Drs François et Caroline TERRENOIR (Mars 2004) PHYSIOLOGIE DU CYCLE MENSTRUEL ET METHODE DE L’OVULATION BILLINGS (MOB) 1 SOMMAIRE : 1) INTRODUCTION 2) HYPOTHALAMUS et HYPOPHYSE 3) OVAIRES 4) COL de L’UTERUS 5) UTERUS 6) VAGIN 7) VULVE 8) SYSTEME LYMPHATIQUE 9) PILULE 10) TABAC . 2 I : INTRODUCTION Pour un couple fertile, la fécondité moyenne, entre 20 et 30 ans est de 20 à 30% par cycle puis diminue de 1% par année d’âge. Plus de 30% des grossesses cessent spontanément. 17% pour les moins de 35 ans 34% pour les plus de 40 ans 53% pour les plus de 42 ans La conception est difficile pour 10 à 20 % des couples. Parmi les 15 à 20 % des couples qui consultent pour infertilité, 3 à 4 % resteront stériles. 50 000 enfants sont nés en France d’une assistance médicale à la procréation depuis 1982. (Soit plus d’un million d’enfants dans le monde depuis la première petite fille née grâce à la fécondation in vitro en 1978). L’ovulation ne se produit qu’un ou deux ans après les premières règles (ménarche), les premiers cycles étant anovulatoires. La fréquence de cycles ovulatoires s’accroît lorsque les menstruations deviennent régulières. La fécondité atteint son maximum entre 20 et 30 ans. Après quoi, les cycles anovulatoires redeviennent de plus en plus fréquents puis habituels 1 à 2 ans avant la ménopause. 3 En France, les femmes accouchent à 29 ans ½ en moyenne et en 10 ans, le nombre des naissances chez les mères de plus de 40 ans a doublé (3% des grossesses). Même dans les cycles ovulatoires, la période durant laquelle une grossesse peut résulter d’une union sexuelle est réduite à quelques jours, le reste du cycle étant infécond en cas d’union sexuelle. Si les chances de grossesse pendant la période la plus fertile sont de 70% par cycle, il faut 2 cycles pour que 90% des couples ayant une union le jour le plus fertile réalisent une grossesse. Si les chances au début de la période féconde sont de 10% par cycle, il faut 24 cycles pour que 90% des couples ayant une union à ce moment-là réalisent une grossesse. 4 La physiologie du cycle menstruel met en jeu des interactions complexes entre : Glandes endocrines : hypothalamus hypophyse ovaires et Organes cibles : utérus : endomètre et col de l’utérus vagin vulve 5 II : HYPOTHALAMUS et HYPOPHYSE A) l’Hypothalamus. Il régule l’activité de l’hypophyse. C’est une petite région du cerveau, véritable ordinateur, qui est le centre de coordination de toute l’activité génitale féminine. Il secrète, de façon pulsatile, une hormone : la GnRH (Gonadotropin-Releasing Hormone ou Gonadolibérine). Cette hormone commande la sécrétion de FSH et de LH par l’hypophyse. Il est étroitement relié à tout le système nerveux, dont il reçoit des informations. C’est pourquoi, le stress bon ou mauvais, même minime, les perturbations psychologiques, les maladies, certains médicaments (la pilule), certaines substances (cigarette), peuvent modifier toute la physiologie féminine. 6 B) l’Hypophyse (Glande Pituitaire) : Située à la base du cerveau, l’hypophyse est une glande, qui secrète plusieurs hormones, dont les gonadotrophines : La FSH et la LH. 1) La FSH : (Hormone Folliculo-Stimulante) qui contrôle le développement des follicules ovariens. 2) La LH : (Hormone Lutéinisante) qui : a) Déclenche l’ovulation à partir d’un follicule arrivé à maturité complète. (L’ovulation survient 36 heures après le début du Pic de LH et 17 heures après le sommet du pic de LH.) b) Développe le corps jaune à partir du sac du follicule rompu. Il existe un système complexe de régulation de contrôle (activation et désactivation) entre toutes ces hormones hypothalamiques et hypophysaires. Les causes hypothalamo-hypophysaires représentent environ 10% des cas d’infertilité chez la femme. 7 III : LES OVAIRES Ils ont deux actions principales : A) Développement des follicules. B) Sécrétion de trois hormones. A) Développement des follicules : Un d’entre eux arrivera à maturité en 85 jours, soit en 3 mois environ. De ce follicule (follicule de De Graaf) est expulsé un ovule (ou gamète femelle ou ovocyte) dans le tiers externe de la trompe utérine. 