Introduction : Dans l’élaboration de mon dossier j’ai pu me rendre compte de l’absence de statistique concernant les accidents par brûlure du jeune enfant en collectivité. Les brûlures entraînent souvent un mythe autour d’elles et surtout dans la façon de les soigner ou les croyances populaire peuvent être vecteur de complications.Il m’a semblait intéressant de rendre moins opaque les différents types et caractéristiques des brûlures auxquels l’enfant est exposé le plus souvent à son domicile (95%). Cependant les structures d’accueilles portent aussi en elles des risques d’accident que le professionnel se doit d’écarter afin d’assurer la sécurité physique des enfants. Durant mes recherches je me suis interrogé sur le rôle que peut avoir l’éducateur dans l’assistance à l’enfant mais surtout dans son rôle de prévention qu’il doit avoir et sur la manière dont il peut le mener. I) Généralités sur les brûlures 1.1 L’état des brûlures en France Définition : la brûlure est une destruction partielle ou totale pouvant concerner la peau, les parties molles des tissus ou même les os. La gravité de la brûlure est déterminée en fonction de l’agent causal en question, et du degré de brûlure. La brûlure n’est pas une plaie comme les autres car elle a des répercussions sur l’état psychologique des personnes. Les chiffres concernant les accidents domestiques impliquant les enfants sont malheureusement important.On dénombre en France environ un million d’accident domestiques par an, et plus particulièrement quatre cents milles brûlures dont deux cents milles nécessite un avis médical, dix milles une hospitalisation et mille sont considéré comme grave. - 25% des victimes ont moins de cinq ans 30% des victimes brûlées par liquide chaud ont moins de cinq ans 40% des victimes brûlées par solide chaud ont moins de cinq ans Les régions du thorax et des membres supérieurs sont principalement touchées Les enfants de moins de cinq ans sont les plus concernés par les brûlures par liquide bouillant et les enfants de plus de huit ans par les incendies et les explosions. C’est dans la cuisine que les risques sont les plus importants avec 27% des brûlures dans cette dernière. Les situations les plus courantes pour les jeunes enfants sont les liquides chauds, les biberons, l’eau trop chaude ils représentent 50% des brûlures chez l’enfant Il y a ensuite le risque d’objets chauds, comme les plaques électriques, les radiateurs qui compte pour 27% des accidents. En sus de ces deux types de brûlures il y a les brûlures électriques 4%, les brûlures chimiques externe (peau, muqueuses), ou interne (ingestion, inhalation). Et enfin les brûlures dues au soleil et au froid. La peau est un organe essentiel et sa destruction peut être fatale quand la profondeur de la brûlure et son étendue dépasse 25% de la structure corporelle. Une brûlure est plus ou moins grave selon sa profondeur ou sa surface.Dés que sa surface est égale ou supérieur à la paume de la main de la victime ou si elle est situé a des endroits du corps type visage, doigts, cou elle 1 est automatiquement considérée comme grave. La peau de l’enfant est plus mince et plus fragile, elle brûle quatre fois plus vite et plus profondément que celle de l’adulte a température égale. Quand la peau est totalement détruite, elle ne peut pas se reconstituer normalement hors la surface la surface de la peau d’un enfant grandit avec lui. Un enfant gravement brûlé devra subir de nombreuses greffes de peau et des soins intensifs tout au long de sa croissance. On dénombre cinq types de brûlures :- Les brûlures thermiques : Elles sont provoquées par le contact direct avec un élément à température élevée (objets, liquides, flammes). - Les brûlures chimiques : Ces brûlures correspondent à une agression par un acide, une base, un gaz qui provoquent une réaction chimique et qui détruit tout ou une partie de la structure cutanée. – La brûlure électrique : Les brûlures d’origine électrique sont rares, ce sont des brûlures électrothermiques qui peuvent toucher la peau, les muscles. – La brûlure par radiation : Cette brûlure est particulière car elle est due au rayonnement solaire elle est aussi appelée « coups de soleil ».Elle est plus ou moins grave selon trois facteurs qui sont : son extension (proportion du corps touché), sa localisation (visage,pieds), et son intensité (apparitions de cloques).Cette brûlure cutanée est le plus souvent accompagnée d’une atteinte en profondeur de la peau avec vieillissement précoce et augmentation du risque de cancer de la peau sous un délai important mais de façon irréversible – La brûlure par le froid : Le froid brûle selon des mécanismes similaire au chaud. 