Comment les Français voient leur alimentation Les Français connaissent assez bien les principes d’une alimentation équilibrée et pensent plutôt qu’ils les respectent. Surtout, d’ailleurs, s’ils sont d’un certain âge et d’un niveau socio-économique élevé… Parmi les jeunes et les personnes de revenus modestes, beaucoup disent vouloir manger mieux, mais ne pas en avoir toujours les moyens financiers. C’est un sondage de l’Institut BVA auprès d’un millier de Français qui l’affirme : les trois quarts d’entre nous pensent avoir une alimentation équilibrée. Mais les plus nombreux à le penser sont les plus diplômés (83 %), les plus aisés (84 %) et les plus de 50 ans (87 %). Les jeunes sont seulement 46 % de cet avis. Et les Français disposant des plus bas revenus 60 %. Déjà beaucoup moins sûrs de leur « diététique »… Qu’en est-il en réalité ? Si on interroge tous ces Français sur leur consommation, ils sont 83 % à déclarer consommer le plus souvent des légumes et des salades, soit bien plus fréquemment que des pommes de terre (27 %, y compris frites et chips), des steak-frites (8 %), des pizzas (8 %), des sandwichs-burgers et autres kebabs ( 8 %). Des chiffres en apparence plutôt encourageants. Pourtant, tout ce dernier groupe de produits gras/sucrés, décriés par les nutritionnistes et classés dans la catégorie de la « malbouffe » (ou « junk food ») représente tout de même 40 % des aliments les plus consommés par les Français. Principalement par les jeunes et les Français aux revenus modestes : un sur deux déclare en manger le plus souvent. Alors que chez les plus de 50 ans et les catégories les plus aisées, on ne trouve que 3 personnes sur 10 qui en mangent régulièrement. Le sondage n’évoque pas la piste de l’information, de l’éducation ou du niveau culturel. Il retient une explication budgétaire, attestée par les déclarations des personnes enquêtées. Les trois quarts d’entre elles affirment en effet qu’elles se privent de poisson, de fruits et de légumes pour des raisons financières. Et qu’elles en achèteraient plus volontiers si elles en avaient les moyens. Les enquêteurs trouvent ainsi une majorité de « frustrés de la nourriture saine » parmi les plus jeunes, les catégories populaires, les personnes aux bas revenus mais aussi aux revenus moyens. En fait, seuls les Français les plus aisés se restreignent peu sur les produits frais. On notera cependant que la consommation de viande semble moins souffrir de l’argument financier. Seulement 35 % des Français interrogés en mangeraient plus s’ils en avaient les moyens (contre 63 % pour le poisson…). Néanmoins, encore un jeune sur deux et un foyer modeste sur deux disent se priver de viande pour des questions de budget. Intéressant aussi : les produits bio seraient, paraît-il, beaucoup plus consommés si leur prix n’était pas jugé prohibitif. Le sondage révèle que les femmes, les trentenaires et bien sûr les écolos seraient les plus tentés… (Nutrinews hebdo) Sondage BVA/La Matinale de Canal + : « Les Français et la nourriture »