la sociologie contemporaine

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LA SOCIOLOGIE CONTEMPORAINE
LA SOCIOLOGIE CONTEMPORAINE ............................................................................ 1
............................................................................................................................................ 1
PRESENTATION .............................................................................................................. 1
LA SOCIOLOGIE DYNAMIQUE (Touraine et Balandier) ............................................. 2
L’ANALYSE STRATEGIQUE (Crozier - Friedberg) ..................................................... 3
LE STRUCTURALISME GENETIQUE (Bourdieu) ........................................................ 4
L’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE (Boudon) ................................................ 6
CONCLUSION .................................................................................................................. 7
SOCIOLOGIE DU SPORT ................................................................................................ 7
............................................................................................................................................ 7
INTRODUCTION .............................................................................................................. 7
LES PREMIERS TRAVAUX ............................................................................................ 7
NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT ............................................................................ 8
LA SITUATION EN FRANCE ....................................................................................... 10
CONCLUSION ................................................................................................................ 13
PRESENTATION
La sociologie française est divisée de multiples courants émanantes de différentes écoles de
pensées, ce qui montre la diversité des réflexions d’aujourd’hui mais qui exprime aussi toute
la complexité dans la compréhension de nos sociétés. On distingue parmi cette floraison de
pensées quatre grands courants qui segmentent majoritairement la réflexion.
Tableau synoptique
des courants
Intégration
Conflit
Système
Action
Individualisme méthodologique Analyse fonctionnaliste et/ou stratégique
Boudon
Crozier
Structuralisme génétique
Sociologie dynamique
Bourdieu
Balandier/Touraine
Il existe des différences entre ces sociologues, des différences d’âge, d’origine mais tous sont
de formation philosophique et tous sont passés par la Sorbonne ou sont directeurs de
laboratoires de recherche reconnus.
La définition de ces termes permet de comprendre comment se situe leur pensée.
L’intégration, c’est comment expliquer que les individus font partie de groupes sociaux.
Le conflit permet de comprendre les relations sociales sous l’angle des confrontations entre
l’espace individuel et l’espace de groupe.
Le système englobe ces groupes sociaux et possède des normes et des règles.
1
L’action situe ces groupes dans la mesure où, en fonction de leur vie en collectivité, ils
produisent des actions qui peuvent être influer sur la transformation de la société.
Alors, si on reprend ce cadre de compréhension, il faut se poser les questions suivantes :
1. Pourquoi Boudon se positionne-t-il ainsi entre système et intégration ?
Il ne s’intéresse pas au système mais à l’individu, c’est-à-dire à la situation de
l’homme en société mais à partir de l’individu. A partir de là, son analyse consiste à
dire que l’individu est libre de son choix dans sa société.
2. Pourquoi Bourdieu se positionne-t-il ainsi entre système et conflit ?
Pour lui, les individus émettent des idées dans la société à laquelle ils appartiennent
mais, selon lui, ces idées ne leur appartiennent pas réellement. La position des
individus est déterminée par la société. C’est le système qui s’exprime et non les
individus donc les individus entrent en conflit avec la société.
3. Pourquoi Crozier se positionne-t-il ainsi entre action et intégration ?
Ses recherches se sont basées sur l’analyse des organisations dans lesquelles
fonctionnent les individus. Ces organisations produisent des dysfonctionnements
internes dont les individus ne sont pas à l’origine puisqu’ils fonctionnent par rapport à
des stratégies personnelles.
4. Pourquoi Touraine se positionne-t-il ainsi entre conflit et action ?
Son questionnement concerne la compréhension de l’évolution sociale. Il cherche à
comprendre comment une société peut changer, évoluer en fonction des conflits
qu’elle produit. Ces conflits sont issus de mouvements sociaux et non des individus,
d’où, selon lui, les possibilités de changement d’une société en fonction de ces
conflits.
En résumé, on peut dire que Bourdieu et Touraine considèrent le rapport dans la société en
terme de conflits, selon une division en classes, et Crozier et Boudon pensent ce rapport en
terme d’intégration où ce sont les individus qui ont le pouvoir de transformer le social.
Alors même si ces sociologues sont divergents par la pensée, dans tous les cas, ils
s’intéressent à la totalité sociale et à l’individu.
LA SOCIOLOGIE DYNAMIQUE (Touraine et Balandier)
L’objet de cette théorie est l’opposition radicale des faits aux structures. Il s’agit donc
d’étudier le devenir des sociétés (mouvement, changement, évolution, transformation)
Deux origines, une même source


