etc… qui n’ont pas suffi, et elle s’est peut-être tournée vers ce genre d’organisme
secondairement, par détresse.
La lettre du spécialiste m’a rassurée non pas par les aspects cliniques positifs mais plus par le
fait que la patiente s’était déplacée, avait participé à la consultation. J’ai eu le sentiment qu’on
l’avait « remise dans le droit chemin ».
Le hiatus entre le suivi régulier (avec troubles psychosomatiques) et la consultation dévoilant
le recours à des thérapeutiques parallèles m'a semblé un échec de « continuité de soins », dans
le sens ou nous avons « perdu » la patiente à un moment de sa vie ou elle présentait une
demande.
3- Recherche Bibliographique
Quelle attitude adopter face à une jeune patiente présentant des troubles du
comportement alimentaire?
Principes psychopathologiques
Cette patiente présentait une boulimie ou une hyperphagie probablement réactionnelle au
décès de son père (deuil pathologique) , avec obésité, puis a évolué vers une forme mixte
anorexique-boulimique. Il s'agit d'un trouble à composante addictive, débutant en moyenne
vers 18 à 20 ans, touchant préférentiellement les filles des pays développés. 70% des patientes
gardent un poids normal, ce qui rend le diagnostic encore plus difficile, avec éventuellement
recours aux vomissements provoqués ou aux laxatifs.
Les explications psychologiques sont nombreuses... la peur de grossir, une dépendance
exagérée aux parents en font partie. On retrouve fréquemment une anxiété, une dépression,
une honte très importante avec actes réalisés « en cachette » et par conséquent le diagnostic
n'est pas si évident.
Ce trouble peut se chroniciser, avec une morbidité psychosociale associée.
Contrairement à l'anorexie, la boulimie ne nécessite pas forcément une hospitalisation en
l'absence de complication somatique. Les bases du traitement sont la thérapie analytique, le
travail familial, plus rarement on peut avoir recours à un traitement antidépresseur.
Idéalement, le traitement doit être multidisciplinaire incluant des psychologues,
ergothérapeutes, psychiatres…
Evoquer le trouble :
Il est difficile de savoir s’alerter en pratique clinique, suffisamment pour dépister le trouble de
l’adolescent et en même temps sans s’alerter des conduites « normales » pour l’âge de
préoccupation de l’image corporelle.
Le DSM IV propose 5 critères qui ne sont pas tous faciles à introduire en consultation.
(sentiment de perte de contrôle, comportements compensatoires, 2 fois par semaine pendant 3
mois, influence de l’estime de soi, crises non liées à une anorexie)
Des recommandations pour la pratique clinique sur l’anorexie mentale sont en cours de travail
depuis avril 2010 sur le site de l’HAS.
La société canadienne de pédiatrie conseille :
« En pratique clinique, il faut songer à un diagnostic de trouble de l’alimentation lorsque le
patient adolescent adopte des pratiques malsaines de contrôle du poids ou se montre obsessif
face à son alimentation, à son poids, à sa silhouette ou aux exercices physiques, et non
seulement lorsqu’il correspond aux critères diagnostiques. On doit envisager la présence d’un
trouble lorsque l’adolescent ne réussit pas à atteindre ou à conserver un poids, une taille, une
constitution ou une étape de maturation sexuelle conformes à son sexe et à son âge. »
Il existe toutefois des échelles d’évaluation :