Des instillations intra-vésicales de Xylocaïne® diluée peuvent être pratiquées dans le
cadre de test urodynamique et pour le traitement de certaines impériosités
vésicales.
c. Il est plus rare d'avoir à utiliser ces sondages pour des instillations locales
d'antibiotiques.
4. Sondage vésical à titre diagnostique
a. Distinguer une rétention d'une anurie : Il est parfois difficile, devant un malade
qui n'urine pas, de savoir s'il est en rétention d'urine avec un globe vésical, ou s'il
s'agit d'une anurie, c'est-à-dire que l'urine n'arrive pas jusqu'à la vessie (obstruction
des deux uretères, insuffisance rénale aiguë). A titre diagnostique, il peut alors être
intéressant de mettre une sonde pour voir si la vessie est pleine d'urine ou si elle est
vide.
b. Pratiquer un examen cytobactériologique des urines : dans certains cas
particuliers, il peut être intéressant d'obtenir un échantillon d'urine prélevé dans des
conditions de stérilité absolue, chez certaines femmes présentant des "cystites
récidivantes" si l'on veut être sûr que le germe retrouvé dans les urines est bien un
germe urinaire et non pas une souillure cutanée ou vaginale. C'est le cas également
chez l'enfant, la petite fille en particulier, où peuvent exister des bactériuries difficiles
à traiter, avant de se lancer dans un traitement antibiotique au long cours. On veut
être sûr qu'il s'agit bien d'une infection urinaire.
c. Mesure du résidu post-mictionnel : chez certains patients, en postopératoire
immédiat, ou lors de certaines neuropathies, il peut être intéressant de connaître
l'efficacité des mictions, de savoir si la vessie se vide bien en particulier. Si
l'estimation du résidu post-mictionnel ne peut être obtenu radiographiquement ou par
échographie, on peut le mesurer par un sondage vésical après une miction.
A titre diagnostique, nous utilisons très souvent des sondes à usage unique, de petit
calibre, béquillées du type Mercier.
5. Sondage vésical de confort
On doit toujours se demander dans ce cas-là s'il s'agit du confort de l'équipe médicale
ou du confort du malade, car un certain nombre d'indications de sondage vésical
sont parfois inutiles.
a. La surveillance en réanimation d'un malade dans le coma, d'un brûlé grave,
nécessite souvent une surveillance exacte de sa diurèse, qui peut être obtenue par
sondage vésical.
Les malades moins gravement atteints pourraient sans doute être aussi bien suivis
en surveillant la diurèse obtenue par miction spontanée et non par sondage.
b. Nursing : certains malades grabataires, porteurs d'escarres, se souillent par
incontinence et risquent d'aggraver leurs lésions cutanées à cause de cette
incontinence. Le sondage vésical devient alors indispensable.
c. En préopératoire : dans la chirurgie pelvienne, le chirurgien préfère souvent
opérer à vessie vide, et une sonde vésicale est mise avant l'intervention.
Pourquoi ne pas profiter de l'anesthésie nécessaire à l'intervention chirurgicale pour
faire le sondage plutôt que lorsque le patient est encore éveillé, avant d'entrer au
bloc opératoire, et qu'il ressent la douleur du sondage.