2. Les ambiguïtés de la stabilisation internationale

RELATIONS INTERNATIONALES 1914 -
1930 : LA FIN DE LA DOMINATION
EUROPEENNE LES INCERTITUDES
ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’ENTRE
DEUX GUERRE
Cours général d’après B.Droz A. Rowley
Histoire générale du XX° siècle n°1 (Points Seuil)
I. L’EUROPE DOMINANTE
o (A remplir plus tard…)
c’est un panorama de l’Europe d’avant guerre
voir les fichiers consacrés à (dé)colonisation et à la démocratie pour le début.
Les relations diplomatiques à la vieille de la Guerre. Le problème des « causes » de la guerre. Vision
synthétique. (à compléter par le cours d’hypo)
système d’avant guerre reproduit la domination de l’Europe économique sur le monde vu que système
eurocentré (Etats-Unis : protectionnisme considéré comme arme économique et comme système de régulation
économique et non plus comme une mesure conjoncturelle p 16 + isolationnisme et Japon = ambition extrême-
orientale) –mais qui n’en épouse pas les clivages politiques (démocratie/autocratie) car juxtapose deux systèmes
d’alliances inégalement contraignants.
la Triplice : c’est elle qui naît la première, héritière du système d’alliance bismarckien qui assure prépondérance
européenne de Allemagne en maintenant France dans position isolement. 1882 par extension de Duplice (all A-H) à
l’Italie.
1
Apogée du système : 1887-1888. (conclusion du traité de Réassurance
2
Bismarck-Russie)
Alliance conclue le 20 mai 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Déjà assuré du concours autrichien depuis la Duplice de 1879,
puis de la neutralité de la Russie depuis le renouvellement de l’entente des trois empereurs en juin 1881, Bismarck souhaitait faire entrer l’Italie
dans son «système». L’Allemagne, en effet, dans le cas d’un conflit avec la France, ne pouvait compter sur un appui militaire de l’Autriche et de
la Russie. Mais une alliance germano-italienne devait obliger la France à faire face sur deux fronts. De son côté, l’Italie, évincée de Tunisie par la
France en 1881 et dès lors consciente de son isolement, désirait un rapprochement avec Berlin. Du fait de la Duplice, elle était conduite à se
rapprocher aussi de Vienne, d’où, il est vrai, elle pouvait espérer un concours dans son conflit avec le Saint-Siège. Quant à l’Autriche-Hongrie,
malgré les ressentiments de 1866 et la persistance d’une propagande italienne dans les «terres irrédentes», elle trouvait aussi avantage à une
alliance italienne qui lui permettait de concentrer ses forces sur un seul front, en cas de conflit avec la Russie. Les trois puissances avaient donc
intérêt à se rapprocher par un traité. Ce traité était défensif et, conclu pour cinq ans, devait être renouvelé jusqu’en 1915. Il stipulait que Berlin et
Vienne porteraient «secours et assistance» à l’Italie en cas d’agression française non directement provoquée. L’Italie remplirait la même
obligation à l’égard de l’Allemagne attaquée par la France dans les mêmes conditions. En cas d’attaque russe contre l’Autriche, l’Italie ne
promettait que sa neutralité bienveillante. Particulièrement avantageux pour l’Italie, le traité donnait à l’Allemagne, pour la première fois, un allié
en cas d’attaque française. Lors de son renouvellement en 1887, deux conventions y furent annexées, dont la première disposait que, si l’Italie, à
la suite d’une extension française en Tripolitaine, attaquait la France en Europe, l’Allemagne lui apporterait son concours armé. Le traité prenait
donc un caractère offensif. Bismarck, cependant, restait soucieux de prévenir une alliance entre la France et la Russie qui, en 1887, venait de
refuser de renouveler l’entente des trois empereurs. Il signa alors avec elle, le 18 juin 1887, un traité de «réassurance» qui, confirmant la
neutralité russe en cas de conflit franco-allemand, promettait à Alexandre III l’appui diplomatique allemand dans la question bulgare. À partir
de 1890, Guillaume II, las de jongler avec les intérêts contradictoires de l’Autriche et de la Russie, abandonna la «réassurance» et fit de la seule
Triplice l’instrument essentiel de sa politique européenne.