1.2 Les différents degrés de brûlure Premier degré : Apparence : La brûlure du premier degré correspond à un simple érythème, la peau est rouge mais elle est physiquement intacte, il n’y a ni cloque ni arrachement. 2 Mécanisme : dans une brûlure du premier degré, seul l’épiderme est touché. Sous l’épiderme, il y a vasodilatation, augmentation du diamètre des capillaires sanguins. Cette vasodilatation provoque le passage de liquides des vaisseaux sanguins vers les tissus, pouvant provoquer un œdème local, sans formation de bulle (phlyctène). Elle entraîne également un léger prurit (démangeaison) d’origine nerveuse, qui disparaît en quelques jours. Deuxième degré superficiel : Apparence : La brûlure du deuxième degré superficiel est caractérisée par des bulles qui apparaissent, soit immédiatement, soit dans les heures suivants la brûlure. Elles sont remplies d’un liquide transparent. Elles sont entourées d’une zone rouge (érythème). Cette rougeur blanchit quand on appuie dessus avec le doigt (ce qui signifie que les vaisseaux sanguins fonctionnent normalement). En cas de rupture des bulles après la brûlure le derme (couche profonde de la peau) est alors à nu. La brûlure est alors généralement du second degré superficiel. Il faudra simplement tenir compte de l’éclatement des bulles lors des soins en protégeant les tissus ainsi misent à nu. En cas de rupture des bulles pendant la brûlure cela indique généralement une brûlure du deuxième degré profond. Si la douleur est faible les terminaisons nerveuses ont été brûlées. Si le derme est blanc, les vaisseaux sanguins ont été détruits et le sang ne circule plus. Dans ces deux cas, la brûlure est du second degré. Si la douleur est forte et le derme rouge, la brûlure est du second degré superficiel. C’est une distinction importante, car la brûlure du second degré profond nécessite une intervention médicale. Mécanisme : le derme est touché. La sortie très importante du liquide d’origine vasculaire entraîne la formation d’une bulle de liquide. Celle-ci se développe à l’interface épidermederme qui est une surface de moindre cohésion des tissus, les vaisseaux sanguins sont dilatés mais pas endommagés. Deuxième degré profond Apparence : les cloques sont généralement percées. Sous celles-ci, le derme est décoloré la douleur est faible, paradoxalement l’absence de douleur est un signe de gravité dans une brûlure avec cloque. Mécanisme : contrairement au deuxième superficiel, des vaisseaux sanguins et des terminaisons nerveuses ont été détruits lors de cette brûlure. Troisième degré Apparence : la peau est cartonnée, blanche ou brunâtre insensible (mais la périphérie de la brûlure peut-elle être douloureuse. Une atteinte plus profonde peut toucher les masses musculaires. Mécanisme : la peau est brûlée en profondeur, vaisseaux sanguins et terminaisons nerveuses sont détruites. 1.3 La brûlure grave La brûlure du troisième nécessite obligatoirement une prise en charge par une unité médicale spécialisée. En effet contrairement aux autres brûlures elle atteint les trois couches de la peau. L’épiderme (superficie), le derme avec l’insertion des glandes et des poils et enfin l’hypoderme contenant une couche de cellules graisseuses. A partir de 15% de surface corporelle touchées, l’enfant est considéré comme grand brûlé (25% chez l’adulte). A ce niveau une greffe est indispensable pour réparer les lésions causées par les brûlures, qui défigurent et laissent des cicatrices importantes. Après une brûlure grave le chirurgien enlève d’abord la peau abîmée, c’est l’excision. La greffe elle-même se fait dans la semaine qui suite l’accident, elle sert alors de couverture à la plaie et peut-être provisoire ou définitive. Il existe plusieurs types de greffes de peau : - L’homogreffe, on utilise la peau d’un donneur. – 3 L’autogreffe, qui consiste à prélever un échantillon de peau sur une partie du corps non visible pour recouvrir la plaie. 1.4 Le rôle de la peau Une brûlure entraîne la destruction de la peau qui est une organe jouant de nombreux rôles : elle protége l’organisme contre des agressions comme : la chaleur, le froid, les rayonnements solaires, les bactéries, virus … La peau est une excellente défense contre les infections, c’est la raison pour laquelle toutes brûlures qui paraient graves doit être emballées dans un linge propre. La peau protège contre la déshydratation, et participe au maintien de la température du corps. La brûlure de surface importante entraîne une perte de chaleur et une perte d’eau. Une brûlure grave provoque une réaction de défense du corps qui ne concerne pas que la zone brûlée. Une réaction d’inflammation entraîne une perte d’eau et de sels minéraux. Le corps a tendance à recruter