DEJJ - Le Développement Psychologique de l’Enfant - Page 3
EDUCATION COLLECTIVE ET BESOINS DES ENFANTS
La sociabilité est la capacité que l’on a à nouer des relations avec les autres et de vivre en collectivité. Ce
n’est pas une chose aussi facile que l’on croit même si cela paraît évident. C’est bien sûr sur cet aspect là de la
personnalité que la vie en collectivité est la plus utile et la plus riche.
Dans les différentes activités de loisirs, se jouent des situations où les différents intérêts, celui des enfants et
éventuellement celui de la collectivité peuvent s’affronter. Les désirs de chaque enfant ne convergent pas toujours il
faut alors apprendre à négocier, trouver des compromis. L’enfant peut même être amené à renoncer à des projets qui
le tiennent à coeur. Il y a un apprentissage douloureux qui amène le jeune à maîtriser son égocentrisme spontané et )
tenir compte des autres. En fait, il y a une sorte de déplacement de l’objet de son égocentrisme : ce n’est plu lui mais
son groupe qui devient son centre d’intérêt. C’ est une forme d’éducation morale qui est proposée là.
D’autres besoins psychologiques fondamentaux sont satisfaits par cette forme d’éducation, comme par exemple
appartenir à un groupe être reconnu et estimé, être soutenu par autrui. Apprendre à communique, à échanger avec
l’autre. Prendre conscience que rien n’est dû, que pour recevoir il faut donner. Tout cela ne peut être acquis que dans
le cadre d’une éducation collective que peut offrir les mouvements de jeunesse.
La collectivité valorise aussi d’autres capacités psychologiques importantes pour l’épanouissement de l’enfant
: l’imagination et la créativité. Il y a évidemment plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une seule tête. De plus, la
présence d’autres enfants stimule et permet même un certain esprit d’émulation et de compétition. A cela s’ajoute le
climat particulier des groupes qui favorise une certaine liberté d’expression. Tous ces éléments font que les jeunes
sont amenés à dépasser leurs propres limites, à lever leurs propres inhibitions qui peuvent brider leur imaginaire.
Cette créativité se manifeste, s’extériorise en « objets » qui ont une grande importance affective. Les « créateurs » ont
pu réaliser quelque chose de « bon » à leurs yeux mais aussi pour autrui. Créer c’est lutter contre la destruction, c’est
toujours une victoire sur le néant...sur la mort.
Cette créativité existe chez tout un chacun, mais les possibilités de création ne sont données qu’à quelques
uns, malheureusement. être amené à investir beaucoup affectivement. Cet investissement a parfois pour objet
l’animateur. Celui-ci doit savoir utiliser cette « charge » affective dans l’intérêt du jeune.
L’affectivité, ce n’est pas seulement l’amour, c’est aussi l’agressivité. La vie de groupe permet de maîtriser
cette agressivité. Le jeune peut presque en jouer et ainsi prendre du recul. Les Toutes nos actions, toutes nos
expériences sont colorées par notre affectivité. C’est ce que nous exprimons dans nos discours en termes d’agréable-
désagréable , plaisir-souffrance, amour-haine. Entre ces pôles opposés de la vie psychique, on trouve évidemment
toutes les nuances des états affectifs. Or l’affectivité tient une très grande place chez le jeune. Elle est aussi très
présente chez l’adulte, mais ce dernier la maîtrise mieux. Dans ces relations avec les autres, le jeune peut
compétitions, les plaisanteries, l’humour sont des moyens pour canaliser et utiliser d’une manière socialement
acceptable cette agressivité naturelle.
L’animateur doit être sensible à ces climats de groupe, sinon des tensions peuvent naître qui peuvent être
difficilement maîtrisables. C’est tensions peuvent même être mortelles pour l’avenir du groupe. Le désintérêt, la
passivité, les conflits entre les jeunes, les chahuts ou même les oppositions à tout ce que peut proposer l’animateur
sont différents symptômes du dysfonctionnement du groupe. Le moniteur est partie prenante de ces tensions de
groupe, il n’est pas extérieur à ce qui se passe. Quand des problèmes de ce type se posent, on a trop facilement
tendance à considérer que c’est la « faute » du groupe ou de quelques « mauvais éléments » qui perturbent les
activités. Ceci dit, même si l’affectivité joue un grand rôle dans la vie des groupes, on n’arrive pas heureusement à de
telles extrémités.
Les stimulations existent aussi au niveau intellectuel et culturel dans ce type d’expériences collectives. Le
jeune se trouve bombardé de nombreuses informations. Les autres enfants, l’animateur, les différentes activités
proposées (jeux, activités manuelle, visites, activités artistiques) sont autant de « donneurs » d’informations. Cest
acquisitions sont d’une autres qualité que celles qui viennent de l’école. Dans la mesure, où elles sont faites à partir
d’intérêts des jeunes, dans un esprit ludique, et dans une activité pratique, concrète. Les jeunes se sentent impliqués
(où alors ils ne participent pas.. et sont dans un échange perpétuel avec d’autres. Toutes ces caractéristiques
s’opposent presque terme à terme avec ce qui se fait à l’école : les apprentissages sont livresques, et l’enseignement
est individualiste et induit le jeune à la passivité dans une relation de dépendance maître-élève, et bien sûr il y a une