Et rapprochement Allemagne Royaume Uni . Mais grande fragilité car Russie et A-H. = intérêts contradictiores
dans Balkans et Russie/Royaume Uni dans Empire Ottoman. De + GII et Holstein sont convaincu du caractère
déloyal du Traité de Réassurance vis-à-vis de A-H. Il ne fut pas renouvelé . A partir de 1890 : Weltpolitik. Eviction
de Bismarck (agressivité ciae, ambitions coloniales et surtout navales inquiètent Royaume Uni ; cf. en 1884-1885
conférence de Berlin sur réglementation du commerce dans bassin du Congo. L’acte finale n’autorise pas de
« partage de l’Afrique », mais dans les faits c’en est un début d’un second âge colonial).
La Triple Entente : elle naît d’une grande entente entre les signataires que des contradictions et maladresses
de Triplice.
Pivot : alliance franco-russe conclue par une série d’accords (financiers emprunts russes + une convention
militaire de 1891 à 1893). Recherchée longtemps par France, acceptée par Alex III pour capitx et fin de isolement
crée par non renouvellement Réassurance et accord anglo-italien de de 1887 sur statu-quo en Méditerranée.
Diplomatie française, Rouvier et Hanotaux, ne glige pas utilité accord avec Allemagne. Mais alliance russe
encourage à pousser l’avantage et à faire un système bismarckien à rebours.
1
Ressentiment à égard de France
2
Relations internationales 1924-1945 Cours général E. Monnet
Page 2
1898-1905 : Théophile Delcassé . Italie se rapproche de France (irrédentisme ). Accord secret du 10.07.1902 :
Rome conserve neutralité si conflit franco-allemand
avec Royaume Uni : désamorcer tension de Fachoda ; méfiance Royaume Uni à l’égard de Allemagne (politique
navale, pénétration en Turquie et soutien du Kaiser aux Boers d’Afrique du Sud). Les dirigeants allemands voient
dans cette seconde EC (1ère : Lord Palmerston), un « coup de bluff ». Accord Loubet/ Edouard VII en avril 1904 :
pas une alliance formelle mais une série d’accords qui mettent fin aux litiges coloniaux. Les initiatives allemandes
au Maroc en 1905 renforceront cette alliance.
Rapprochement anglo-russe : échec du traité de Björkö de juillet 1905 (Nicolas II/ Guillaume II). Russie affaiblie
par défaite contre Japon consent à négocier avec Londres la convention du 31.08.07 (répartition des zones
d’influence : anglais en Afghanistan ; mixte en Perse)
bipolarité relative. Les systèmes ont leur faiblesse mais les crises internationales qui se succèdent à partir de
1905 vont renforcer leur homogénéité : Maroc et Balkans
1. Le Maroc (cf. cours général)
crise de Tanger démission Delcassé mais soutien britannique conformément à accord de 1904
conférence d’Algésiras de 1906 : Royaume Uni + Russie soutiennent France
crise d’Agadir de 1911 : Royaume Uni refuse soutien militaire à France mais essaie de forcer Allemagne à
transiger.
2. Les Balkans
affaiblissement de Empire ottoman. appétit de la « ligue balkanique » (Bulgarie (initiateur), Serbie,
Grèce, Monténégro. 1 an + tard Bulgarie, mécontente du partage de Empire Ottoman se retourne contre la Ligue qui
s’est adjointe Roumanie).
expansionnisme serbe interventions des grandes puissances (mais jeu des alliances marche mal. Cf.
