De la suprématie du Médoc sur les autres contrées

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De la suprématie du Médoc sur les autres contrées mondiales.
Cas pratique n°1: la BRETAGNE.
Psalmodier des psaumes sans intérêt sinon pour sécuriser sa conscience, Cisailler
nos paumes afin de restaurer la toute puissante inconscience, Sculpter nos vices afin d'en
saisir les nuances et les vicissitudes, Et siroter dans le calice secret la quintessence du
Serpent Obscur.
Sur ma tombe, je jure solennellement de semer le trouble.
Ne vous y fiez pas, ce verbe épique et cynique n'est pas ma création mais celle d'un ami
médocain, passé maître dans l'art des soirées plombées alors qu'il est même pas dentiste.
Je vous ai compris, je ne suivrai donc pas ses traces de sang. Il vaut mieux mobiliser son
intelligence sur de conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes, mais
comme je sais pas comment te dire ce que je peux pas écrire, ce soir, je vais plutôt
mobiliser l'intelligence des autres sur ma connerie, car depuis l'arrêt du Bigdil sur TF1, je
ne suis plus très disert.
Pour vous parler de quoi?Je vais aussi essayer de vous épargner les évidences
encéphalocratiques du genre « Si vous voulez garder vos espérances, pensez au terrifiant
passé de notre planète ou bien pensez à l'avenir qui nous attend. Mais si vous acceptez
l'affreuse vérité: le Temps est la mort du Présent et toujours il en sera ainsi ». Je vous
épargnerai aussi les paroles dalélamiennes type « Regarde la colline penser à la mer...
Jamais elle ne l'atteindra mais pourtant elle la voit », pour tenter de faire pencher la
balance vers un comique léger (ma spécialité) et touchant, attitude qui tendrait à être de
meilleur aloi dans ce genre d'after hype-fashion.
Le rire... Le rire c'est comme un pet: parfois, on peut le retenir, parfois non... c'est pourquoi
j'ai décidé de vous parler ce soir du pet en société, sujet épineux trop peu débattu... mais je
devine dans vos yeux hagards un manque certain bien qu'inconvenu d'enthousiasme pour
ce thème riche alors je vais m'abstenir, une fois de plus...
Parlons plutôt de ce pourquoi vous êtes tous là ce soir: la phisolophie médocaine.
Ah! Le Médoc. La terre que la terre entière nous envie. Un grand philosophe médocain de
type aryen (arrêtez de vomir, c'est vexant) disait il y a peu à un autre médocain de type
moi (donc bon aryen également) : « Le temps où l'on ne fait rien est du temps perdu dans
la vie. Tu fais ce que tu veux pendant ce temps là. »
Mais que fait-on dans le Médoc? Ça tient dans un dicton de par chez nous: « Si la
chasse, la consanguinité, l'alcoolisme, n'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins, le
canevas banal de nos piteux destins, c'est que votre âme, Hélas! N'est pas assez
médocaine. » Que de simplicité réalistique, que de limpidité infanticide dans ces mots qui
résument à merveille cette communauté qui se suffit à elle-même. On ne fait pas le con
avec l'infini, et en particulier avec le Médoc. La curiosité, cependant, comme l'espoir,
semble être inépuisable chez l'être humain, en particulier s'il a un chouillat de sang belge,
et donc une ardeur d'avance, qui me fit prendre la dure décision il y a maintenant 3 ans et
3 mois de désobéir au 2ème fondement médocain: « Moins on fréquente les étrangers,
moins on s'expose à leur xénophobie », pour venir étudier la philosophie bretonne en
terrain boueux (idéal pour le catch). Je lâchai donc mon sempiternel « On est des loups
médocains, on est fait pour vivre en bande » pour adopter un courageux « vivre libre, c'est
souvent vivre seul en Bretagne, ça fait peut-être mal au bide mais c'est bon pour la
gueule ». Et n'allez pas croire que je me suis fait forclore du cocon familial: des honnêtes
gens qui n'ont rien demandé me pleurent tous les soirs au coin du feu, là-bas. Mais il vaut
mieux s'enfoncer dans la nuit qu'un clou dans la fesse gauche... va pour la Bretagne, paraît
que ça vous gagne (mais non j'l'ai pas dit). La douleur fait chier, mais ça motive
bougrement aussi.
Bon, la Bretagne, on a beau dire, à part les cacosmies varechiennes, les fientes chancies des
mouettes, et les sanies cyclotouristiques, sources d'inépuisables réjouissances j'en
conviens, t'as vite fait le tour... ça commençait à me tartir sec: mon moi intrinsèque devait
forcément se fourvoyer... les Bretons! La voilà, la solution! J'les avais pô vus ceux-là.