Balandier a une expérience des changements historiques et sociaux en étudiants les
états africains et le processus de décolonisation. Son objectif est de repérer les
dynamiques du "dedans" et du "dehors".
Touraine étudie la sociologie du travail à travers deux types de sociétés : les sociétés
industrielles et post-industrielles. Il repère 2 éléments :
o L’action sociale (liée aux individus)
o Les mouvements sociaux (déplacements de ces acteurs)
2
A partir de là, il caractérise les faits sociaux de deux façons. D’une part, l’objet de l’action
elle-même et, d’autre part, la signification que donne l’acteur à cet objet.
Alors de leur étude, on peut réaliser un schéma qui explique comment se produisent, selon
eux, les sociétés.
Mouvement
Ordre
Orientation modèle culturel hiérarchisation
besoins
Ressources mobilisation
Le modèle culturel combiné aux besoins de la société caractérise la culture et la mobilisation
des ressources corrélée avec la hiérarchisation sociale (place des individus) produit le type de
société.
Touraine dit : "la société se fait, elle est action sur soi" alors que Bourdieu dit : "la société se
reproduit à partir des positions sociales des individus qui obéissent à un "habitus".
Les mouvements sociaux pour Touraine représentent deux choses :


Le dépassement de la revendication du groupe ou d’une classe
La mise en cause de la domination établie et le contrôle du développement.
Si un sociologue va dans le sens de Touraine, il doit déterminer s’il existe une action
conflictuelle pour le contrôle sociale des orientations d’une société et voir si cette action est
une période de crise temporelle liée à quelques individus. Pour lui, tout mouvement social
suscite un contre mouvement.
L’ANALYSE STRATEGIQUE (Crozier - Friedberg)
L’objectif ici est l’étude de l’organisation sociale ou des organisations sociales, leur fonction
et leur dysfonctionnement. Partant du principe qu’une organisation est un groupe d’individus,
donc un lieu de dynamique sociale. Le point essentiel de l’analyse stratégique, c’est la
fonction interne de l’organisation et l’étude de leur dysfonctionnement.
Cette étude passe par trois points :



Analyse de l’attitude des différents acteurs de l’organisation
Analyse des repères de cloisonnements ou des réseaux de coopération propre à
l’organisation
Souligne le comportement des agents à partir de leurs marges supposées de liberté et
ceci dans des conditions institutionnelles déterminées.
Crozier met donc avant tout en avant les stratégies des acteurs (place des individus) en
étudiant les pathologies des organisations à travers leurs dysfonctionnements puisque pour lui
toute organisation peut dérailler. Il diffère encore dans cette démarche de Bourdieu qui, lui,
met en évidence une détermination des pratiques sociales par les structures (système). De
même il diffère de Weber pour qui tout processus de bureaucratisation fonctionne de manière
rationnelle et collective ; et de Marx pour qui toute société peut fonctionner selon une
organisation sans rapport de pouvoir.
Quatre traits définissent les organisations selon Crozier :
3




Prise en compte du développement des règles impersonnelles
Centralisation des décisions
Isolement des catégories hiérarchiques susceptibles d’émettre une pression sur
l’individu
Développement des relations de pouvoir parallèles
A retenir :
Les organisations ne sont pas des entités abstraites, ni des données naturelles mais elles sont
des construits sociaux. Toute organisation est le résultat des individus qui la composent.
L’action collective n’est pas un phénomène naturel, mais ce sont les individus qui permettent
le fonctionnement de l’organisation en apportant leur contribution avec des conditions fixées
par les règles. Néanmoins, les individus sont responsables des stratégies en tant qu’acteurs
ayant le pouvoir de changer les choses.
Conclusion : il y a 3 points importants dans l’analyse stratégique :
1. il faut une approche systémique de l’organisation ( étude du système – histoire) qui
repère deux choses : les aspects formels (associations, etc.) du système et ses aspects
informels (réseaux)
2. il faut une approche stratégique, c’est-à-dire repérer les sources de pouvoir, les marges
de manœuvre, la vie des groupes.
3. Il faut analyser l’environnement, c’est-à-dire les groupes de pression, la concurrence,
les relations externes, etc.
LE STRUCTURALISME GENETIQUE (Bourdieu)
Ce post-struturalisme fait suite au structuralisme de Lévi-stauss des années 1950 dont
l’origine est linguistique puis anthropologique dans la mesure où il cherchait à découvrir le
système de relation sous-jacent qui organise les structures de parenté. "Les structures
élémentaires de la parenté". Bourdieu, lui, met en relief une division de la société en classes,
c’est-à-dire qui catégorise des structures sociales en fonction de leurs origines et leurs
appartenances de classes. Pour lui, tout groupe social est un système de rapport de force entre
différentes classes. Son courant met en relief des structures inaperçues par les agents euxmêmes et peut être appliqué dans le domaine des relations sociales les plus complexes.
Un système ou une structure (même chose) peut être défini par 4 caractéristiques :