sa propre eau pour refroidir de l’intérieur la zone brûlée. La quantité de liquide dans les tissus et dans les vaisseaux baisse et peut aboutir à un détresse circulatoire aigue voire un arrêt du cœur. II) Les différents types de brûlures 2.1 L’exposition à des radiations - Mécanisme : Le coup de soleil est une brûlure, elle n’est pas due à un contact direct, mais au rayonnement solaire. Les rayons émis par le soleil pénètrent plus ou moins profondément dans la peau selon leur nature. Ceux qui pénètrent le plus profondément sont les UVA et UVB. Ils sont responsables des coups de soleil, mais provoquent aussi un réchauffement de la peau et le bronzage. UVA : rayonnement ultraviolet qui pénètre jusqu’au derme. Les UVA doivent être mille fois plus intense que les UVB pour provoquer un érythème équivalent. Ils sont responsables du brunissement de la mélanine déjà présente dans l’épiderme. Une exposition intense aux UVA, peut provoquer des brûles chez des individus sensibles. 4 UVB : rayonnement ultraviolet qui pénètre dans les couches de l’épiderme. Il est responsable des coups de soleil ainsi que du bronzage retardé qui apparaît deux à trois jours après. Les différents degrés La brûlure par le soleil, comme la brûlure par contact peut prendre toutes les formes des plus bénignes aux plus graves. Comparaison entre brûlure thermique et coup de soleil Le coup de soleil est comparable à une brûlure par le chaud (plaque électrique…) la différence porte essentiellement sur deux points : - 1° le choc thermique est plus faible pour le coup de soleil, mais celui-ci pénètre plus profondément dans la peau à cause de UV. 2° - de ce fait, les bactéries présentent sur la peau ne sont pas détruites et le risque d’infection notamment dans le cas de brûlures du second degré si les cloques viennent à percer. Evolution du premier et du deuxième degré superficiel Pour le premier degré qui est une rougeur sans cloque, il disparaît en quelques heurs sans laisser de traces. Pour le second degré superficiel la rougeur avec cloques disparaît au bout de quelques jours. - Causes : les rayons solaires qui se composent de 5 % de rayons ultraviolets et de 39 % de rayons visibles (la lumière) et de 56 % de rayons infrarouges. Seuls les rayons ultraviolets ont des effets sur la peau (voir définition). Les surfaces, le sol notamment renvoient une partie des rayons solaires qu’ils reçoivent c’est le phénomène de réverbération. Plus une surface est claire, plus elle renvoie de rayons lumineux (neige 85 %, sable 17 %, l’eau 5 %, l’herbe 3 %) 5 6 Qui est concerné ? Selon sa carnation (couleur de la peau et des cheveux) la peau filtre plus ou moins bien les rayons solaires. La brûlure apparaît alors pour des niveaux plus ou moins élevés d’exposition au soleil. Chaque type de peau peut donc supporter une certaine quantité d’UV. Au-delà de cette quantité, le système de défense est débordé, les vaisseaux sanguins se dilatent, provoquant la rougeur et la sensation de brûlure. - La hiérarchie : 1- peau très claire, cheveux roux, 2 - peau claire, cheveux blonds, 3 – peau claire cheveux châtains, 4 – peau mate, cheveux bruns, 5 et 6 – peau naturellement pigmentée ou noire. - Situations à risques : Pour le nourrisson et le jeune enfant, le postulat de départ et qu’il y a risques de brûlure dans beaucoup de situations car : - Sa peau est particulièrement fragile. – Il ne sait pas encore régler sa thermorégulation (adaptation aux variations de températures). – Sa surface de peau, étant faible un simple coup de soleil peut avoir un impact important sur sa physiologie. – La difficulté ou l’incapacité d’exprimer verbalement qu’il a mal. Il résulte pour toutes ces raisons un risque d’atteinte cutanée, de déshydratation et d’hyperthermie. - Les conséquences à court terme : - Inflammation : la brûlure solaire provoque la libération dans les tissus de médiateurs de l’inflammation. Ce sont des molécules qui provoquent une inflammation : rougeur, chaleur, douleur. Le premier stade de l’inflammation se manifeste par une rougeur plus ou moins douloureuse. La rougeur disparaît à la pression (la peau blanchit quand on appuie dessus. Ce qui démontre qu’elle est liée à la dilatation des vaisseaux sanguins. Localement, cette inflammation peut produire un œdème par passage de liquide des capillaires vers les tissus. Cet œdème peut pour des brûlures plus graves, provoquer la formation de cloques. - Douleur locale : elle se situe sur la zone brûlée et se manifeste par une sensibilité au touché et peut être gênante lors du sommeil. Elle est due à la conjonction de l’œdème en profondeur et du dessèchement en surface. L’œdème fait gonfler la peau, le dessèchement provoque au contraire