un arrêté complémentaire attendu Environnement

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• Gramat
Publié le 08/03/2017 à 07:53, Mis à jour le 08/03/2017 à 08:38
Méthanisation : un arrêté complémentaire
attendu
Environnement
Les travaux sont en cours sur la zone du Périé à Gramat. Ils doivent
durer jusqu'en fin d'année. / Photo DDM, Joël Cazal
Depuis plusieurs mois, l'installation d'une usine de méthanisation à
Gramat fait débat. Un collectif citoyen opposé au projet organise une
réunion ce soir. La préfète s'apprête pourtant à prendre un arrêté
complémentaire.
A côté de l'entreprise la Quercynoise basée à Gramat, les travaux ont
démarré sur la zone du Périé. A la fin de l'année, une usine de
méthanisation sera sortie de terre. Pourtant depuis quelques mois, des
voix s'élèvent contre ce projet ambitieux baptisé Bioquercy et porté
par le groupe La Capel associé à Fonroche, société spécialisée dans les
énergies renouvelables.
Des associations environnementales comme le Groupement Associatif
de Défense de l'Environnement du Lot (Gadel), France Nature
Environnement mais aussi la Confédération paysanne, le Collectif
citoyen lotois, plusieurs élus locaux et même le comité de spéléologie
du Lot sont montés au créneau pour dénoncer un manque
d'information et un projet jugé «surdimensionné».
«On est contre ce projet d'abord à cause de sa taille», confirme Liliane
Réveillac, secrétaire générale du Gadel qui pointe du doigt par ailleurs
le problème de l'épandage de digestat (résidu après le processus de
méthanisation) prévu sur 72 communes du Lot. «La problématique est
la préservation de notre ressource en eau» prévient le Gadel qui se
pose dans ce dossier en lanceur d'alerte et propose d'autres solutions
comme le compostage. Les caractéristiques karstiques du sol lotois sur
le causse notamment inquiètent particulièrement les opposants à
l'usine gramatoise qui craignent des risques de pollutions diffuses des
nappes phréatiques.
Problème de l'épandage : la copie du projet
revue
Face aux diverses craintes et critiques exprimées, la préfète du Lot qui a pris un arrêté d'autorisation du projet en novembre 2016 après
que toutes les procédures réglementaires aient été menées en bonne et
due forme - a accepté d'organiser plusieurs réunions avec les
associations mobilisées et le porteur de projet. Une concertation qui
permet aujourd'hui de revoir la copie du projet. «Depuis trois mois, le
sous-préfet de Gourdon est en charge de discuter notamment avec le
Gadel. Des réunions très techniques ont eu lieu et on a regardé surtout
le problème de l'épandage qui préoccupe le plus. En accord avec le
porteur de projet, je vais prendre un arrêté complémentaire très
prochainement» annonce Catherine Ferrier qui tient à rappeler l'intérêt
écologique et économique en jeu dans ce dossier. «Sur la taille du
projet, il faut ce niveau d'équipement pour qu'il soit rentable. Il s'agit
quand même d'énergies renouvelables : ils ont un besoin qui
correspond à une préoccupation écologique. Et la situation aujourd'hui
n'est pas bonne. Il nous faut traiter le lisier de manière intelligente. Si
on ne fait rien, ce sera pire»
A savoir
La méthanisation est un processus biologique naturel de dégradation
des matières organiques pour produire du biogaz transformable en
électricité et en chaleur, et du digestat qui est un fertilisant naturel.
Les chiffres clé
> 13 millions d'euros : l'investissement est porté par le groupe
coopératif La Capel associé à Fonroche (47). Une subvention de 2,5
millions d'euros a été accordée par la Région Occitanie.
> 50 000 tonnes de matières organiques seront traitées par an.
L'usine de Gramat sera dimensionnée pour accueillir 30 % d'intrants
supplémentaires soit 64 000 tonnes par an.
> 9 881 MWh électrique (soit la consommation de 13 500 habitants)
et 8 292 MWh thermique (soit 70 % des besoins de la Quercynoise)
seront produits par le site.
Audrey Lecomte
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