C’est un objet complexe formé d’éléments distincts ayant des relations entre eux
Les différents éléments sont en relation de dépendance réciproque
Quand un élément se modifie, il y a une recomposition générale du système
La plupart des systèmes sont ouverts, c’est-à-dire en relation avec leur environnement.
Cette définition renvoie nécessairement à la question : comment se reproduisent les
structures ? Pour y répondre, Bourdieu prend en compte les comportements des agents du
système comme objet central en tant que reproduction des positions. Sa méthode comporte 3
étapes :
1. Etudier une organisation autour de 3 concepts : Le système de position / L’habitus / La
reproduction sociale
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2. Repérer les objets sociaux, c’est-à-dire l’ensemble des relations dont l’analyse
explique la fonction
3. Mettre à jour la logique du système.
Le système de position : Il doit permettre de découvrir quelles relations et quel système de
relations organisent l’objet étudié. Pour cela, il propose 3 étapes :



La réduction. Tout objet ou fragment social n’est pas connu par tout le monde de
façon évidente, ce qui nécessite une critique de l’objet et savoir si cet objet est un
système de relations repérable.
Repérage du système relationnel entre l’objet et son environnement
La multiplication des questions sur les conséquences que peuvent avoir ces relations à
l’environnement.
Ces étapes montrent que la motivation des agents est déterminée par leur place dans la
structure, c’est-à-dire leur système de position. Celui-ci est conceptualisé par Bourdieu par ce
qu’il appelle "l’espace des positions" qui correspond à la position sociale des individus par
rapport à leur CSP.
Deux axes déterminent cet espace :


L’ordonnée, c’est le volume du capital ; c’est-à-dire l’ensemble des ressources et des
pouvoirs utilisables par l’agent pour conserver ou augmenter sa position dans l’espace
et cela selon 3 formes de capital : Economique, culturel et social. (ex : institution a un
capital culturel supérieur à un cadre)
L’abscisse détermine la structure du capital qui correspond à la distribution des
différentes formes de capital (ex : un salarié a un volume de capital inférieur à un
cadre)
Ainsi, de gauche à droite, on a une structure dissymétrique en faveur du capital culturel ou du
capital économique. (retour)
L’habitus : C’est un concept assez difficile à saisir mais qui explique comment les
apprentissages sociaux forment des modes de perception, de comportements inculqués
transmis aux agents par la famille, le système éducatif, etc. A travers l’habitus, il s’agit
"d’intérioriser l’extériorité et d’extérioriser l’intériorité". En fait, les agents situés dans des
conditions sociales différentes vont acquérir des dispositions différentes en fonction du
moment historique mais aussi en fonction de leur place déjà inscrite dans l’espace social. Cet
habitus permet donc de construire un système de dispositions acquises mais aussi
simultanément sera producteur de pratiques. Les conséquences directes sont que les agents ont
des comportements tels que se perpétuent les relations entre classes. Ainsi, l’individu
intériorise la culture qu’il reçoit, la reproduit et donc la perpétue. C’est comme ça que
fonctionne la reproduction sociale. (retour)
La reproduction sociale : Comme on vient de le voir, elle renvoie à la reproduction du
système des relations de classes. Bourdieu, pour l’expliquer, prend l’exemple du système
scolaire. Le but de celui-ci est d’inculquer, d’apprendre une culture entendue pour la plupart
de façon identique, fondée sur l’idéologie de l’égalité des chances. Dans cette conception, tout
individu a logiquement les mêmes chances que son voisin. Or la reproduction sociale impose
aux classes dominées un savoir reconnu et appartenant aux classes dominantes. Donc la
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reproduction du système se traduit par la transmission d’un savoir appartenant aux classes
dominantes vers des classes inférieures. Ce qui engendre la plupart des distinctions culturelles
et la différenciation de classes sociales.
Dans tous les cas selon Bourdieu, ce ne sont pas les individus qui agissent mais le système qui
parle à travers eux. On peut donc en conclure que dans un système social, la plupart des
individus qui réalisent des actions émettent des pensées qui ne leur appartiennent pas. A partir
de ce qu’ils font c’est le système qui s’exprime puisqu’eux sont directement reliés à leur
position sociale. L’individu n’est qu’une partie pré-déterminée du tout qui, lui, forme le
système. (retour)
L’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE (Boudon)
Le premier principe est l’individu donc courant opposé au structuralisme génétique. On
s’intéresse ici aux comportements individuels et non aux structures. La question initiale est :
"quels sont les comportements réels des acteurs ?"
Boudon considère que les rôles qu’aura chaque acteur sont différents des normes
contraignantes mais qu’au contraire, il y a une possibilité d’usages offerte aux acteurs. C’està-dire que l’autonomie de l’individu est toujours possible.
Alors comment les acteurs sociaux vont assumer leurs rôles ? Deux phénomènes explicatifs :


