1 )http://dedland.free.fr/paraplegie-droit.html 3.)http://www.ac-grenoble.fr/cam/idd/site_5e4/parapl/main.htm 4.)http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/44vieillPH/parapl_vieil.html 5.)http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1084_ie.htm Que se passe-t-il lors d'un traumatisme médullaire ? http://dedland.free.fr/paraplegie-droit.html La moelle épinière est, comme le cerveau, protégée par une enveloppe osseuse et peut être comparée à un centre de transmission : la moelle reçoit les informations du cerveau au moyen de câbles de transmission, les axones des neurones cérébraux. Elle les intègre aux informations reçues localement du reste de l'organisme et envoie des commandes au muscle. En retour, la moelle envoie au cerveau l'ensemble des informations sensibles, le toucher, la douleur, le chaud et le froid. Mais, lors d'un choc violent tel qu'il s'en produit lors d'un accident de la voie publique, les vertèbres peuvent se déplacer et provoquer un écrasement ou pire, un cisaillement de la moelle. Le cerveau a alors beau envoyer ses messages, les muscles ne les reçoivent plus. C'est la paralysie, dont l'étendue varie en fonction du niveau de la lésion. Une lésion basse entraîne une paraplégie (paralysie des membres inférieurs). Plus haute, il s'agit alors d'une tétraplégie (paralysie des quatre membres). Dans beaucoup de cas, les fonctions urinaires, sphinctériennes et sexuelles peuvent être lésées. La vie après l'accident s'apprend alors en fauteuil roulant et tout est à réinventer physiquement, psychologiquement et socialement. Si beaucoup d'efforts sont faits pour améliorer la qualité de vie et l'autonomie de ces personnes lourdement handicapées, l'essentiel des progrès récemment réalisés se situe dans le domaine médical et résulte de la recherche tant fondamentale que clinique car, il y a une dizaine d'années, on ne parlait pas de possibilité de restructuration de la moelle épinière. En effet, pendant longtemps, les lésions médullaires étaient considérées comme d'emblée complètes et définitives. Grâce aux modèles fournis par l'expérimentation animale et, chez l'homme, par l' observation clinique et l'imagerie moderne (résonance magnétique nucléaire) on sait maintenant que ces lésions ne sont pas fixées dès le moment de l'accident. Par des mécanismes, sans doute à la fois vasculaires et de libération de substances toxiques au niveau de la zone lésée, elles vont s'étendre et se compléter dans les heures qui suivent le traumatisme. Cette zone lésionnelle va ensuite évoluer progressivement vers une cicatrice appelée cicatrice gliale, véritable mur de fibrose qui empêche toute repousse axonale. Grâce aux progrès de la neurobiologie, on sait également maintenant qu' une repousse axonale à partir des neurones de la moelle est possible à condition de pouvoir inhiber la cicatrice gliale et de favoriser la croissance axonale. Depuis 1984, date de sa création, alors qu'il n'existait ni en France , ni à l'étranger d'effort de recherche organisé dans le domaine des traumatismes médullaires, l'IRME a établi et développé, à partir de l'analyse des phénomènes physiopathologiques résultant des lésions initiales du tissu nerveux, une stratégie de prise en charge des blessés et de recherche coordonnée pour essayer d'agir aux différents stades de l'évolution de la lésion, après un traumatisme de la moelle épinière . Elle comporte trois grands axes qui consistent à: l prévenir les lésions l limiter la cicatrice gliale l promouvoir la repousse axonale Quelques chiffres : En France, on compte 40 000 paraplégiques et tétraplégiques, dont 1 000 cas nouveaux tous les ans. 60 % ont moins de 25 ans. Ils résultent : - pour 49 % d'accidents de la circulation dont 71% d'accidents de voiture et 29 % d'accidents de moto - pour 21 % d'accidents du travail - pour 16 % d'accidents de sport ski, motocross, parapente, plongeon, rugby, etc... - pour 9% de tentatives d'autolyse (suicide). Il faut noter que 18% d'entre eux sont en état d'éthylisme au moment de l'accident. : http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/44vieillPH/parapl_vieil.html PARAPLEGIE