L’EAU ET LA SANTÉ
Introduction
L’eau, le genre et la santé
Maladies liées à l’eau
L’eau et les futures vies humaines
Travaux des chercheurs et des étudiants de la FLASH
Bibliographie
INTRODUCTION
Nécessaire dialogue entre les professionnels de l’eau et les populations locales
Pour mieux comprendre l’importance des liens entre les différentes disciplines impliquées dans la
gestion des ressources en eau et l’accès des populations à une eau saine, si vitale, il peut être utile
de revisiter la politique inaugurée par l’OMS en 1978, avec le lancement des soins de santé primaires,
lors de la Conférence organisée avec l'UNICEF à Alma Ata. Cette politique prend en compte la
dimension culturelle de la santé, y compris ce que l’on peut appeler l'aspect "sacré" de la médecine.
Cette nouvelle politique, holistique, qui considère "l’Homme Total", avait insisté sur le fait que l’accès à
une eau saine, la santé et le développement sont intimement liés et qu'il ne suffit pas seulement de
mesurer quantitativement les besoins en eau douce ou sa qualité. La Déclaration d'Alma Ata sur les
soins de santé primaires est fondée sur la définition universelle de la santé donnée dans la
Constitution de l’OMS (1948 et 2006). Selon cette définition, "la santé n’est pas l’absence de
maladie ou d’infirmité, mais un état de total bien-être physique, mental et social".
Une autre révolution culturelle, tout aussi importante, s’est accomplie dans le secteur de l'eau en
invitant les professionnels de l’eau à, selon l’idée lancée par René Dubos, "penser globalement et agir
localement". Ce nouveau paradigme s’est révélé dans toute son ampleur lors du Troisième Forum
Mondial de l’Eau (Kyoto, mars 2003). Les hydrologues, les géologues, les décideurs administratifs et
autres professionnels de l’eau, ainsi que les acteurs sociaux qui s'y sont rencontrés ont insisté pour
que les bonnes pratiques et la gouvernance jouent désormais un rôle clé au niveau international et se
fondent sur le respect des droits humains. Ainsi, le droit à l’eau y a finalement fait émergence, comme
l’a souligné la Déclaration des Indigènes, lancée à Kyoto pendant ce forum. La communauté
internationale semble maintenant admettre que la politique de l’eau ne se limite à une politique
électorale très localisée, la polis, mais qu'elle doive devenir planétaire et, si possible, passer de la
politique à la planétique – ou "plan-éthique"… c’est-à-dire être gérée à niveau planétaire, mais aussi
écorégional et local, c'est-à-dire gérée en tenant compte de la réalité vivante.
■ BRELET, C. ( 2003). ). L’eau et la gouvernance, préface de Lord Selborne. Paris, UNESCO / COMEST / PHI et
http://portal.unesco.org/shs/fr/ev.php-URL_ID=4382&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
L’EAU, LE GENRE ET LA SANTÉ
Les inégalités et les inéquités liées au genre sont le plus souvent à l’avantage des hommes – non
seulement du point de vue économique et politique, et de l’éducation, mais encore des avantages
concernant leur santé et leur accès aux soins de santé, alors que les femmes sont, de manière
générale dans le monde entier, ont un rôle prépondérant, unique, comme donneuses de soins dans
leur famille et leur communauté.
■ http://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Jh2966f/7.2.html
Bien que non reconnues comme travailleuses de santé, les femmes assument de 70 à 80% de tous
les soins de santé fournis dans les pays en développement (Banque Mondiale, 1993), mais trop
souvent sans avoir le droit d’aller voir le médecin parce que c’est un homme, ou sans pouvoir aller le
voir car il est trop loin, ou sans avoir l’argent pour payer la consultation et les médicaments.
L’accès aux ressources en eau potable a des effets directs sur la qualité de vie des femmes. Et des
effets immédiats sur la santé des enfants – les taux de mortalité infantile dans les pays en