Le phénomène d’émergence qui est l’effet d’agrégation non pas recherché par les
acteurs mais qui résulte de leur situation d’interdépendance dans un système.
Le phénomène d’effet pervers qui sont les conséquences directes du phénomène
d’émergence. Cet effet peut être produit lorsque deux individus au moins sont en
interaction et engendrent un état de chose indésirable pour eux ou pour la société.
Au niveau du système éducatif, Boudon pense que la scolarité d’un étudiant est une
succession de choix. Dans la sociologie du sport, Parlebas qui est un de ses adeptes pose, à
travers la classification des sports, cette idéologie du choix.
- Partenaires/Adversaires/Incertitude (courses cyclistes, régates par équipe)
- Partenaires/Incertitude (Alpinisme ou kayak en équipe)
- Incertitude (Ski, voile)
- Adversaires/Incertitude (moto cross, régate seul)
- Partenaires (patinage couple, course relais, bobsleigh)
- Partenaires/adversaires (sports collectifs / tennis double)
- Adversaires ( tennis, sport combat, course de fond)
- Sans interaction (athlétisme – lancers, sauts -, haltérophilie)
A travers ce système global, il distingue deux types de jeu :


Psychomoteur où le sujet est isolé et agit. Il est confronté à l’incertitude
informationnelle du milieu extérieur (ski)
Sociomoteur où le sujet est en interaction motrice avec des "co-participants" (sportscollectifs..)
Mais chaque sport du schéma est une microsociété caractérisée par sa clôture (espace, temps,
nombre de participants et modalités d’interaction). Cette microsociété est soumise à des règles
internes et par rapport à ces règles, l’individu devient acteur en élaborant une stratégie
d’action par rapport aux autres et aux sports.
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C’est dans ce sens que pour Parlebas, le sport se situe à la croisée du pouvoir d’initiative
individuelle et des systèmes de contraintes collectives.
CONCLUSION
Tous ces courants se posent une question commune : quelles relations sociales existent et
comment elles s’organisent dans une société ? Finalement les divergences ont lieu sur la
manière d'étudier ces relations sociales mais l’unité sociologique est l’ensemble des relations
établies entre ces courants.
C’est ce que propose Touraine et Ansard qui émettent deux continuums entre ces courants.
Pour Touraine, il y a une relation entre les quatre courants en se basant sur l’objectivité du
chercheur et sur la méthode sociologique.
Boudon > Bourdieu > Crozier > Touraine
Plus le courant est à gauche, plus la méthode est objective, c’est-à-dire qui prend en compte
l’objectivité du chercheur et articule la théorie sur des formalisation mathématiques (pas
d’implication émotionnelle). Plus on va vers la droite, moins de travaux statistiques mais plus
d’interaction entre observateur et observé (observation participante – immersion en société)
Pour Ansard, il se base sur l’individu.
Bourdieu > Touraine > Crozier > Boudon
Il place Bourdieu à gauche car pour Bourdieu l’individu est parlé par le système. Ayant une
marge de liberté plus faible, il est à l’opposé de Boudon pour qui l’individu est libre et
effectue des choix à un moment donné face à une situation rencontrée.
SOCIOLOGIE DU SPORT
INTRODUCTION
On a vu les séances précédentes comment la sociologie a pris naissance et s’est développée en
tant que champ scientifique autonome. Comment elle divisait la pensée du monde en deux
grandes visions de ce monde ! Puis nous avons vu comment cette sociologie est aujourd’hui
représentée en France à travers quatre grands courants principaux qui découpent à eux seuls
l’ensemble de la pensée sociologique actuelle.
Il s’agit dans ce cours de comprendre le développement de la sociologie du sport à travers les
travaux des différents auteurs qui ont travaillé ou qui travaille encore sur l’objet sportif. Il
s’agit donc de dresser un panorama de ce développement de la sociologie du sport. Afin de
pouvoir rattacher les analyses successives que nous développerons dans les prochaines
séances à l’ensemble de la sociologie du sport.
LES PREMIERS TRAVAUX
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Les premiers ouvrages qui traitent de sociologie du sport paraissent en Allemagne au début du
siècle dernier, c’est-à-dire au début du 20ème siècle. En 1910, il faut retenir l’ouvrage de
Steinitzer "Sport und Kultur" qui examine les rapports entre sport et culture comme le suggère
le titre. Sachant qu’il faut replacer dans son contexte le sport de l’époque. C’est davantage une
activité des corps et de sa mise en norme que la mise en place de processus définis pour la
recherche de performance ou le loisir comme on peut le constater aujourd’hui.
Le deuxième livre qui paraît est celui de Reisse en 1921 "Soziologie das sports" où l’auteur
développe des réflexions sue le phénomène sportif plus qu’il ne s’attache à réaliser une
véritable analyse. Ces réflexions ont pour point de départ des opinions et des préjugés qui ont
cours sur le sport à cette époque.
Question :
Y en a-t-il encore aujourd’hui ?
Et que peut-on entendre par préjugés sur le sport ? Renvoie à l’esprit critique.
Cependant, faisant preuve de pertinence, Reisse relève que les problèmes sociaux spécifiques
naissent avec le sport et que ceux-ci ne peuvent être résolus que par une approche scientifique
du phénomène. Si cet auteur met le doigt sur l’aspect scientifique des choses, il faudra
attendre la moitié du 20ème siècle pour que prennent naissance la sociologie du sport.
NAISSANCE ET DEVELOPPEMENT
A partir de 1950, les ouvrages traitant de sociologie du sport se multiplient, la sociologie du
sport intervenant de façon première ou accessoire dans ces ouvrages. Citons par exemple des
ouvrages de langue allemande comme Papplow en 1951 "Zu einer soziologie das sports" ou
encore Plessner en 1952 "Soziologie das sports". Les analyses s’affinent et prennent la forme
de plaidoyer ou d’essai.
En France, Joffre Dumazedier publie avec des spécialistes du mouvement sportif : "Regards
neufs sur le sport" (1950). On peut voir dans cet ouvrage l’embryon d’une sociologie du sport
à partir :



