon par un anarchiste Italien. Il est mort des suites de ses blessures car on n’a pas pu le guérir. Cette IIIè République va être marquée par une très forte instabilité gouvernementale. Entre 1871 et 1940, on a 104 gouvernements, c'est à dire un gouvernement tous les huit mois. La Vè République sera pensée directement en réaction à ce faible pouvoir du président de la République. 27