Noms des roneotypeurs

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Lucile SAUTIER- Laure VALY
Sandra et Céline
Biologie médicale
12/05/09
10h30-11h30
Catherine Trumel
Exploration biochimique de la calcémie, de la
phosphatémie et des affections osseuses.
Objectifs de ce cours :
1/ Comprendre comment faire le diagnostic de ces affections, comment faire le choix des moyens
diagnostiques, connaître les variations des facteurs pré-analytiques pour sélectionner les analyses
adéquates et choisir le type d’analyseur pour notre clinique
2/ Avoir un ordre d’idée de la valeur de la calcémie et de la phosphatémie
3/ Comprendre les régulations et le rôle de la parathormone (PTH), surtout en médecine des
carnivores ; expliquer comment la PTH peut aider à interpréter les variations de P-Calcium et Pphosphates
Pré-requis – points supposés connus :
1/ métabolisme du calcium et des phosphates inorganiques : apports (sources alimentaires, digestion
& absorption), utilisations, régulation
2/ hormones de la régulation calcique
1. Deux constituants minéraux indissociables :
Ca et P sont deux éléments indissociables : on parle de métabolisme phospho-calcique. Ils sont
fortement liés et pratiquement tout est dans les os, 99% du Ca et 80% du Pi (Phosphate
inorganique). Il y a 15% de Pi dans les muscles.
NB : Pour le phosphate c’est la forme inorganique que l’on dose.
Abordons les régulations plasmatiques. Le pool circulant est faible.
 Il se compose de 50% de Ca libre (sous forme de Ca2+), 40% associé aux protéines
plasmatiques (surtout à l’albumine), 10% lié aux anions. La forme libre est celle qui est
susceptible d’être modifiée.
 Le Pi libre se trouve sous deux formes (fonction du pH sanguin)
Equilibre : HPO42- (~80%) ↔ H2PO4- (~20%)
Le tube digestif (absorption), les os (stockage) et les reins (élimination) sont les 3 organes de la
régulation. La PTH (hormone parathyroïdienne), la calcitonine et la vitamine D3 (cholecalciferol)
sont les 3 hormones de la régulation de la calcémie (la phosphatémie ne fait que suivre).
Ca et P sont les 2 substrats. Leur régulation est très fine permettant de lutter très efficacement
contre l’hypocalcémie.
Biologie médicale – Exploration biochimique de la calcémie, de la phosphatémie, des affections osseuses – page 1/7
Fonctionnement pratique :
 La PTH a pour effet biologique une hypercalcémie et une hypophosphatémie. Cette
hormone joue sur le rein en favorisant la réabsorption du Ca et la transformation de la vitamine
D3 en calcitriol (forme active de la Vit D). Elle favorise aussi la résorption osseuse (libération de
Ca) et est très active pour éliminer le P.
Le calcitriol agit à 3 niveaux :
- rein : elle augmente la réabsorption du Ca
- tube digestif : elle favorise l’absorption de Ca alimentaire
- os : elle stimule la libération de Ca et Pi (résorption osseuse).
Calcémie
Phosphatémie
PTHrP est la parathormone physiologique chez le fœtus, elle disparaît à la naissance mais on
peut la trouver sécrétée par quelques tumeurs.
Valeur usuelles de Ca et Pi: en mEq/L (milli équivalent par litre)
Il faut retenir 2 mEq/L pour le Ca et 1,8 mEq/L pour le Pi.
2. Formes du Ca plasmatique – exploration :
But : Quelle machine acheter pour doser le Ca ?
La forme du Ca qui nous intéresse est celle que l’on peut doser par prise de sang.
Il existe plusieurs formes de Ca comprises dans le Ca total :
- Ca2+ libre  seule forme active : « Ca ionisé » dans la littérature
- Ca2+ lié à l’albumine
- Ca2+ complexé
On devrait doser le Ca ionisé car c’est la partie variable de la calcémie, donc représentative des
variations. Mais dans la pratique on ne l’analyse pas facilement (ça nécessite des machines qui font
les gaz du sang). Ce n’est pas aussi utilisé en pratique que le dosage du Ca total et c’est cher.
3. Dosage du Ca total
Donc, dans la pratique courante, on mesure le Ca total (= mélange des 3 formes citées ci-dessus). Il
faut se débrouiller pour que ça reflète la calcémie.
