grammaire grecque

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GRAMMAIRE GRECQUE
GRAMMAIRE GRECQUE
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GRAMMAIRE GRECQUE
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TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE
LES LETTRES ET LES SONS
CHAPITRE I. – La langue grecque : l’attique……………………………………………….p.4
CHAPITRE II. – Étude des signes………………………………………………………...…p.5
CHAPITRE III. – Étude des sons……………………………………………………………p.8
SECONDE PARTIE
LA MORPHOLOGIE
CHAPITRE IV. – Les éléments du mot et la déclinaison…………………………………...p11
CHAPITRE V. – La déclinaison de l’article, La première déclinaison…………………. …p13
CHAPITRE VI. – La seconde déclinaison………………………………………………… p.15
GRAMMAIRE GRECQUE
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INTRODUCTION
En voilà bien assez : depuis le temps que je souhaite employer une grammaire du grec ancien
sous forme électronique, jamais l’occasion ne s’est présentée. Je ne citerais pas les avantages
qui découlent d’une telle utilisation, qui sont évidentes. Je rappellerais cependant qu’en
aucun cas un tel ouvrage ne devrait dispenser de la consultation des manuels sur papier, aux
saveurs ô combien plus appétissantes !
Maintes et maintes de mes recherches ont été infructueuses : sur CD-ROM (je parle de prix
abordables aux modestes étudiants) ou sur Internet (en français !), mais où diable dénicher
une grammaire de consultation simple, pratique et rapide ?
Le milieu de la linguistique des langues anciennes me semble sous bien des aspects un
domaine qui se prend trop au sérieux, qui se croit une certaine élite, bref qui n’a pas de temps
à consacrer à la cyber-information, sauf pour y faire du négoce.
Voilà une des raisons qui me pousse à entreprendre moi-même la rédaction d’un tel ouvrage,
attendu que personne n’a voulu le faire pour moi.
Je reprend ici l’ouvrage intégral intitulé Grammaire Grecque, par J. Allard & E.
Feuillâtre, des éditions Hachette Classiques, édition 1972.
J’y apporterais des ajouts dans la mesure du possible, non que l’ouvrage ne se suffise déjà à
lui-même, mais enfin, je pense que ma petite expérience ainsi que les données que j’ai
accumulées, qu’elles servent aux détails autant qu’à l’aspect mnémotechnique de
l’apprentissage, ne seront pas superflues.
Bien entendu, une telle reproduction, au regard de la loi, pour utile qu’elle pourrait être, ne
doit pas être diffusée. C’est pourquoi je tiens à mentionner cet avertissement : ne lisez pas ce
qui va suivre, car il s’agit en fait de ma « copie de sauvegarde » de la grammaire papier ; je
la dépose sur mon site, mais j’en garde la propriété et l’exclusivité.
Si vous consultez l’ouvrage, je ne saurais être en rien tenu responsable de vos actions. Sachez
cependant que, ce faisant, vous aurez accès à un trésor auquel je n’ai pas eu accès durant
mes études de lettres classiques, qui, pour rebutantes qu’elles ont été concernant mes
professeurs, ne m’ont pas empêché néanmoins de garder une réelle passion pour le grec
ancien, qui me pousse aujourd’hui à apporter une contribution aux autres étudiants.
En principe, vous devriez trouver cette grammaire sur Internet. Vous avez donc déjà fait du
chemin, et je n'ai rien à vous apprendre quant à l’interactivité de ce document, aspect qui
n’est pas prêt d’être celui du papier.
Ces quelques considérations étant faites, je laisse la parole à la connaissance.
FONTAINE Didier,
Ce 11 septembre 2000.
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PREMIÈRE PARTIE
LES LETTRES ET LES SONS
CHAPITRE I
LA LANGUE GRECQUE : L’ATTIQUE
1. Qu’est-ce que le grec ?
Le grec appartient à la famille des langues indo-européennes, comme le latin et comme le français, issu
du latin.
Vers l’an 2000 et jusqu’aux environs de l’an 1000 avant Jésus Christ, des tribus d’émigrants arrivèrent
en Grèce par vagues successives. Il est probable que ces nouveaux venus avaient quitté, au cours du troisième
millénaire, les régions brumeuses et froides voisines de la Baltique, pour se répandre sur toute l’Europe, sur
l’Iran et même sur l’Inde : on les appelle les indo-européens.
La langue que parlaient ces peuples ne nous est pas directement connue, mais nous pouvons nous faire
une idée de ce qu’elle était en comparant les diverses langues qui en sont issues, comme le sanskrit ou langue de
l’Inde, les langues germaniques et slaves, le grec et le latin. Or la méthode comparative a permis d’éclairer des
faits importants et des particularités des langues grecque et latine.
2. Les dialectes grecs
Le grec, né de l’indo-européen, a dû présenter dès l’origine des formes diverses dans chaque groupe
d’envahisseurs, puis il a évolué selon les régions où ces peuples ont vécu. C’est ainsi que se sont formés les
dialectes :
1) Citons les dialectes du groupe arcado-chypriote, dont nous trouvons des traces en Arcadie, à Chypre et en
Pamphylie,
2) L’ionien, parlé en Attique, en Eubée, dans la plupart des Cyclades, sur les côtes septentrionales de la mer
Égée, ainsi qu’en Asie Mineure dans les régions de smyres, d’Éphèse et de Milet.