France/Russie et les « intérêts vitaux » crise bosniaque de 1908 )
guerres balkaniques de 1912-1913 : Royaume Uni fait pression sur Serbie pour freiner ses ambitions et
Allemagne essaie de freiner Autriche dans son soutien à Bulgarie.
traité de Londres (1905
3
) et Bucarest : redistribution territoriale. Sinon Autriche et Russie , grande puissance =
soucieuse de équilibre mondial. Mais ne suffit pas à enlever sentiment guerre imminente course aux armements
et resserrement des alliances.
- 1912 : Triplice reconduite pour 6 ans (malgré Italie Autriche). Alliance franco-russe raffermie. Stratégie
commune est mise a point par les états-majors. Idem entre les autres partenaires.
Les causes de la guerre :
- jeu des alliances engrenage. Mais ne suffit pas à donner cause profonde ni à définir les responsabilités.
1. antagonisme franco-allemand : 1871 (courant nationaliste dans les deux pays : revanche / phobie du
redressement ou encerclement français ). Mais depuis 1890,ce thème a perdu du terrain. C’est le Maroc le nerf de
guerre.
2. antagonisme franco-allemand : concurrence sur marché mondiaux et surarmement naval (von Tirpiz (1897-
1900) loi anglaise de 1905 (two-powers standards. Echec de accord de 1908 sur stabilisation des tonnages
course aux armements)
3. antagonisme austro-russe : le + dangereux car immaîtrisable par les deux puissances. A partir de 1906 car axe
de puissance russe se déplace de Empire Ottoman Balkans (panslavisme tradition plurinationalisme et
centralisme de Emp Austro-Hongrois )
4.
- analyse marxiste : Lénine systématise les propos tenus aux congrès de Stuttgart (1907), de Copenhague (1910),
les thèses de Hilferding (Le Capital financier 1910) et de Rosa Lux ( L’Accumulation du capital 1913) : en 1916 :
L’Impérialisme, stade suprême… le capitalisme parvenu à maturité c'est-à-dire au stade du « capital financier »
(version marxiste de distorsion entre base industrielle/puissance mondiale) le capitalisme se dévore lui même sous
pression de recherche des débouchés commerciaux et contrôle économique des zones pas industrialisées.
Or on sait que :
- les milieux d’affaire de la City ont freiné tendances belliqueuses du cabinet britannique
- dans les milieux économiques anglais : danger allemand est lion (cf. Cartels entre les deux pays)
- rapprochement France-Allemagne : Bagdadbahn, coopération financière, fondation du consortium
international en Chine e 1911
les rivalités soulignées par marxistes ont selon Pierre Renouvin envenimé la situation sans être déclencheurs de
guerre. Mais il faut souligner que partenaire économique de financiers (excellente conjoncture depuis 1908
concurrence industrielle . mythe de l’Allemagne comme puissance hégémonique et dominatrice (cf. loi des trois
ans en France)
Relations internationales 1924-1945 Cours général E. Monnet
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est-il possible de faire une hiérarchie des responsabilités ? Kriegsschuldfrage abondante littérature outre-
Rhin svt justificatrice. Or pavé dans la mare : Fritz Fischer (Griff nach der Weltmacht 1961) : lourde
responsabilité des sphères dirigeantes allemandes acquises à Weltpolitik + annexionisme (s’appuie sur
mémorandum Bethmann-Hollweg du 9.07.14
4
)mais attention de ne pas interpréter de façon rétroactive les
positions prises dans l’euphorie de la de offensive de 14 !
légèreté de Allemagne qui a laissé carte blanche à Autriche dans problème serbe. Pression de Etat major
allemand sur pouvoir politique dans déclaration guerre à France
légèreté de Russie qui mobilise rapidement et de A-H. dans son ultimatum inacceptable à Serbie.
II. LA GUERRE ET SES RUPTURES
1. Chronologie sommaire la portée de l’année 1917
1914 : l’échec de la guerre de mouvement : aussi bien à l’Ouest où, malgré la réussite du plan Schlieffen
allemand, une erreur de stratégie de von Molkte permet à Gallieni d’opérer un redressement lors de la bataille de la
Marne (5-13 septembre) ; après la course à la mer les deux fronts se stabilisent ; à l’Est échec des offensives russes.
