japonica (Londo et al. 2006).
La pyriculariose, causée par M. oryzae, est considérée comme la plus importante maladie
fongique du riz à cause de son fort potentiel destructif, sa large distribution géographique, et
sa capacité à contourner les résistances spécifiques utilisées chez le riz. Cette espèce est
constituée de plusieurs lignées spécialisées sur différentes plantes hôtes (blé, maïs, riz et
d’autres monocotylédones). Une étude récente (Couch et al. 2005) a fait l’hypothèse d’une
émergence de la maladie sur le riz suite à un saut d’hôte unique depuis la sétaire (Setaria) vers
le riz japonica au moment de la domestication, suivi d’autres sauts d’hôtes vers le riz indica et
vers des plantes adventices (Panicum, Leersia). Cette étude est néanmoins basée sur un faible
nombre de marqueurs informatifs, et sur un échantillon peu représentatif des populations
issues de riz et de sétaires dans le centre présumé d’origine.
Le présent projet propose une démarche intégrative visant à décrire le plus précisément
possible le processus d’émergence de la maladie, avec pour objectifs de localiser le centre
d’origine de la maladie, de tester l’hypothèse du saut d’hôte comme événement responsable
de l’émergence de la maladie, de comprendre le rôle de la recombinaison dans le processus
d’émergence, et de caractériser l’évolution de certains déterminants du pouvoir pathogène
dans les populations du centre d’origine. Nous utiliserons des approches novatrices et
complémentaires d’analyse de la diversité génétique neutre (marqueurs microsatellites et
SNP) et sélectionnée (déterminants du pouvoir pathogène), basée sur les statistiques
bayésiennes et la coalescence.
Les changements globaux, en particulier l’augmentation des échanges et le réchauffement
climatique, ont des conséquences sur l’émergence des maladies des plantes. Comprendre
comment des maladies ont émergé par le passé, nous renseigne sur les risques de nouvelles
émergences et sur la marche à suivre pour les limiter (Anderson et al. 2004). Par ailleurs, les
capacités d’adaptation et de migration de M. oryzae sont des éléments clés à prendre en
compte pour développer des méthodes de lutte durablement efficaces contre cette maladie.
Méthode : Au cours de cette thèse des données de caractérisation de la diversité génétique
neutre ou sélectionnée seront produites à partir de différentes populations. Ces données seront
ensuite analysées par différentes méthodes de génétique des populations, classiques ou à
adapter à nos besoins.
Nous disposons de 27 populations de l’agent pathogène représentatives de la diversité au
niveau mondial et déjà génotypées avec 13 marqueurs microsatellites. Quelques marqueurs
SNP sont disponibles. Durant la thèse nous obtiendrons de nouvelles populations,
principalement dans la zone d’origine supposée, à la fois sur le riz (variétés contemporaines et
traditionnelles) et sur sétaire. De nouveaux marqueurs SNP sont en cours de développement.
Ils seront utilisés au cours du projet pour génotyper les nouvelles populations et les
populations déjà disponibles. Les marqueurs microsatellites seront également utilisés sur les
nouvelles populations. Le génotypage avec des marqueurs microsatellites est pratiqué en
routine au laboratoire. Pour le développement des marqueurs SNP, nous avons accès à des
plateformes qui utilisent ce type de marqueurs sur d’autres espèces.
Les outils d’analyse des données de génétique des populations classiques sont disponibles et
maîtrisés par les encadrants. Toutefois, des développements ou des adaptations seront
nécessaires pour disposer de méthodes d’évaluation du taux de recombinaison et adapter les
méthodes ABC à notre modèle d’étude. Ces adaptations se feront avec l’appui d’autres
chercheurs de l’unité et de chercheurs du CBGP qui ont contribué au développement des
méthodes ABC.
Résultat attendu : Les agents pathogènes fongiques sont responsables de la plupart des
émergences de maladies sur les plantes. La pyriculariose est la principale maladie fongique du