Biologie médicale – Exploration biochimique de la calcémie, de la phosphatémie, des affections osseuses – page 2/7
Exemple :
- Si une grosse partie du Ca est liée à l’albumine, on peut avoir une hypocalcémie causée par une
hypoalbuminémie. C’est la variation de la protéinémie qui induit la diminution de la calcémie
dosée, ceci peut nous induire à mal interpréter cette hypocalcémie.
Par conséquent, quand on a une hypo- ou hypercalcémie, on ne sait pas trop comment l’interpréter :
est-ce la fraction libre ou liée qui a bougé ? Il suffit de mesurer alors les protéines totales ou
l’albumine et si c’est normal, alors la calcémie est le reflet de la calcémie libre.
/!\ Attention pour le prélèvement, il ne faut pas utiliser n’importe quel tube : jamais de tube
anticoagulant, jamais EDTA, Citrate, et Oxalate (car ils chélatent le Ca).
Donc il faut :
- un plasma hépariné (couleur du bouchon : vert), ou éventuellement un sérum sans
séparateur si aucun élément ne précipite
- sans hémolyse
- un sujet à jeun (hyperlipémie entraîne des résultats faussés).
Le Ca reste stable pendant plusieurs heures à température ambiante, quelques jours à 4°C et
plusieurs mois à -20°C.
Ce qui est contre-indiqué est le tube violet EDTA et celui à hémostase bleu clair.
NB : Tous les automates sont capables de faire le Ca total.
4. Dosage du Ca ionisé
Il faut un automate spécialisé avec des électrodes spécifiques, couplées sur des machines pour les
gaz du sang.
Il faut faire cette analyse sur du sang total et la plus vite possible car la valeur varie avec le pH.
L’avantage est qu’on n’a pas besoin de centrifuger, on met le sang total.
Valeurs usuelles du Ca ionisé: 1,5 mmol/L pour le chien et 1,3 mmol/L pour le Chat.
Si vous n’avez pas d’automates spéciaux dans votre clinique, il faut mesurer le Ca total et ensuite
on corrige : on regarde les taux de protéines totales/albumine et on fait la calcémie approchée (ça
n’a rien à voir avec le Ca ionisé).
!!! Attention pour un chien avec une insuffisance rénal et chez tous les chats ça ne marche pas !
C’est donc à prendre comme une technique utile dans certains cas pour se faire une idée de la
situation, mais des examens complémentaires plus précis seront nécessaires.
Ca corrigée = Ca (mg/L) – 0,4 x Protéines totales (g/L) + 35
= Ca (mg/L) – Albumine (g/L) + 33
Si l’animal a une Ca mesurée de 100mg/L et 15g/L d’albumine, ça nous donne 118 mg/L de Ca 
on est dans l’intervalle de référence.
En pratique : On fait d’abord la calcémie totale dans un contexte donné : par exemple pour un
animal présentant une PUPD (polyurie-polydipsie) on commence par faire la mesure de la calcémie
totale et des protéines totales. Si on trouve une hypercalcémie et une protéinémie normale, ça vaut
la peine de faire le Ca ionisé (si possible).
Biologie médicale – Exploration biochimique de la calcémie, de la phosphatémie, des affections osseuses – page 3/7
5. Pi : pré analytique
Il y a de fortes variations postprandiales (dues à un repas riche en viande principalement, la viande
étant très riche en P).
Il faut faire le prélèvement sur un animal à jeun, sur un tube héparine rapidement centrifugé. En
effet, il faut séparer le plasma des globules rouges rapidement car ils contiennent du Pi (surtout chez
les ruminants). Le P est très concentré dans les plaquettes, alors si on laisse le tube sur la paillasse
longtemps, les plaquettes libèrent leur P  artefactuel.
6. Calciurie et Phosphaturie
Ces mesures sont très peu utilisées en routine. A ne surtout pas faire en première intention.
