INTRODUCTION
La gouvernance est un domaine où personne ne possède de recettes miracles passe-partout ou
de méthodologie copiées-collées. Au-delà des grands principes universels, chaque pays est
engagé dans un processus propre, à la fois fruit d’une histoire particulière et d’un ensemble
d’équilibres, d’enjeux et de rapports de force entre des acteurs en permanente évolution.
Selon Ousmane Sy (2014), une des causes de la crise de l’action publique, donc de la
gouvernance en Afrique, est la panne structurelle des États-nations post-coloniaux, et donc de
l’acceptation d’un modèle et d’un manque de vision et de rêve pour le continent. « La
construction d’une société démocratique, la lutte contre la corruption et la production de
richesses partageables pour le bien-être de tous ne peuvent se faire en dehors des valeurs, des
normes et de référentiels connus compris et admis des Africains »
Dans son œuvre politique et philosophique ‘’De l’esprit des lois’’, Charles MONTESQUIEU
(1749) donnait de ‘’l’Etat de droit’’ une approche de définition qui laissait comprendre qu’un
Etat de droit est celui dans lequel il y a séparation de pouvoirs en entités autonomes d’une part
et où les gouvernants et les gouvernés sont enfermés dans le droit.
Ainsi donc, l’Etat de droit se fonde sur l’exercice du pouvoir par au moins trois entités que
sont le Législatif, l’Exécutif et le Judiciaire. Et tous les sujets (gouvernants et gouvernés) se
soumettent au droit pour que l’arbitraire ne s’installe. La primauté du droit est alors un
principe fondamental de tout Etat de droit. Ce régime poursuit in fine la consolidation du
« vivre ensemble » qui appelle à la promotion d’un certain nombre de valeurs au nombre
desquelles on peut mentionner l’éthique administrative qui est un préalable à érection d’une
gouvernance responsable.
Qu’est-ce donc que l’éthique ? Comment se manifeste le manquement à l’éthique ? Qu’est-ce
que la gouvernance responsable et quels en sont les principes ? Quelles sont les institutions
nationales de promotion de l’éthique administrative et de la gouvernance responsable fondée
sur les valeurs de l’Etat de droit ? Quelles sont leurs limites et les avancées qui sont les leurs
dans la marche vers le progrès à laquelle sont appelés les citoyens en quête de
développement ?
L’exposé va s’atteler à fournir des approches de réponses aux questionnements. D’abord,
nous tenterons de procéder à une clarification conceptuelle des termes majeurs qui composent
le titre de la communication (éthique administrative, gouvernance responsable, état de droit),
ensuite, il sera abordé les bases de l’éthique administrative et les institutions en charge de la
promouvoir. Enfin, un regard sera jeté sur les bases de la gouvernance responsable et les
institutions en charge de sa promotion.
I- Etat des lieux et Clarification conceptuelle
1- Ethique administrative
Sur l’éthique dans l’administration, les études sont très peu nombreuses. Ici et là quelques
allusions y sont faites, mais on ne trouve guère de réflexions, du moins publiées, qui traitent
de la question dans son ensemble ou qui traitent du problème en tant que normes à respecter