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Guerre de la ligue d'Augsbourg
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Guerre de la ligue
d'Augsbourg
Louis XIV durant la guerre de la ligue d'Augsbourg
Informations générales
Date
du 24 septembre 1688
au 20 septembre 1697
Lieu
Europe et Amérique du
Nord
Issue
Traités de Ryswick
Belligérants
France
Irlande
Provinces-Unies
Angleterre
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Écosse
Saint Empire
Duché de Savoie
Espagne
Suède
Commandants
Louis XIV
Duc de Luxembourg
Duc de Villeroi
Duc de Lorge
Duc de Boufflers
Nicolas de Catinat
Duc de Noailles
Jacques II d'Angleterre
Prince de Waldeck
Duc de Savoie
Duc de Lorraine
Électeur de Bavière
Prince de Baden
Guillaume III
d'Angleterre
Guerre de la ligue d'Augsbourg
Batailles
Philippsburg Baie de Bantry Fleurus
Boyne Cap Béveziers Staffarda Mons
Barfleur La Houge Namur Steinkerque
Lagos Neerwinden La Marsaille Rivière
Ter 2e Namur Dogger Bank Barcelone
Cette boîte: voir disc. mod.
La guerre de la ligue d'Augsbourg, également appelée guerre de Neuf Ans, eut lieu de
1688 à 1697. Elle opposa la France sous la monarchie absolue de Louis XIV, alliée au
Danemark et à l'Empire ottoman, à une grande coalition, d'abord défensive. Celle-ci comptait
principalement l'Angleterre sous la monarchie constitutionnelle de Guillaume III d'Angleterre,
l'empereur d'Allemagne et plusieurs Électeurs, l’Espagne, les Provinces-Unies, la Savoie et la
Suède. Elle se plaçait dans le contexte de l'opposition entre les Bourbons et les Habsbourgs,
notamment pour le contrôle de l'Espagne. (voir Ligue d'Augsbourg)
Les fronts [modifier]
Allemagne [modifier]
Louis XIV n'ayant pas réussi à convaincre le pape Innocent XI de nommer son candidat le
cardinal de Furstemberg comme archevêque-électeur de Cologne, le roi de France fait occuper
la ville, le 24 septembre 1688, et adresse aux princes allemands un manifeste qui énumère les
raisons pour laquelle la France allait entrer en guerre :
le refus de l'Empire de transformer en paix la trêve de Ratisbonne
les droits de Madame, princesse Palatine, à la succession de l'Électeur
Palatin
l'achèvement de la politique des Réunions
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Philippsburg est prise par les troupes françaises le 29 octobre 1688. C'est le début de
l'invasion du Palatinat, sur la rive droite du Rhin. Le 11 décembre de la même année, ne se
laissant pas intimider, l'Empereur déclare la guerre. Pour entretenir les armées françaises et
former un glacis défensif, sur une idée du marquis de Chamlay, Louvois décide de faire
dévaster systématiquement le Palatinat. Le 13 janvier 1689, Mannheim et Heidelberg sont
détruites par le général de Mélac. En juin 1689 c'est le tour de Worms et de Spire, où les
tombes des rois médiévaux sont profanées. Ces exactions poussent nombre de princes
allemands, comme les Électeurs de Saxe et de Brandebourg, à s'allier avec l'Empereur.
Cologne choisit comme archevêque le prince de Bavière. À l'été 1689, les Impériaux
reprennent Mayence et Bonn.
Irlande [modifier]
Le 20 juin 1688, Marie-Béatrice de Modène, seconde épouse (catholique) de Jacques II,
accouche d'un fils, baptisé Jacques François Édouard. Les Anglais craignent d'avoir un roi
catholique. Les Orangistes font alors courir le bruit de l'illégitimité de l'enfant. Les Provinces-
Unies votent l'envoi d'une expédition menée par le stathouder Guillaume d'Orange, gendre du
roi, pour forcer les Anglais à se déclarer contre la France. Guillaume d'Orange débarque dans
le Devon le 15 novembre, dans le but proclamé de garantir la paix publique. Le lieutenant
général du roi, John Churchill, premier duc de Marlborough, fait alors défection. C'est le
début de la Glorieuse Révolution, Jacques II se réfugie en France (novembre 1688). Le 21
avril 1689, Marie II et Guillaume d'Orange, sont proclamés "roi et reine d'Angleterre,
d'Écosse et d'Irlande".
