
PE 293.664 2/5 PA\417110FR.doc
que pouvaient représenter pour la santé les implants mammaires en gel de silicone sont apparues
aux États-Unis et au Canada dans les années 1980, pour se répandre ensuite en Europe dans le
courant des années 1990. Aussi aux États-Unis, depuis 1992, seules des femmes qui nécessitent
un traitement médical spécial de reconstitution mammaire ou qui sont désireuses de prendre part
à des essais cliniques approuvés par la Food and Drug Administration américaine (organisme de
surveillance des aliments et des médicaments) sont autorisées à recevoir des implants
mammaires en silicone. La même année, le Canada a décrété un moratoire sur la mise sur le
marché et l’utilisation d’implants mammaires en gel de silicone. En revanche, les implants
mammaires composés de solutions salines y sont autorisés.
Au sein de l’Union européenne aucun État membre, sauf la France, n’a limité l’utilisation
d’implants mammaires en gel de silicone. En 1992, la France a d’abord restreint l’utilisation de
tels implants, avant d’interdire tous les implants mammaires en 1995, à l’exception de ceux qui
se composent de solutions salines. Les chirurgiens désireux d’avoir recours aux implants en
silicone dans le cas d’un traitement spécifique (une reconstitution à la suite d’une mastectomie)
doivent obtenir une dérogation.
L’utilisation d’implants en silicone, principalement dans le courant des années 1990, a donné lieu
à de nombreuses études épidémiologiques, lesquelles n’ont jamais mis en évidence l’existence
d’un risque majeur de maladies graves liées aux implants en silicone. Toutefois, vu le caractère
récent de ces études, elles ne peuvent, en général, permettre de connaître les effets à long terme.
En outre, les recherches portent principalement sur les relations avec certaines maladies
systémiques, notamment le cancer et les maladies affectant les tissus conjonctifs et elles n’ont
pas toujours pris en compte l’ensemble des implants disponibles sur le marché. En effet, depuis
leur introduction en 1962, des centaines de types d’implants ont été mis sur le marché et utilisés.
Parallèlement aux études médicales, un nombre non négligeable de femmes se plaignent de
symptômes qu’elles associent à leurs implants.
À la lumière de cette « réalité complexe », le rapport récemment publié par le STOA a identifié
trois options possibles :
« Option 1: statu quo; pas d’interdiction; les dispositions législatives en vigueur restent
d’application.
Option 2: interdiction des implants mammaires en silicone étant donné que les risques qu’ils
présentent ne sont pas totalement connus et que certains groupes ont présenté des pétitions.
Option 3: pas d’interdiction totale, mais adoption et mise en œuvre de mesures spécifiques
essentielles en vue d’améliorer la situation, s’agissant de l’information des patients, du suivi et
de la surveillance, du contrôle et de l’assurance de la qualité, ainsi que de la recherche
fondamentale ».
Les inquiétudes exprimées par les groupes d’auto-assistance de femmes souffrant de problèmes
liés aux implants de silicone sont diverses mais elles présentent plusieurs caractéristiques
communes :
- Un manque d’information sur les risques potentiels liés aux implants mammaires.
L’information fait défaut dans deux domaines critiques: d’une part, il est nécessaire que