sa rétractation, cette douleur disparaît au bout 24 heures. Le coup de soleil peut également entraîner de la fièvre, une déshydratation et une hyperthermie pouvant provoquer des vomissements. Certains cas de coups de soleil, peuvent déclencher une allergie qui se caractérisent par des boutons, plaques rouges ou démangeaisons. - Les conséquences à long terme : Fragilisation de la peau : la peau qui vient de subir un coup de soleil, a saturé ses défenses et de ce fait plus sensible à toutes les autres agressions. L’agression répétée des UVA, peut provoquer un cancer de la peau. 2.2 Brûlures thermiques - Mécanisme durant la brûlure : la chaleur entraîne la libération dans les tissus de médiateurs de l’inflammation, qui provoquent une dilatation des capillaires sanguins, se manifestant par une rougeur. 7 Une température supérieure à 65° endommage les parois cellulaires des capillaires qui peuvent être aussi détruites par la brûlure, favorisant la fuite de liquide hors des vaisseaux. Sous l’effet de la chaleur, il peut y avoir coagulation du sang dans les capillaires provoquant des micro-caillots favorisant la sortie du liquide. Ce liquide appelé exsudat reste dans un premier temps dans les tissus voisins des vaisseaux sanguins, provoquant un douloureux gonflement de ces derniers. En quantité importante, il provoque un décollement de l’épiderme-derme, c’est l’apparition de phlyctene (cloques). L’atteinte des parois cellulaires provoque la mort de la cellule qui se manifeste par une nécrose des tissus. Du fait de l’inflammation il y a une compression des tissus, donc des terminaisons nerveuses. Celle-ci provoque une douleur qui sera atténuée par la formation de phlyctene qui amène une baisse de la pression dans les tissus (exsudats sortent des tissus pour aller dans la phlyctene. L’accumulation de sang dans les capillaires peut provoquer des démangeaisons par le biais des terminaisons nerveuses (inflammation des capillaires = pression élevée sur les terminaisons nerveuses donc augmentation de la douleur). - Mécanisme après la brûlure : la baisse de la température amène une disparition de l’inflammation en quelques heures ou une journée (brûlures 1° et 2° superficielles). La dilatation des vaisseaux sanguins et la fuite d’exsudats s’arrêtent avec la fin de l’inflammation. La rougeur, la douleur et l’œdème qui y étaient associés disparaissent de même.Si la phlyctene n’éclate pas elle va lentement se résorber, la pression des liquides dans celle-ci étant faible, ils repassent lentement dans les tissus puis sont évacués dans les vaisseaux sanguins. L’épiderme formant la bulle de la phlyctene sera remplacé par un nouvel épiderme. Si au contraire il y a éclatement de la phlyctene, les liquides sont évacués les restes 8 de peau sèchent et une croûte se forme sur la plaie jusqu’à la reconstitution d’un nouvel épiderme. Dans ce dernier cas le risque d’infection augmente ainsi que la douleur, car les terminaisons sont quasiment à l’air libre. - Les complications : les brûlures par chocs thermiques peuvent entraîner des complications variées telles que : le prurit c’est une démangeaison au niveau des zones de cicatrisation (apport par les doigts de microbes et retarde la cicatrisation par le biais du grattage), hyper sensibilité au chaud et au froid, eczéma. 2.3 Brûlures par le froid - Types d’agression : on dénombre deux types d’agression dues au froid : - les engelures qui sont les conséquences du froid et qui se caractérise par une atteinte des orteils, des mains par le froid sans déshydratation de la peau. – Les gerçures sont des plaies superficielles dues à une exposition au froid. Elles se présentent sous la forme de fissures plus ou moins profondes associées à une déshydratation de la peau, avec éventuellement une atteinte des capillaires sanguins et des tissus cutanés. Les zones touchées, sont celles exposées à l’air. 9 - Causes et mécanisme : le froid agit directement sur la peau avec : - l’évaporation de l’eau des tissus corporels (doigts, nez, oreilles) ; - le blocage du métabolisme qui se caractérise par une exposition prolongée au froid, ralentissant la vie des cellules voire l’interrompant ; - la rougeur est provoquée par la rupture de fins capillaires sanguins, elle provient le plus souvent de la formation de très petits caillots dans les capillaires, à cause du ralentissement du débit dû au froid. Le sang pénètre alors dans les tissus voisins et leur donne cette coloration rouge. L’effet direct du froid est la douleur qui a trois causes : le contact direct du froid sur des capteurs spécifiques dits thermosensibles, le tiraillement dû a la déshydratation et au niveau des gerçures la rupture des terminaisons nerveuses. 