d’une critique des idées reçues
du témoignage de la nécessité de lancer une étude sur le milieu sportif
de la description d’un embryon de méthodologie d’enquête.
Pourtant, selon Loy dans un article qui s’intitule "The emergence and development of
sociology of sport as an academic speciality" et qui est publié dans "Research Quaterly for
Exercice and Sport", c’est à partir de cette époque que va se développer la sociologie du sport.
En effet, cet auteur distingue 4 étapes qu’il date :




la période normale (1950 - 1963)
la période en réseau (1964 - 1972)
la période en grappe (1973 à nos jours)
la période de la véritable spécialité (en attente) mais que l’on peut estimer à partir de
la fin des années 1980.
Les articles qui paraissent au cours de la période dite "normale" sont essentiellement à
caractère descriptif et font appel à l’analyse historique des phénomènes sportifs. On peut citer
en France l’étude de Michel Clouscard, "les fonctions sociales du sport" qui paraît dans
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"Cahiers internationaux de sociologie" au 1er semestre 1963. A ce titre, cet auteur distingue
cinq fonctions sociales du sport :
Educative / Agonale / Professionnelle / De spectacle / De distraction industrielle
Ce dernier stade correspond à la prise de conscience d’un champ de recherche à investir. Le
sport acquière une dimension planétaire grâce à a télévision, d’autres sciences s’interrogent
aux phénomènes biologiques ou physiologique. (retour)
La deuxième période consacre l’institutionnalisation de la sociologie du sport. C’est la
période dite en "réseau" En 1964 est crée un organisme regroupant les spécialistes sous
l’égide du conseil international du Sport et de l’E.P. qui deviendra l’International Commite
for the Sociology of Sport (ICSS).
1964, année charnière, c’est aussi l’année de parution de l’ouvrage de George Magnane sur
lequel je reviendrai amplement dans les cours qui suivent. Son ouvrage "sociologie du sport"
propose de décrire et d’expliquer la situation du loisir dans la société contemporaine. C’est le
1er ouvrage en France sur la sociologie du sport. Il devient un jalon (piquet pour marquer des
alignements et qui sert de point de repère) entre les deux premières périodes.
1966, Jean Meynaud publie "sport et politique" chez Payot où il examine le sport sous
l’éclairage de la science politique, ce qui l’amène aussi à traiter de sociologie du sport.
L’auteur élabore un cadre permettant d’expliquer les relations entre les parcours publics et
donc politiques et les milieux sportifs.
1968, Michel Bouet publie sa thèse d’état "signification du sport" dont je vous parlerai en
détail dans un prochain cours. Ici, l’auteur examine le sport sous différentes perspectives.
D’abord, l’éclairage de la phénoménologie (description des phénomènes) permet d’analyser
les thèmes que recèle l’activité sportive, à savoir l’expérience du corps, le mouvement vécu,
l’affrontement de l’obstacle, la recherche de la performance et de la compétition. Il en déduit
une classification.
Ensuite l’éclairage historique qui signale les ruptures t montre l’adéquation entre l’essence du
sport moderne et les valeurs de la société industrielle. La partie qui traite plus spécifiquement
des problèmes sociologiques aborde les fonctions, les rôles et les applications du sport.
Finalement, cet ouvrage marque l’émergence du sport en France.
1968, C’est l’année de la grande enquête de l’INSEE, élaborée un an auparavant et qui traite
des comportements de loisir des français. Apparaît dans cette enquête un questionnement sur
la pratique sportive, ce qui constitue le premier sondage important dans le pays sur le sport. A
cette époque, il faut savoir qu’à peu près 7 français sur 10 ne pratiquent aucun sport !
Mais 1968, c’est aussi une période troublée par la contestation générale. Le sport n’échappe
pas à ce mouvement global de la société française et l’on voit apparaître dans la revue
"partisans" n°43 de juillet – septembre 1968, un ensemble de textes critiques qui dénoncent le
sport bourgeois, reflet des catégories du système capitaliste. Uns relation d’interdépendance
émerge et relie "compétition – rendement – mesure – record".
Dans cette critique acerbe, le sport ne peut pas être un facteur d’épanouissement mais s’avère
un agent d’aliénation. Le sportif ne s’appartient plus, intégré dans la machinerie du système.
On reconnaîtra ici les idées d’un autre sociologue du sport qui publiera sa thèse plus tard, Jean
Marie Brohm… Mais on en reparlera aussi.
A la même époque paraît aux USA le premier ouvrage moderne traitant de sociologie du sport
"Sport culture and society" sous les plumes convergentes de Kenyon et de loy (1969). C’est
en fait un recueil d’articles où apparaît un souci scientifique : la définition de concepts,
l’élaboration de cadres de références voisinent avec des perspectives plus descriptives qui
traitent du rapport entre le sport et l’organisation sociale.
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Un peu plus tard, Luc Boltanski, auteur français pour sa part, rédige un article intitulé "les
usages sociaux du corps" dans la revue "annales, économies, sociétés, civilisations" n°1,
1971. Sa problématique est centrée sur l’ensemble des rapports que les individus entretiennent
avec leurs corps. Ces rapports se modifient quand on passe des classes populaire aux classes
supérieures. De la même façon, l’auteur montre que les fonctions imparties à la pratique du
sport se modifient selon les classe sociales. Cet intérêt du rapport entre classes sociales et
sport sera un point d’ancrage pour de nombreux autres auteurs qui se pencheront sur ce
problème quelques années plus tard comme Bourdieu, Pociello, Clément.(retour)
La troisième période jalonnant le développement de la sociologie du sport s’étend de 1972 à
la fin des années 1980. C’est la période dite "en grappe". Elle constitue l’avènement de
groupes de travail qui étudient chacun des théories particulières. A partir des J.O de Munich,
révélateur de l’impact social du sport à l’échelle planétaire, les livres se multiplient. En
France en 1972, Bernard Jeu publie aux éditions universitaires "le sport, la mort, la violence".
Philosophe, il développe à partir de larges emprunts à l’histoire, à la psychologie et à la
sociologie la signification du sport. Pour lui, elle est une donnée immédiate : "le sport rejoue
(sur le mode de l’espérance ou du rêve ou de la compensation) la victoire des hommes sur la
mort ou sur la violence". Le sport se présente comme une anti-tragédie, le sportif est luimême, il improvise, le résultat n’est pas fatal (comme une contre religion, on sauve son âme
en prenant celle de l’autre, ; comme une contre société, ici la violence est une valeur et elle
fonde la cohésion.
A partir des J.O de Montréal, le processus de constitution de la sociologie s’est intensifié,
accéléré. Quelques indices le montrent :



