Bulletin d’informations phytosanitaires CAVE DE VIGNERONS REUNIS À SAIN BEL COMMISSION TECHNIQUE Rédigé par la Chambre d'agriculture du Rhône en partenariat avec le SRPV et la FREDEC de Rhône Alpes Contact : Chambre d'Agriculture du Rhône - BP 53 - 69530 BRIGNAIS Téléphone 04-72-31-59-68 ou 04-72-31-59-73 Télécopie : 04-72-31-65-57 Bulletin 5 : 11 mai 2007 Le bulletin en express : Stades phénologiques OIDIUM : début de la protection sur les parcelles précoces MILDIOU : début de la lutte pour les parcelles sensibles. BLACK ROT : Intervention à prévoir sur parcelles sensibles TORDEUSES : contrôler vos pièges de première génération. STADES PHENOLOGIQUES En secteur tardif : stade 7 à 8 feuilles étalés (rare). En secteur précoce : Gamay : Boutons floraux bien séparés. Chardonnay : Boutons floraux séparés avec apparition des premières fleurs. Autre secteur (la majorité) : 10 feuilles étalées avec les boutons floraux qui se développent. Comparaison des stades : 2006 2005 2004 Gamay : 4 mai : 1 juin : 11 mai : 25 mai : 7 mai : 3 juin : Stade 4à5 Feuilles étalés Boutons floraux séparés 5à6 Feuilles étalés 8à9 Feuilles étalés. 3à4 Feuilles étalés 8à9 Feuilles étalés. moyen observés On conserve une avance importante par rapport au millésime précédent. OIDIUM Toute les parcelles précoces et sensibles ont du être protégées. La majorité des parcelles atteint le stade de forte sensibilité (stade 10-12 feuilles – fermeture de la grappe), la lutte doit commencer pour ces parcelles. Attention aux cadences de renouvellement ! Produits utilisables : Compte tenu de la proximité du stade de forte sensibilité (début floraison), l'utilisation de substances actives ayant une action curative est à envisager : IBS : intervalle entre 2 traitements de 14 jours maximum, pénétrants, maximum 3 traitements par an, aucune application sur attaque déclarée, Strobilurines : intervalle entre 2 traitements : 14 jours si Stroby DF, Flint, Cabrio star-ultra-top, à l'abri du lessivage Spiroxamine (Prosper ou Hoggar) : cadence 10 jours, mise à l'abri du lessivage, maximum 3 applications. Attention produit non homologué sur Black Rot Soufre, lessivable. Penser aux poudrages. MILDIOU Les premières contaminations ont eu lieu avec les pluies de fin avril. La sortie de taches est prévue aux alentours des 10-14 mai. Conseils : Pour la majorité des parcelles : attendre l’apparition des premières taches avant toute intervention. Si les conditions devenaient plus favorables au mildiou (pluie lors de la sortie des taches programmées), il sera toutefois préférable d’anticiper et de traiter avant la sortie de tache. Pour les parcelles sensibles, la lutte doit démarrer avant la sortie des taches. Produits : Préférer les pénétrants ou les systémiques si les conditions climatiques sont instables. Les systémiques sont particulièrement intéressants en période de forte croissance. PENSER A NOUS SIGNALER LES TACHES DE MILDIOU QUE VOUS OBSERVEZ SUR VOS PARCELLES (04 72 31 59 73) BLACK ROT Les dernières pluies ont été contaminantes sur les parcelles à risque. Pour les parcelles exceptionnellement sensibles et ayant présentés des symptômes : Privilégier l’emploi de spécialités anti-oïdium homologuées sur Black Rot durant la période de forte sensibilité (stade pré-floraison – fermeture de la grappe) Produits utilisables : o Des strobilurines : Quadris max, Cabrio top, star ou ultra (homologation sur Mildiou, Oïdium et Black Rot) ou Stroby DF, Flint (homologation sur Oïdium et Black Rot) : produits de contact à action préventive et résistants au lessivage. o Anti-oïdium homologués sur Black Rot, les IBS : produits pénétrants à action préventive et curative Pour les autres : soit la grande majorité AUCUNE INTERVENTION SPECIFIQUE Description des symptômes : Taches plus ou moins circulaires, de couleur café bordée d'un contour plus foncé. Elles se couvrent de pycnides : ponctuations noires, ceci permet de les différencier de dégâts de désherbants par exemple. En cas de doute, ramasser les feuilles ou bien les repérer et ne pas hésiter à faire confirmer votre diagnostic (téléphone : 04.72.31.59.73). TORDEUSES - EUDEMIS - 1IERE GENERATION Les vols d’Eudémis sont en cours sans incidence actuellement. En revanche aucune prise de Cochylis. Aucune intervention à prévoir. Message technique Avertissements Agricoles® NOTE NATIONALE BOTRYTIS 2007 Cette note a été rédigée par un groupe de travail réunissant des représentants de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), de la