1915 : année favorable aux Empires centraux (échec des offensives de Joffre en Artois, avancée significative à
l’Est les armées russes sont très affaiblies, entrée en guerre de la Bulgarie qui occupe la Serbie). L’Entente
échoue dans le détroit des Dardanelles (tentative de diversion franco-anglaise) ; seule compensation : l’entrée en
guerre de l’Italie le 25 avril (traité secret de Londres prévoyant la cession des terres irrédentes : Trentin, Istrie et
Trieste, d’une partie de la côte dalmate en échange), qui ne dispose que d’une armée mal préparée.
1916 : année incertaine, quelques victoires russes et entrée en guerre de la Roumanie qui ne modifient pas
vraiment le rapport de force (la Roumanie est rapidement occupée et son blé utilisé par la Triplice pour parer le
blocus) ; à l’Ouest cependant, affirmation de la suprématie navale anglaise (victoire de Jutland), échec de la stratégie
d’épuisement de Falkenhayn à Verdun, succès locaux de Foch sur la Somme, suprématie matérielle de l’Entente.
1917 : année des déboires dans les deux camps.
o Sur le plan militaire : dans l’Entente, la défection de la Russie se précise avec les troubles de
février, malgré la volonté affichée par le gouvernement bourgeois (Kerenski) de continuer la
guerre ; échec des offensives Nivelle et débâcle de Caporetto (octobre), mutinerie des troupes. Les
puissances centrales sont confrontées au contre-coup de la guerre sous-marine (qui est un succès au
début : oblige la GB à conclure la paix) : défense de la marine britannique accrue, entrée en guerre
des USA.
o La crise morale des belligérants : populations affectées par les difficultés du ravitaillement, la
hausse des prix, l’exemple de la révolution russe, les inégalités devant la mort et la souffrance. Le
pacifisme pointe : après le semi-échec des conférences de Zimmerwald (1915) et de Kienthal
(1916) organisées par les socialistes pour envisager la paix, tentatives d’accords
intergouvernementaux (par l’empereur Charles 1er, successeur de François-Joseph, ou négociations
Briand-Lacken, par pape Benoit XV car trop pro-autrichien), mais qui échouent.
o Le raidissement des positions : des reclassements s’opèrent, le pacifisme est assimilé à la trahison.
Hindenburg et Ludendorf achèvent de militariser l’Allemagne, tandis que les cabinets Llyod
George, Orlando et Clemenceau, marquent une détermination à poursuivre la guerre.
1917, c’est bien sûr l’année de la Révolution russe et de entrée en guerre des Etats-Unis
1918 : c’est la supériorité matérielle alliée qui va dénouer la situation ; pourtant la Russie, après les journées
d’Octobre, signe l’armistice de Brest-Litovsk le 3 mars 1918. Malgré des offensives efficaces en avril et mai,
Ludendorff se heurte à une résistance alliée accrue (2ème bataille de la Marne), puis doit reculer devant la contre-
offensive menée par Joffre en Champagne à partir d’août. L’Autriche-Hongrie doit se retirer sur les fronts italiens,
dans les Balkans, et accepter l’armistice italien de Villa Giusti. Le gouvernement turc signe l’armistice de Moudros
avec la GB. La nouvelle République de Weimar de Max de Bade doit signer l’armistice à Rethondes le11 novembre.
L’entrée en guerre des USA
La neutrali: elle s’impose de par la tradition isolationniste du pays et parce que sympathie/antipathie pour
belligérants pas nettement dessinées ; neutralité active puisque Wilson par l’intermédiaire du colonel House propose
sa médiation aux belligérants buts de guerre »), sans succès notoires et positive car exportations vers Europe = x
3
5
. Cette neutralité devient bienveillante à l’égard de l’entente, qui, malgré les contrôles maritimes anglais imposés
aux navires américains (1916), dispose de la supériorité maritime, et dont les exportations agricoles et industrielles
représentent 3/5 du total + dettes importantes contractées envers les banques américaines.