Louis XIV équipe 6 000 hommes de Jacques II, (les jacobites), qui s'embarque pour l'Irlande
catholique (février 1689) qu'il compte utiliser comme base arrière de sa reconquête de
l'Angleterre. Si Dublin, le 3 avril, lui réserve un accueil triomphal, le pays était trop pauvre
pour entretenir les armées de Jacques II. Le 11 mai 1689, dans la baie de Bantry, le vice-
amiral français Châteaurenault repousse la flotte de l'amiral Arthur Herbert. Mais Jacques II
perd son temps à assiéger Londonderry et ne peut empêcher les Anglais sous les ordres du
maréchal de Schomberg, de débarquer en Irlande (août). Le 10 juillet 1690, Jacques II et
Lauzun sont défaits à la bataille de la Boyne, près de Drogheda. Jacques II rentre en France. À
la mi-octobre, la dernière poche de résistance jacobite, près de Limerick, tombe.
Sur mer [modifier]
L'essentiel du conflit se déroule sur mer. Le 10 juillet 1690, Tourville disperse la flotte anglo-
hollandaise au Cap Béveziers (appelé Beachy Head par les Anglais).
En mai 1692, Jacques II convainc Louis XIV de lui redonner une chance sur mer. Dûment
chapitré par Pontchartrain, le nouveau secrétaire d'État à la Marine, Tourville doit livrer
bataille contre la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. Après douze heures de combat
acharné avec moitié moins de navires que l'ennemi et ayant coulé lui-même deux navires, il se
replie dans la rade de La Hougue (Saint-Vaast), sans essuyer de perte majeure. Le
commandant des troupes à terre, Bellefonds, ordonne d'échouer les navires au lieu de
canonner la flotte ennemie qui a suivi. Ceci permet aux Anglais, débarqués en chaloupe,
d'incendier une dizaine de navires.
Le « désastre de La Hougue » détourne Louis XIV de la guerre d'escadre. Désormais, la
France mise sur la guerre de course. Des corsaires comme Jean Bart, Duguay-Trouin ou
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Forbin s'y illustrent. Sur un plan plus prosaïque, ils contribuent par leurs prises à nourrir la
France, affaiblie et frappée par les intempéries. Ainsi, en juin 1694, Jean Bart capture 96
vaisseaux hollandais chargés de blé. Leurs cargaisons contribuent à nourrir Paris. Jean Bart
est anobli, et il devient chef d'escadre en 1697. Néanmoins, Tourville livre encore une
bataille, à la tête de la flotte du Levant et du Ponant, au large de Lagos. Il disperse un énorme
convoi anglais, protégé par les amiraux Rooke et Van der Goes. Les pertes anglo-hollandaises
s'élèvent à 83 navires, pour environ 60 millions de livres de marchandises.
En contrepartie, les villes côtières souffrent des représailles anglo-hollandaises. En juin 1694,
les alliés échouent devant Brest, mais en juillet, ils bombardent Dieppe pendant toute une
journée, détruisant totalement la ville. Ils s'en prennent ensuite au Havre, en rasant un quart.
Dans les années qui suivent, Dunkerque, Calais, Saint-Malo, Granville ou encore Saint-
Martin-de- souffrent ainsi des raids alliés.
Pays-Bas espagnols [modifier]
En Espagne, Marie-Louise d'Orléans, femme de Charles II, mourut en février 1689. Le roi se
remaria avec Marie-Anne de Neubourg, sœur de l'impératrice. Sous la pression allemande,
Charles II signa un accord avec les Provinces-Unies et accueillit les Impériaux dans ses
forteresses des Pays-Bas espagnols. Furieux, Louis XIV déclara la guerre le 15 avril.
La France était entourée de toutes part. En 1689, la frontière du Nord dut être renforcée. Les
armées changèrent de maîtres. À la tête de l'armée de Flandre, le maréchal de Luxembourg
écrasa le prince de Waldeck à la bataille de Fleurus, le 1er juillet. Luxembourg y gagna tant de
drapeaux ennemis qu'on le surnomma le « tapissier de Notre-Dame ».
