c) Notre point de vue - Les sites de la famille COLLOMB

CHAYOUX Sarah (DU1) CLEMENT Gaëlle (DU1)
COLLOMB Philippe (UES) PERROT Frédéric (DU1)
JE PENSE, TU ES
de l’addiction à l’addict.
TER de l’UE « Introduction à la psychocriminologie ».
Responsable : D. LAUNAT Année 2001-2002
2
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION
4
I - LA NOTION D’ADDICTION
5
A - DEFINITION DU CONCEPT
5
1) L’addiction une dette symbolique
5
2) Comment décrire le phénomène ?
6
a) L’effet « cacahuète »
6
b) La conduite de dépendance
6
c) L'envahissement psychologique et social
7
3) L’addictologie
7
4) L’addiction une multitude de conduites
8
B - EVOLUTION HISTORIQUE DE LA NOTION
8
1) Les substances au cours des siècles
8
2) De l’addition à l’addiction
9
a) Plus, encore plus…l’interdit
9
b) Plus, encore plus…pour la société
9
c) De la dette à l’esclavage
9
d) L’usage moderne du mot « addiction »
10
3) Evolution de la notion
10
a) Des rites et des tabous
10
b) Du sacré au sacrilège
10
c) La maladie en « isme », en « manie »
11
d) La toxicomanie actuelle
12
e) Les addictions
12
II - COURANTS THEORIQUES
13
A - CAS D’ADDICTIONS
13
B - LES COURANTS THEORIQUES
14
1) La psychologie
15
2) La psychanalyse
16
3) L’approche de la neurobiologie et de la psychiatrie
17
a) Notre cerveau a un fonctionnement addictif
17
b) Substances psychoactives, neuromédiateurs ?
17
c) Les mécanismes généraux des addictions
18
d) Une classification différente des addictions
18
4) L’approche sociologique
19
a) L’axe de la consommation et du plaisir
19
b) L’addiction : remède à une souffrance sociale
20
c) Les pièges des théories
21
5) L’émergence de nouveaux modèles de l’addiction
21
3
III - QUELLES PRATIQUES DECOULENT DES
THEORIES
24
A - COMPTE-RENDU D’ENTRETIENS AVEC
DES PROFESSIONNEL ET DISCUSSION
24
1)Rencontre avec Claude VEDEILHE, psychiatre
24
a) Son cadre de travail :
24
b) Sa vision de l’addiction
2
4
c) Notre point de vue
2
6
2) Rencontre avec Didier RICHARD, psychologue
26
B - LES PRATIQUES A L’EGARD DE L’ADDICTION
28
1) L’addictologie clinique
29
a) Les groupes d’entraide
29
b) Les groupes d’auto support
30
c) La psychothérapie
30
d) La chimiothérapie
30
e) Le sevrage
31
f) La question de la rechute
31
2 ) L’addictologie de Santé Publique
32
IV - REGARD DE LA SOCIETE SUR LE PHENOMENE
ADDICTIF
34
A - LA SOCIETE FACE A L’ADDICT
34
B - L’ADDICT FACE A LA SOCIETE
35
C - L’HYPOTHESE DES ADDICTIONS POSITIVES
36
CONCLUSION
37
ANNEXE 1
I
Démarche de travail
ANNEXE 2
II
Quelques dates dans l'histoire des addictions
ANNEXE 3
IV
Définitions
ANNEXE 4
VI
Nébuleuse addictive
ANNEXE 5
VII
L’émergence du concept d’addiction et alcoologie
ANNEXE 6
VIII
Contact avec l’unité des addictions de Nantes
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
IX
4
INTRODUCTION
La société nous confronte aujourd'hui à la réalité des conduites re-
groupées sous le terme générique " addictions ".
Il semblerait que cela soit en passe de devenir un phénomène de mode,
comme si l’addiction venait remplacer les « maladies emblématiques » que
furent l'hystérie et les névroses à la fin du 19ème siècle.