4
prévoit annexion par Allemagne du bassin de Briey, de Liège, d’Anvers voire Belfort et bande tière dans
Flandres. Sujétion économique et commerciale de France et Belgique + Mitteleuropa et MittelAfrika.
5
Ce sera un des arguments de GC dans sa lettres ouverte à Coolidge : vous en avez bien profité produit 3 ans.
NPO d’ailleurs dans cette histoire que aux Etats-Unis dette commerciale > dette politique (réparation) car do ut des :
garanti propriété individuelle. Un des fondements libéralisme américain.
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Vers la guerre : les élections présidentielles de 1916 voient s’affronter le républicain Hughes et Wilson qui sont
tout deux pacifistes c’est la prospérité américaine qui est en jeu. Mais janvier 1917 : décision allemande de couler
tout navire même neutre c’est indépendance politique qui est contestée : rupture diplomatique (torpillage de
qques navires américains dont le Vigilentia, « télégramme Zimmermann » : entreprises allemandes aux Mexique
contre doctrine Monroe ), la menace du militarisme prussien sur la démocratie en Europe Wilson demande au
Congrès la déclaration de guerre le 2 avril 1917.
Une mobilisation importante : dans le cadre d’un nationalisme outrancier ; investissement néanmoins
considérable (36 milliards de $ sur les 147 investis dans la guerre), en particulier par la contribution financière
auprès des Etats et politique (14 points) ; si le rejet du traité de Versailles par le Sénat marque le désir de rester à
l’écart des affaires européennes, la créance de 10 milliards de $ dont elle dispose, par ses capacités renouvelées de
puissance commerciale et monétaire, l’intrusion américaine dans les affaires américaines est inévitable.
2. Une rupture féconde ?
Un bilan contrasté de cette guerre : une Europe saignée, mais aussi promotion de nouvelles formes d’organisation
(politique et économique).
La victoire de la démocratie et les promesses d’un nouvel ordre international
L’esprit du règlement du conflit : il ne s’agit pas de rétablir un statu quo ante et d’imposer uniquement des
indemnités de guerre, mais de liquider les litiges européens et les possibilités de conflit. La victoire des mocraties
va entraîner la mocratisation de l’Europe mocratisation des vainqueurs eux-mêmes (suffrage universel en
GB, RP en France, loi électorale en Italie), installation en mocraties dans les Etats issus des traités (Roumanie,
Yougo, Pologne, Baltes, Finlande, Tchécoslovaquie), transformation des anciens régimes en Allemagne et Autriche-
Hongrie (au nom de la sécurité et de Allemagne = mal absolu
6
)
Un double choix idéologique :
o Le droit des nations : apparition de nouveaux états, 30 millions de personnes émancipées des
tutelles étrangères, mais souvent contourné : ignoré pour les anciennes colonies allemandes, +
stratagème de la reconnaissance des « droits historiques » le plus souvent au bénéfice des
vainqueurs (ex Alsace Lorraine) cachant des intérêts économiques, ex. région de Ostrava
(gisement houiller important) donné à la Tchécoslovaquie malgré une population majoritairement
polonaise. (idem pour Fiume et Teschen en Silésie). balkanisation éloignée de l’idéal wilsonien
7
,
mal évaluée économiquement et surtout politiquement (danger bolchevique)
o Caractère justicier des traités vis-à-vis de l’Allemagne : déclarée responsable de la guerre (article
231 du traité de Versailles), elle se voit retirée son rang de grande puissance (colonies,
participations financières, armée), du circuit diplomatique et des négociations de paix (diktat).