3 à 30 follicules sont stimulés à chaque cycle et secrètent les oestrogènes. Un seul en principe arrive à maturité, les autres subissent une dégénérescence. Il n’y a qu’une ovulation lors d’un cycle, mais il peut y avoir plusieurs ovules lors de cette ovulation. Un ovule a une durée de vie maximale de 24 heures. Après la ménopause, les ovaires ne contiennent plus aucun follicule. 8 B) Sécrétion de trois hormones. Les oestrogènes (l’oestradiol principalement, secrété par les follicules) La progestérone (surtout par le corps jaune en phase post-ovulatoire ou phase lutéale – Lutéus = jaune). Les androgènes (en petite quantité). La physiologie de l’ovaire se caractérise par 3 points : 1) : Contrairement à l’homme qui produit régulièrement et tout au long de sa vie d’adulte des spermatozoïdes, la femme possède tout son capital de follicules à la naissance. De 6 à 7 millions de follicules vers le 2ème mois de la vie intrautérine, ils ne sont plus que 1 à 2 millions à la naissance, puis 200 000 à 400 000 à la puberté dont 400 à 450 seulement donneront lieu à une ovulation (0.1%). 2) : L’ovaire secrète constamment des oestrogènes mais ne secrète la progestérone essentiellement que s’il y a eu une ovulation. 3): Il existe un système complexe de régulation de la sécrétion des hormones ovariennes avec le système hypothalamo-hypophysaire. Les anomalies de l’ovulation (dysovulations) sont les premières causes d’infertilité chez la femme (1/3 des cas) surtout par la production d’ovocytes de mauvaise qualité. 9 IV : Le Col de l’UTERUS « C’est un organe de précision aussi complexe que l’œil » (Pr Odeblad) Le col de l’utérus, le vagin et l’endomètre sont les 3 organes cibles les plus sensibles à l’action des hormones ovariennes. Le col de l’utérus est situé à l’extrémité inférieure de l’utérus constituant un canal de 2.5 cm environ, (canal cervical, endocol ou cervix) le long duquel les spermatozoïdes peuvent cheminer du vagin vers l’utérus. Le col de l’utérus est constamment fermé sauf au moment de la menstruation et de la période fertile. (Le stérilet, outre qu’il est abortif par mode anti-nidatoire, a deux fils qui dépassent en permanence dans le vagin. Le col est ainsi toujours ouvert augmentant le risque d’infections responsables entre autres de salpingites – infections des trompes utérines – qui peuvent entraîner une stérilité définitive.) Le canal du col de l’utérus est formé de cryptes qui sécrètent, sous l’action des oestrogènes, de la glaire indispensable à la fécondation. (Une femme qui n’a pas de glaire cervicale est stérile même s’il y a eu ovulation). Cette zone de cellules secrétant la glaire cervicale diminue avec l’âge, participant ainsi à la baisse de la fertilité. 10 La glaire cervicale donne, par sa sensation à la vulve et son aspect, un reflet exact de la fertilité. La glaire cervicale est composée de plusieurs types de glaires secrétées à des niveaux différents du col et à des moments différents au cours du cycle, produisant ainsi le profil symptomatique de fertilité et d’infertilité à la base de la MOB. La glaire cervicale étant composée de protéines, une alimentation riche en protéines (produits laitiers, viande) permettra d’avoir une glaire plus abondante contrairement à un régime végétarien. La réponse cellulaire à la stimulation des cellules du col cervical par les oestrogènes et la progestérone est relativement lente (d’où la nécessité des 3 observations par jour dans la MOB, la femme étant debout dans la journée – La dernière observation du soir ne devant pas être éloignée d’une union conjugale – Parmi les 3 observations journalières, la femme doit privilégier l’observation la plus fertile). Aucun examen interne n’est nécessaire pour la pratique de la MOB. (Détériorations – infections – fausses informations). Ainsi la femme (le couple) sait chaque soir, si elle est en période de fertilité ou d’infertilité, quelle que soit sa situation physiologique. (65% des femmes ont des cycles de 28 +/- 3 jours). 