3) Le dorien, parlé dans la plus grande partie du Péloponèse, en Etolie et en Epire, sur la côte sud de l’Asie
Mineure, dans les îles de Crète et de rhodes, ainsi que dans la plupart des colonies de Sicile et de grandeGrèce.
Remarque – Le dorien est la langue des derniers envahisseurs, parvenus vers le Xe siècle en Hellade et dont les
Eoliens constituaient sans doute l’avant-garde. Les Arcadiens ont été rejetés au centre Péloponèse ; les Ioniens
ont quitté la Grèce continentale pour gagner les ômes de la mer Egée et les côtes de l’Asie Mineure.
Il se peut que les Arcadiens et les Ioniens aient fait partie d’un seul peuple ayant une langue commune, à l’image
du mycénien, récemment déchiffré sur les tablettes de Pylos. Cette langue, qui est la forme la plus archaïque du
grec que nous connaissons, se serait répartie en deux rameaux : les dialectes du groupe arcado-chypriote et
l’ionien attique.
3. L’attique et la langue commune ou Koïnè
L’attique, parlé à Athènes et aux environs d’Athènes, est en effet une subdivision de l’ionien. Mais par suite de
la suprématie économique, politique et artistique d’Athènes au Ve siècle, l’attique est devenu le plus important
des dialectes ioniens, puis de tous les dialectes grecs. C’est lui précisément que nous allons étudier.
À partir de la fin du IVe siècle avant Jéqus Christ l’attique adopté par tous les prosateurs grecs a été
appelé langue commune ou Koïnè (Koin»). Mais cette langue diffère sensiblement du pur attique.
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CHAPITRE II
ÉTUDE DES SIGNES
4. Les vingt-quatre lettres de l’alphabet grec
Alpha
Bêta
Gamma
Delta
Epsilonn
Dzêta
Êta
Thêta
Iota
Kappa
Lambda
Mu
Nu
Xi
Omicronn
Pi
Rhô
Sigma
Tau
Upsilonn
Phi
Khi
Psi
Oméga
A
B
G
D
E
Z
H
Q
I
K
L
M
N
X
O
P
R
S
T
U
F
C
Y
W
a
b
g
d
e
z
h
q
i
k
l
m
n
x
o
p
r
s, j
t
u
f
c
y
w
a
b
g
d
e
dz
ê
th
i
k
l
m
n
x
o
p
r
s
t
u
ph
ch
ps
ô
long ou bref, comme dans âge et acte
en principe, différent selon position
dur comme dans guerre ; devant g, k, c, x, le g correspnd au son noté dans king.
œ yilÒn (é simple), prononcé comme dans clé
se prononçait aussi zd.
ouvert long, comme dans tête
nous le prononçons comme dans théâtre
long ou bref, comme dans île et lit ; n’a pas de point
comme dans képi
ll n’a jamais le son mouillé ; se prononce comme dans ville
ne nasalise pas la voyelle précédente ; ¢mf…, autour de, ammphi
ne nasalise pas ; ¢ndre‹oj, courageux, anndréioss.
comme dans axe.
Ô mikrÒn (o petit), nous le prononçons comme dans otage.
j à la fin d’un mot, s ailleurs ; dur comme dans soleil
comme dans bastion
â yilÒn, (u simple), long ou bref comme dans mûr et mule.
comme dans physique
comme dans chaos
comme dans pseudonyme
ð mšga, (grand o), comme dans dôme.
5. Origine de l’alphabet grec
Les Grecs ont emprunté la plupart des lettres de leur alphabet aux Phéninciens, peuple
de race sémitique. Ils l’ont fait pour les besoins de leur commerce, car leurs rapports avec les
marchands phéniciens étaient constants.
À l’origine il n’y eut pas qu’un seul alphabet : chaque cité interpréta à sa guise le
fonds commun. Mais une première simplification isola quatre alphabets qui durent ensuite
ramenés à un seul, l’alphabet ionien de Milet, l’une des villes les plus importantes de l’Asie
Mineure. Athènes l’adopta en 403 av. J.-C.
6. La prononciation érasmienne
Notre prononciation du grec est conventionnelle : on l’appelle érasmiene, du nom du savant
qui l’a fixée au XVIe siècle, l’humaniste hollandais Erasme.
Contrairement à la prononciation française du latin, qui est très fautive, il semble que notre
prononciation du grec ne s’écarte pas trop de la prononciation antique. Un Grec du temps de
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Platon en nous entendant lire sa langue maternelle, aurait pu la reconnaître ; un Latin du
temps de Cicéron, sûrement pas.
Remarques :
1-Les lettres grecques qui composent un mot ne sont pas liées entre elles. Ex : gr£mma,
lettre.
2- Nous prononçons comme en français les sons représentés par au, eu, ou, alors que au et
eu représentaient des diphtongues en grec. Nous prononçons ai, ei, oi comme dans ail,
sommeil, Ohio. Voir §14.
7. Les esprits
Vous remarquerez sur les mots grecs l’existence de deux sortes de signes : ce sont les esprits
et les accents.