Le sens du diktat : si son caractère excessif est déjà remarqué par des contemporains (Keynes, les conséquences
économiques de la Paix, dès 19) , la culpabilisation correspond au choc psychologique subi par les états, à la prise
de conscience de l’état d’impréparation des économies en 1914 pour une guerre longue ; en réalité le traité comme
diktat, est indispensable à l’équilibrage des impérialismes en présence (Royaume Uni France/ Etats-Unis Japon), par
la mise entre parenthèse de l’impérialisme allemand, en particulier sur le plan économique (cf. 5 premiers points de
la déclaration des Quatorze points de Wilson, 8 janvier 1918).
o les USA veulent obtenir la liberté des mers, l’ouverture des marchés coloniaux, le maintien du
principe de la « porte ouverte » en Europe,. En échange : livraison de mat 1ère de Allemagne
France
o la GB veut s’assurer le marché allemand garanties de sécurité à la France,
o la France veut assurer des débouchés en Allemagne (cf. article 268 prévoyant que les produits
d’Alsace Lorraine seraient reçus en franchise en Allemagne pendant 5 ans pour éviter surpdtion
française ), projet préparé dès 1915 par le comité d’études économiques et administratives relatives
à l’Alsace-Lorraine, avec Dolfuss, Wendel, Renault…
La prédominance américaine : le TdeV veut une Europe prospère et pacifique c'est-à-dire une Europe où Etats-
Unis peuvent investir sans être entraînés malgré eux dans une guerre. l’hypothèse de l’isolationnisme américain au
6
C’est très clair dans le discours de Clemenceau : d’une part dans la querelle qui l’oppose à Foch : il dit qu’il
adopte sa théorie des « frontières naturelles » mais n’ont pas avec ses implications impérialistes/annexionistes de la
Révolution mais uniquement pour maintien de sécurité collective qui passe par une clause de garantie sur le traité
lui-même (ainsi GC renoncera à l’annexion de Rhénanie (occupation définitive) pour une occupation pdt 15 ans,
conditionnelle (cf. aussi la Sarre).
En revanche –et cela file dans tous ses écrits théoriques si France s’oppose à Allemagne c’est pas pour revanche
(cf. Barodet) mais 1) esquisse de ce qui est pour le moment encore « militarisme prussien » et spectre de la
Mitteleuropa mais deviendra bientôt Sonderweg (Allemagne destinée par nature à avoir pouvoir fort, autoritaire) :
cf. les flexion de Clemenceau (alimentée par 1) plébiscite de LNB 2) AD et « faux Henry ») sur Nation/Raison
d’Etat ; Démocratie./ suffrage universel …) : pour lui, l’Allemagne est le pays de la Raison d’Etat souveraine.
7
Clemenceau encore et son jeu de mot sur « candor » quant à Wilson
Relations internationales 1924-1945 Cours général E. Monnet
Page 5
lendemain de la guerre est contestable : solidarité d’intérêts entre les USA et l’Europe. Les USA avec Wilson
participent activement aux négociations, imposent leur mode de reconstruction économique (rejet de l’idée
allemande de commercialisation des réparations) but : intégrer économiquement les états européens autour des
USA. + projet politique promouvant un nouveau rapport de forces international, avec la SDN dont le pacte est signé
le 28 avril 1919, qui ne prévoit ni sanction militaire, ni force internationale permanente, imposant théoriquement
l’universalisation du régime parlementaire.
8
La SDN réduit en fait le champ diplomatique, rendant impuissantes les
anciennes politiques basées sur l’alternance des coups de force et des compromis négociés, ouvrant la porte aux
révisionnismes.
→→ dans 20s les divergences de vue entre les fonctionnaires policy makers américains (Leffingwell, Hoover, B.
Strong…) et français/anglais (notamment quant aux réparations) mettent bien en valeur :
- la non cohésion idéologique du « bloc des vainqueurs ». Le « consortium des vainqueurs » : fiction.