2.4 Brûlures électriques et chimiques Ces deux types de brûlures sont les plus rares chez l’enfant, mais pas les moins dangereuses. Contrairement aux autres brûlures, elles sont par essence toujours graves. La brûlure électrique touche les enfants tout particulièrement aux mains et à la bouche. En plus des brûlures superficielles externes, s’associent des brûlures profondes le long du trajet du courant entre le point d’entrée et de sortie, en particulier au niveau des masses musculaires (nécroses). Il s’agit dans la majorité des accidents, d’une électrisation et non d’une électrocution qui par définition est mortelle car le courant passe par le cœur. Les conséquences de cette électrisation sont de plusieurs types, brûlures cutanées, internes, asphyxie, tétanie et arrêt cardiaque. La brûlure chimique et de deux types différents. Elle peut être interne par l’ingestion ou l’inhalation de produits toxiques (eau de javel, gaz….) et avoir des conséquences sur les organes vitaux, foie, poumons, pouvant provoquer des lésions irréversibles et impossibles à constater sans examens médicaux. La brûlure chimique externe est plus facile à constater, car elle touche la peau et l’aspect de la brûlure apparaît plus clairement. Suivant le type de produit chimique projeté sur le corps, la brûlure peut varier du 1 au 3 degré. Cependant chez le jeune enfant, elle est toujours grave en raison de la fragilité de leur épiderme. III) Comment agir et prévenir en tant qu’éducateur Nous avons pu constater la multitude de brûlures et la différence entre les trois degrés et leurs conséquences. Lors de mes recherches, j’ai pu me rentre compte du caractère précis que nécessite la prise en charge de chaque type de brûlures. Cette prise en compte doit répondre un protocole précis lors de l’intervention qui varie selon la nature de la brûlure. Le rôle de l’éducateur et de connaître ces protocoles et d’agir en fonction d’eux, afin de limiter les effets de la brûlure. Il ne s’agit pas de confondre les rôles, l’éducateur n’est ni pompier, ni infirmier et encore moins médecin, mais son intervention peut être décisive pour soigner ou sauver un enfant. L’éducateur doit se référer à l’avis d’une personne du corps médical, même pour les brûlures les plus superficielles. Concernant les brûlures plus importantes du 2° et 3° degré, elles doivent être prises en charge par un médecin ou par une unité spécialisée. Dans cette situation l’éducateur doit s’assurer de la venue d’une équipe médicale dans les plus brefs délais, en concertation avec la Direction de la structure et en prévenant la famille de l’enfant. Le second rôle de l’éducateur de jeunes enfants porte sur la prévention. Même si en majorité les accidents se passent au domicile des enfants, il est primordial pour le professionnel de mettre en action se rôle préventif sur deux niveaux. Le premier est d’écarter tout risque matériel ou négligence pouvant causer une brûlure aux enfants. Le second est de portée 10 éducative, afin de sensibiliser les enfants selon les âges, leur capacité de compréhension et d’aborder le sujet en équipe, afin d’accorder les pratiques. 3.1 Quelles réactions aux différentes brûlures - coups de soleil : dans tous les cas il faut surveiller la température et demander l’avis à une personne du corps médical comme un infirmière puéricultrice dans une crèche. Elle pourra alors décider la prise d’un antalgique (paracétamol). Si vomissement, il faut également se référer à un avis médical. - Premier degré : il faut calmer la sensation de chaleur et la douleur de la zone brûlée par le coup de soleil. On peut utiliser pour cela une crème hydratante à appliquer en couches épaisses toutes les deux heures. - Deuxième degré superficiel avec bulles intactes : La rupture des cloques permettrait aux microbes présents sur la peau de rentrer sous la cloque et d’être directement endommagé par le brûlure.Pour éviter cela on peut les protéger de deux façon : En disposant dessus un pansement. En les ramollissant par une hydratation maximum. Les soins pour cette brûlure commencent par un nettoyage au savon. On applique une émulsion hydratante sous une compresse humide que l’on renouvelle tous les trois jours. - Deuxième degré superficiel avec bulles éclaté : Nettoyage au savon ou antiseptique dermique. Compte tenu du risque d’infection on évite ensuite tout contact entre la peau sous la cloque et l’extérieur. Les soins sont similaires au deuxième degré avec bulles à la différence que l’on change les pansements tous les jours. - Brûlures thermique : Traitement immédiat : Il faut d’abord supprimer la source de chaleur, et éloigner la personne de celle-ci. Ensuite il faut faire ruisseler de l’eau