Les congrès se multiplient
Le nombre de chercheurs spécialistes augmente
Les publications scientifiques se développent dans tous les pays socialistes, en Europe,
au Canada.(retour)
Reste à savoir qu’elle est la situation en France ?
LA SITUATION EN FRANCE
Si à partir de 1970 tout observateur constate l’émergence d’un certain intérêt pour l’approche
sociologique du phénomène, on peut se demander qui œuvre dans ce sens. En fait, on
dénombre trois catégories de chercheur :



Les professeurs d’E.P.S. qui sont les pionniers dans la recherche afin d’élaborer un
savoir sur l’éducation des corps.
Les sociologues
Les universitaires spécialisés dans d’autres disciplines
Les professeurs d’E.P.S. : A cette époque, les profs d’E.P.S s’intègrent peu à peu au système
universitaire, les centres de formations devenant des U.E.R.E.P.S. (historique) Les
enseignants en quête d’un savoir plus scientifique u à la recherche d’une reconnaissance plus
universitaire s’engagent dans l’approfondissement de certaines disciplines scientifiques :
sciences de l’éducation, histoire, psychologie, sociologie, biologie, etc. La transformation
institutionnelle des écoles normales supérieures d’E.P.S. sera l’occasion de la mise en place
d’une nouvelle formation ou plus exactement de poursuivre leur formation en tant que
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personnel recruté. Ces personnes sont des profs d’EP.S. en service qui sont détachés pour une
période de deux ans afin d’approfondir leurs connaissances.
C’est à partir de cette formation que va se développer la réflexion sociologique, en particulier
sous l’impulsion de Ch. Pociello. Celui-ci en reprenant la théorie de P. Bourdieu va
développer la problématique à partir du postulat de base : "la définition sociale du sport est un
enjeu de luttes".
Les pratiquants se livreraient une lutte symbolique pour définir la légitimité d’un sport, son
existence. Cette perspective trace, façonne une organisation des sports qu’on entend comme
un système des sports. Si cette description permet de relever d’affinité entre types de pratiques
et groupes sociaux, il convient de rechercher des propositions explicatives. C’est au sein du
domaine technique que l’on recherchera une explication de cette répartition sociale par le
biais de la mise en place de logiques internes. Pociello distingue 4 types de sports
antinomiques, fondés chacun sur une qualité physique particulière :