- que le vrai problème du Traité, c’est « comment procéder à un transfert économique et financier [ intégration
économique autour des Etats-Unis atlantisme en germe] par des moyens politiques, psychologiques,
militaires ? »
Les conditions d’une croissance renouvelée
La guerre n’a pas inversé la tendance longue de l’économie issue de la fin du XIX° : ce n’est qu’un décrochage.
L’inflation qui sévit en 1919 marque la reprise d’une activité économique soutenue (reprise de l’investissement, de
la hausse des profits et de la productivité). Elle n’est pas clairement analysée par les contemporains qui parlent de
« vie chère » jusqu’en 1922
9
. [parler du débat sur l’économie de guerre : moteur de industrialisation ?
appauvrissement et épuisement ?]
Les capacités d’adaptation du capitalisme :
- la production industrielle augmente fortement à la fin de la guerre, mais celle-ci reste dans la continuité de
l’avant-guerre ;
- mobilisation techniques : confirme deux prémisses vues dans Grande Dépression 1) état et capital peuvent
collaborer à fin commune 2)si des inventions technologiques ont joué, c’est surtout l’extension du taylorisme
( gains de productivité atteignant 50 %), le perfectionnement de procédés existant,
10
mouvements
d’intégration verticale des entreprises pour faire face aux goulets d’étranglement ; délocalisations réussies
d’industries du Nord (Schneider en Normandie). Prolongation et aussi amplification nouvelle
organisation du travail et production : Incorporation d’une main d’œuvre féminine plus nombreuse (15 % en
France, 35 % en Allemagne et GB), expansion capacité production, concentration des entreprises qui, selon
François Caron, achève un processus de concentration entamé dès le début du siècle.
Des nouveaux rapports industrie-état : la guerre marque le retour aux trusts fusionnés avec l’appareil d’Etat
permettant une adaptation de la production aux besoins de l’Etat-major, aux fluctuations de la main d’œuvre
(obligatoire en 1915 en Allemagne, War Industries Board aux USA
11
), ou partenariat industrie état dans les autres
pays. Concurrence, autofinancement, profit. Mais le nouvel interventionnisme d’état ne fait que renforcer une
présence existante et ne viole pas les doctrines traditionnelles du libéralisme économique (JN Jeanneney) ; c’est
davantage une gestion conjointe (offices des matières premières et agricoles de W. Rathenau, liaison armée-
industrie-pouvoirs publics en France et GB avec A. Thomas et Lloyd George à l’armement), projet Overman aux
USA, avril 1918 sur la mobilisation industrielle. La solidité de ce nouveau lien tient en partie à la possibilité
d’importants profits (continuité avec la tendance de hausse du profit du début du siècle), pas remise en cause par les
gouvernements (ex 17 % de profit pour la chimie allemande).
Il n’y a pas redéfinition véritable des politiques économiques : planification limitée au contrôle des industries de
guerre, jeu sur le court terme entraînant des effets pervers dont l’inflation, conséquence des taxations et
contingentements. ébauche d’une économie mixte (intérêt national et consensus dans opinion) Par contre
intervention accrue de l’Etat dans le soutien de la demande, relançant la production au moment les banques sont
paralysées (augmentation vertigineuse des dépenses d’administrations locales aux USA par ex).
Essor des profits (depuis déb du siècle) investissement poursuite de guerre : la véritable rupture donc
c’est consensus autour d’une nouvelle rationalité économique définie par : profit, productivisme, nationalisme/
8
pur kantisme selon Robert Kagan : universalisation du régime parlementaire et triomphe du droit sur force
(hobbesienne)
9
les mécanismes et manifestations ( des prix) de l’inflation sont connus. Mais on ne voit pas avant 1922, date
le terme s’impose (discussion de la semaine de la Monnaie), que bouleversement quantitatif d’une telle ampleur
équivaut à une mutation de nature. D’où refus de dévaluation, comme on avait voulu éviter en 1915 le contrôle des
change.
10
et non pas innovation technique fulgurante dans des secteurs aéronautique, automobile fortement sollicités
par économie de guerre
11
suspension de facto de loi anti-trust
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