L’esprit indique que le mot commence ou ne commence pas par une aspiration.
Il se trouve sur toutes les voyelles ou diphtongues initiales et sur le r initial.
On distingue l’esprit rude (¡) et l’esprit doux (¢). L’esprit rude indique que la prononciation
de la voyelle, de la diphtongue ou du r qu’il surmonte s’accompagne d’une aspiration.
Ex. : ÐdÒj ,route, se prononce hodoss.
L’esprit doux indique que la prononciation de la voyelle ou de la diphtongue ne
s’accompagne pas d’une aspiration.
Ex. : 'ApÒllwn, Apollon, se prononce Apollônn.
Remarque 1 : L’esprit est toujours rude sur le r initial et sur l’u initial.
Ex. : ·»twr, orateur, Ûpnoj, sommeil.
Remarque 2 : L’esprit se place au-dessus d’une minuscule : ¢n»r, homme ; à gauche d’une
majuscule : 'An»r, Homme ; sur la seconde voyelle d’une diphtongue ou fausse diphtongue,
cf. §14. : o„k…a, maison.
8. Les accents : leur nature
Les accents que nous trouvons sur les mots grecs et ceux que nous mettons sur les mots
français ne jouent pas le même rôle.
En français, l’accent sert à indiquer la prononciation des voyelles qu’il surmonte. Ainsi, dans
le mot élève, l’accent aigu indique que le premier e est fermé et l’accent grave que le second e
est ouvert. Parfois il ne sert qu’à distinguer des homonymes, comme la préposition à de la
verbale a.
En grec, l’accent désigne la syllabe accentuée du mot.
Ex. : ¥nqrwpoj, homme.
Les mots grecs ont en effet, comme les mots latins et français, une syllabe accentuée. Mais en
français la voix se fait plus forte sur la voyelle accentuée.
Ex. : élève, maison.
Le français a donc un accent d’intensité.
En grec, la syllabe accentuée était prononcée sur une note plus élevée que les autres syllabes
du mot. Le grec avait donc un accent de hauteur et un caractère musical.
9. Les accents : les trois accents grecs
Il y en grec trois accents :
- l’accent aigu, qui indique la syllabe sur laquelle le ton s’élève.
Ex. : ¹mšra, le jour.
- l’accent grave, qui remplace l’accent aigu sur la dernière syllabe d’un mot immédiatement
suivi d’un autre mot accentué et qui indique une élévation moindre de la voix.
Ex. : kalÕj kaˆ mšgaj, beau et grand.
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l’accent circonflexe formé de deux accents, aigu et grave, réunis et qui indique que la voix
s’élève puis redescend sur la même syllabe.
Ex. : koàfoj, léger.
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Remarque : L’accent, comme l’esprit, se place sur la deuxième lettre d’une diphtongue.
Ex. : a‡x, chèvre ; aÜrion, demain ; à côté de ¥upnoj, sans sommeil, mot de trois syllabes.
10. Principes d’accentuation ; les mots atones.1
Les règles de l’accentuation grecque sont complexes. Bornons-nous à savoir pour le moment
que l’accent aigu peut être placé sur l’une des trois dernières syllabes d’un mot, alors que
l’accent circonflexe ne peut se trouver que sur l’une des deux dernières syllabes ; quant à
l’accent grave, il remplace l’accent aigu sur la dernière syllabe d’un mot immédiatement suivi
d’un autre mot accentué. Au XVIIe siècle, la méthode de grec de Port-Royal enseignait ces
vers aux écoliers :
L’aigu peut en trois lieux passer,
Sur brève ou longue se placer.
Le circonflexe une longue aime
En la finale ou la pénultième.
Le grave en la fin seule est vu,
Dans le discours et pour l’aigu.
Ex. :
¥nqrwpoj, homme ; , ¹mšra jour ; , bon ;
koàfoj, léger ; poiî, je fais ;
¢gaqÕj kaˆ kalÒj, bon et beau.
Quelques mots grecs ne sont pas accentués. Les uns sont dits proclitiques (prol…nomai, je
me penche en avant), et font corps avec le mot qui les suit.
Ex. : la négation, oÙ, ne…pas ;
les autres sont dits enclitiques (™gkl…nomai, je m’appuie sur), et font corps avec le mot
qui les précède.
Ex. : te, et (cf. latin –que) ; ¢n»r tij, un (certain) homme.
11. Place de l’accent par rapport à l’esprit
Quand une voyelle initiale porte à la fois l’esprit et l’accent, ce dernier, s’il est aigu ou grave,
se place à droite de l’esprit.
Ex. : ¥nqrwpoj, homme ; “Omhroj, Homère ; Ój lšgei, celui qui dit.
Il en est de même si la syllabe initiale est une diphtongue ou une fausse diphtongue.
Ex. : a†de, celles-ci ; a‰ lšgousin, celles qui disent : e‡qe, utinam.
L’accent circonflexe se place au-dessus de l’esprit.
Ex. : o•noj, vin ; ’Apij, le dieu Apis.