7. Intervalles de référence P-Ca tital et P-Pi
Pour l’analyseur utilisé aux cliniques de l’ENVT (ne pas les apprendre par cœur) :
Chat
Cheval
Chien
Lapin
Mouton
Porc
Vache
calcium
2.3-2.9 mmol/L
2.7-3.3 mmol/L
2.4-3.0 mmol/L
1.4-3.0 mmol/L
2.3-2.7 mmol/L
1.3-2.9 mmol/L
2.0-2.5 mmol/L
phosphates
26-92 mg/L
19-54 mg/L
22-79 mg/L
12-49 mg/L
40-89 mg/L
36-92 mg/L
47-90 mg/L
8. Hormones de la régulation calcique
PTH: On constatera des variations en cas d’affection rénale ou de problème alimentaire.
!! La PTHrP est sécrétée par certaines tumeurs (principalement lymphome malin du chat) : elle
entraine une augmentation de Ca et une diminution de P.
D’ailleurs les hypercalcémies les plus fortes sont observées lors de telles tumeurs.
Calicitriol: joue peu fréquemment un rôle, très peu de variations - observables lors d’intoxication
ou de manque de vitamine D dans l’alimentation.
Calcitonine: On observe rarement des variations.
Dosage de la PTH :
On peut être amené à doser la PTH pour connaître l’étiologie d’une hypercalcémie par exemple.
Il faut des conditions pré-analytiques particulières :
- La séquence de la PTH est différente selon les espèces donc il faut le préciser si on demande
une analyse à un labo.
- Prélèvement sur tube EDTA contenant des anti-protéases (= aprotinines)  tube rose à
conserver au frigo
- Centrifuger et séparer le plasma
- Congeler avant de l’envoyer au laboratoire
Biologie médicale – Exploration biochimique de la calcémie, de la phosphatémie, des affections osseuses – page 4/7
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Si on dose la PTHrP, il faut le préciser au labo car il n’y a pas de croisement entre les
dosages de PTH et PTHrP.
9. Hypocalcémies - causes
Il faut vérifier qu’il n’y ait pas d’erreurs analytiques comme prendre un mauvais tube, surtout si
l’hypocalcémie est sévère.
 Défaut d’apport alimentaire
 Défaut d’absorption
 Augmentation de la consommation : tout ce qui a à voir avec la fabrication du lait, surtout
en péripartum = fièvre de lait (existe dans toutes les espèces : bovins, chevaux, chats,
chiens…). L’ossification du fœtus entraine aussi une augmentation de la consommation en
Ca.
Exemple : Vache laitière ayant un pool de Ca régulé, 2 situations fonction des apports pré-partum :
1) Si elle a un apport bas en Ca on va avoir une hypocalcémie donc une sécrétion de PTH
( ↑ résorption osseuse, ↑ absorption intestinale)
2) Si les apports sont importants, la vache absorbe tout le calcium du tube digestif, il n’y a pas
de sécrétion de PTH. Quand l’appétit diminue en fin de gestation (car elle n’a plus de place),
il y a moins d’absorption de Ca, d’où une hypocalcémie. Mais comme il n’y a pas de PTH, il
n’y a pas de résorption osseuse. Donc on a une fièvre de lait et elle est plus marquée chez
les vieilles vaches laitières car les os sont moins durs et contiennent moins de Ca.
 Chélation du Ca
Intoxication à l’éthylène glycol, il y a formation d’oxalates dans le sang qui ont une propriété
acide importante, d’où une acidose métabolique avec un trou anionique important. L’animal est
caractérisé par une hypocalcémie et le diagnostic est facilité par l’analyse d’urine contenant des
cristaux d’oxalate de Ca.
 Hypoparathyroïdie primaire si manque de PTH  rare
 Pancréatites aiguës
 Hypoalbuminémie = fausse hypocalcémie
10. Hypercalcémies - causes
On la trouve surtout chez les carnivores domestiques.
 Hyperparathyroïdie primaire, surtout due à une tumeur de la parathyroïde donc assez rare.
Ce trouble est associé à une hypercalcémie, on a une phosphatémie normale à basse et un
animal en très bonne santé : découverte fortuite (bilan pré-anesthésique).
 Pseudohyperparathyroïdie néoplasique : cause la plus fréquente, associée à une PTH
basse et à une PTHrP élevée. Cependant on ne fait pas à chaque fois les dosages PTH et
PTHrP même si c’est une cause fréquente.
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C’est lorsqu’en clinique on a une PUPD, on fait un dosage (Ca total et protéines totales). Si
on confirme une hypercalcémie alors on dose le Ca ionisé. Si hypercalcémie, dans ce cas la
première cause est l’effet d’une tumeur à distance  On fait donc un examen clinique pour
rechercher une tumeur.