ET VIEILLISSEMENT Copyright ANMSR 1997 Dr B. PERROUIN-VERBE, Dr F. LOUIS L 'existence d'une lésion médullaire a, jusqu'à la 2ème Guerre Mondiale, constitué un arrêt de mort à plus ou moins long terme. Les causes des décès étaient largement dominées par les complications urinaires. Depuis les années 50, particulièrement depuis ces deux dernières décennies, l'évolution des connaissances sur le plan physiopathologique des dysfonctionnements, plus spécialement végétatifs, le possible dégagement de facteurs pronostiques, l'amélioration des techniques de prise en charge, notamment la révolution conceptuelle du cathétérisme intermittent, ont nettement diminué l'incidence de ces complications. Le développement d'unités spécifiques de prise en charge, d'un suivi approprié font qu'aujourd'hui l'espérance de vie d'un blessé médullaire a considérablement augmenté. Toutefois, la condition du blessé médullaire n'est pas une situation stable. Le comportement fonctionnel de ces blessés est le résultat d'un équilibre ténu entre les problèmes physiques, psychosociaux et les conditions environnementales. Plus que tout autre, le blessé médullaire semble subir un vieillissement prématuré l'ace à deux processus simultanés : les effets de l'âge en lui-même, l'influence de la durée post-traumatique sur les différentes déficiences présentées, phénomènes qui sont particulièrement intriqués. ESPERANCE DE VIE, CAUSES DE DECES, MORBIDITE DE LA POPULATION SPINALISEE (1, 2, 3) La revue de la littérature indique une diminution notable du taux de mortalité de la population spinalisée avec comme corollaire l'augmentation de son espérance de vie. Evalué à 60-80 % lors de la 2e guerre mondiale, à 30 % dans les années 60, ce taux de mortalité a été estimé à 6 % dans les années 80. Hartkopp, à partir d'une cohorte de 880 patients suivis sur 4 décennies, objective une probabilité de survie à 25 ans de 60,6 % pour les hommes blessés médullaires, 66,7 % pour les femmes, versus respectivement 66,9 % et 76 % pour la population normale. La subdivision en deux groupes selon la date de survenue du traumatisme (c'est-à-dire avant 1973 et après 1973) confirme cette amélioration. De même, Devivo, dans son étude sur 12 ans (9 135 blessés), conclut à un taux de survie de 85,1% après 12 ans d'évolution. Whiteneck comparant le taux de mortalité d'une population de 834 patients traumatisés avant 70 par rapport à une population témoin, montre que le taux de mortalité due à la lésion médullaire croît avec l'âge. Ainsi, dans la tranche des 20-30 ans, ce taux est de 7 décès pour 1000 plus élevé par rapport à la population normale, et il s'accroît à 25 décès pour 1 000 plus élevé dans la tranche des 60-70 ans. D'un autre côté, le taux de mortalité des blessés médullaires tend à rejoindre celui de la population normale avec l'accroissement de l'âge : 8 fois plus élevé chez des blessés de 20 ans, les survivants de 70 ans ont un taux de mortalité de 1,5 fois plus élevé que la population générale. Quelles sont les causes de décès ? La comparaison des études en fonction des dates de survenue de la lésion médullaire permet de voir que, si les causes urinaires étaient au premier plan pour les traumatismes survenus avant les années 70 (2,3), les principales causes actuelles de décès depuis les années 70 sont liées à des complications respiratoires (1). La définition d'un indice de mortalité standardisé (standardized mortality ratio, SMR), permettant de quantifier l'impact spécifique de la lésion médullaire sur une cause de décès par rapport à la population normale, objective un SMR (standardized mortality ratio) plus élevé pour un grand nombre de pathologies, hormis les cancers, les cardiopathies ischémiques et les pathologies artérielles. A 5 ans post-traumatiques, ces principales causes de décès restent dans l'ordre la septicémie (SMR = 41,8), les complications respiratoires infectieuses (SMR = 13,2), les problèmes urinaires (SMR = 8,9), et l'embolie pulmonaire (SMR = 8,4). Les facteurs pronostiques de survie sont liés au niveau, au caractère complet et à l'âge de survenue de la lésion médullaire. Ainsi, les tétraplégiques