Les Grecs de l’époque classique n’ont jamais noté l’accent ; si les grammairiens ont pris plus
tard cette habitude, c’est qu’il fallait renseigner les étrangers sur la prononciation correcte et
que l’acent est particulièrement utile pour distinguer les homonymes. Grâce à l’accent et aussi
grâce à l’esprit on peut en effet reconnaître : l’article¹, la, le pronom relatif féminin ¼,
qui, la conjonction ½, ou, et la forme verbale Ã, j’étais.
12. La ponctuation
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Cf. ANNEXES, Précis d’accentuation grecque
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Pas plus que les accents, les signes de ponctuation n’étaient usités chez les Grecs ; les mots étaient
même, dans l’écriture, soudés les uns aux autres.
Les signes de ponctuation ont été inventés plus tard par les grammairiens pour rendre plus aisée la
compréhension des textes. En plus de la virgule et du point, qui ont le même emploi qu’en français,
nous trouverons dans les textes grecs le point en haut ( :), qui remplace tantôt nos deux points, tantôt
notre point virgule. Notre point virgule ( ;) sert à noter en grec le point d’interrogation.
CHAPITRE III
ÉTUDE DES SONS
13. Les voyelles grecques. L’h ionien et l’a attique.2
Il y a en grec sept voyelles : a, e, i, o, u, h, w : deux sont toujours brèves, e, o ;
deux sont toujours longues, h, w ; trois son tantôt brèves, tantôt longues, a, i, u.
Alors qu’en ionien l’a indo-européen est devenu h, en attique l’h provenant d’un
ancien a long a été ramené à a après r, e et i. Ainsi à la forme ionienne ¹mšrh, jour,
correspond ¹mšra en attique.
En toute autre position, les a qu’on trouve en attique sont de formation tardive ou
s’expliquent d’ordinaire par l’analogie.
14. Les diphtongues. L’iota souscrit et adscrit.
Il y a en grec six diphtongues à premier élément bref : ai, ei, oi, au, eu, ou. Dans
la prononciation les diphtongues ei et ou se sont rapidement simplifiées et sont devenues au
IVe av.J-C. de fausses diphtongues, prononcées respectivement é fermé long et o fermé long.
Les diphtongues à premier élément long, ai, hi, hu, wi, ont disparu peu à peu du
grec. Tantôt le premier élément s’est abrégé, sauf dans le cas où a joué l’analogie, comme
dans la forme du parfait de eØriskw, je trouve, analogique de ºqšlhka, parfait de ™qšlw,
je veux, tantôt le second élément a été éliminé.
Ainsi l’i a cessé d’être prononcé puis écrit dans les diphtongues à premier élément
long ; mais les grammairiens ont pris l’habitude de la noter dans les textes sous la forme d’un
iota souscrit : ¢nqrèpJ, à un homme.
Lorsque la voyelle longue est une majuscule, l’iota est adscrit ; cet iota adscrit ne porte
ni l’esprit ni l’accent : “Aidhj, Hadès.
15. Modifications de voyelles.
Les voyelles ont subi de bonne heure un certain nombre de modifications.
1) Abrègement. – Selon une loi phonétique appelée loi d’Osthoff, les voyelles longues se
sont abrégées devant le groupe de consonnes formé par une sonante (cf. §16 R 1), l, m, n,
r, y ou F, suivie d’une autre consonne : [luqhntej], luqšntej, [basilhFj],
basileÚj, roi.
2) Allongement. – La chute d’une consonne ou d’un groupe de consonnes a pu entraîner, par
compensation, l’allongement de la voyelle précédente. Ainsi a s’est allongé en h ; il s’est
allongé en a lorsque l’allongement compensatoire a été tardif ; e s’est allongé é fermé
long noté ei et o en o fermé long noté ou.
2
Pour des raisons techniques, les voyelles longues seront notées en gras, les brèves normalement.
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[™fansa], œfhna, je montrai ; [pant ya], p©sa, toute ; e„m…, je suis ;
[leontsi], lšousi, datif pluriel de Ð lšwn, le lion.
Contraction. – Lorsque, notamment par suite de la disparition d’une consonne
intermédiaire, deux voyelles se sont rencontrées, elles se sont le plus souvent contractées
en une voyelle longue ou une diphtongue. Ainsi ee est devenu ei, eo est devenu ou :
[trihresoj], [trihreoj), tr…hrouj, d’une trirème.
Métathèse (met£qesij, transposition). – À l’intérieur d’un mot il a pu se produire une
métathèse ou trasposition de quantité entre deux voyelles voisines qui ne se sont pas
contractées : [polhoj], pÒlewj, d’une cité.
Crase (kr©sij, mélange). – La voyelle ou la diphtongue finale d’un mot peut se
combiner avec la voyelle ou la diphtongue initiale du mot suivant ; il y a crase : kaˆ ¥n,
même si, peut devenir k¥n, l’i de disparaissant.
Élision. – Au lieu de se fondre avec l’initiale vocalique du mot suivant, la voyelle finale
d’un mot, quand elle est brève, disparaît parfois.
Ex. : ¢pÕ ™moà, de ma part, devient ¢p/™moà.
L’élision a lieu ordinairement dans la plupart des prépositions et dans un certain nombre
de particules; l’u ne s’élide jamais.
