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Brevet de Technicien supérieur Commerce international 1ère année
Economie générale - La monnaie et ses mécanismes
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I - Les différentes faces de la monnaie
A - Un bien privé.
- Elle fait l’objet d’une offre et d’une demande.
- Sa détention provoque la formation d’un prix. Elle possède un coût d’opportunité : elle coûte ce
qu’elle ne rapporte pas, le taux d’intérêt...
B - Un bien public ou collectif.
- Indispensable aux échanges, son usage relève de l’intérêt général.
- En conséquence les pouvoirs publics réglementent les acteurs qui la créent.
- La monnaie constitue un bien exclusif et rival.
- Mais, elle forme un « bien réseau » : plus le nombre d’utilisateurs s’élève, plus sa reconnaissance
et son acceptation progressent.
C - Un bien économique.
- Pour les premiers économistes classiques, la monnaie n’est qu’un simple intermédiaire : elle est
« neutre ».
- L’Ecole Autrichienne et John Maynard (à la fin du 19e et au 20e siècle) mettent en avant le pouvoir
de la monnaie sur l’économie réelle.
D - Un bien historique et politique.
- A partir d’un support (métal ou papier), tous les pouvoirs marquent leur monnaie de leur sceau
en garantissant en retour sa valeur.
E - Un bien social.
- Son usage dépend de l’adhésion de tous les acteurs et de leur confiance en cette monnaie.
- L’histoire des supports monétaires conduit vers une dématérialisation : la monnaie et ses
instruments qui la véhiculent ne valent que par ce qu’ils permettent d’acheter.
II - Seules les banques créent de la monnaie
A - Les banques créent de la monnaie par les crédits qu’elles accordent.
1 - La monnaie fiduciaire ne représente que 10 % de la monnaie qui circule.
- La masse monétaire s’appuie, à 90 %, sur de la monnaie scripturale : une écriture sur un compte
qui fait circuler de la monnaie par CB, virement, chèques ou prélèvement automatique...
2 - Une banque crée de la monnaie par les crédits qu’elle octroie. Elle crédite le compte du client
bénéficiaire d’une quantité de monnaie supplémentaire (cf. le diaporama).
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Elle crée également de la monnaie si elle achète un titre financier (une obligation émise par un Etat
ou une entreprise) ou un bien immeuble. Elle crée de la monnaie en monétisant des actifs non
monétisés.
3 - La monnaie se détruit par le remboursement d’un crédit accordé ou d’un titre acheté.
B - Un pouvoir de création monétaire exorbitant mais limité.
1 - L’argent prêté circulent entre acheteurs et vendeurs de biens. Leurs banques respectives se
retrouvent avec plus ou moins de liquidités qui font l’objet d’un échange sur le marché
interbancaire. La banque demandeuse en supporte le coût et la banque offreuse voit son gain
plafonné par le taux directeur fixé par la banque centrale. Ce taux constitue le coût des fonds
empruntés par les banques.
2 - Les banques doivent disposer de suffisamment de pièces et de billets afin de répondre aux
demandes régulières des clients. Enfin, elles doivent déposer auprès de la banque centrale des
réserves obligatoires, montant fixe de leurs ressources.
3 - En cas de besoin de liquidités, une banque peut s’adresser :
- Au marché interbancaire,
- A la banque centrale (refinancement),
- Sur les différents marchés (titres de créances négociables, obligations, actions).
Les banques doivent détenir un montant de fonds propres au moins égal à 10,5 % de ses actifs
risqués.
III - Qui décide, en dernier ressort, de la quantité de monnaie en circulation ?
A - Le mécanisme du multiplicateur de crédit. Cf. application.
Ce mécanisme du multiplicateur fait de la masse monétaire une quantité que la banque centrale
peut contrôler puisqu'elle dépend en grande partie des réserves qu'elle impose aux banques et de la
quantité de monnaie centrale qu'elle met à leur disposition. C'est pourquoi les économistes disent
que la monnaie est une quantité "exogène" parfaitement contrôlée par la banque centrale.
B - La monnaie constitue un agrégat « endogène » : elle résulte de la demande de monnaie des
entreprises et des ménages... Et non pas de la décision de la banque centrale.
Cette approche remet en question sa capacité à conduire une politique monétaire.
L’histoire récente des crises monétaires (la suite de la faillite de Lehman Brothers) montre que
l’institution conserve un immense pouvoir de sauvegarde du SMI tout en renforçant l’approche de
la « monnaie endogène » : malgré une augmentation sans précédent de la base monétaire, la masse
monétaire est restée constante. Il faut attendre encore quelques années pour remettre en cause la
validité du « multiplicateur monétaire ». La monnaie centrale pourrait se retrouver démultipliée sur
les marchés financiers.
Source : AlterEco n° 105 - Avril 2015
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Compléments
Qu'est-ce qu'une monnaie mondiale ?
Comme pour une monnaie domestique, une monnaie mondiale est définie par les services (les
"fonctions", disent les économistes) qu'elle rend. Et c'est parce que le dollar s'impose dans toutes
les fonctions qu'il domine la planète monétaire.
La fonction moyen de paiement est la plus connue : une devise joue ce rôle lorsqu'elle permet
d'acheter des biens et des services partout dans le monde. C'est la monnaie dans laquelle les
entreprises, les banques, etc. rédigent leurs contrats commerciaux ou financiers internationaux.
Une monnaie est aussi un moyen de paiement pour une banque centrale lorsqu'elle lui sert à
intervenir sur le marché des changes pour acheter d'autres devises.
Etre une unité de compte, c'est-à-dire une monnaie dans laquelle on exprime le prix des biens et
des services échangés, est une autre fonction. Soit, au niveau international, être la monnaie de
facturation du commerce mondial. Pour une banque centrale, c'est la devise par rapport à laquelle
elle souhaite caler l'évolution du taux de change de sa monnaie nationale.
Une monnaie
mondiale
Acteurs privés
Banques centrales
Unité de compte
Facturation du commerce
Référence pour les
autres devises
Moyen de paiement
Règlement des dettes et des
contrats et transactions
Devise d’intervention
des banques centrales
Réserve de valeur
Monnaie de placement
Monnaie de placement
des réserves
La fonction dite de "réserve de valeur" permet de ne pas dépenser tout son argent aujourd'hui et
de le placer pour pouvoir investir demain ou pour en tirer un rendement financier. Du fait de la
mondialisation financière, cette fonction a pris une dimension internationale majeure. Etre la
monnaie dans laquelle les investisseurs placent leurs ressources et celle dans laquelle les banques
centrales placent leurs réserves officielles de change vous met au cœur des stratégies publiques et
privées.
Toutes ces fonctions sont liées et ont tendance à se renforcer l'une l'autre. Ce qui rend la tâche
d'autant plus difficile pour les prétendants qui souhaitent remplacer la monnaie dominante : il faut
pouvoir s'imposer mondialement sur de nombreux tableaux.
Source : AlterEco n° 105, page 59.
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