dont l'âge au moment du traumatisme est supérieur à 50 ans ont une faible médiane de survie (1,8 année). Vieillissement, déficiences et complications Sans lister tous les problèmes, nous citerons l'évolution et le risque de complications des différentes déficiences sous l'influence de l'âge et de la durée post-traumatique. Les problèmes vésico-sphinctériens Les dégradations de l'appareil urinaire surviennent essentiellement dans les 4 premières années posttraumatiques que ce soit au niveau du bas appareil (déformations des parois vésicales), au niveau du risque de reflux vésico-urétéral, et de la dégradation du haut appareil surtout dans la première années (4). Ceci justifie un suivi rapproché lors de cette période qui pourra ensuite être élargi en fonction des facteurs de risque. L'évolution avec l'âge et la durée post-traumatique reste dominée toutefois par la majoration possible d'un syndrome obstructif : c'est le problème du dépistage d'une maladie de col, de rétrécissements urétraux, d'obstacles prostatiques, de prolapsus, qui peuvent à bas bruit modifier l'équilibre vésicosphinctérien. Il faut noter parfois que certaines de ces complications (prostate) peuvent être providentielles lorsque le but recherché est la continence. Cordenos a par ailleurs objectivé par un suivi urodynamique, une baisse des pressions mictionnelles corrélée à la durée post-traumatique qui peut être liée à un épuisement du détrusor. L'association de ces deux phénomènes (épuisement du détrusor et syndrome obstructif) aboutit à la majoration d'une dysurie et est à l'origine d'une recrudescence des infections urinaires notamment après 60 ans et entre la lère et la 3e décennie posttraumatique (2). Le risque de cancer de vessie décrit chez des patients porteurs de sonde à demeure n'est plus retrouvé dans les études récentes. Ceci est sans nul doute lié au fait que ces néoplasmes de vessie étaient liés à l'existence de drainages continus prolongés. Les escarres L’étude de Whiteneck retrouve une incidence annuelle de 23 %. L'incidence de cette complication augmente par tranche d'âge de 10 ans, le risque étant majoré par le vieillissement du revêtement cutané. Citons les complications trophiques des membres inférieurs secondaires à la stase veineuse chronique, notamment chez les blessés médullaires flasques qui induisent des lésions de capillarite nécrosante, source d'infections. Les problèmes neuro-orthopédiques Les rétractions musculo-tendineuses des membres inférieurs sont corrélées à la durée posttraumatique, reflet d'un mauvais entretien articulaire. Citons les flexums de hanches et de genoux liés à la station assise, fréquents dans les paraplégies basses lorsqu'il existe un déséquilibre plan antérieur / plan postérieur, ou pérennisés par des spasmes en flexion. Les ostéomes sont des complications des premiers mois et de survenue rare à la phase secondaire. Les fractures sont une complication directement liée à la durée post-traumatique. Leur incidence est évaluée dans la littérature de 3 à 11 % selon les études, et doit faire réfléchir dans l'avenir à un traitement préventif. Si la perte osseuse sous lésionnelle est de 30 % de densité minérale osseuse la lère année, une étude récente faite dans notre service de 30 blessés médullaires avec un recul moyen de 3 ans, versus 30 témoins, permet de constater que la perte osseuse s'accroît au fil des années dans les régions métaphyso-épiphysaires du site fémoral intérieur (-52 %) et tibial supérieur (-70 %). Ceci explique le siège préférentiel des fractures supra-condyliennes du fémur et de l'extrémité supérieure du tibia chez le paraplégique dont le risque s'accroît avec les années. Il convient encore de citer les décompensations douloureuses des cyphoses et scolioses post-traumatiques liées le plus souvent à des cals vicieux et leur retentissement sur l'équilibre cutané, (complications qui tendent à diminuer depuis les années 70, en raison d'une réduction et d'une ostéosynthèse fréquente du foyer fracturaire rachidien. Les complications vasculaires L'étude des Invalides avait retrouvé une incidence d'artériopathie des membres inférieurs de