Ex. :
3)
4)
5)
6)
16. Les consonnes grecques.
Il y a en grec quatorze consonnes que l’on divise en trois catégories :
 Neuf occlusives, qui se divisent à leur tour en labiales : b, p, f, en dentales : d, t,
q et en gutturales, appelées aussi vélaires, de velum (voile du palais), g, k, c,
l’acclusive finale de chaque série étant aspirée.
 Deux liquides : l, r et deux nasales, m, n.
 Une sifflante : s (j).
Labiales : b, p, f
Occlusives
Consonnes
Dentales :d, t, q
Gutturales : g, k, c
Liquides : l, r
Nasales : m,
n
Sifflantes : s
Remarque 1 : Parmi les occlusives, b, d, g sont des sonores : elles font vibrer les cordes
vocales ; p, t, k sont des sourdes ; f, q, c sont des sourdes aspirées. – Alors que le grec
possédait neuf occlusives (3 séries de 3), l’indo-européen en avait seize (4 séries de 4) ; parmi
elles sept ont disparu ou ont changé : les trois sonores aspirées bh, dh, gh, qui se sont
confondues avec les sourdes aspirées notées g, q, c ; la sonore gw, la sourde kw, la sonore
aspirée gwh e la sourde aspirée kwh ; elles ont perdu leur appendice labial et sont devenues des
dentales ou des labiales, rarement des gutturales : [kwis] a donné quis ? en latin et tij en grec.
Remarque 2 : Les trois lettres doubles x, y, z servent à noter chacun deux consonnes
successives : ks, ps, sd, prononcés dz et zd : ZeÚj, [ 'Aqhnas-de] 'Aq»naze. – A la
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fin des mots grecs trois consonnes seulement ont subsisté n, r, s et deux lettres doubles x et y.
Les mots oÙk et ™k sont des proclitiques et font corps avec le mot qui les suit.
Remarque 3 : Quatre consonnes, plus sonores que les autres, sont appelées sonantes : l, m,
n r, ainsi que le yod et le digamma, cf. 17. Deux d’entre elles sont des nasales : m, nasale
labiale, n, nasale occludale ; s’y ajoute la nasale vélaire [ng] notée g devant une gutturale, cf.4,
ce qui, en fait, prote à quinze le nombre de consonnes en grec.
17. Les consonnes yod et digamma.
Le son i et le son u, prononcé ou, jouaient en indo-européen, devant une autre voyelle, le rôle
d’une véritable consonne. On leur a donné le nom de yod et de digamma. L’un et l’autre ont
disparu du grec, tandis qu’ils subsistaient en latin.
Le yod (y), qui se prononçait cmme y dans yeux et i dans le latin iugum, joug, a bien
été prononcé quelque temps par les Grecs, mais il n’a pas été noté.
Le digamma (F), qui se prononçait comme ou dans oui, et v dans le latin video, a été
prononcé et écrit par les Grecs au début de la période historique ; il a même subsisté dans un
parler dorien de Laconie.
Il est utile de connaître l’existence de ces deux sons, parce qu’ils nous permettront d’expliquer
la forme de nombreux mots.
Le yod et le digamma ont servi de second élément de diphtongues, noté i, u.
18. modifications de consonnes
1) Assimilation – elle peut être partielle ou totale.
Une consonne se transforme sous l’influence d’une autre consonne contiguë : [™nballw],
™mb£llw, je lance dans.
Remarque1 : devant une occlusive sourde une sonore devient sourde et, inversement, devant
une occlusive sonore une sourde devient sonore : feÚgw, je fuis et ¥fuktoj, qu’on ne peut
fuir, klšptw, je dérobe et klšbdhn, furtivement. Une consonne peut devenir identique à
celle qui la précède ou qui la suit : [balnw], b£llw , je lance, [sunlegw], sullšgw, je
rassemble.
2) Dissimilation. – Par un phénomène contraire à l’assimilation deux syllabes commençant
par une aspirée ne peuvent se suivre, et l’une d’elles, le plus souvent la première, perd son
aspiration [qequka], , j’ai fini de sacrifier, coutume.
Deux phonèmes semblables, voisinant dans le même mot, peuvent se dissimiler : [FeFrhka],
e‡rhka, j’ai fini de dire, où le second F est passé à i.
3) Assibilation (cf sibilare, siffler). Il arrive qu’une occlusive dentale devienne un s,
sifflante dentale : [didwti], d…dwsi, il donne.
4) Addition de consonnes ou épenthèse (™pšnqesij, intercalation). – une consonne
nouvelle peut s’intercaler entre la nasale et la liquide d’un mot ; le m est alors suivi d’un b, le
n, d’un d : [gamroj], gambrÒj, gendre, [¢nroj], ¢ndrÒj, gén. S. de ¢n»r, homme.
Devant l’initiale vocalique du mot suivant ou devant une forte ponctuation, un n
éphelcystique (=attiré par la suite) s’ajoute d’ordinaire au datif pluriel en –si, à la 3e personne
en –i du singulier et du pluriel et à la 3e personne du singulier en –e des verbes grecs :
“Ellhsin, datif pluriel de “Ellhn, Grec ; lšluken, il a fini de délier.
5) Métathèse de consonnes. – Ex. : [titkw], t…ktw, j’enfante.
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6) Chute. Devant une voyelle le yod et le digamma ont de bonne heure disparu, le yod faisant
place à une aspiration : iecur, Ápar, foie.
