utilisées comme support d’affiches publicitaires, mettre des pubs sur les chéquiers et
les billets de banques (à la place des figures de grands hommes)… Toutes ces idées ne
sont que des trucs encore gentils, pas bétons : premier niveau d’anticipation (trucs qui
vont malheureusement bientôt avoir lieu).
2) Il retourne peu à peu dans la société.
Quand il revient dans le monde « civilisé », il est abasourdit de constater que ce qu’il
avait prévu s’est réalisé ; et même pire !!! Il est sur le cul : l’Histoire, à l’école, est
remplacée par des dates de pubs marquantes, les enfants récitent par cœur des slogans
et des louanges aux pubs, on leur apprend les mérites de certaines marques, la
spiritualité est mise au service de l’impérialisme des marques (des moines prient en
permanence pour le succès d’une marque, dans les églises on idolâtre les marques…)
etc.
C’est précisément le but du film : mettre en garde les gens de l’avancée fulgurante de
la pub : ce que David anticipe, ça a lieu, et même pire ; c’est comme le film lui-
même : il anticipe plein de trucs, mais il arrivera encore bien pire !
De manière très extérieure, il isole chaque ficelle de la pub : tous les mécanismes
publicitaires lui sautent aux yeux de débilité (il avait réussi à se détacher des habitudes
de la consommation). On prend les gens pour des pantins, la pub les influence comme
des moutons, elle met la pression (« édition limitée »), etc. David comprend comment
il se faisait berner, avant : revoir les mêmes pubs qu’au début mais avec un œil
critique (c’est le spectateur qui devient critique) Dénoncer ici tous les rouages de la
pub (cf. Ignacio Ramonet, ou Frédéric Beigbeder, par exemple).
David montre les absurdités du système publicitaires, ou met au point un antidote à
chaque technique pour rester maître de soi-même.
3) FINS POSSIBLES
a) Eperdument impuissant face au système, David ne parvient pas à lutter
efficacement pour retrouver le monde aux bases morales dont il rêve. L’horreur
vécue consciemment le pousse à se suicider de désespoir.
b) David accepte de vivre dans la pub, il baisse les bras s’abêtit, devient esclave et
donne raison à la pub comme tout bon citoyen.
c) Il étudie les cas du passé qui ressemblent à sa situation : la résistance
psychologique des juifs dans les camps d’extermination créer une petite
communauté spirituelle selon laquelle l’espoir d’un au-delà meilleur les unit.
Les indiens massacrés par les colons destructeurs de leur culture accepter le
changement tout en conservant ses spécificités (ils se sont intégrés dans la société
mais ont conservé leurs coutumes dans le domaine familial.)
d) David trouve des gens à qui se rallier. D’abord des clochards : comme lui, ils sont
extérieurs au système, ils le voient d’un œil critique, d’un point de vue agressif.
Cette société les rejette, alors ils rejettent la société et le système de pubs. Seuls les
clochards sont autant extérieurs à la pub, puisqu’ils ne peuvent pas consommer !
David commence par former avec eux une petite communauté qui le conforte dans
ses idées anti-pubs et l’encourage à continuer ses efforts.