11 Ainsi on peut observer successivement au cours du cycle, de la partie inférieure du col de l’utérus à sa partie supérieure les éléments suivants : La Progestérone : - Fait secréter de la glaire G (Gestagen) dont l’action est d’obstruer le canal cervical en dehors des périodes de menstruation et de fertilité. - Les spermatozoïdes ne peuvent pas passer à travers les mailles serrées de la glaire G. - La Glaire G a une action immunitaire protégeant les organes génitaux de la femme contre les infections (Elle contient des globules blancs et des lymphocytes). La glaire G ne bloque l’entrée des spermatozoïdes dans l’utérus qu’à partir du 4ème jour suivant le jour sommet. C’est pourquoi, dans les règles de prudence de la MOB, on compte 3 jours d’abstinence après le jour sommet. La femme n’observe aucune sensation à la vulve. 12 Puis : Les Oestrogènes font sécréter durant la période fertile : 1° D’abord de la glaire L (Loaves/patons ou Locking in mucus/emprisonné dans le mucus) dont l’action est de : - Délier la glaire G (La faire fondre). - Capturer et éliminer tout spermatozoïde mort ou de mauvaise qualité. - Jouer un rôle antiseptique important. - Neutraliser l’acidité vaginale qui détruit les spermatozoïdes (Ils meurent dans l’heure suivant un rapport sexuel). - Permettre la « capacitation » des spermatozoïdes, leur donnant la possibilité de pénétrer l’ovule pour le féconder. La glaire L donne à la femme la sensation collante et mouillée. 13 2° Puis le taux d’oestrogènes augmentant, le col de l’utérus sécrète de la glaire S (Sperm transmission mucus ou Téléski pour spermatozoïdes) dont l’action est de : - Stocker les spermatozoïdes. - Leur donner un appoint énergétique. - Les transporter dans l’utérus grâce à sa structure en canaux. La glaire S donne à la femme la sensation mouillée et glissante. 14 3° Enfin, quelques heures avant l’ovulation apparaît la glaire P (peak/sommet). La glaire P, secrétée par les cellules du haut du col de l’utérus, est la plus fertile. La glaire P : - Facilite le passage des meilleurs spermatozoïdes dans l’utérus (1% des spermatozoïdes parmi les 100 millions par ml de sperme). - Facilite les rapports sexuels. - Protège les organes génitaux de l’infection. La glaire P contient plus de 95% d’eau. La glaire P donne à la femme une grande sensation glissement et de lubrification lui indiquant ainsi l’imminence de son ovulation. de 15 C’est la chute brutale de la sécrétion des oestrogènes et la montée abrupte de la progestérone qui expliquent le jour sommet, point fondamental de la MOB, qui est le dernier jour de sensation de glissement et de lubrification ressentie à la vulve. 16 Si le taux d’œstrogènes est important, la baisse brutale, juste avant l’ovulation, peut entraîner un saignement de privation peu abondant, appelé « spotting » (Taches de sang). Le jour sommet coïncide dans 80 % des cas avec le jour de l’ovulation. C’est ce jour-là que la probabilité d’une conception est la plus forte. Dans 10% des cas, l’ovulation a lieu la veille du jour sommet, et dans 10% des cas, le lendemain ou le surlendemain. (Il n’y a qu’une ovulation par cycle, mais il peut y avoir un ou plusieurs ovules au cours de cette ovulation). Ce n’est pas la quantité de glaire qui compte, mais sa qualité. La glaire de type fertile évolue de jour en jour jusqu’au moment de l’ovulation (jour sommet), puis se tarit brusquement. (C’est ce qu’on appelle le « signe sommet » de la MOB). Tant qu’il y a de la glaire de type fertile, les spermatozoïdes peuvent survivre. (Un ovule ne vit que 24 heures au maximum) 17 Les progestatifs contenus dans les contraceptifs, empêchent la sécrétion de glaires S, L et P et endommagent les cellules productrices de ces types de glaire pouvant rendre la femme stérile. La pilule vieillit le col, par ce phénomène, d’un an par année d’utilisation (Une femme qui a pris la pilule de 15 ans à 30 ans, aura un col de 