
P. Saraux
Le juge prévoit la sortie, toutes les sorties ne se font pas brutalement mais cela doit être dur
pour vous d’être dépendant de décisions de justice, contrainte pour la suite des soins.
Par exemple, une personne sortie après 15 ans de prison, sans argent, qui se sent abandonné,
le juge décide la libération et l’on voit que pour la personne cela peut être dramatique.
Docteur Schmouchkovitch CHU de Bohars
Le travail de réseau est important. Le juge a libéré une personne (patient psychotique) 15
jours avant la sortie programmée, difficulté pour sa mère de l’accueillir. Mais, généralement
on connaît la date de libération. Frustration du médecin quand le détenu est transféré.
A Brest, il y a à la maison d’arrêt, à la fois des courtes peines, des personnes en attente de
décisions de justice, des lourdes peines qui attendent de nombreuses années avant d’aller en
centrale. Néanmoins la communication avec les services médicaux des autres prisons est
possible.
Ils ont une mission qui n’est pas la leur, s’occuper de patients psychotiques. Le nombre de
patients irresponsabilisés a été divisé par 20 sur une dizaine d’années. Dans l’Unité des
Malades Difficiles (UMD) de Brest il y a cinq personnes qui n’ont pas été accueillis à
l’hôpital mais en prison. Et selon moi, 40 patients dangereux devraient avoir des soins en
dehors de la prison.
La surveillance est assurée par des infirmières. Il n’y a pas trop de problème à Brest, si un
patient est trop dangereux, il va directement en UMD sans passer par CHU-Bohars. Il est
prévu de créer des UHSA (Unité d’hospitalisation), 40 lits pénitentiaires à Rennes. C’est une
institution contestée, des patients pourront être accueillis pour environ 1 mois, 1 mois et demi.
Association Emergence
Quel est le lien sur le suivi des soins entre la prison et l’extérieur ? Il ne semble pas y avoir de
continuité.
Docteur Schmouchkovitch CHU de Bohars
Tous les détenus n’ont pas besoin de soins, il est important de privilégier les patients
psychotiques, pas de problème si la personne est connue au niveau de l’hôpital. Certains sont
suivis en prison pour des troubles du sommeil mais une fois sortis ne sont pas demandeurs ou
n’en ont pas besoin.
Pour les obligations de soins, elles doivent être respectées sinon la personne est réincarcérer.
Pour un patient standard, le suivi peut se faire par un médecin en ville ou par l’hôpital.
Concernant les violences sexuelles, il existe un centre à Brest où une psychologue se charge
des rendez-vous et de leur suivi.
Mais je sais que certains suivis s’arrêtent.
Monsieur l’aumônier, Catholiques de Brest
Je vois beaucoup de gens qui errent dans les couloirs cachetonné, très médicalisé. Ils ont peut
de sortir de leur cellule, de prendre une douche. Si on est vu comme une balance, on n’ose pas
sortir. Selon eux l’hôpital n’est pas bénéfique, on est mieux en prison. C’est l’image.
Je connais une personne en isolement pour deux mois, d’environ 25 ans. C’est un militant qui
a fait des actes répréhensibles, il est très lucide sur sa situation et sur le mal que provoque la
prison sur sa personnalité. L’aumônier est le seul qui rompt l’isolement. Il est en cours
d’action envers le directeur de la prison, pour améliorer les conditions d’isolement