sur le plus vite possible. En effet, l’eau est un très bon conducteur thermique,il va donc évacuer la chaleur résiduelle, qui sinon continuerais à aggraver la brûlure. L’eau froide réduit l’inflammation (contracte les vaisseaux sanguins), baisse la température des terminaisons nerveuses et par une action directe insensibilise les terminaisons nerveuses. L’eau doit couler pendant quinze minutes, être froide (10 a 20 degrés) mais pas gelée pour éviter les risques d’hypothermie, sans pression d’une hauteur de dix à quinze centimètres afin que l’impact ne fasse pas mal. Pour la même raison le point d’impact devra se situer au dessus de la brûlure. Si des vêtements cachent la brûlure, on arrose les vêtements et on les retire, sauf si ils sont en synthétique. Ce protocole sert uniquement si la brûlure à moins de quinze minutes car après ce délai, la chaleur ne se propage plus. Il faut distinguer s’il s’agit d’une brûlure simple ou grave. La brûlure est simple si c’est juste une rougeur situé loin des orifices naturels et des articulations ou si elle est inférieure à la moitié de la paume de la main de la victime. On peut reprendre le ruissellement d’eau jusqu’à ce que la douleur diminue. Dans tous les cas même si la brûlure parait superficielle il faut demander un avis médical (direction d’une crèche, médecin) pour avoir plusieurs avis quand à la nature de la blessure et la marche à suivre. La brûlure est grave si la victime est un nourrisson ; Si elle est situé prés d’un orifice naturel ou d’une articulation ; Si il y a des cloques ; Si la surface est supérieur a la moitié de la paume de la main de la victime ; Si la peau présente un aspect noirâtre. Dans ce ces cas il faut une fois l’arrosage débuté prévenir les secours (15 ou 112) et veiller sur la victime, la couvrir, lui parler. Si la régulation médicale conseille d’amener l’enfant auprès d’un généraliste, il faut couvrir d’un linge propre la brûlure après l’avoir refroidie et séché en attendant le traitement médical. 11 Soins différés : Pour le premier degré, après une brûlure de ce type il est fréquent que la peau tire.Ce phénomène est lié à la conjonction d’un desséchement en surface et d’un œdème en profondeur. Pour éviter cela il faut appliquer une émulsion hydratante et apaisante sur la brûlure. Pour une brûlure du deuxième degré superficiel : Si les phlyctènes ne sont pas percées il faut les protéger pour éviter qu’en cas d’éclatement les microbes soient au contact du derme. Afin de protéger les bulles il faut écarter les risques de frottement avec un pansement, en les ramollissants par une hydratation à l’aide d’un produit hydratant sous une compresse. Les soins ce font à l’aide d’un antiseptique dermique, d’une émulsion hydratante sous une compresse humide posée comme un bandage, que l’on renouvelle tous les jours.Si les phlyctènes éclatent il faut éviter le contact entre la peau sous la cloque et l’extérieur. Pendant le changement de pansement il se peut qu’il colle à la peau il faut donc passer la sous l’eau jusqu' à ce que la compresse se décolle. La brûlure peut en outre provoquer douleurs et fièvre qui peuvent être réduites par un antalgique et un anty-piéritique. Prévention de l’infection : Les antibiotiques sont des médicaments qui attaquent et détruisent les bactéries. Les antibiotiques par voie orale (comprimé, gélule) passe dans le sang qui les véhicule dans tout le corps pouvant ainsi détruire les bactéries qui auraient pénétré par la brûlure. Les antibiotiques peuvent dons servir à enrayer une infection en cours. En revanche ils n’ont aucun effet préventif et ne peuvent détruire les microbes présent sur la peau tout comme il n’existe pas d’antibiotique qui détruise toutes les bactéries.Cette éventuel prise est assujettie à une consultation médicale et n’est pas systématique. Il y a aussi un risque tétanique qui augmente après une brûlure car la zone touchée est une porte d’entrée pour le tétanos dans les jours qui suivent la brûlure, il est donc primordial de vérifier si la vaccination a été faite. En ce qui concerne les brûlures thermiques par flamme qui sont grave dans tous les cas il faut : -Commencer par étouffer les flammes en roulant le brûlé par terre ou en l’enfermant dans une couverture (non synthétique), mais ne jamais le déshabiller de crainte d’aggraver les lésions. -S’il s’agit d’huile enflammée, étouffer les flammes avec un linge humide en le maintenant sur les flammes. Toute projection d’eau serait dangereuse (projection d’huile bouillante). -Envelopper la personne dans un linge propre et appelé la samu. Brûlure par le froid : Mettre une pommade ou émulsion sur la zone touchée régulièrement au cours de la journée et ne pas exposer