La première, dont le modèle fondateur est le rugby, est caractérisée par la force,
la deuxième est caractérisée par l’énergie demi-fond,
la troisième comme la GRS est caractérisée par la grâce,
la quatrième comme le vol libre par les réflexes.
Les sports sont classés suivant la distance d’affrontement qu’ils autorisent (ex : lutte, tennis),
ce critère permettant de fonder une "hiérarchisation socioculturelle".
Les distinctions proposées sont l’objet d’une recherche de médiations, de relations entre
"pertinence technique" et "pertinence culturelle". Il les trouve dans le concept d’habitus
développé par P. Bourdieu et les rapports que les membres des différentes classes sociales
entretiennent avec leur corps.
Ainsi, de façon lapidaire, on pourrait dire qu’à "la solitude populaire s’oppose
l’individualisme social de la petite bourgeoisie" (Cf. Ch. Pociello : "Sport et société", Vigot,
1977 et "le rugby ou la guerre des styles", Métaillé, 1983.)
Dans le cadre de la préparation au diplôme de l’INSEP mentionné précédemment, d’autres
travaux ont été menés notamment celui de Y. Le Pogam dans démocratisation du sport :
mythe ou réalité ? A partir de l’observation de deux groupes sociaux contrastés, des ouvriers
te des membres de professions libérales, il montre qu’il existe des différences dans les
influences des facteurs de situations. Je m’explique. Au sein des classes ouvrières, le milieu
de travail et l’école jouerait un rôle prépondérant dans le choix des pratiques sportives, et dans
les classes supérieures, ce seraient les relations amicales et les lieux de vacances.
L’auteur observe également qu’au sein du milieu ouvrier se manifeste une tentative
d’appropriation des pratiques sportives des classes supérieures, mais celles-ci se réalisent
souvent sous la forme d’un substitut comme dans le cas du golf miniature. Les classes
supérieures recherchent, elles, des modes de pratiques qui permettent la distinction.
D’autres travaux de professeur d’E.P.S. gravit dans la mouvance des idées de Pociello comme
par exemple ceux de Clément sur la lutte, l’expression corporelle comme Baron le blouin ou
le vol libre comme D.
Un autre courant parmi les professeurs st incarné par J. M. Brohm. Bien que ne partageant pas
les mêmes bases théoriques, il participe à l’analyse sociologique. Le point de vue critique
développé par l’auteur aboutit à la publication de sa thèse d’état en 1976 intitulée "sociologie
politique du sport". Cette vaste remise en cause du système sportif et de ses valeurs est un
essai de sociologie générale du sport, de l’institution sportive, conçue à la fois comme soussystème du système social total et comme système spécifique relativement autonome. Il
analyse la genèse, la structure, et les fonctions de l’institution sportive.
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Le sport est le reflet du système capitaliste industriel, sa principale fonction est d’intégrer
l’individu à cette société. Il constitue un appareil idéologique d’état qui, comme tel, assure la
domination de la classe bourgeoise.
Une critique a cependant été souvent formulée à l’encontre de ce travail : le modèle présenté
n’est qu’une construction théorique ne correspondant pas à ce qui se déroule sur le terrain
(Dumazedier, revue E.P.S. n° 146 & Bouet, revue E.P.S. n° 151).
Les universitaires : Nous avons mentionné les travaux de M. Bouet, ceux de B. Jeu mais sans
parler de Joffre Dumazedier. Celui-ci est davantage un sociologue des loisirs que du sport.
Mais plus que jamais, sport et loisir rime ensemble. Dumazedier et son équipe ont réalisé des
enquêtes et des sondages dans le cadre de recherches consacrées au loisir qui fournissent
souvent des données indirectes sur la pratique.
L’étude du loisir permet de mieux comprendre la place du sport dans la société en le situant
au sein d’un ensemble d’autres activités. Pour cet auteur, les pratiques effectuées pendant le
temps de loisir, telles que la lecture, le sport, le bricolage, le théâtre... bien qu’apparemment
différentes ont des propriétés communes. C’est ce qu’il développe dans son ouvrage "Vers
une civilisation du loisir ?", Seuil, 1976
P. Bourdieu, sociologue, professeur au collège de France, a incidemment parlé de sociologie
du sport mais sa théorie a eu une grande influence pendant la période 1975-1985. Partant du
modèle d’une offre face à la demande sociale, il pose le problème des motivations à la
pratique : "comment vient le goût du sport et de tel sport ?" C’est par l’histoire de l’apparition
et du développement du sport que Bourdieu répond à la question de l’offre. A cet effet, il
