Compte-rendu réalisé par Catherine ALBANEL et Isabelle GOMES 12/09
On est considéré âgé sans être vieux. Autrefois, on vénérait les vieux car le passé était source de
référence. Maintenant la société est projetée dans l’avenir et vénère les plus jeunes.
La valorisation de l’enfant a pris sa source dans le christianisme avec « l’enfant sauveur ».
La vraie révolution, c’est quand les femmes ont été considérées comme des adultes.
Notre époque véhicule des normes plus exigeantes = peur de ne pas être à la hauteur de la fonction
parentale ou de la fonction d’adulte. On doit être performant dans tous les domaines ;
Un adulte est une personne qui a de l’expérience (rapport au monde), de la responsabilité (rapport aux
autres), et de l’authenticité (rapport à soi).
La jeunesse est dans l’expérimentation.
Parentalité = se mettre en rapport avec des petits en tant qu’adulte avec supériorité de
responsabilité et non d’égocentricité.
La parentalité peut s’exercer dans le milieu du travail ou à l’école avec une supériorité de
responsabilité.
On fait des enfants pour assurer l’immortalité.
Le terme de la parentalité est dissociable de l’ordre conjugal ; actuellement changement de la
structure de la parentalité avec différentes parentalités = mono, homo et beau-parentalité.
Ces nouvelles parentalités transforment les rapports familiaux de la sphère privée. L’enfant est
au centre de la famille et non pas l’inverse. De plus en plus de personnes sont placées de façon
parentale (adoption, gamètes, soins, éducation des enfants) ce qui peut entraîner un flou dans les
places et les assignations des acteurs avec multiplication des repères.
Ce caractère évolutif de la parentalité est un processus de nouveaux acteurs qui apparaissent avec
notion d’affiliation et de lien avec les nouvelles familles.
Pas de notion juridique pour la parentalité mais désignation de situations de fait avec pour facteurs
l’affectivité et la temporalité.
La parentalité représente un système qui organise un réseau de figures parentales renvoyant à
des constellations différentes.
2) A quoi s’engage - t’on lorsque l’on devient parent ?
Intervenants :
Christian Hoffmann : psychologue, professeur des universités, Paris Diderot.
Brigitte Cadéac : directrice du service téléphonie sociale de l’EPE-IDF.
Jean Chambry : psychiatre, psychanalyste, conseiller technique à l’EPE-IDF.
Les écoutants du plateau parents : service de téléphonie sociale de l’EPE-IDF.
L’engagement se partage, élever des enfants c’est permettre leur indépendance.
Monsieur Hoffmann se pose la question suivante : Quand est-il du désir d’être parent,
indépendamment des droits et des devoirs des parents ?
Monsieur Chambry évoque la parentalité comme une pratique concrète qui s’inscrit dans le champ
social et juridique. On devient parent, c’est une construction partagée avec l’enfant.
Il se réfère à Georges Devereux, ethnopsychiatre, qui construit la parentalité sur 3 piliers :
a) le pilier biologique (importance des origines)
b) le pilier légal : autorité parentale (devoir d’entretien, d’éducation, de protection et de
surveillance, fournir un toit) ; la loi ne parle pas d’amour.
c) le pilier affectif : besoins pour se construire : construction de l’image interne.
Le regard parental est important pour la construction de l’enfant. Le désir d’enfant d’après Freud a des
motivations narcissiques.
La parentalité ne s’exprime pas de la même façon chez l’homme et la femme. Cette différence est
nécessaire à la construction de l’enfant. La fonction maternelle permet à l’enfant d’intérioriser ses
propres émotions. Le père permet l’ouverture sur le monde.
L’adolescence est un moment révélateur de ce qui a été acquis ou pas. Elle va révéler les fragilités de
l’engagement parental.
L’injonction paradoxale est un exemple où l’adulte ne veut plus porter la responsabilité du choix.
Devenir parent, c’est accepter le renoncement.