à l’air libre. Brûlure chimique : Dans tous les cas elles sont grave et peuvent être interne ou externe : Brûlure externe : - Protéger en éloignant la victime du produit. - Enlever les vêtements imbibés en se protégeant. - laver la peau à grande eau afin d’éliminer le produit, en évitant de contaminer une autre partie du corps, en particulier en cas de projection dans l’œil il faut s’assurer que l’eau ne coule pas dans l’autre. - Prévenir les secours en précisant la partie du corps touchée, la nature du produit et continuer le rinçage jusqu'à l’arriver des secours sauf contre ordre de ces derniers. En cas de brûlure interne qui concerne les voies respiratoires ou digestives : Une fois la protection assurée, il faut faire le bilan de l’enfant, prévenir les secours et la surveiller en les attendant. Il est primordial de ne pas faire boire la victime ni de la faire vomir et d’identifier le produit mise en cause. 12 La brûlure électrique : Elle est toujours grave car on ne voit pas les dégâts interne causé par le passage du courant, on constate simplement un point d’entré et de sortie. Il faut : -Protéger en coupant le courant (disjoncteur), ou repousser l’électrocuté du conducteur responsable avec un objet non conducteur (bois, plastique) -allonger la victime sur un sol sec et bien isolé puis prévenir les secours. Comportement à éviter dans tous les cas : -Badigeonner la plaie avec des substances telles du lait, du beurre… ; Crever les phlyctènes ; Utiliser du coton hydrophile ou un tissus pelucheux pour nettoyer ou couvrir la plaie ; Ne pas étaler de crème sans avis médical ; faire boire si la blessure est grave ; utiliser un antiseptique coloré car il cache la brûlure ; utiliser de l’alcool pour désinfecter ; Refroidir avec des glaçons. 3.2 La prévention Le rôle de l’éducateur de jeunes enfants est très large au niveau de la prévention car il peut évoluer auprès d’enfants de deux mois aussi bien qu’avec d’autres de six ans. Je me baserais sur mon expérience en crèche lors de mon stage de découverte pour essayer de dégager des axes de préventions. La différence d’âge entraîne forcement des capacités, des curiosités diverses et donc des risques d’accident plus ou moins élevés. Il est donc essentiel que l’éducateur sur le plan éducatif puisse répondre de manières adaptées à la diversification des situations à risques dans le quotidien des enfants. Avant de développer les éventuelles actions éducatives que l’éducateur pourrit mettre en place au sein d’une crèche par exemple, je vais aborder les actions de prévention que le professionnel se doit d’assurer et de pérenniser. Nous avons vu qu’il y avait cinq types de brûlures différentes qui nécessite des soins divers selon leur nature, leur gravité en revanche il n’y a qu’un mot qui doit résumer l’ensemble des actions des professionnels c’est vigilance. Prenons en premier lieu les brûlures par coups de soleil, les actions afin de les prévenir sont simple et découle du bon sens. La première mesure est de vérifier que les enfants avec lesquels on prévoyait de sortir ont un chapeau, un tee shirt et une crème solaire avec un indice anti u.v important. L’heure de sortie est aussi à prendre en compte on évitera de s’exposer quand le soleil est au zénith, c'est-à-dire entre 11h et 15h et l’on proposera régulièrement aux enfants de s’hydrater. Il est également du ressort du professionnel de vérifier dans les fiches sanitaires ou en demandant au parents s’il il n’y a pas d’enfants allergique au soleil.En conclusion le coups de soleil reste une brûlure qui est aisée à éviter de part son absence de soudaineté comparée à d’autres brûlure. Si les précautions énoncé plus haut sont suivies les enfants pourront profiter des beaux jours en sécurité dans le cas contraire cela voudrait dire que les professionnels ont négligé les règles élémentaire pour assurer la sécurité physique des enfants. A l’instar des brûlures par radiations les brûlures par le froid sont très facilement évitable en respectant les règles élémentaires de bon sens. En effet il est important que les enfants puissent profiter de l’extérieur tout au long des différentes saisons et il est du rôle de l’éducateur de favoriser cette activité source de bien être. La saison hivernale nécessite un ensemble de précautions pour ne pas que les enfants soit brûlé par le froid. Ces mesures sont classiques elles passe par le port du manteau et plus généralement d’un pull, mais aussi de gants, écharpe, bonnet qui garde la chaleur du corps et protège contre les gelures ou engelures. L’éducateur au même titre que l’équipe, doit vérifier que les enfants ont bien leurs vêtements, dans le cas contraire, il faudra solliciter la famille. 