Partie F : Enjeux planétaires et contemporains ; La plante domestiquée TP F-1 : la domestication des plantes Exemple du Maïs Les plantes cultivées sont toutes issues de plantes sauvages. Le processus qui conduit de la forme sauvage à la forme cultivée se nomme la domestication. Le maïs est la première céréale la plus cultivée, dans presque toutes les régions du monde, à la base de l’alimentation d’une grande partie de la population mondiale. L’objectif est d’expliquer comment se traduit cette domestication du Maïs à partir de son ancêtre supposé la Téosinte. Matériel - Epi femelle de Maïs - Matériel de dissection : scalpel, pince, ciseaux … - Balance - Loupe sur pied - Lugol, réactif pour identifier la nature des réserves des grains Consignes Poste 1 : Des plantes sauvages aux plantes domestiquées : intérêt de la domestication - réaliser une coupe transversale d´un épi femelle de maïs domestiquée et faire un dessin légendé. - réaliser une coupe longitudinale d´un grain de Maïs et faire un dessin légendé. - tester la présence d´amidon dans le grain de Maïs à l’aide du lugol. - compléter le tableau de comparaison entre la téosinte et le maïs. - Document annexe 1 : « Présentation de l’ancêtre supposé du Maïs : la Téosinte » - Documents annexes 2 Poste 2 : Origine de la domestication du maïs Expliquer comment l’Homme a pu, au cours de l´histoire, domestiquer le maïs en créant des variétés végétales de très diversifiées. Tableau de comparaison du Maïs et de la Téosinte : Eléments comparés Maïs Téosinte Description de l’épi femelle Caractéristiques de la glume (taille et masse de l’épi, du rachis, diamètre, nombre de grains) (enveloppe protectrice) Nombre de rangées de grains Caractéristiques des grains (taille et masse) Documents annexes 2 Le principe d’une sélection massale Origine des variétés de Maïs Document annexe 1 : Présentation de l’ancêtre supposé du Maïs : la Téosinte (Zea mays ssp Parviglumis) Coupe longitudinales d’un grain de Téosinte Structure des grains Masse de 10 grains : 0,6 g 5 cm Grains soudées qui se désarticulent à maturité Comportement des grains à maturité de l’épi femelle Il n’y a pratiquement pas de rachis : les grains sont soudés les uns aux autres ; à maturité, l’épi se désarticule et les grains se détachent facilement et tombent sur le sol. Les grains sont entourés d’une glume, enveloppe sombre, soudée, rigide et résistante Masse évaluée : 27 g Coupe transversale dans un épi femelle de Téosinte Deux rangées de grains simples autour du rachis (ou rafle). Document d’information : comparaison d’un pied de Maïs et d’un pied de Téosinte Correction Correction poste 2 : Les données archéologiques et les premiers effets de la sélection massale Les populations de téosinte présentaient de nombreuses variantes. La sélection massale pratiquée par les premiers agriculteurs a consisté à choisir les plantes les plus intéressantes dans une population et à utiliser leurs graines comme semences pour la génération suivante. Les données archéologiques indiquent qu’après quelques millénaires de domestication, les caractères du syndrome de domestication étaient présents chez les maïs cultivés (absence d’égrenage, disparition de la coque entourant chaque grain chez le téosinte, augmentation du nombre de rangées de grains) ; Un autre caractère tôt sélectionné a été la transformation de la morphologie de la plante : le téosinte a une tige très ramifiée alors que chez le maïs, il y a une tige centrale avec deux ou trois ramifications courtes terminées par une inflorescence femelle. Cet exemple du maïs permet d’opposer la sélection artificielle à la sélection naturelle étant donné que les phénotypes retenus par la sélection artificielle auraient été éliminés par la sélection naturelle. Bien entendu, les agriculteurs de l’époque ignoraient tout des bases génétiques des phénotypes qu’ils sélectionnaient. La culture du maïs s’est répandue, à partir de son centre d’origine mexicain, en Amérique du nord et en Amérique du sud. L’introduction du maïs en Europe date des expéditions de Christophe Colomb et de Jacques Cartier (fin du 15ème - début du 16èmesiècle). Durant toute la période qui va jusqu’au début du 20èmesiècle, les agriculteurs ont pratiqué la sélection massale en privilégiant les plants aux épis possédant des grains nombreux et gros ainsi qu’en sélectionnant des caractères adaptés aux conditions d’environnement de la culture. On a aboutit ainsi progressivement à des "variétés populations" différentes d’une région à l’autre en fonction des caractères sélectionnés. Etant donné que les maïs sont des plantes allogames, ces variétés étaient relativement homogènes pour les caractères sélectionnés, mais ce n’étaient pas des lignées pures. En somme, les premiers millénaires avaient diminué la biodiversité présente chez les téosintes, du moins pour les phénotypes de la domestication, tandis qu’avec la diffusion de la culture du maïs dans le monde, des siècles de sélection massale ont augmenté la diversité en créant des variétés plus ou moins homogènes en fonction de l’environnement glumes Glume : enveloppe protectrice du grain de maïs et de téosinte.