CPC Dombes à partir d’un document des CPC de la Loire Page 1
Le lexique à l’école maternelle
Plan de ce document :
1. Quelle est la différence entre lexique et vocabulaire ?
2. Pourquoi un outil sur le lexique ?
3. Que disent les documents d’accompagnement sur ce sujet ?
4. Que nous apprennent les chercheurs ?
5. Quel est le rôle des imagiers ?
6. Quels sont les principes pédagogiques et didactiques ?
7. Propositions Philippe Boisseau et Agnès Florin
a. Les albums écho (cf. Bellegarde)
8. Quels jeux proposer pour développer le lexique ?
a. Lexique autour du Petit Chaperon Rouge
b. Lexique des animaux
c. Lexique des fruits
9. Programmer les acquisitions
a. BO 2008
b. Listes mots PS MS
10. Evaluer : sur le site de la circonscription Oyonnax-Nantua, des
observations pour PS et MS :
http://www2.ac-lyon.fr/etab/ien/ain/nantua/HTM_ressources/3CYCLE1/3CYCLE1.htm
1. Quelle est la différence entre lexique et vocabulaire?
Le lexique est la somme des vocabulaires utilisés. Le lexique est le « trésor
de la langue française ». Il est composé de tous les mots de différents
domaines de l’expérience humaine, représentés en langue. On désignera par
vocabulaires des domaines spécifiques de l’expérience. Le vocabulaire de la
marine se distingue du vocabulaire de l’école.
Les mots en chiffres :
- vers 1 an : apparition du mot en tant que signe
- entre 12 et 18 mois : l’enfant possède une vingtaine de mots
- entre 18 et 21 mois : environ 180 mots
- entre 21 et 30 mois : environ 800 mots. Vers 30 mois la structure est
proche de celle du système de l’adulte.
- Entre 3 et 6 ans : environ 2500 mots. D’où l’importance de mettre en
place des situations langagières qui favorisent l’acquisition du
vocabulaire à l’école maternelle.
- Les adultes : de 8 à 10 mots
Le lexique français est estimé à quelques 20 à 250 000 mots
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2. Pourquoi un outil sur le lexique ?
L’apprentissage du lexique trouve son importance dans l’établissement de
liens entre le langage, l’expérience et la connaissance du monde, il favorise
donc chez l’enfant le développement cognitif.
Objectifs de l’école maternelle :
Amener les enfants à disposer d’un capital lexical pour :
o prendre la parole,
o s’exprimer,
o comprendre et être compris,
o communiquer,
o raconter,
o décrire…
Aussi bien dans le langage en situation (découverte, emploi et
réemploi des mêmes mots dans des contextes différents et ce au moins
7 à 8 fois), que dans le langage d’évocation, aussi bien en réception
qu’en production.
Permettre aux enfants d’entrer progressivement dans le
fonctionnement lexical :
se focaliser sur la forme et non plus seulement sur le sens.
Chaque enfant possède un lexique usuel d’usage qui s’appuie sur sa
pratique quotidienne du langage dans ses échanges verbaux avec son
entourage.
Ce lexique est donc très marqué socialement et culturellement, il est différent
pour chaque enfant.
Le lexique de base est le lexique minimum commun qui permet les
échanges au sein de la classe : dans la relation enfants-enfants, dans la
relation enfants-enseignant.
Il constitue le socle commun qui rend possible la communication et la
compréhension des attendus de l’enseignant. Le lexique de base doit faire
l’objet d’un apprentissage systématique à l’école.
L’apprentissage du lexique nécessite une vraie démarche qui va permettre aux
enfants d’accroître leur capital lexical, mais aussi d’entrer dans le
fonctionnement lexical en travaillant les homonymes, les synonymes, les
polysémies et les contraires. Elle va faciliter la compréhension et soutenir
l’activité de mémorisation.
Les opérations mentales en jeu vont mobiliser et développer des compétences
réinvestissables dans d’autres domaines d’apprentissage de l’école maternelle.
Le lexique (site ac-creteil.fr) :
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Ce n'est pas
C'est
Se limiter à :
- faire correspondre
des mots des objets,
- répéter des mots,
- nommer une fois,
- désigner
simplement.
- désigner un grand
nombre de mots.
Mettre en place une vraie démarche
d’apprentissage en amenant l’enfant à:
- Passer d’un vocabulaire passif
(réception/compréhension) à un vocabulaire
actif (production) pour donner du sens à l’activité
langagière,
- Reconnaître le même objet quelque soit sa
représentation (photo, dessin, peinture, …)
- S’approprier un mot nouveau en 4 étapes :
découvrir/approfondir : identifier un mot dont le
sens est inconnu
structurer : penser la trace écrite
mémoriser et favoriser le rappel en mémoire
réutiliser : employer les mots justes en
production d’oral ou d’écrit
- Mobiliser des compétences cognitives pour :
. inventorier
. trier
. classer
. comparer
. catégoriser
. réutiliser
L’enseignant favorisera la mise en réseaux des
connaissances qui permettront la construction du
concept.
3. Que disent les documents d’accompagnement sur ce
sujet ?
Document d’accompagnement « le langage à l’école maternelle » 2006
P12 : « Le lexique constitue une représentation du monde dont les enfants
s’emparent dès leur deuxième année »
P 16 : « Dans le domaine lexical, le vocabulaire travaillé sera d’abord celui des
réalités connues, manipulées, et les relations de catégorisation ne
seront que progressivement explorées au fur et à mesure qu’un travail
particulier sera conduit dans ce domaine. ».