l'ordre de 16 %(5). Si les dernières études de Devivo(1) ne semblent pas objectiver un SMR plus élevé pour les complications artérielles, il faut insister sur le siège préférentiel proximal de cette artériopathie (aortoiliaque), le caractère tardif de son diagnostic souvent évoqué devant l'apparition d'escarres pelviennes multiples chez un paraplégique jusque là bien pris en charge. Cette complication est une complication de la deuxième décennie post-traumatique. Le risque thrombo-phlébitique s'il apparaît majeur à la phase aiguë reste toutefois 8 fois plus élevé à la phase chronique, comme en atteste un SMR à 8,4 à 5 ans de survie dans l'étude de Devivo en ce qui concerne les embolies pulmonaires. Les cardiopathies ischémiques ne semblent pas avoir d'incidence plus élevée (SMR à 1,1) malgré des études plus anciennes révélant une hypertension artérielle plus fréquente chez ces patients dans les années 70, mais qui était probablement liée à l'existence d'une insuffisance rénale. Les complications respiratoires Première cause de décès, elles restent à 5 ans de survie une cause majeure, notamment en ce qui concerne les pneumonies et les atélectasies. L'évolution des patients vieillissant, particulièrement les tétraplégiques, se fait vers une moins bonne tolérance du syndrome restrictif. Une diminution de ce dernier est liée au vieillissement par troubles de la compliance de la cage thoracique. Chez certains patients, l'aggravation de la fonction respiratoire peut faire discuter la mise en place d'une ventilation non invasive nocturne. Les modifications neurologiques Complication quelquefois tardive (> à 20 ans), mais pouvant survenir à n'importe quel âge de la paraplégie(6), le risque de syringomyélie post-traumatique est évalué actuellement dans la littérature à 5 % lorsque le diagnostic est clinique, 28 % lorsqu'il s'agit d'un diagnostic neuro-radiologique par I.R.M. Cette complication est sérieuse et d'évolution imprévisible. A cet égard, il convient de rappeler que la myélopathie cystique ascendante n'est pas la seule cause de détérioration neurologique. La myélopathie non cystique ascendante rapportée par certains auteurs à une myélomalacie, une atrophie extensive présentent les mêmes caractéristiques sémiologiques. Les modifications digestives Citons les complications digestives (périnée descendant, prolapsus hémorroïdaire, occlusion fonctionnelle) qui semblent corrélées à l'âge et à la durée post-traumatique. Etat de santé et modifications fonctionnelles du blessé vieillissant (7,8) Lors d'une étude de 279 patients avec un recul post-traumatique supérieur à 20 ans, Gerhart (8) étudie le déclin fonctionnel de ces blessés. 22 % de cet échantillon rapporte la nécessité d'une assistance supplémentaire qui semble être directement dépendante de l'âge et non des années post-traumatiques. Les raisons de ce déclin fonctionnel sont une perte de force et une fatigue (rapportée dans beaucoup d'études) dans 1/4 des cas, l'existence de problèmes médicaux dans 1/4 des cas, de douleurs ou raideurs notamment des membres supérieurs dans 18 % des cas tandis que 14 % des patients incriminent directement leur âge. Enfin, la prise de poids est considérée comme la cause princeps dans 5 % des cas, mais 39 % des patients rapportent une surcharge pondérale à l'origine de difficultés surajoutées. Ce déclin fonctionnel a nécessité, pour 71 % des patients l'attestant, des aides supplémentaires afin de préserver leur mobilité et leur indépendance impliquant ainsi des changements d'orthèses, de fauteuils, l'adjonction de nouvelles aides techniques au transfert, voire l'intervention de tierces personnes. Ce déclin caractéristique du vieillissement dans la population normale apparaît dans cette population de blessés médullaires de façon plus prématurée vers 40 ans pour les tétraplégiques et 50 ans pour les lésions plus basses. Au delà de ces données générales, il convient de souligner l'existence d'un syndrome d'hyperutilisation des membres supérieurs directement liée à la durée post traumatique et particulièrement bien étudiée par Pentland (9). L'analyse des douleurs des membres supérieurs objective que 39 % des paraplégiques présente des douleurs d'épaule, 31 % des douleurs au niveau du coude et 40 % au niveau des poignets. 