PR\417070FR.doc 5/10 PE 285.517/B
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de ces pays.
Toute perspective de dérogation de la part des pays candidats vis-à-vis de l'UEM a été
d'emblée exclue. Avant de faire partie de la zone euro, ces pays conserveront, leur propre
politique monétaire et leur participation au Système européen de Banques centrales sera
limitée comme le prévoit le Traité pour les pays soumis à dérogation. Même s'ils seront
représentés au Conseil général de la BCE, ils n'auront pas à transférer de réserves de change,
ou à libérer leur part au capital de la BCE.
2. Convergence et stabilité : optimiser l'articulation entre convergence réelle et
nominale
Chronologiquement, l’adhésion est d'abord conditionnée par le respect des critères
économiques de Copenhague, - d'une part pouvoir soutenir la pression de la concurrence,
d'autre part avoir une véritable économie de marché- afin de garantir un degré de
convergence réelle et structurelle élevé, avant l'ouverture de la phase de préparation à
l'adoption de l'euro, qui sera marquée, elle, par l'objectif du respect des critères de Maastricht.
Conformément au principe communautaire d'égalité de traitement, ce sont les mêmes critères
et les mêmes modalités d'interprétation que pour les premiers participants à l’euro qui
devront s'appliquer pour les nouveaux États membres.
On constate toutefois que le souci de la rigueur budgétaire, de la désinflation et de l'ancrage
du taux de change sont d'ores et déjà au cœur des choix de politique économique de la plupart
de ces pays, alors même que la phase de l'adhésion à l'UE représentera un choc économique
non négligeable, porteur de ses propres tensions et contraintes, et dont l’ampleur reste difficile
à appréhender. Les avis sur les bienfaits et les risques respectifs d'une convergence nominale
précoce restent quant à eux, très partagés.
Désinflation et ancrage du taux de change créent un cadre de stabilité favorable à
l'investissement et à la croissance par la réduction des incertitudes des agents économiques
grâce au cercle vertueux découlant de la baisse des primes de risques et des taux d'intérêt ; par
ailleurs, le haut degré d'intégration commerciale à la zone euro des pays géographiquement
les plus proches semble justifier un ancrage nominal précoce de leurs monnaies à l'euro. Mais
les effets négatifs pour eux d'une probable réappréciation forte de l'euro dans un avenir proche
ne doivent pas être sous-estimés.
Un certain rythme d’augmentation des prix, de nature à faciliter les ajustements des prix
relatifs, ainsi qu’une certaine flexibilité des taux de change peuvent rester nécessaires à
l’achèvement du processus de la convergence réelle. Pour satisfaire les critères de
Copenhague, sur le moyen terme, une progression graduelle mais soutenable et régulière sera
plus crédible et donc préférable à un processus accéléré mais ponctué de crises.
Même si le souhait naturel des pays candidats les plus avancés est d'intégrer l'euro au plus
vite, ils devront préalablement établir la crédibilité de leurs monnaies dans la durée, sans
sous-estimer le défi économique du choc de l'adoption de l'acquis communautaire, la première
ou les deux premières années après l’adhésion. En théorie, les premières entrées dans l'euro
pourraient intervenir dès 2005-2006, mais les dirigeants de la BCE par exemple évoquent
plutôt une "dizaine d'années" à compter d'aujourd'hui. Il va sans dire que la BCE ne soit pas