Le s, devant voyelle initiale, a fait place lui aussi à une aspiration : septem, ˜pt£ ; cette
aspiration peut disparaître par dissimilation ; [segho], [cw], œcw, j’ai.
Le s intervocalique, après s’être transformé en aspiration, s’est amui, sauf lorsqu’il était la
simplification de deux s ; souvent il a été rétabli par analogie : voyez les déclainaisons de
tri»rhj et de pÒlij.
SECONDE PARTIE
LA MORPHOLOGIE
CHAPITRE IV
LES ÉLÉMENTS DU MOT ET LA DÉCLINAISON
19. Les éléments du mot grec
Les mots grec ont les mêmes éléments que les mots latins ou français. L’élément fondamental
est la racine, qui peut être précédée d’un ou de plusieurs préfixes ou préverbes et qui, sauf
exception, est suivie d’un ou plusieurs suffixes suivis eux-mêmes d’une désinence.
20. La racine. L’alternance vocalique
Il est très souvent difficile, dans un mot grec, d’isoler avec précision la racine en remontant
jusqu’à l’élément indo-européen. Par exemple, une racine peut avoir été pourvue d’une nasale
infixée : manq£nw, j’appprends, rac. maq-, ou d’une élargissement : œldomai, je désire, rac.
Fel- (cf. volo), avec un élargissement en d ; œlpomai, j’espère, même racine, avec un
élargissement en p.
Une racine peut ainsi présenter une alternance vocalique. Ainsi le verbe le…pw, je laisse,
comporte une racine de forme leip- ; l’aoriste de ce verbe est [™-lip-o-n], ™lipon, et le
parfait [le-loi-pa] lšloipa ; la racine présente ainsi trois degrés : degré plein (leip-), degré
zéro (lip-), degré fléchi (loip-).
21. Le suffixe. La voyelle thématique. Les mots dérivés.
Il est rare qu’un mot soit formé de la seule racine. D’ordinaire un suffixe vient s’ajouter à la
racine pour forme le radical ou thème du mot.
Ainsi le nom logismÒj, calcul, contient après la racine log- le suffixe –ismo- qui sert à
former le thème logismo-.
L’o que nous trouvons dans le suffixe –ismo-, ainsi qu’à la finale du mot logÒj, est appelé
voyelle thématique. Il sert à former soit le thème d’un nom, comme logo-, soit un suffixe,
comme –ismo-, soit une forme verbale, lšg-o-men.
Cette voyelle est tantôt o, tantôt e, par alternance vocalique. Ainsi le vocatif singulier de
logÒj est lÒge, formé de la racine log- et de la voyelle thématique e.
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Des suffixes variés ont servi à former les noms, les adjectifs et les verbes ; ils sont souvent
pourvus de la voyelle thématique :
-lo-, Óplon,arme ;
-ro-, dîron, don
-eu-, foneÚj , meurtrier
-si-, ktÁsij, acquisition
-iko-, fusikÒj, physique
-to-, klutÒj, illustre
-no-, Ûpnoj , sommeil
-to- , k£matoj , fatigue
-mi-, dÚnamij, puissance
-so- , gšnoj, race
-no-, semnÒj, vénérable
-tero-, suffixe du comparatif
Chaque suffixe avait à l’origine un sens déterminé :
Le suffixe eu- servait à former les noms d’agent ;
-isko-, des diminutifs (paid…skoj, petit garçon) ;
-tero- marquait une opposition ou une différence ;
-sko- a servi à former des verbes dits inchoatifs (cf. inchoare, commencer).
22. La désinence
Au thème du mot vient presque toujours s’ajouter la terminaison ou désinence, qui indique la
personne d’un verbe ou le cas et le nombre d’un nom ou d’un adjectif.
Le nom logismÒj contient la désince –j caractéristique du nominatif singulier.
La forme verbale, lšgomen nous disons, contient après la voyelle thématique o la désinence
–men, caractéristique de la première personne du pluriel, à l’actif.
L’absence de désinence caractérise également la forme d’un verbe ou d’un nom. Ainsi les
thèmes purs servent d’impératifs comme lšge, parle, et de vocatifs comme, ¥nqrwpe, ô
homme, où n’apparaît que la voyelle thématique, de forme e.
23. Le préfixe, le préverbe. Les mots composés.
Enfin un grand nombre de mots contiennent un quatrième élément, le préfixe. Le préfixe qui
sert à former les mots composés est d’ordinaire une préposition, comme prÒ, avant. Dans les
verbes composés, il est appelé préverbe.
Ex. : prÒlogoj, prologue ; prolšgein, parler avant.
Remarque. – Une voyelle dite prothétique se développe parfois devant d, r, F ou s, ou encore
devant un groupe de consonnes : [Ñ-reg-w] Ñregw, je tends, latin rego.
24. La déclinaison grecque.
La déclinaison grecque présente, comme la déclinaison latine,
Trois genres
Le masculin
Le féminin
Le neutre
Mais tandis que le latin a deux nombres, le grec a
Le singulier
Trois nombres
Le pluriel
Le duel
Le duel, qui s’emploie
en parlant de deux personnes
ou de deux choses, n’est pas
obligatoire ; on peut le remplacer
GRAMMAIRE GRECQUE
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par le pluriel.