30 % de ces patients ont dû modifier leurs activités de vie quotidienne. Pentland démontre par ailleurs que ces phénomènes d'hyper-utilisation peuvent être prévenus par un entretien musculaire sus lésionnel régulier, la prescription de fauteuils allégés, l'adaptation environnementale avec des études ergonomiques approfondies. Différentes études montrent que la qualité de vie diminue de façon parallèle avec le déclin fonctionnel. Sur le plan psychosocial, il convient de constater qu'au fil des années, un certain nombre de blessés médullaires diminuent leurs activités sociales et de loisir, notamment les sorties extérieures, afin d'économiser leurs efforts pour rester indépendant dans les activités de vie quotidienne. CONCLUSION L'existence de complications liées notamment au dysfonctionnement végétatif, communes à toutes les tranches d'âge justifie un suivi à long telle du blessé médullaire. Les effets de l'âge et de la durée posttraumatique sont à l'origine d'un déclin fonctionnel chez tous ces patients. Si nous avons peu d'impact sur les effets de l'âge en lui-même, gardons à l'esprit que nous pouvons prévenir le syndrome d'hyperutilisation des membres supérieurs par des programmes de rééducation adaptés, un entretien régulier, et des adaptations environnementales appropriées à chaque individu. Service de Rééducation Fonctionnelle Polyvalente CHU, hôpital Saint Jacques, BP 100544093 Nantes Cedex 01 BIBLIOGRAPHIE l- DEVIVO MJ, BLACK KJ, STOVER SL. Causes of death during the first 12 years after spinal cord injury. Arch Phys Méd Rehabil 1993;74: 248-254. 2- WHITENECK GG, CHARLIFUE SW, FRANKEL HL, FRASER MH, GARDNER BP, GERHART KA, KRISHNAN KR, MENTER RR, NUSEIBEH I, SHORT DJ, SILVER JR. Mortality, morbidity, and psychosocial outcomes of persons spinal cord injured more than 20 years ago. Paraplegia 1992; 30: 617-630. 3- HARTKOPP A, BRONNUM-HANSEN H, SEIDENSCHNUR AM, BIERING-SORENSEN F. Survival and cause of death after traumatic spinal cord injury. A long-term epidemiological survey from Denmark. Spinal Cord 1997; 35: 76-85. 4- GUPTA S, CHAWLA JC. Review of urinary tract abnormalifies in 100 patients with spinal cord paralysis. Paraplegia 1994; 32: 531-539. 5- LAGRAVE G, BONIS A, RENAUD J-P. Le vieillissement du paraplégique in La paraplégie. Marc Maury, Editions Flammarion Médecine France 1981. 6- PERROUIN-VERBE B, LENNE-AURIER K, ROBERT R,AUFFRAY-CLAVIER E, RICHARD J, MAUDUYI DE LA GREVE I, MATHE JF. Post-traumatic syringomyela and post-traumatic canal stenosis. A direct relationship review of 75 cases of spinal cord injuries. A paraître dans Spinal Cord 1997. 7- PENTLAND W, Mc COLL MA, ROSENTHAL C. The effect of aging and duration of dysability on long term health outomes following spinal cord injury.Paraplegia 1995; 33: 367-373. 8- GERHART KA, BERGSTROM E, CHARLIFUE SW, MENTER RR, WHITHENECK GG. Longterm spinal cord injury : functional changes over time. Arch Phys Med Rehabil 1993; 74: 1030-1034. 9- PENTLAND W, TWOMEY LT. Upper limb function in persons with long terme paraplegia and implications for independence: part l- part II. Paraplegia 1994; 32: 211-224. http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1084_ie.htm Définition C'est la paralysie plus ou moins complète des deux membres inférieurs. Causes Les causes sont nombreuses. Selon le siège de la lésion neurologique responsable, on distingue les paraplégies d'origine centrale et celles d'origine périphérique. Les paraplégies centrales sont la conséquence d'une atteinte de la voie pyramidale : cerveau, tronc cérébral ou le plus souvent moelle épinière. Les paraplégies périphériques sont dues à une atteinte nerveuse après la synapse avec le premier neurone dans la corne antérieure de la moelle.. Il faut également séparer sur le plan des symptômes les paraplégies spasmodiques des paraplégies flasques. Les paraplégies spasmodiques sont toujours d'origine centrale. Les paraplégies flasques sont en général d'origine périphérique mais il peut s'agir de paraplégie