Sous-Direction de la Qualité et de la Protection des Végétaux (SDQPV), du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), du Centre Technique Interprofessionnel de la Vigne et du Vin (ITV) et des Chambres d’Agriculture. Développement de la Pourriture grise et schéma global de protection La pourriture grise est causée par un champignon, Botrytis cinerea qui a la caractéristique d’être extrêmement polyphage (on le retrouve sur environ 200 plantes cultivées ou sauvages). Il est capable de se développer aussi bien en saprophyte sur des débris végétaux, qu’en parasite aux dépens d’une plante vivante. Sur la vigne, tous les organes verts peuvent être attaqués (inflorescences, feuilles, rafles). Néanmoins, c’est au niveau des baies que les attaques sont les plus dommageables. Elles provoquent des pertes quantitatives et qualitatives et rendent difficile la conduite des vinifications. Les grappes peuvent être contaminées par le champignon à plusieurs périodes et selon différentes modalités : A la floraison, le champignon peut se maintenir et se développer à la base de l’ovaire, à la limite du réceptacle de la fleur. Il est également capable de se développer sur les capuchons floraux sénescents et représente ainsi une source majeure d’inoculum à ce stade. Les baies ne sont en général plus réceptives jusqu’à la véraison, sauf en présence de blessures concomitantes à une période pluvieuse. A partir de la véraison, la contamination peut s’effectuer soit par des conidies au niveau de blessures ou micro-blessures (tordeuses de la grappe, intempéries, zone péristomatique,…) soit par du mycélium installé sur des débris végétaux présents au niveau des grappes. La maladie s’exprime essentiellement à partir de la véraison et son développement s’effectue par création de nouveaux foyers puis par extension de foyers existants (contaminations de baies de proche en proche). A ce stade et jusqu’à la récolte, le développement de la maladie est fortement conditionné par la météorologie, notamment les précipitations, surtout à l’approche de la maturité des baies. Par ailleurs, pour un scénario météorologique donné, l’expression de la maladie est très fortement influencée par les facteurs de situation tels que le type de sol, de sous-sol, la topographie, le matériel végétal (cépage, clone, portegreffe), et les pratiques culturales telles que la fertilisation azotée, le mode d’entretien des sols, la conduite de la vigne (palissage, écimage, ébourgeonnage, effeuillage, …). Compte tenu de la précocité potentielle des contaminations, du fort impact des conditions météorologiques de fin de saison et de l’absence de modèle de prévision opérationnel, la stratégie de protection ne peut être que préventive. Elle comporte deux volets : La mise en œuvre de mesures culturales destinées à diminuer la sensibilité parcellaire à la Pourriture grise. Elles ont pour principaux objectifs de réduire la vigueur des ceps, favoriser l’aération de la végétation et limiter les blessures (quelle que soit leur origine) occasionnées aux baies. Une stratégie de protection chimique. Compte tenu de l’extrême variabilité des symptômes entre années et entre parcelles et des risques de résistance et de résidus, le nombre de traitements doit être raisonné en fonction de la sensibilité parcellaire et du risque acceptable pour le viticulteur. Présence de botrytis Risque Faible Jamais ou presque (parcelle peu ou pas sensible) De temps en temps Moyen (parcelle sensible) Régulièrement Fort (parcelle très sensible) Un préalable prophylaxie indispensable : la La prophylaxie doit s’appliquer, quel que soit le risque parcellaire. Elle peut suffire en cas de risque faible. Les mesures prophylactiques visent à : Limiter la vigueur de la vigne par un raisonnement sur le choix d’un portegreffe adapté dès la mise en place de la vigne et éventuellement du cépage et du clone. Sur une vigne en production, la vigueur peut se maîtriser par la diminution des apports (notamment azotés) et par l’enherbement permanent (spontané ou maîtrisé) : en fonction des possibilités techniques et de la diminution de vigueur recherchée, la largeur de la bande enherbée pourra être modulée. Bien aérer les grappes par une taille et un mode de palissage qui assurent une répartition homogène des grappes. L’ébourgeonnage, le rognage, l’effeuillage, et éventuellement l’éclaircissage permettent d’éviter l’entassement de la végétation. Limiter les blessures des baies par une maîtrise correcte des vers de la grappe