Tandis que le latin a six cas, le grec a réduit sa déclinaison à
Le nominatif Le vocatif
Cinq cas
L’accusatif
Le génitif
Le datif
L’indo-européen possédait huit cas : le nominatif, l’accusatif, le génitif, le datif, le locatif,
l’instrumental ( qui indiquait ce avec quoi l’on fait quelque chose), enfin l’ablatif. En grec
l’ablatif s’est fondu avec le génitif, pour le sens le locatif et l’instrumental, avec le datif.
GRAMMAIRE GRECQUE
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CHAPITRE V
LA DÉCLINAISON DE L’ARTICLE
LA PREMIÈRE DÉCLINAISON
25. La déclinaison de l’article
Le grec, comme le français, possède l’article, que le latin ne possède pas.
L’article grec correspond à notre article défini français : Ð ¥nqrwpoj, l’homme.
ARTICLE
SINGULIER
Nominatif
Accusatif
Génitif
Datif
PLURIEL Nominatif
Accusatif
Génitif
Datif
Masculin
Féminin
Neutre
Ð
¹
tÒ
tÒn
toà
tù
oƒ
toÚj
tîn
to‹j
t»n
tÁj
tÍ
aƒ
t£j
tîn
ta‹j
tÒ
toà
tù
t£
t£
tîn
to‹j
26. L’origine de l’article
L’article grec est un ancien pronom démonstratif dont peu à peu le sens s’est affaibli. Ce
pronom avait deux thèmes :
- l’un a servi pour le nominatif singulier masculin et féminin : c’est le thème [so] [sa], qui
a donné Ð, ¹ ;
- l’autre a servi pour les autres cas : c’est le thème [to-].
27. Remarques importantes sur la déclinaison de l’article.
Le nominatif masculin singulier est dépourvu de désinences ; le neutre tÒ repose sur un
ancien [tod].
A partir de l’accusatif singulier de l’article se décline comme Ð lÒgoj, ¹ kefal», tÕ dîron [§29
et 34].
Au nominatif pluriel, masculin et féminin, les formes anciennes du thème étaient to…, ta…,
devenus oƒ, aƒ et par analogie Ð, ¹.
Le duel féminin est identique au duel masculin et neutre.
28. Les trois déclinaisons grecques.
1) La première déclinaison contient les noms dont le thème est en –a2) La seconde déclinaison contient les noms dont le thème est en –o3) La troisième déclinaison contient les thèmes terminés par une consonne et les thèmes en –
i- et en –u-, en –y- et en –F-.
29. Tableau de la première déclinaison : noms féminins.
PREMIÈRE DÉCLINAISON: -a, -aj (le jour)
Singulier
Pluriel
¹ ¹mšra
aƒ ¹mšraj
t¾n ¹mšran
t¦j ¹mšraj
tÁj ¹mšraj
tîn ¹merîn
GRAMMAIRE GRECQUE
- 15 -
tÍ ¹mšrv
ta‹j ¹mšraij
PREMIERE DÉCLINAISON: -h, -hj (la tête)
Singulier
Pluriel
kefal»
kefala…
kefal»n
kefal£j
KefalÁj
Kefalîn
kefalÍ
kefala‹j
PREMIÈRE DÉCLINAISON: -a, hj (la mer)
Singulier
Pluriel
Q£latta
Qalatta…
Q£lattan
Qallat£j
QalattÁj
Qalattîn
QalattÍ
Qalatta‹j
30. Tableau de la première déclinaison : noms masculins.
1) Noms en –aj, génitif –ou
Singulier Nom
Voc
Acc
Gén
Dat
Pl. et Duel
2) Noms en –hj, gén. -ou
Ð nean…aj
nean…a
tÕn nean…an
toà nean…ou
tù nean…v
Ð pol…thj
pol‹ta
tÕn pol……thn
toà pol…tou
tù pol…tV
oƒ nean…ai
oƒ pol‹tai
31. Les thèmes et désinences.
1) Thèmes. – La première déclinaison comprend des noms dont le thème est en –a bref, en –
h après une consonne autre que r, et en –a bref. Ces derniers, en petit nombre, ont été
formés pour la plupart à l’aide du suffixe –ya alternant avec –ya.
2) Désinences. – Au singulier le nominatif est sans désinence, sauf pour les masculins qui
empruntent la désinence –j à la seconde déclinaison. Le vocatif est semblable au
nominatif, sauf pour les noms en –hj dont le vocatif est en –a : pol‹ta.
A l’accusatif, la désinence –n (cf . –m en latin) s’ajoute au thème. Le génitif est en –aj (cf.
pater familias) ou en –hj pour les féminins ; il est en –ou pour les masculins, par analogie
avec le génitif singulier des mots de la seconde déclinaison. Le datif était, à l’origine, en –ai
et en –hi.
Au pluriel le nominatif vocatif, emprunté aux pronoms, est en –ai, cf. enlatin –ai, devenue –
ae. L’accusatif présente la désinence –nj : [¹meranj], ¹mšraj. Le génitif est caractérisé par
l’ancienne désinence [-som] ; en ionien [¹merhswn] est devenu, après la chute du s
intervocalique et abrègement de l’h, ¹meršwn, puis ¹merîn (cf. en latin rosarum, de
*
rosasom). Le datif est analogique de celui de la seconde déclinaion.