Cherchons à percer la philosophie bretonne à travers les bretons, que j'ai dit à mes copains
dans mes poches. Alors j'ai percé... Kenavo les bouseux! Bon j'ai pas trouvé de
philosophie... puis je tiens pas tant que ça à aggraver le statut déjà moribond du
spiritualisme breton en le comparant à l'institution qu'est devenue l'intellectualisme
médocain, alors je ne m'attarderai pas sur le sujet, et puis de toute façon, un grain de maïs
a toujours tort devant une poule... J'aime pas la guerre, parce que c'est l'arme des
marchands de mort sexistes.
Par contre, j'ai trouvé des individus non dénués d'intérêt: peut-être qu'ils m'ont plu parce
qu'un autre médocain les avait déjà pris sous son aile tyrano-rôlistique avant moi (le
monde est petit, rond et centré sur le Médoc... c'est de Gallilée, ça, pour ceux qui prennent
des notes), peut-être que c'est parce que c'est des gens très bien... le mystère reste entier. Ils
m'ont appris que se moquer de l'anus de son voisin n'est pas un crime, mais inviter toute
sa famille à le faire est intolérable, que si tu vois un crocodile s'acheter un pantalon, c'est
qu'il a trouvé un moyen de faire sortir sa queue, et moi de mon côté, je leur ai fait des
travaux pratiques sur le thème véridique.
« La barbarie est l'état naturel de l'espèce humaine. La civilisation n'est pas naturelle. Elle
résulte d'une fantaisie de la vie; Et la barbarie finit toujours par triompher »... avec la
nuance indispensable: « Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus ». Bel
échange... Merci à eux.
L'amitié vous remplit toujours d'une douce reconnaissance, car le monde, la plupart
du temps, n'est qu'un vaste désert, et les fleurs qui y poussent semblent lutter contre des
forces contraires... Snif... Mais tout ce qui a un début a une fin... Quelle que soit la
maigreur de l'éléphant, ses couilles remplissent une marmite. Et en pleine étude
anthropologique rapprochée, le Médoc sortit ses tenailles maternelles pour ramener le
petiot à la maisonnée. Argh! Quand il pleut des roubles, les malchanceux n'ont pas de
sac... Heureusement, je ne sors jamais sans ma hotte à raisin! Des fois, les choses ne
changent pas... mais des fois, elles changent: Il y a des femmes qui se jettent à votre cou
comme à celui d'un cheval pour vous faire croire que vous êtes emballé... Moi, c'est une
cacahuète qui m'a sauté à la bouche... Mais à cheval donné, on ne regarde pas la dent, et
puis en plus j'adore les cacahuètes. Tu bois une bière et tu en as marre du goût. Alors tu
manges une cacahuète. Les cacahuètes, c'est doux et salé, fort et tendre, comme une
femme. Manger, des cacahuètes, « It's a really strong feeling ». Et après, tu as de nouveau
envie de boire une bière. Les cacahuètes, c'est le mouvement perpétuel à la portée de
l'homme.
Depuis, trois nuits pas semaine c'est sa peau contre ma peau, mais mon dieu qu'elle est
belle. Il existe un gouffre entre ceux qui peuvent dormir et ceux qui ne le peuvent pas.
C'est l'une des grandes divisions de l'espèce humaine. On trouve même des médecins qui
refusent de proscrire quoi que ce soit contre l'insomnie figurez-vous. Ils prétendent que
jamais personne n'est mort par manque de sommeil, mais moi je vous affirme que c'est une
belle connerie.
Comment distinguer l'amour des toilettes? C'est extrêmement simple: l'amour est enfant
de bohème, alors que les toilettes sont au fond du couloir à gauche. Ça c'est toi ma
cacahuète qui me l'a fait réaliser à 23 ans et demi: vieux motard que jamais... Pour toi, je
serai Cheval, le seul animal dans lequel on puisse planter des clous, alors que dans le
Médoc, qui fantasme toujours mon retour aux sources, une rumeur commence à gronder:
« Du cheval, il n'a pas que l'haleine... »
Et les cycles tournent, virevoltent, et s'entrecroisent en des points imprévisibles
dans une éternité de possibilités, de paradoxes, de conjonctions, et un conte en aliment un
autre, une anecdote fournit aux autres des épopées entières. C'est ainsi que nous
influençons le passé, le présent, l'avenir, et toutes leurs possibilités. C'est ainsi que nous
sommes tous responsables les uns des autres...
Eh merde, une sournoiserie encéphalocratique s'est quand même glissée subrepticement
dans ma synthèse de documents. Ce qui est écrit n'est pas ce qui est mais seulement ce qui
est écrit...
Faites comme si j'avais rien dit...
Comme si j'étais breton... non, faudrait voir à pas exagérer non plus...
Faites plutôt comme si j'étais pas là...
Tout est dément, c'est une question d'éclairage.
Adieu et Bonjour, comme toujours.
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