décrit l’utilisation du sport dans la lutte entre classes et entre fractions de la classe dominante,
utilisation qui s’insère dans des tentatives d’imposition de nouvelles valeurs par une fraction
prévalante de la classe dominante. (Cf. P. Bourdieu "La distinction", Ed de Minuit, 1979)
D’autres travaux universitaires ont abordé le domaine ou le champ sportif, en particulier ceux
qui concernent l’économie. Par exemple, Christine Dauriac-Malenfant a publié en 1971 une
recherche sur l’économie du sport intitulée : "L’économie du sport en France. Un compte
satellite du sport".
Ultérieurement, elle a travaillé sur le bénévolat sportif où elle effectue une comparaison entre
la situation française et la situation nord-américaine.
Di Ruzza a réalisé aussi une étude socio-économique sur le ski dans la période de son déclin :
"Le ski en crise". Cette branche d’études économique se développe avec des centres
spécialisés (Limoges, Paris dauphine) mais aussi des formations spécifiques de gestionnaires
du sport.
Depuis ces années, d’autres travaux venant d’autres disciplines comme l’ethnologie
permettent de nuancer les démarches sociologiques tout en gardant une volonté d’observation
d l sphère sportive. Par exemple, pour ce qui est de la répartition par le social, le constat est à
l’égal de la critique émise : l’extrême diffusion des pratiques semble gommer le poids des
déterminations sociales. Ce qui fait dire à Pascal Duret (sociologie de sport – 2001) "qu’il est
peut être vain et inutile […] de vouloir s’acharner à faire perdurer coûte que coûte
un" système des sports "positionnant une grande quantité de pratiques qui seraient l’apanage
de tels ou tels groupes sociaux".
D’ailleurs, suite à cette donne quantitative et comparative, l’auteur glisse sur la nécessité
d’une compréhension sociologique complémentaire par le biais des études qualitatives, à
même de déceler les significations symboliques enfouies et difficilement accessibles à
l’appareil quantitatif. L’exemple de la marche à travers les travaux de Rauch (1997) en
propose une lecture, tout comme les travaux de Yonnet (1998) montrent que le système des
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sports ne peut se réduire à l’expression en constellations (analyse des correspondances),
longuement privilégiées par les sociologues en STAPS. Au final, c’est l’alternative (tout
comme la complémentarité) qui est proposée par le truchement des approches qualitatives
développées.
C’est donc le cas des enquêtes ethnologiques menées sur les pratiques sportives qui
démontrent l’intérêt croissant et dialectique de cette discipline vis-à-vis du champ. Sous
l’impulsion de C. Bromberger (le match de football, 1995), les études ont fleuri la dernière
décennie (A. Saouter, L. Wacquant, E. De Léseleuc, M. Segalen, M. Barthélemy, A. N.
Waser, Jérôme Pruneau) et ont mis en avant la dimension de l’observation, de la description et
des entretiens dans la compréhension sociale des terrains d’enquête contemporains.
CONCLUSION
Cette présentation chronologique des recherches réalisées en sociologie du sport montre la
naissance tardive de cette discipline. Le stade a été perçu longtemps comme un champ clos
hors du monde et du temps, un espace de jeu protégé. Peu à peu, s’est réalisée la prise de
conscience de la similitude de cette pratiques sociale par rapport aux autres pratiques. Les
enjeux naissants du sport ont propulsé des études et des recherches sous l’angle de l’utilité, ce
fut l’avènement des études à caractère biologique qui dominent aujourd’hui le champ.
Aujourd’hui la recherche sociologique se diversifie par le biais d’autres approches et se
condense un peu plus pour arriver à un point de synthèse. A ce sujet, je vous recommande le
petit livre de Pascal Duret "sociologie du sport" qui ne dresse pas une évolution historique
aussi condensée que celle-ci mais qui propose de faire le point sur les derniers travaux et les
dernières analyses en date. La conclusion qui peut être portée à son ouvrage serait de lui
reconnaître toutes les qualités d’une œuvre riche dans la volonté de comprendre le sport et ses
objets à travers la multitude des études réalisées ces cinq dernières années. Indéniablement, le
bilan éloquent : le sport se porte bien, la recherche sociologique qui lui est dévolue garde une
vitalité à l’égal de son aura sociale. Il n’est plus un objet homogène comme on a pu
l’appréhender jadis au commencement d’une sociologie de fond. Il est à percevoir dans les
multiples interstices de sa complexité, entre les lignes d’une hétérogénéité qui s’écrit sous
toutes les formes du social, là où il s’immisce.
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