En 1691, Louis XIV vint lui-même assiéger Mons, qui tomba le 17 mars. Luxembourg
enchaîna par une victoire en écrasante infériorité numérique à Leuze (bataille de Leuze), près
de Tournai. En 1692, Vauban vint à bout de Namur. Le 3 août, à Steinkerque, Luxembourg,
assisté de sa « troupe dorée » (le jeune duc de Chartres, le prince de Conti, le duc de
Vendôme, le duc d'Elbeuf et le prince de Turenne) repoussa une attaque surprise de
Guillaume d'Orange.
Satisfait, Louis XIV créa une nouvelle fournée de maréchaux. Le 19 juillet 1693,
Luxembourg laissé seul sur la frontière affronta une nouvelle fois Guillaume d'Orange. Après
de sanglants combats dans les rues du village de Neerwinden, le Français remporta la bataille.
Savoie [modifier]
Victor-Amédée II de Savoie avait négocié avec l'Empereur l'ouverture d'un nouveau front.
Néanmoins, le 18 août 1690, les troupes savoyardes furent défaites à la bataille de Staffarda
par le maréchal de Catinat. Eugène de Savoie réussit à repousser les Français hors du
Piémont, mais ceux-ci prirent tout de même la Savoie et Nice. Le 4 octobre 1693, Catinat
repoussa de nouveau Victor-Amédée à la bataille de La Marsaille. En 1696, le duc de Savoie
signa la paix.
Espagne [modifier]
Au printemps 1694, le maréchal de Noailles pénétre en Catalogne. Il livre une bataille
importante le 27 mai sur la rivière Ter. Ses troupes forcent au repli celles du duc d'Escalona.
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Les Français poursuivent leur avance mais sont arrêtés devant Barcelone par leur manque de
moyens.
En 1697, la Suède propose sa médiation à tous les belligérants. Ceux-ci acceptent et se
rencontrent le 4 février en congrès à Ryswick, un village des Provinces-Unies. Le seul pays
manquant est l'Espagne. Le 9 août, le duc de Vendôme s'empare de Barcelone, après que
Tourville eut bloqué son port avec la flotte du Levant.
Le traité de Ryswick [modifier]
Le conflit se termina par le traité de Ryswick (septembre-octobre 1697) par lequel la France
voyait la Trêve de Ratisbonne se transformer en traité définitif. Louis XIV annexait
définitivement Strasbourg et toute la Basse-Alsace (4/5 de l'Alsace), alors que la trêve de
Ratisbonne en prévoyait la restitution à l'Empire en 1704. Du côté de la Lorraine, Louis XIV
acceptait de mettre fin à l'occupation militaire du duché (lequel n'avait jamais été annexé par
la France) et Sarrelouis était définitivement cédée à la France. Louis XIV acceptait de
reconnaître Guillaume III d'Angleterre. Louis XIV traita l'Espagne avec mansuétude, et rendit
à Madrid les pays-bas espagnols, occupés depuis 1684. Louis XIV voulait préparer la
succession espagnole, il ne fallait donc pas heurter l'opinion espagnole. L'Espagne devait
reconnaître définitivement à la France la possession de Saint-Domingue (pars occidentalis),
dans les Antilles. Cela permettra à la France d'être le premier producteur de sucre au XVIIIe
siècle. La France ne négligeait donc pas ses intérêts coloniaux. Globalement, le traité de
Ryswick est un succès pour la France.
Chronologie de la Guerre de la ligue d'Augsbourg [modifier]
1688
24 septembre: Les Français occupent Cologne
29 octobre: Prise de Philippsburg par les Français
fin décembre: Jacques II d'Angleterre détrôné s'enfuit en France
1689
22 mars: Jacques II débarque en Irlande
21 avril: Marie II et Guillaume III sont couronnés reine et roi d'Angleterre et d'Irlande
11 mai: Victoire navale française à la bataille de la baie de Bantry
12 mai: Alliance entre les Provinces-Unies et l'empereur Léopold Ier
mai: Les Français pénètrent en Catalogne jusqu'à Gérone
juin: Dévastation du Palatinat par les Français
10 septembre: Les Français sont vaincus à Mayence
10 octobre: Les Français sont vaincus à Bonn
1690
1er juillet: Le maréchal de Luxembourg est vainqueur à Fleurus
10 juillet: Victoire navale française du cap Béveziers (Beachy Head)
10 juillet: Jacques II et le contingent français sont battus à La Boyne
18 août: Le maréchal de Catinat bat le duc de Savoie à la bataille de Staffarda
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