Notre société actuelle paraît donc s'attacher à la question des dépendances
sous toutes leurs formes. Il n’est en effet pas rare d'entendre des expressions
de type « c’est addictif », expression qui tend à gagner le langage populaire,
de façon à exprimer le fait que l'on risque de ne pas pouvoir se passer d'une
chose, même si elle n'est pas désirable.
Aussi, la question qui se pose est de savoir s'il existe une définition
consensuelle de cette notion d’addiction ?
Il semblerait que cela soit une entité encore discutée de nos jours,
sans consensus réel. D'ailleurs, le terme ne trouve pas encore place dans les
dictionnaires de langue française sinon dans le discours préventif autour de
la lutte contre les ravages du tabac, de l'alcool et autres substances, donnant
lieu à abus, usage nocif et dépendances.
Le contexte d'apparition de cette notion est international, sans doute dans un
souci de réguler les productions, les usages et les circulations de substances
psychoactives, dans un contexte socio-économique particulier qui voit au
19ème siècle se développer les échanges commerciaux, les guerres de
l'opium, l'industrialisation et les découvertes de produits synthétiques
antalgiques puissants.
5
I - LA NOTION D’ADDICTION
A - DEFINITION DU CONCEPT
Le terme d’addiction émerge dans les années 1970 en
Amérique du Nord et pour autant la traduction française vient prendre un
sens différent dans les années 1990. Alors qu’en anglais il s'agit « de
s'adonner à », en français la dimension active du sujet a disparu puisqu'il est
fait référence à la dépendance, voire à l'assujettissement de la personne et
donc à une dimension passive.
Alors qu'il est question de « troubles » dans la classification
psychiatrique nord-américaine, la clinique psychiatrique française du 19ème
siècle utilise le terme de toxicomanie. La toxicomanie semble être la
maladie de notre temps. Elle est à la fois la plus dramatisée des formes de
dépendance et le modèle sur lequel est construite la notion d’addiction.
Délit, vice ou maladie ? La société a du mal à savoir comment traiter les
toxicomanes et la situation s’en trouve paradoxale : l'usage de certaines
substances constituant encore de nos jours un délit grave, passible de prison,
il est en même temps admis que les usagers de drogue doivent être traités
comme des malades (politique d'accès aux soins et mesures de protection de
la santé).
On peut alors se demander si le succès de la notion d’addiction ne tient pas
de son rapprochement entre des expériences couramment vécues par tout un
chacun et la toxicomanie, de façon à mieux comprendre cette conduite
mystérieuse !
Les modalités descriptives du phénomène étant plutôt consensuelles,
les explications qui y sont liées se rattachent à des courants théoriques qui
vont tantôt s'attacher au comportement du sujet et à l'objet des addictions et
tantôt s'attacher au sujet lui-même et à ses propres difficultés à être au
monde.
1) L’addiction une dette symbolique
Pour autant, la terminologie est la suivante, nous retrouvons dans la
déclinaison étymologique entreprise par le philosophe Michel SERRE («les
cinq sens»), les racines du mot ADDICERE qui signifie : dire, vouer,
dédier, céder, vendre, donner en adjudication, confirmer une cession,
condamner. Il s'agit dans le droit médiéval inspiré du droit romain d'une
contrainte par corps d'une personne qui, se retrouvant dans l'impossibilité de
s'acquitter d'une dette, est alors mise par le juge la disposition du plaignant.
La reprise de son acceptation dans notre langue contemporaine a donné lieu
à une extension de son usage à propos des conduites de dépendance. Cette
idée de « contrainte par corps » va être reprise par la psychanalyse et
notamment par BERGERET dans le sens d'une dette symbolique à laquelle
va se soumettre le corps du sujet.
D’une manière différente, GOODMAN va définir l’addiction dans le
sens d'un processus d’ordre psycho-cognitif dans lequel l'objet et
l'expérience du sujet font force d'explication du phénomène.
1 / 48 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!