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Agricole Commune (PAC) et le règlement qui le concerne (Règlement de Développement
Rural) a été publié en mai 1999.
Au niveau international ce concept de multifonctionnalité, lié à celui de développement
durable, est déjà apparu au sommet de Rio en 1992, dans la déclaration du sommet mondial
de l’alimentation organisé par la FAO à Rome en 1996 et, en 1998, au comité interministériel
de l’OCDE se référant aux accords de Marrakech de 1994. Si les pays neufs et peu peuplés du
groupe de Cairns sont opposés à l’utilisation politique et économique de ce concept, avec
l’appui des Etats-Unis, l’Union Européenne a le soutien de nombreux pays rassemblés au sein
du club des "amis de la multifonctionnalité".
Le contrat territorial d’exploitation
Le CTE est un outil mis en œuvre par l’Etat pour promouvoir une agriculture durable et
reconnaître la multifonctionnalité de l’agriculture.
C’est un contrat individuel, de cinq ans, établi entre l’Etat et l’agriculteur qui définit un
projet d’exploitation et les engagements des deux parties en termes techniques et financiers.
La politique de contrat rompt avec la politique de subventions compensant des handicaps et
implique une négociation à bénéfices réciproques.
C’est un contrat territorial où sont associés les objectifs de l’exploitant et ceux des autres
acteurs du même territoire et qui doit recréer un lien fort entre les partenaires de la société
locale et les agriculteurs.
C’est un contrat territorial d’exploitation, fondé sur un projet de l’exploitant concernant
toute son exploitation, assurant à la fois sa viabilité économique et la prise en compte des
attentes de la société, notamment en matière d’environnement écologique, de qualité des
produits et des paysages, d’emploi, d’équilibre social et culturel des territoires.
Parmi les différents territoires d’actions qui concernent l’agriculteur, deux niveaux
d’organisation ont été privilégiés : le département et les territoires d’action collective définis
par les groupes porteurs de projets. Le dialogue et la négociation entre les agriculteurs et les
différents acteurs du monde rural s’établissent et se formalisent à ces deux niveaux :
- le projet local s’élabore en commun à partir d’un diagnostic territorial, de la définition d’objectifs
partagés ou acceptés, permettant de proposer un ensemble d’actions cohérentes avec les objectifs,
formant un contrat type correspondant à ce projet collectif ;
- au niveau départemental se définissent les orientations stratégiques, s’effectuent les régulations entre
divers projets locaux, se prennent les décisions d’agrément des contrats types, des mesures types
correspondant aux diverses actions, ainsi que des CTE passés avec les exploitants. La commission
départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA), élargie aux différents acteurs du monde rural
est un lieu de dialogue agriculteurs – société et de construction commune.
Cependant ce dispositif décentralisé est encadré à des niveaux englobants : celui de la
région, lieu d’harmonisation, d’évaluation, de coordination ; celui de l’Etat, lieu d’élaboration
des lois et règlements ; celui de l’Union Européenne qui établit le règlement de
développement rural et valide les cahiers des charges des mesures retenues.
Bien qu’il repose en grande partie sur ces démarches collectives, le CTE est bien un contrat individuel
entre l’exploitant et l’Etat. Il implique un diagnostic de l’exploitation, sur un projet personnel (ou de structure
d’exploitation en commun), s’inscrivant dans les démarches collectives à travers l’adhésion à des contrats types,
complété par des actions correspondant à ses objectifs spécifiques. Le contrat respecte bien l’autonomie de la
décision et le projet personnel, mais s’inscrit dans des démarches de dialogue, de négociation, de construction
collective ; il suppose en outre tout un processus réglementaire, malheureusement assez lourd et complexe, qui
permet la contractualisation et le financement public pour cinq ans.
Gelé en juillet 2002, le dispositif CTE a finalement été abandonné pour laisser place
dans les mois qui viennent à son remplaçant, le Contrat d'Agriculture Durable (CAD). Celui-
ci reprend globalement le même principe mais subit un recentrage environnemental et