13 Nous allons maintenant parler de la prévention pour éviter les brûlures thermiques, qui peuvent être de trois types (solides et liquides chauds, flammes). La prévention pour ce type de brûlures peut varier selon la structure. Pour ma part j’ai effectué un stage en crèche collective et les précautions à prendre sont les suivantes : - solides chauds, il appartient à l’éducateur de vérifier si la température des radiateurs n’est pas trop excessive, afin d’éviter les brûlures. Dans d’autres structures la cuisine peut éventuellement, être source de danger, mais concernant la crèche collective, où j’ai effectué mon stage, celle-ci était hors d’atteinte des enfants. Lors des sorties dans la rue avec un groupe d’enfants, les pots d’échappement des voitures peuvent représenter un risque. – liquides chauds, c’est le type de brûlures thermiques qui engendre le plus de danger au sein d’une crèche notamment. Cette brûlure peut survenir à l’occasion d’un biberon trop chaud, de l’eau trop chaude au niveau des robinets ou encore des aliments servies trop chaud à table. Ce risque peut être accru si un adulte laisse traîner une tasse de thé ou café, au sein de la section. Le rôle de prévention du professionnel est de contrôler la température du lait en le testant sur le dessus de sa main, de vérifier la température de l’eau au moment du lavage des mains et vérifier que les aliments servis à table sont à la bonne température. Il est important que les adultes prennent leur café, thé, dans une salle appropriée à cet effet. – brûlures par flamme, elles passent par un système de détection d’incendie, qui doit être régulièrement contrôlé pour prévenir tous risques. De même le professionnel est tenu de laisser dans le vestiaire tous ce qui pourrait être source de brûlures ou d’incendie (allumettes, briquets). En dernier point, nous aborderons les deux types de brûlures les plus graves, mais aussi les plus rares chez l’enfant, qui sont les brûlures électriques et chimiques. La prévention concernant la brûlure électrique, passe un matériel électrique conforme aux normes de sécurité (estampillé NF), une installation de prises à un mètre du sol avec une protection, éviter les prises multiples et vérifier le bon état des cordons des appareils électriques. Les brûlures chimiques nécessitent deux mesures de prévention : les produits doivent être entreposés dans un local spécifique et fermé à clé. Après avoir parlé de la prévention d’un point de vue technique, nous allons essayer de distinguer le rôle de l’éducateur sur le plan éducatif et au niveau de l’équipe. Sur le plan éducatif son rôle au quotidien et de rappeler les règles de vie (vestimentaire, sécurité). Il doit expliquer au tant de fois que nécessaire, afin que l’enfant intériorise la règle et bien évidemment il interviendra en cas de danger. Outre ce rappel du cadre au quotidien, l’éducateur peut monter des ateliers ludiques, en associant par exemple un code de couleur avec certains appareils plus ou moins dangereux, selon l’âge des enfants. Il peut également mettre à disposition dans le coin livres, un ouvrage adapté qui traite des risques à la maison, ou encore sous forme de chansons. Lors d’un incident l’action de l’éducateur est de rassurer, consoler l’enfant et non de le mettre en accusation pour ne pas avoir respecter les règles. Le travail d’équipe au niveau préventif passe un temps de concertation sur les différentes brûlures qui existent, sur la façon d’apporter les soins et sur le protocole d’urgence à suivre. Dans ce souci de connaissances, il apparaît nécessaire qu’un des membres possède une attestation de formation au premier secours. 14 CONCLUSION : Une brûlure peut donc revêtir différents aspects de gravité. Le rôle de l’éducateur en tout premier lieu est d’assurer la sécurité physique et affective des enfants. Les brûlures sont pour la majorité évitables si l’adulte est vigilent. La nature de la structure dans lequel évolue l’éducateur (crèche, halte garderie...) comporte en soit moins de risques d’accidents, comparativement au domicile. Il demeure donc au professionnel de ne pas relâcher sa vigilance sans pour autant tomber dans une démarche paranoïaque. J’ai abordé plus haut l’aspect psychologique de la brûlure, car pour les plus graves, elles peuvent toucher à l’aspect physique d’un enfant notamment au niveau du visage et ainsi compliquer sa vision de lui-même et sa relation au monde. L’éducateur de jeunes enfants en évoluant dans un service de pédiatrie peut être amené à accompagner un enfant et sa famille, après une grave brûlure il est donc important pour l’éducateur de réfléchir à la place qu’il peut tenir dans cet accompagnement médical et psychologique. 15