
 
Elle crée également de la monnaie si elle achète un titre financier (une obligation émise par un Etat 
ou  une  entreprise)  ou  un  bien  immeuble.  Elle  crée  de  la  monnaie  en  monétisant  des  actifs  non 
monétisés. 
 
3 - La monnaie se détruit par le remboursement d’un crédit accordé ou d’un titre acheté. 
 
B - Un pouvoir de création monétaire exorbitant mais limité. 
 
1 - L’argent  prêté  circulent  entre  acheteurs  et  vendeurs  de  biens.  Leurs  banques  respectives  se 
retrouvent  avec  plus  ou  moins  de  liquidités  qui  font  l’objet  d’un  échange  sur  le  marché 
interbancaire.  La  banque  demandeuse  en  supporte  le  coût  et  la  banque  offreuse  voit  son  gain 
plafonné  par  le  taux  directeur  fixé  par  la  banque  centrale.  Ce  taux  constitue  le  coût  des  fonds 
empruntés par les banques. 
 
2  -  Les  banques  doivent  disposer  de  suffisamment  de  pièces  et  de  billets  afin  de  répondre  aux 
demandes  régulières  des  clients.  Enfin,  elles  doivent  déposer  auprès  de  la  banque  centrale  des 
réserves obligatoires, montant fixe de leurs ressources. 
 
3 - En cas de besoin de liquidités, une banque peut s’adresser : 
- Au marché interbancaire, 
- A la banque centrale (refinancement), 
- Sur les différents marchés (titres de créances négociables, obligations, actions). 
Les  banques  doivent  détenir  un  montant  de  fonds  propres  au  moins  égal  à  10,5  %  de  ses  actifs 
risqués. 
 
III - Qui décide, en dernier ressort, de la quantité de monnaie en circulation ? 
 
A - Le mécanisme du multiplicateur de crédit. Cf. application. 
Ce  mécanisme  du  multiplicateur  fait  de  la  masse monétaire  une quantité  que  la  banque centrale 
peut contrôler puisqu'elle dépend en grande partie des réserves qu'elle impose aux banques et de la 
quantité de monnaie centrale qu'elle met à leur disposition. C'est pourquoi les économistes disent 
que la monnaie est une quantité "exogène" parfaitement contrôlée par la banque centrale. 
 
B  -  La  monnaie  constitue  un  agrégat  « endogène » :  elle  résulte  de  la  demande  de  monnaie  des 
entreprises et des ménages... Et non pas de la décision de la banque centrale. 
Cette approche remet en question sa capacité à conduire une politique monétaire. 
 
L’histoire  récente  des  crises  monétaires  (la  suite  de  la  faillite  de  Lehman  Brothers)  montre  que 
l’institution conserve un immense pouvoir de sauvegarde du SMI tout en renforçant l’approche de 
la « monnaie endogène » : malgré une augmentation sans précédent de la base monétaire, la masse 
monétaire est restée constante. Il  faut  attendre encore quelques années pour remettre en cause la 
validité du « multiplicateur monétaire ». La monnaie centrale pourrait se retrouver démultipliée sur 
les marchés financiers. 
 
Source : AlterEco n° 105 - Avril 2015