centrale d'installation brutale (traumatisme de la moelle par exemple). Les paraplégies spasmodiques Symptômes Les troubles de la marche sont variés : irrégularité de la démarche, boiterie, claudication intermittente non douloureuse (contrairement à la claudication douloureuse de l'artérite des membres inférieurs où c'est la douleur qui stoppe le patient dans sa marche); démarche sautillante (dite de gallinacé en raison de la raideur prédominante); au pire, la marche est impossible. A l'examen clinique, le déficit moteur prédomine sur les muscles raccourcisseurs et l'extrémité distale de la jambe. Les signes d'atteinte de la voie pyramidale sont présents : hypertonie, réflexes ostéotendineux vifs, diffusés, polycinétiques avec clonus de la rotule et trépidation épileptoïde du pied. Il existe un signe de Babinski bilatéral. Les réflexes cutanés sont abolis. Des signes d'automatisme médullaire sont parfois retrouvés. Il existe souvent également des troubles objectifs de la sensibilité et des troubles génito-urinaires (impuissance, rétention d'urines, mictions par regorgement...). Un syndrome radiculaire témoigne de la compression d'une racine nerveuse. Tantôt, il est évident : le malade se plaint d'une douleur dorsale ou lombaire haute, volontiers bilatérale et en ceinture. Cette douleur plus ou moins vive, plus ou moins permanente, est augmentée par la toux, l'éternuement et les efforts de défécation. Le repos allongé peut la calmer. Parfois, la douleur est plus discrète. La constatation d'une zone d'hypoesthésie (diminution de la sensibilité) dont la limite supérieure est nette affirme le syndrome lésionnel radiculaire. Il existe parfois une contracture douloureuse des muscles paravertébraux et une raideur rachidienne Causes Les paraplégies spasmodiques sont toujours d'origine centrale. En cas de compression de la moelle : les lésions rachidiennes sont diverses : le mal de Pott ou tuberculose osseuse vertébrale; une spondylodiscite staphylococcique (atteinte infectieuse du plateau de la vertèbre et du disque intervertébral); les tumeurs malignes des vertèbres (métastases de cancer du sein, de la prostate, du poumon, du sein, de la thyroïde), myélome, maladie de Hodgkin; une hernie discale; une arthrose cervicale avec compression de la moelle; un angiome vertébral; la maladie de Paget... les causes intrarachidiennes peuvent être à l'extérieur ou à l'intérieur même de la moelle épinière : causes extra-médullaires : neurinome ou tumeur d'une racine; méningiomes; fibromes, lipomes, sarcomes, kystes extra-duraux; causes intra-médullaires : épendymome, kyste, gliome; tumeur vasculaire : angiome, angioblastome de la moelle; Les paraplégies flasques Il s'agit également de la paralysie des deux membres inférieurs avec abolition de la force musculaire. Par contre, l'hypotonie est majeure et il n'y a pas de signe pyramidal. Les causes peuvent être : médullaires et c'est parfois le début d'une paraplégie spasmodique qui va s'installer plus tard : myélite d'installation brutale, traumatisme de la moelle etc ou périphériques (multinévrites, polynévrites). Le syndrome de la queue de cheval Ce tableau particulier traduit une souffrance à l'intérieur du fourreau vertébral mais au dessous du cône terminal de la moelle, c'est-à-dire au dessous de la 2° vertèbre lombaire. Cette localisation a pour conséquence : de ne pas donner de signes pyramidaux; de comporter un syndrome radiculaire fait de cruralgies ou de sciatiques; de provoquer une paralysie flasque bilatérale et symétrique; des troubles sensitifs particuliers : anesthésie en selle; des troubles génito-sphinctériens… Les causes sont : une tumeur intrarachidienne souvent bénigne (épendymome); une hernie discale médiane volumineuse; une lésion vertébrale maligne... Traitement La paraplégie a ses complications propres indépendamment de sa cause : cutanées dominées par l'escarre ; articulaires liées à l'immobilisation ; urinaires et intestinales dues aux troubles sphinctériens. Les escarres La prévention des escarres est une priorité essentielle de l'éducation du blessé de la moelle. Certaines circonstances favorisent leur survenue: