proches d'un patient. A Angers, des chambres d'hôpital sont utilisées pour la simulation et permettent
de former également à l'annonce au patient.
Lors de la session à laquelle l'APM a assisté, quatre participants venaient du CH de Château-Gontier,
deux de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) et la dernière d'Evron (Mayenne). La plupart ont déjà dû
faire des annonces de dommages mais pas forcément irréversibles. Pour certains, la formation avait
été proposée par leur établissement, d'autres l'ont choisie parmi toute une série de formations et une
cadre l'a demandée expressément ayant été confrontée à une situation difficile.
DES SCENARIOS ADAPTES ET DES ACTEURS CONVAINCANTS
Chaque session est composée de trois modules, une présentation théorique, une mise en situation
simulée sur des scénarios de dommage réversible et une autre sur un dommage irréversible. Les
objectifs sont de savoir communiquer autour de faits connus et vérifiés, garder la confiance du patient
et de ses proches et informer sur la continuité de la prise en charge et du suivi.
Initialement, six professionnels étaient formés sur un jour et demi. Le nombre de participants a été
augmenté à huit et la formation allongée à deux jours. Parmi eux figurent essentiellement des
médecins, des chirurgiens et des cadres de santé même si la formation est aussi ouverte aux
directeurs d'établissement, pharmaciens, odontologistes, sages-femmes et paramédicaux. La
formation est organisée pour que les simulations soient réalisées en binôme, en général un médecin
et un cadre. En discutant avec les participants, il est apparu que cette organisation par binôme n'était
pas encore généralisée dans les établissements.
Les personnes formées sont entourées de quasiment autant de formateurs et acteurs. Elles sont
encadrées par un médecin, une psychologue et un ingénieur qualité chargé aussi de la technique, qui
ont un diplôme universitaire ou une attestation de formation par simulation en santé.
Le 18 septembre, les scénarios étaient joués par une actrice trentenaire professionnelle, un médecin
du CHU d'Angers à la retraite et sa femme, pharmacienne également à la retraite, tous deux membres
de la troupe de théâtre du CHU, Tréteauscope. "Ils sont bons vos acteurs!", s'est exclamée à l'issue
d'une simulation une des médecins, visiblement émue par la situation dans laquelle elle avait été
placée.
Les formateurs essayent d'adapter les scénarios en fonction des spécialités des participants et leur
demandent au préalable s'ils souhaitent éviter des situations pouvant leur rappeler une expérience
délicate. Le 18 septembre, les scénarios de dommages irréversibles ont concerné par exemple une
erreur d'administration de médicament ayant entraîné un décès, une fugue de personne désorientée et
une réanimation réalisée alors que la patiente avait refusé tout acharnement thérapeutique.
Avant chaque simulation, la situation est expliquée à tous et le binôme choisi a quelques minutes pour
se concerter sur sa stratégie d'annonce. La mise en situation dure une vingtaine de minutes et est
retransmise en direct aux formateurs et aux autres participants. Elle est suivie d'un débriefing d'environ
45 minutes au cours duquel les participants sont d'abord interrogés sur leur ressenti et leurs difficultés.
La psychologue emploie les méthodes de pratique réflexive et les aide à comprendre les mécanismes
régissant les réactions des proches mais aussi les leurs.
"Le temps d'échange est important, il est bien encadré et il n'y a pas de jugement", a souligné une
participante tout en en souhaitant encore davantage. Cette volonté de parler s'est retrouvée lors des
pauses et du déjeuner, où la plupart des professionnels ont continué à débriefer ou à comparer les
pratiques entre leurs établissements.
DE L'EMOTION MAIS DES PROFESSIONNELS PLUS A L'AISE A LA FIN
Les retours des premières sessions sont positifs, les professionnels se sentant globalement plus à
l'aise à l'issue de la formation pour annoncer un dommage réversible ou irréversible lié aux soins, a