45 ans). Chaque grossesse rajeunit le col de 2 à 3 ans par l’activation des cellules sécrétant la glaire cervicale et par l’augmentation de leur nombre. Des grossesses trop rapprochées peuvent être responsables d’ectropion du col de l’utérus, provoquant des écoulements de glaire abondante, liquide, claire comme de la glaire fertile, mais toujours identique d’un jour à l’autre, rendant difficile la pratique de la MOB. (Consulter le gynécologue). (Le délai idéal entre deux accouchements serait de 18 à 23 mois). L’apparition possible de glaire de type fertile dans la période post-ovulatoire est due à un taux de progestérone inférieur aux valeurs habituelles et donc à une remontée relative des oestrogènes qui stimulent les cellules secrétant la glaire cervicale. De même, l’apparition possible de glaire de type fertile à la fin du cycle juste avant les règles, est due à une baisse précoce de progestérone et donc à une remontée relative des oestrogènes qui stimulent les cellules secrétant la glaire cervicale. Les anomalies de la glaire cervicale représenteraient environ 4% des causes d’infertilité chez la femme. 18 V : L’UTERUS La muqueuse utérine (endomètre) est un tissu qui n’évolue que sous l’influence des hormones ovariennes. En leur absence, avant la puberté et après la ménopause, c’est un tissu au repos de 1 à 3 mm d’épaisseur. Cette muqueuse, à condition que la femme ne prenne pas de contraception hormonale, va évoluer tout au long de la vie génitale sous l’action combinée des oestrogènes et de la progestérone. 19 A) Les oestrogènes (Hormones de la féminité) Ils font proliférer la muqueuse et la font augmenter d’épaisseur (jusqu’à 6 mm environ) (Engrais puissants). B) La progestérone (Hormone de la maternité) - Elle agit sur la muqueuse utérine lorsque celle-ci est déjà sous influence des oestrogènes. - Elle a une action anti-œstrogène, en arrêtant l’épaississement de la muqueuse utérine. - Elle a une action spécifique en préparant et en maintenant la gestation. - Elle a une action hyperthermique en élevant la T° centrale dans la 2ème partie du cycle. - Elle a une action sur la mobilité des spermatozoïdes et sur leur « capacitation » en les rendant aptes à pénétrer dans l’ovule. - Elle a une action sur le mécanisme « d’aspiration » de l’utérus et des trompes. (Vitesse de déplacement des spermatozoïdes est de 1.5 millimètre par minute – Ils mettent donc entre 1h40 et 2h10 pour parcourir les 15 à 20 cm de voie génitale). - Elle abaisserait les défenses immunitaires de la femme dans la seconde partie du cycle. 20 Ainsi le couple hormonal s’autorégule en préparant chaque mois l’utérus à recevoir l’enfant embryonnaire. C’est un enfant embryonnaire de 6 à 7 jours qui commence à s’implanter dans la muqueuse utérine (nidation). La nidation exige un développement synchrone précis entre la muqueuse utérine et l’enfant embryonnaire. La période de réceptivité est courte (quelques heures). (Les 3/4 des fausses couches sont dues à un échec d’implantation de l’embryon). (La pilule diminuant le péristaltisme des trompes peut faire arriver trop tard l’embryon dans l’utérus provoquant alors un avortement). La grossesse commence dès la conception au niveau externe de la trompe utérine et non à la nidation dans l’utérus. La pilule dite « du lendemain » rend la muqueuse utérine impropre à la nidation et a donc comme le stérilet et les autres pilules oestro-progestatives ou progestatives seules, une action abortive si la fécondation a eu lieu. 21 S’il n’y a pas eu fécondation, il y a arrêt de la sécrétion de ces deux hormones et tout l’édifice qu’elles ont construit s’écroule : C’est l’hémorragie menstruelle, appelée « règles ». Les règles : - Ont une durée variable, même chez la même femme, sans que ce soit pathologique. - Surviennent 14 jours après l’ovulation (de 11 à 16 jours). Avant 11 jours : Cycle infertile. Après 16 jours : Grossesse très probable. (En dehors de toute pathologie). - Correspondent à une perte de 130 ml de sang en moyenne. - Le