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P18 : « Durant toute l’école maternelle, l’enseignant fait jouer les
reformulations pour fournir des modèles phonologiques corrects, pour
enrichir le lexique et la syntaxe en apportant des termes précis et en
proposant des phrases complètes et plus complexes. » « Il reprend à son
compte des mots d’un vocabulaire peu soutenu, que l’enfant ne sait
parfois pas situer, n’ayant que ce mot pour désigner ce dont il veut
parler(« des godasses »par exemple), il emploie aussitôt les mots adaptés à la
situation. »
P53 : « Durant les deux dernières années en école maternelle, le langage en
situation doit s’enrichir à divers points de vue : lexical (variété, précision,
début de structuration du lexique utilisé), syntaxique (phrases plus complexes,
questionnements variés etc.…) et pragmatique (enjeux et formes adaptées). »
P 55 : « Pour le petit enfant acquérir des mots c’est mettre en correspondance
des unités de langage avec des objets ou des personnes (noms), des actions
(verbes), des propriétés ou des qualités des objets, et des actions (adjectifs,
adverbes),
« Ce lexique peut être utilement repris comme base dans le travail qui
est conduit sur les syllabes et les phonèmes. »
« L’acquisition est facilitée par la fréquence des mots, par leur caractère
saillant (le maître met en relief tel mot nouveau dans une phrase, le redit en
montrant l’objet, l’explicite). Elle est facilitée aussi par leur transparence
morphologique, les enfants étant sensibles aux parentés jusqu’à établir
d’ailleurs de faux liens et produire des dérivés selon des règles abusivement
généralisées. Ainsi « manger » et « mangeable » seront vite liés, comme «
boire » et « buvable », mais ceci peut susciter des créations de mots sur le
même modèle (« marchable » par exemple). »
« Elle est également facilitée et enrichie si les mots sont associés à des
schémas d’événements assez prototypiques, à des représentations
organisées de séquences d’actions répétitives (exemples : le bain, le
repas, plus tard la séance de natation, l’emprunt de livres à la bibliothèque,
etc.).
En conséquence, on ne saurait négliger toutes les occasions de revenir sur des
découvertes lexicales faites en situation, dans l’activité fonctionnelle, pour les
convertir en acquisitions plus sûres grâce à la « manipulation », la
réutilisation dans des situations différentes de jeux (de loto, de
Mémory, de Kim, de devinettes, de portraits, d’intrus, de classement)
ou de lecture (documentaires).
« On ne se privera pas des ressources des jeux du faire semblant pour faire
utiliser et réutiliser tous les mots des scènes quotidiennes : le bain de la
poupée à l’école avec le déshabillage et l’habillage, le repas au coin cuisine ou
le goûter, etc. »
p 56 : « Les tâches de catégorisation (selon des critères sémantiques,
associatifs, etc.) aident à la mémorisation. Ainsi, élaborer et enrichir
régulièrement l’imagier des mots de la classe (en y faisant figurer les noms des
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animaux, des plantes, des jeux, des ustensiles, du matériel scolaire…), des
classements thématiques, permet l’exploration régulière de champs
lexicaux variés et l’acquisition d’un vocabulaire spécifique. On peut
aussi envisager la constitution de dictionnaires de la classe, de boîtes à
trésors, d’un musée de la classe, de murs d’images, transformables en fonction
de thèmes abordés, pour induire une utilisation des mots associés à des
objets (ou à leur représentation) eux-mêmes liés à la vie de la
classe. »
« En section de grands, l’activité de tris et classements de mots peut
trouver des prolongements dans la copie et l’encodage (mots de la même
famille) pour garder trace d’activités. Avec les grands, on ne négligera pas les
activités de transformation (au pluriel, au féminin), les classements de «
petits mots » (signifiant la causalité, l’opposition, les rapports de temps, les
rapports spatiaux, la coordination). »
Mise en œuvre du socle commun de connaissances et de
compétences (mars 2006): l’acquisition du vocabulaire à l’école
primaire :
Dès l’école maternelle devra être mise en place une initiation déjà méthodique
au vocabulaire. On sait aujourd’hui l’importance décisive de la quantité et de la
qualité du vocabulaire qu’un enfant possède avant qu’il apprenne à lire. Si un
enfant ne possède qu’un nombre très restreint de mots, l’apprentissage,
tellement nécessaire, des relations grapho-phonologiques sera sans objet : la
traduction en sons des lettres ou groupes de lettres ne permettra pas à
l’apprenti lecteur d’accéder au sens d’un mot s’il ne figure pas dans son
vocabulaire oral. Faute d’un vocabulaire suffisant, la maîtrise du code le
conduira alors à produire uniquement du bruit et non du sens.
À ce niveau, il s’agira d’abord d’un lexique premier, mais fondamental,
lié aux expériences du très jeune enfant, à son environnement, aux
figures qui le frappent, aux dangers qu’il pressent, aux bonheurs qu’il
éprouve.
Progressivement les enfants seront conduits à prendre de la distance par
rapport à leurs perceptions et à leurs sentiments immédiats : l’école
maternelle doit leur donner le vocabulaire nécessaire pour commencer
à raconter, décrire, expliquer. C’est sur ce socle que reposera sa pratique
future de la langue. En grande section, l’apprentissage d’un ou deux
mots nouveaux par jour sera un objectif.
4. Que nous apprennent les chercheurs ?
Du de Jean-Pol Rocquet (Inspecteur/professeur de l’éducation
nationale) :
L’apprentissage du vocabulaire s’effectue par l’implication du sujet apprenant.
Du coup, plus les situations dans lesquelles les enfants agiront par le langage
seront nombreuses et variées, plus l’apprentissage sera effectif.
Pour apprendre une information nouvelle, il faut l’inclure dans une somme
d’informations déjà connues.
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