Chez le chien :
1ère cause : lymphome
2ème causes : carcinome des glandes apocrines des sacs anaux (faire un toucher rectal)
Chez le chat, la pseudohyperparathyroïde néoplasique est moins fréquente :
1ère cause : lymphome
2ème cause : carcinome épidermoïde peu fréquente (chat blanc, tumeur maligne de la peau)
 Traitement vitamine D pour animaux en croissance
Intoxication à la vitamine D assez rare
 Insuffisance rénale chez le cheval
 Insuffisance surrénalienne
Troubles de la calcémie
A retenir : hypocalcémie : fièvre de lait
Et hypercalcémie maligne
11. Hyperphosphatémies - causes
 Insuffisance rénale principalement chez le chien et le chat: le débit de filtration
glomérulaire diminue, donc le P n’est pas éliminé. Pour le mettre en évidence, il faut aller
voir le métabolisme rénal et mesurer la créatinémie plasmatique (P-créatinine ↑)
 Intoxication vit. D
 Apport alimentaire excessif particulièrement lors d’un régime tout viande pouvant
entraîner des problèmes dramatiques de croissance chez les bébés et les jeunes.
 Croissance chez les jeunes animaux surtout chiens : ils ont une phosphatémie plus élevée
que chez l’adulte
12. Hypophosphatémies – causes
L’hypophosphatémie est un trouble encore plus rare.
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


Hyperparathyroïdie : en fait, on détecte déjà une hypercalcémie
Fièvre de lait VL : c’est l’hypercalcémie qui prédomine
Sécrétion de PTHrP par tumeurs
Insuffisance rénale chez le cheval
L’hypophosphatémie est souvent une conséquence d’une dérégulation de la calcémie et donne des
signes cliniques plus visibles.
Troubles de la phosphatémie
A retenir : hyperphosphatémie rénale
/!\ En résumé on suspecte des troubles de la calcémie car ils se manifestent cliniquement :
Hypercalcémie => PUPD
Hypocalcémie => faiblesse musculaire/tremblements musculaires
Éventuellement parésie chez la vache (syndrome de la vache couchée)
Aucun tableau clinique spécifique pour l’hyper- et hypophosphatémie.
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13. Dosage de la PTH
Les vétos ne sont pas appelés à mesurer la PTH fréquemment, mais parfois c’est indispensable pour
interpréter Ca et P chez chien et chat.
Il existe 2 circonstances pour lesquelles on l’effectue :
 Hypercalcémie pour laquelle on ne trouve pas de tumeur
 Modification du métabolisme liée à une insuffisance rénale chronique (IRC) =
hyperparathyroïdie secondaire à une IRC
Hyperparathyroïdie secondaire à une IRC chez le chien :
Diminution de la filtration des Pi  hyperphosphatémie
Diminution hydroxylation OH-D3 (donc hypo-Vit D) Diminution de l’absorption du Ca
Suite à ça, on a une régulation minute par la PTH qui augmente. La synthèse de PTH chronique
conduit à une tendance à l’hyperparathyroïdie secondaire, caractéristique d’un point de vue sanguin
par une phosphatémie élevée et une diminution de Ca  déminéralisation de tout le squelette –
importance de jouer sur l’alimentation des animaux IRC pour éviter les fractures spontanées.
Exemple : Chiot avec infection congénitale du rein et IRC à 5 mois
Ce chiot tire sur ses stocks osseux  syndrome de la mâchoire en caoutchouc : à la radio, on ne
voit pas d’os !
Chez l’adulte les stocks ne sont pas aussi facilement mobilisables, donc il n’y a pas de syndrome de
la mâchoire en caoutchouc.
14. Exploration des troubles du métabolisme osseux
On dose les phosphatases alcalines (PAL) qui peuvent refléter l’activité osseuse, et pour
éventuellement évaluer l’activité hépatique.
L’activité des PAL est présente au niveau des ostéoblastes.
Les PAL présentent un intérêt pour diagnostiquer les tumeurs osseuses, et pour leur pronostic.
C’est tout ce que l’on a pour explorer le métabolisme osseux.
NB : Sur un animal jeune, en croissance, les PAL sont élevées par rapport à l’adulte en raison de la
croissance des os.
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