32. Les mots contractes de la première déclinaison.
Par suite de la chute d’une consonne intervocalique, deux sortes de contractions se sont
produites dans quelques noms dont le thème était en –a :
GRAMMAIRE GRECQUE
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1) aa est devenu a : ['Aqhnaya], 'Aqhn©, la déesse Athéna, gén. 'Aqhn©j; ce mot se décline
comme ¹mšra;
2) ea est devenu h, ou après un r, a : ¹ [gea], gÁ la terre, gén gÁj ; ce mot se décline
comme kefal» ; Ð [`Ermeaj] , Hermès, gén. `Ermeoà ; ce mot se décline sur pol…thj `, mais son
vac. Est [Ermea].
GRAMMAIRE GRECQUE
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CHAPITRE VI
LA SECONDE DÉCLINAISON
33. La seconde déclinaison grecque.
La seconde déclinaison grecque contient les noms dont le thème est formé à l’aide de la
voyelle thématique -o-. Ces noms se répartissent en masculins, ce sont les plus nombreux, en
féminins et en neutres.
34. Tableau de la seconde déclinaison
DEUXIÈME DÉCLINAISON: Masculin et Féminin (parole)
Singulier
Pluriel
Ð lÒgoj
oƒ lÒgoi
tÒn lÒgon
toÚj lÒgouj
toà lÒgou
tîn lÒgwn
tù lÒgJ
to‹j lÒgoij
DEUXIÈME DÉCLINAISON: Neutres (cadeau)
Singulier
Pluriel
tÕ dîron
t¦ dîra
tÕ dîron
t¦ dîra
toà dèrou
tîn dèrwn
tù dèrJ
to…j dèroij
35. Remarque sur la seconde déclinaison
1) Au singulier le nominatif est caractérisé au masculin et au féminin, par la désinence -j (cf
dominus), et au neutre par la désinence –n (cf. templum). Le vocatif masculin et féminin
présente, sans désinence, la voyelle thématique sous la forme –e (cf. domine) ; le vocatif
de Ð qeÒj, le dieu, est qeÒj (cf. deus). L’accusatif est caractérisé, au masculin et au
féminin, par la désinence –n (cf. dominum) ; au neutre, l’accusatif est, comme en latin,
semblable au nominatif. Le génitif vient de la contraction de oo, anciennement [soyo] :
[logo-o], lÒgou. Le datif présente la finale wi, devenue J.
2) Au pluriel, le nominatif lÒgoi correspond à domini ; la désinence est empruntée aux
pronoms (cf. to…, ancienne forme de o„, démonstratif devenu l’article en grec).
L’accusatif présente nj : [legonj], lÒgouj (en latin dominos) ; la désinence de l’accusatif
pluriel neutre, en a (cf. templo), représente un schwa indoeuropéen. La finale –wn du
génitif pluriel est différente de celle de la première déclinaison, on la retrouve en latin
(deum, à côté de deorum, fabrum à côté de fabrorum). Le datif pluriel en oij repose sur un
ancien instrumental indo-européen en –ois, dont l’o s’est abrégé selon la loi d’Ostoff, cf.
§15, I.
3) Le duel au nominatif et à l’accusatif est en –w, cf. ambo ; aux autres cas la forme –oin
est parallèle à la forme –ain de la première déclinaison.
36. Les mots contractes de la seconde déclinaion.
GRAMMAIRE GRECQUE
MASCULINS
Singulier N Ð [plooj] ploàj, la navigation
A tÕn [ploon] ploàn
G toà [ploou] ploà
D tù [ploJ] plù
Pluriel N oƒ [ploi]
plo‹
A toÝj [ploouj] ploàj
G tîn [plown] plîn
D to‹j [plooij] plo‹j
Duel N. A. të [plow] plè
G. D. to‹n [plooin] plo‹n
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NEUTRES
TÕ [ossteon] Ñstoàn, l’os
TÕ [Ñsteon] Ñstoàn
Toà [Ñsteou] Ñstoà
Tù [ÑsteJ] Ñstù
t¦ [Ñstea] Ñst©
t¦ [Ñstea] Ñst©
tîn [Ñstewn] Ñstîn
to‹j [Ñsteoij] Ñsto‹j
Të [Ñstew] Ñstè
to‹n [Ñsteoin] Ñsto‹n
37. Règles de la contraction.
Oo et eo se contracte en ou.
O et e sont absorbés par une voyelle longue ou diphtongue.
Ea se contracte normalement en h, qui devient a après r, e ou i.
38. Les noms attiques.
Quelques noms masculins et féminins suivent une déclinaison dite attique, bien qu’elle ait été
connue de tout le dialecte ionien.
SINGULIER
N. Ð neèj, le temple
V neèj
A tÕn neèn
G toà neè
D tù neó
Duel N V A të neè
PLURIEL
o„ neó
neó
toÝj neèj
tîn neèn
to‹j neój
Duel G D to‹n neón
Ces formes s’expliquent par une métathèse de quantité (cf. §15, 4).
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