et de l’oïdium lors de fortes pressions afin de diminuer les portes d’entrée du champignon dans les baies. Mais aussi, limiter les blessures engendrées lors des opérations d’effeuillage en effectuant les réglages adéquats du matériel utilisé. La lutte chimique : uniquement en situation à risque moyen à fort! Des stratégies à une ou deux interventions sont recommandées dans les situations sensibles. Le recours à une stratégie à trois interventions n’est plus envisageable, d’une part à cause d’un gain d’efficacité limité par rapport aux stratégies à 2 traitements et d’autre part pour une facilité de gestion des risques de résistance. Une intervention unique est la plupart du temps suffisante pour contenir la maladie à un niveau acceptable. Une stratégie à une seule application implique un positionnement à la floraison (traitement A) ou durant la fermeture de la grappe (traitement B) principalement sur les vignobles septentrionaux et habituellement plus sensibles à la pourriture grise. Pour les vignobles méridionaux moins sensibles, ce positionnement a lieu généralement en début de véraison (traitement C) ou plus rarement 2 à 3 semaines avant récolte (traitement D), lors de conditions propices à la maladie. Les stratégies à deux applications sont à réserver aux situations les plus sensibles notamment sur les vignobles septentrionaux , le plus souvent avec des traitements A et B ou A et C. Afin de garantir la meilleure efficacité possible des stratégies de protection, il est indispensable de bien soigner la pulvérisation en ciblant la zone des grappes avec un matériel adapté et bien réglé ainsi que de veiller au respect des bonnes conditions de pulvérisation. Le respect des stades d’application permet de limiter les risques de résidus dans les vins. spécifiques ont fait leur preuve. En effet, la limitation d’utilisation à une famille chimique par parcelle et par an (voire une alternance pluriannuelle), permet dans la plupart des cas de limiter la fréquence de la résistance spécifique (ou résistance à une seule famille chimique). Par ailleurs, les faibles facteurs de résistance pour les souches de type MDR n’entraînent pas encore aujourd’hui une baisse d’efficacité de la protection chimique, même dans les vignobles ou la résistance multiple est fortement implantée. Gestion de la résistance aux antibotrytis: Lutte biologique : En résumé, quelle que soit la stratégie, l’emploi d’un seul produit par famille chimique et par an est impératif. De plus, l’alternance pluriannuelle pour toutes les familles chimiques, est fortement recommandée. Toujours en complément des mesures prophylactiques mais avec une efficacité variable et limitée, il est possible d’utiliser une spécialité à base de Bacillus subtilis notamment en agriculture biologique ainsi qu’en complément de la lutte chimique. Les suivis effectués sur l’ensemble des vignobles français depuis quelques années montrent que toutes les familles chimiques sont désormais touchées par la résistance. On note de plus une progression du nombre de populations avec des souches à résistance multiple (souches de type MDR ou Multi Drug Resistance, c'est à dire souches résistantes à plusieurs familles chimiques). Cette spécialité n’est actuellement pas touchée par les phénomènes de résistance . Néanmoins, jusqu’à présent, les recommandations d’emploi des fongicides Familles chimiques et substances actives contre le botrytis Familles chimiques Substances actives Dithiocarbamates Pyridinamines Anilino-pyrimidines Phénylpyrroles thirame fluazinam pyriméthanil, mépanipyrim, cyprodinil diéthofencarbe + carbendazime fenhexamid iprodione, procymidone, vinchlozoline fludioxonil Carboxamides boscalid Benzimidazoles et phénylcarbamates Hydroxyanilides Imides cycliques Traitements recommandés A A,B ou C A, B ou C Résistance spécifique* non non oui Résistance multiple* oui oui oui A oui oui A, B ou C A, B ou C oui oui oui oui A ou B non oui A, B ou C non Oui (*): situation dans le vignoble français en 2006 Produits retirés en 2007- délais de distribution / utilisation Spécialité Substance Dose d'emploi Unité Délai de distribution Délai d'utilisation JAVA Iprodione 250 G/L 3.000 L/HA 30/04/07 30/10/07 KIDAN Iprodione 250 G/L 3.000 L/HA 30/04/07 30/10/07 RONILAN DF Vinchlozoline 50 % 1.500 KG/HA 30/06/07 31/12/07 RONILAN FL Vinchlozoline 500 G/L 1.500 L/HA 30/06/07 31/12/07 SCLEROTYS Vinchlozoline 500 G/L 1.500 L/HA 30/06/07 31/12/07 VAINCLO+ Vinchlozoline 50 % 1.500 KG/HA 30/06/07 31/12/07 5