sang des règles est un peu différent du sang circulant : Il ne coagule pas. Moins de Globules Rouges. Plus de fer. Les règles qui surviennent à la suite d’un cycle anovulatoire ou à l’arrêt de la pilule ne sont pas les résultats d’une hémorragie menstruelle, mais d’un saignement de privation : Ce sont de fausses règles. (D’où la règle de prudence au sujet des saignements de la MOB) 22 VI : LE VAGIN Le vagin est, comme le col de l’utérus et l’endomètre, très sensible aux variations des hormones ovariennes. Le vagin a une structure cellulaire très proche de celle de la peau. A la partie inférieure du vagin se trouvent « les poches de Shaw » qui permettent la réabsorption des sécrétions du col de l’utérus et du vagin. La variation des oestrogènes et de la progestérone au cours du cycle menstruel explique les différents types de Profils d’Infécondité de Base (PIB) de la MOB pendant la phase pré-ovulatoire du cycle : sans sécrétion ou avec sécrétion. Les sécrétions vaginales responsables du PIB avec sécrétion continue, donnent une sensation et/ou un aspect identiques ne changeant pas d’un jour à l’autre contrairement aux sécrétions de glaire de type fertile visible durant la phase ovulatoire, qui progressent de jour en jour jusqu’au moment de l’ovulation. Le traitement par ovules gynécologiques que l’on met dans le vagin, peut modifier l’écoulement des sécrétions du col de l’utérus et du vagin et donner de fausses informations. 23 Dans la période pré-ovulatoire, les oestrogènes ont une action de régénération de prolifération de maturation de la muqueuse vaginale. et activent les poches de Shaw, permettant la réabsorption des sécrétions expliquant les jours secs durant cette période. Dans la période ovulatoire, les poches de Shaw ne sont plus stimulées, et ne réabsorbent plus les sécrétions, permettant ainsi à la femme de mieux se rendre compte des sécrétions. Dans la période post-ovulatoire, la progestérone a une action de destruction et de desquamation des cellules vaginales superficielles et permet la réabsorption des sécrétions par les poches de Shaw. Cette réabsorption est plus importante durant cette période que durant la période pré-ovulatoire. Ainsi, une femme qui aura une grande quantité d’oestrogènes et de progestérone, aura une grande épaisseur de sa muqueuse vaginale et donc une grande quantité de cellules détruites et desquamées entraînant ainsi une grande quantité de sécrétions vaginales. (Et ce d’autant que les poches de Shaw ne fonctionnent pas). La femme aura alors un profil d’infécondité de base (PIB) avec sécrétion. 24 Les poches de Shaw ne fonctionnent peu ou pas : - Puberté. (Non encore arrivées à maturité – expliquant l’absence de jours secs). - Pilule. (Surtout si c’est une jeune fille, retardant encore plus la maturité des poches de Shaw). - Période fertile. - Post-pilule. - Allaitement. - Pré-ménopause. - Ménopause. Les poches de Shaw fonctionnent : - Période pré-ovulatoire. - Période post-ovulatoire surtout. (Phase lutéale). 25 Le vagin étant une cavité ouverte sur l’extérieur et donc sur l’infection, il assure sa défense par 2 mécanismes. a) Le continuel renouvellement de sa muqueuse dans laquelle les germes pathogènes ne peuvent trouver de gîte pour se multiplier. b) L’acidité vaginale Due à la présence d’acide lactique produit par l’action du bacille de Döderlein, hôte physiologique du vagin. - Empêche la survie et la multiplication des germes. - Détruit rapidement les spermatozoïdes dans l’heure qui suit un rapport sexuel. L’acidité vaginale subit une évolution en fonction du cycle menstruel : Le pH vaginal varie entre 4 et 5 en dehors des règles et entre 5 et 6 pendant les règles. L’échelle du pH va de 0 à 14. Le pH à 7 étant neutre. Le citron à un pH acide de 2.5 Le sperme à un pH alcalin de 7.2 à 8 Le sang à un pH alcalin variant de 7.35 à 7.45 Il n’est pas recommandé de nettoyer le vagin par des injections vaginales à titre systématique. 