Trois molécules ont fait la preuve de leur efficacité dans le traitement des douleurs
neurogènes en particulier les douleurs des neuropathies périphériques, quelles
soient d'origine traumatique (lésion nerveuse, membre fantôme), métabolique
(neuropathie diabétique), infectieuse (douleur post-zostérienne du zona), toxique
(neuropathie alcoolique, post-chimiothérapie anticancéreuse) ou invasive (douleur
cancéreuse).
L'amitriptyline (Laroxyl® ou Elavil®) et la clomipramine (Anafranil®) sont les plus
utilisées. L'administration se fait selon une augmentation progressivement
croissante. La posologie est de 10 à 25 mg le premier jour, puis les doses sont
augmentées de 25 mg tous les 2 à 3 jours jusqu'à 75 ou 150 mg/jour. L'effet
analgésique se manifeste de façon retardée (après une ou plusieurs semaines). Par
ailleurs ils sont contre-indiqués chez les patients atteints de certaines formes de
glaucome, de tumeur prostatique et de certaines pathologies cardiaques.
b) Les anticonvulsivants
Ils s'imposent dans le traitement de la névralgie du trijumeau et dans la composante
fulgurante des douleurs neuropathiques. Deux produits sont particulièrement
efficaces : la carbamazépine (Tégrétol®) et le clonazépam (RivotriI®). Ils doivent
être prescrits à doses croissantes compte tenu des risques de somnolence et des
troubles de la vigilance qu'ils peuvent induire. Pour le Tégrétol® 100 mg/jour per os
jusqu'à 800 à 1 000 mg/jour en une semaine ou 10 jours en contrôlant régulièrement
la numération formule sanguine. Pour le Rivotril®, 5 à 10 gouttes 3 fois/24 heures
(10 gouttes = 1 mg), jusqu'à 6 mg/24 heures.
c) Les anxiolytiques et les sédatifs
Les anxiolytiques sont utilisés pour leur rôle sur la thymie, l'anxiété et les
contractures.
Leur prescription doit se faire sur de courtes périodes car ils provoquent des effets
secondaires (sédation, troubles cognitifs) qui vont à l'encontre du programme de
reprise d'activité. Parmi les neuroleptiques, le plus utilisé est la lévomépromazine
(Nozinan®) à la dose de 5 à 10 mg/24 heures. Il peut être utile pour lutter contre les
nausées et vomissements, pour modifier le retentissement anxio-dépressif de la
douleur et lutter contre l'insomnie.
Il. Neurostimulation transcutanée (NSTC)
La NSTC a pour objet de renforcer ou de suppléer un mécanisme inhibiteur
défaillant. Elle a été proposée dans les douleurs neurologiques par désaférentation
après lésion de nerfs périphériques, lombosciatiques séquellaires dues à une fibro-
arachnoïdite. Bien que la NSTC soit une technique simple, son efficacité clinique
réclame le respect d'un certain nombre de règles qui découlent d'une compréhension
correcte des facteurs impliqués dans son succès : douleur de topographie localisée,
recouvrement de la zone douloureuse par les paresthésies produites par la NSTC,
bonne adhésion du malade en cas d'auto-administration. C'est une méthode non
invasive, d'une grande simplicité, et du fait de la miniaturisation des appareils, elle
donne au patient la possibilité d'ajuster les paramètres de stimulation.