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Philippsburg est prise par les troupes françaises le 29 octobre 1688. C'est le début de
l'invasion du Palatinat, sur la rive droite du Rhin. Le 11 décembre de la même année, ne se
laissant pas intimider, l'Empereur déclare la guerre. Pour entretenir les armées françaises et
former un glacis défensif, sur une idée du marquis de Chamlay, Louvois décide de faire
dévaster systématiquement le Palatinat. Le 13 janvier 1689, Mannheim et Heidelberg sont
détruites par le général de Mélac. En juin 1689 c'est le tour de Worms et de Spire, où les
tombes des rois médiévaux sont profanées. Ces exactions poussent nombre de princes
allemands, comme les Électeurs de Saxe et de Brandebourg, à s'allier avec l'Empereur.
Cologne choisit comme archevêque le prince de Bavière. À l'été 1689, les Impériaux
reprennent Mayence et Bonn.
Irlande [modifier]
Le 20 juin 1688, Marie-Béatrice de Modène, seconde épouse (catholique) de Jacques II,
accouche d'un fils, baptisé Jacques François Édouard. Les Anglais craignent d'avoir un roi
catholique. Les Orangistes font alors courir le bruit de l'illégitimité de l'enfant. Les Provinces-
Unies votent l'envoi d'une expédition menée par le stathouder Guillaume d'Orange, gendre du
roi, pour forcer les Anglais à se déclarer contre la France. Guillaume d'Orange débarque dans
le Devon le 15 novembre, dans le but proclamé de garantir la paix publique. Le lieutenant
général du roi, John Churchill, premier duc de Marlborough, fait alors défection. C'est le
début de la Glorieuse Révolution, Jacques II se réfugie en France (novembre 1688). Le 21
avril 1689, Marie II et Guillaume d'Orange, sont proclamés "roi et reine d'Angleterre,
d'Écosse et d'Irlande".
Louis XIV équipe 6 000 hommes de Jacques II, (les jacobites), qui s'embarque pour l'Irlande
catholique (février 1689) qu'il compte utiliser comme base arrière de sa reconquête de
l'Angleterre. Si Dublin, le 3 avril, lui réserve un accueil triomphal, le pays était trop pauvre
pour entretenir les armées de Jacques II. Le 11 mai 1689, dans la baie de Bantry, le vice-
amiral français Châteaurenault repousse la flotte de l'amiral Arthur Herbert. Mais Jacques II
perd son temps à assiéger Londonderry et ne peut empêcher les Anglais sous les ordres du
maréchal de Schomberg, de débarquer en Irlande (août). Le 10 juillet 1690, Jacques II et
Lauzun sont défaits à la bataille de la Boyne, près de Drogheda. Jacques II rentre en France. À
la mi-octobre, la dernière poche de résistance jacobite, près de Limerick, tombe.
Sur mer [modifier]
L'essentiel du conflit se déroule sur mer. Le 10 juillet 1690, Tourville disperse la flotte anglo-
hollandaise au Cap Béveziers (appelé Beachy Head par les Anglais).
En mai 1692, Jacques II convainc Louis XIV de lui redonner une chance sur mer. Dûment
chapitré par Pontchartrain, le nouveau secrétaire d'État à la Marine, Tourville doit livrer
bataille contre la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. Après douze heures de combat
acharné avec moitié moins de navires que l'ennemi et ayant coulé lui-même deux navires, il se
replie dans la rade de La Hougue (Saint-Vaast), sans essuyer de perte majeure. Le
commandant des troupes à terre, Bellefonds, ordonne d'échouer les navires au lieu de
canonner la flotte ennemie qui a suivi. Ceci permet aux Anglais, débarqués en chaloupe,
d'incendier une dizaine de navires.
Le « désastre de La Hougue » détourne Louis XIV de la guerre d'escadre. Désormais, la
France mise sur la guerre de course. Des corsaires comme Jean Bart, Duguay-Trouin ou