26 VII : LA VULVE C’est l’ensemble des organes génitaux externes de la femme composé notamment des grandes et des petites lèvres. C’est l’organe sensible de la MOB. La présence de nerfs et de micro-récepteurs semblables à ceux situés dans la langue permet à la femme de ressentir les sensations produites par l’absence et la présence des différentes sécrétions fertiles et infertiles (Les femmes aveugles peuvent aussi appliquer la MOB). A la période ovulatoire, les petites et les grandes lèvres gonflent, permettant de mieux sentir la présence de glaire fertile. (Dans environ 10 % des cycles, on note un gonflement important de la grande lèvre du côté de l’ovaire où s’est produite l’ovulation). L’apprentissage de la sensation sera d’autant plus important que la femme - a du mal à obtenir une grossesse. - qu’elle ne secrète pas ou peu de glaire. (Post-pilule, conisation du col de l’utérus…) D’où l’importance de la première règle de prudence de la MOB : Abstinence lors du premier cycle ou des 15 premiers jours dans des cas particuliers et montrer son tableau à la fin de cette période. 27 Les glandes de Bartholin sont deux glandes annexées à la vulve dont la sécrétion, stimulée par le désir sexuel, facilite les rapports par la lubrification de l’entrée du vagin. D’où l’importance lors de la période d’abstinence du premier cycle ou des 15 premiers jours dans des cas particuliers de n’avoir aucun contact génital, pour que la femme puisse s’observer sans interférence. 28 VIII : Ganglion Lymphatique Dans 70% des cas, la femme ressent au moment de l’ovulation, un ou deux ganglions à l’aine, en dedans de l’artère fémorale, du côté de l’ovaire où s’est produite l’ovulation. 29 Pilule et physiologie du cycle menstruel La pilule contraceptive : 1) Perturbe le système hypothalamo-hypophysaire. (Surtout chez la jeune fille) (Effet stérilisant) 2) Bloque l’ovulation (Il y aurait 5% d’échappement avec les pilules oestro-progestatives et 50% avec les pilules progestatives seules.) (Effet contraceptif) 3) Rend la muqueuse de l’utérus ou endomètre impropre à la nidation de l’enfant embryonnaire. (Effet Abortif) 4) Diminue le péristaltisme des trompes utérines, retardant l’arrivée de l’enfant embryonnaire éventuel dans l’utérus. Il arrivera trop tard pour s’implanter au moment adéquat car il n’a que quelques heures pour le faire. (Effet Abortif) 5) Empêche, diminue ou modifie la production de glaire du col de l’utérus ne permettant plus aux spermatozoïdes de passer dans l’utérus, la conception ayant lieu dans le 1/3 externe de la trompe utérine, près de l’ovaire. (Effet contraceptif et/ou stérilisant) 6) Effets pervers en relation avec le style de vie. Relations sexuelles précoces. Partenaires multiples. (Effets infectieux, IST/ MST avec risque de cancer du col de l’utérus surtout par le papillomavirus et facteurs associés) 30 Le Tabac De tous les produits commercialisés, le tabac est le seul à tuer la moitié de ses consommateurs habituels. (En France : 60 000 morts par an.) Chaque semaine 10 000 adolescents commencent à fumer. (Entre 12 et 17 ans : 24.1% sont des fumeurs – autant de filles que de garçons – 40% des lycéens et lycéennes fument). Chaque cigarette fait perdre 11 minutes de vie. Fumer diminue de 50% la fertilité. Fumer avance de 2 ans la ménopause. Fumer augmente le risque de grossesse extra-utérine. Une femme qui fume, a 3 à 4 fois plus de risque d’avoir un cancer du col de l’utérus par rapport à une femme qui ne fume pas et le risque augmente si elle prend ou a pris la pilule. En France : Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer féminin après le cancer du sein. (3300 nouveau cas et 1000 décès par an). Le tabac (+ 15 cigarettes/jour), en association avec la pilule, multiplie par 5 à 10, les risques cardio-vasculaires (Phlébites, infarctus, accidents vasculaires cérébraux). Le risque de cancer de la peau (mélanome) semble majoré par la prise de tabac et de contraceptifs. Le mélanome est une des cancers dont l’incidence augmente le plus en France. (7200 cas en 2000). 31 32