l'alitement, la fièvre, les troubles psychiques (dépression), le mauvais état général. Les localisations les plus fréquentes sont le sacrum, les talons, les trochanters, les ischions. Les mesures préventives sont essentielles : il faut soulager les points d'appui en changeant fréquemment les positions; les supports (siège, matelas) doivent être souples ; Il faut garder la peau sèche et propre surtout au niveau du périnée. Devant toute lésion cutanée provoquée par une compression (rougeur, phlyctène, abrasion de l'épiderme, nécrose, ulcération etc.), on doit supprimer l'appui sur la zone menacée. La phlyctène doit être désinfectée, ponctionnée si nécessaire puis recouverte d'un pansement aseptique fermé sur son pourtour. Les troubles articulaires La mobilisation et la verticalisation restent la meilleure prévention des complications au niveau des membres. Le paraplégique rééduqué doit faire de l'auto-mobilisation des segments de membres paralysés. La verticalisation quotidienne de 1 à 3 heures est très bénéfique. Le mode de verticalisation dépend des cas : fauteuil roulant de verticalisation, cadre de verticalisation, orthèses de membres inférieurs et cannes. La verticalisation régulière permet le maintien de la trophicité osseuse des membres inférieurs, lutte contre la spasticité et permet de mobiliser les viscères. La musculation des membres supérieurs et du tronc au dessus du niveau de la paralysie est important. La pratique d'un sport en fauteuil roulant aide à cette musculation. L'augmentation de volume d'un membre inférieur chez un paraplégique doit faire rechercher : une fracture; une phlébite; un ostéome. En cas d'augmentation de volume chronique et bilatérale, le médecin évoque plutôt un oedème déclive paralytique. Problèmes urinaires Le but de la rééducation vésicale est d'obtenir une évacuation complète des urines par les voies naturelles, dans de bonnes conditions de pression, au moyen de mictions réalisées plusieurs fois par jour par le patient. La rééducation neuro-urologique ne parvient pas toujours à supprimer l'incontinence. Chez la femme, l'auto-sondage propre peut être appris. Ce geste évite la stase et le risque d'infection. Dans de rares cas, la sonde à demeure chez la femme est la seule solution. Les sondes en latex peuvent rester une semaine en place. Celles en silicone pur trois semaines. Chez l'homme, différents types d'appareillages sont proposés. Le plus utilisé est un étui pénien fixé à la verge par une bandelette élastique auto-adhésive. L'étui doit être changé régulièrement avec une bonne toilette à chaque fois. L'étui ne doit pas entraîner de striction autour de la verge. L'infection urinaire doit toujours être dépistée et traitée le plus tôt possible. Problèmes intestinaux Le paraplégique doit retrouver un équilibre ano-rectal. L'horaire régulier pour aller à la selle est capital. Plusieurs techniques permettent l'évacuation ano-rectale. Dans les lésions flasques : poussée abdominale, doigtier ganté vaseliné, évacuation mécanique. Dans les lésions spasmodiques, déclenchement réflexe par stimulation avec des suppositoires de glycérine ou de Jamyrectal, étirement de la marge anale par le doigt ganté vaseliné. En cas de constipation , le médecin vérifie l'absence de fécalome par un toucher rectal. Il peut prescrire un régulateur de la motricité digestive (Débridat). Les laxatifs doivent être évités au maximum. Les lavements à faible pression sont parfois utilisés, à doses modérées avec des produits non irritants (par exemple : 250 ml de sérum physiologique tiède avec 2 cuillères à soupe d'huile d'olive) Les troubles respiratoires En cas de lésions médullaires hautes, la fonction respiratoire peut être touchée. La paralysie des muscles abdominaux diminue l'efficacité de la toux et augmente le volume respiratoire résiduel. Le traitement des infections ORL, la vaccination anti-grippale, la suppression du tabac font partie du traitement. En cas d'infection pulmonaire, le traitement antibiotique doit s'accompagner d'une kinésithérapie respiratoire (drainage, expectoration assistée) Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.