Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 II

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Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114
II-
OSTÉOLOGIE, MYOLOGIE, ARTHROLOGIE DU MEMBRE THORACIQUE
1.
Os du membre du chien
Le squelette du membre thoracique est formé par :
Ceinture
Clavicule
Scapula
Bras
Humérus
Avant-bras
Radius
Ulna
Main
Os du carpe
Os métacarpiens
Phalanges
Os sésamoïdiens
Clavicule :
Chez le chien, la clavicule ne persiste que sous la forme d’un petit noyau
cartilagineux ou d’une étroite bande fibreuse enfouie dans le muscle
brachiocéphalique, crânialement à l’articulation de l’épaule. Chez le chat, la
clavicule forme un petit os allongé, sans articulation avec le reste du squelette,
situé crânialement à l’épaule. Chez les autres mammifères domestiques, elle est
complètement disparue.
Scapula :
La scapula ou omoplate est un os plat, grossièrement triangulaire qui possède
deux surfaces, trois bords et trois angles.
Angle ventral : constitué par l’extrémité distale de l’os qui porte une
surface articulaire peu profonde, la cavité glénoïde pour
l’articulation de l’épaule.
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Épine :
lame qui sépare la face latérale de l’os en une fosse
supra-épineuse crâniale et une fosse infra-épineuse
caudale.
Acromion :
élargissement
scapulaire.
de
l’extrémité
distale
de
l’épine
Fosse Subscapulaire :
forme la presque totalité de la face médiale de l’os.
Tubercule Supraglénoïde :
petite éminence dans la région proximocrâniale de la
cavité glénoïde. Ce tubercule porte lui-même à sa face
médiale une très petite élévation, le processus
coracoïde.
Humérus :
C’est un os long, robuste dont l’extrémité proximale entre dans la formation de
l’articulation de l’épaule et l’extrémité distale participe à la formation de
l’articulation du coude.
Tête :
surface articulaire proximale convexe, bien détachée de
l’os pour l’articulation avec la cavité glénoïde de la
scapula.
Sillon intertuberculaire :
dépression allongée de l’extrémité proximale pour le
tendon d’origine du muscle biceps brachial. Il sépare
crânialement le grand tubercule du petit tubercule.
Grand tubercule :
éminence sur la région crâniolatérale convexe de
l’extrémité proximale.
Petit tubercule : éminence rugueuse sur la face médiale de l’extrémité
proximale. Il est beaucoup plus petit que le grand
tubercule.
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Tubérosité deltoïdienne :
élévation rugueuse sur la face crâniolatérale située
environ au tiers proximal de la diaphyse de l’os.
Condyle :
toute l’extrémité distale de l’humérus, incluant les
surfaces articulaires, les épicondyles et les fosses.
Épicondyles latéral et médial :
renflements distolatéral et distomédial de l’os pour les
attaches musculaires et ligamentaires. L’épicondyle
médial s’avance plus caudalement que le latéral.
Fosse olécrânienne :
dépression profonde de la face caudale du condyle,
délimitée par les deux épicondyles.
Radius :
Le radius est l’os le plus court de l’avant-bras. Il croise obliquement l’ulna de
sorte que son extrémité proximale est latérale et son extrémité distale est
médiale à l’ulna. Vu de profil, le radius occupe une position crâniale à l’ulna.
Tête :
extrémité proximale qui porte les surfaces articulaires
pour l’humérus et l’ulna.
Trochlée :
extrémité distale qui comprend une surface articulaire
carpienne qui répond aux os du carpe.
Processus styloïde :
petite projection arrondie médiale de l’extrémité distale.
Ulna :
L’ulna s’effile graduellement de son extrémité proximale à son extrémité
distale. Proximalement, l’ulna qui dépasse le radius est caudale et médiale à cet
os; distalement l’ulna est latérale et s’articule médialement avec le radius et
distalement avec les os ulnaire et accessoire du carpe.
Olécrâne :
extrémité proximale de l’ulna dont la région proximale
arrondie constitue la tubérosité olécrânienne qui forme
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la pointe du coude. L’olécrâne est légèrement incurvée
médialement.
Échancrure trochléaire :
concavité articulaire crâniale en forme de demi-lune.
Elle répond à la trochlée humérale. Son extrémité
proximale constitue le processus anconé ou bec de
l’olécrâne. L’extrémité distale de l’échancrure forme
deux réliefs articulaires pour l’humérus et le radius, les
processus coronoïdes médial et latéral. Le processus
médial est plus fort que le latéral.
Processus styloïde :
extrémité distale effilée de l’ulna.
Os du carpe :
Le carpe est la région proximale de la main comprise entre l’avant-bras et la
région métacarpienne. Le carpe inclut les structures molles aussi bien que les
os.
Les os du carpe du chien sont sept petits os organisés en une rangée proximale
et une rangée distale superposées.
La rangée proximale compte trois os qui sont du côté médial au côté latéral,
l’os radial (intermédioradial), le plus volumineux, l’os ulnaire et l’os
accessoire. L’os accessoire est en position palmaire.
La rangée distale comprend quatre petits os qui augmentent de grosseur du
côté médial au côté latéral. Ce sont le premier (CI), le deuxième (CII), le
troisième (CIII) et le quatrième (CIV) os du carpe.
Os métacarpiens :
Le métacarpe qui comprend des structures molles et des os est la région de la
main comprise entre le carpe proximalemnt et les doigts distalement.
Il y a, chez le chien, cinq os métacarpiens. Ce sont des os longs numérotés du
côté médial au côté latéral de I à V. Le premier métacarpien (Mc I) est très
réduit. Proximalement les métacarpiens s’articulent avec les os du carpe
correspondants, excepté le cinquième qui s’articule avec le quatrième os du
carpe. Distalement, ils s’articulent chacun avec la phalange proximale du doigt
correspondant.
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Phalanges :
Les phalanges forment le squelette des doigts qui, chez le chien, sont
numérotés de I à V en allant du plus médial, le pouce ou pollex, au plus latéral.
À l’exception du doigt I, chaque doigt possède trois phalanges, une proximale
(PI), une moyenne (PII) et une distale (PIII). La phalange moyenne du pouce
fait défaut.
Les phalanges proximales sont plus longues que les phalanges moyennes, ellemêmes plus longues que les phalanges distales. Chaque phalange distale
possède un prolongement courbe, le processus unguéal qui s’avance dans la
griffe.
Os sésamoïdiens :
Les os sésamoïdiens ou sésamoïdes sont de petits os complémentaires
développés au voisinage de certaines articulations, dans l’épaisseur de
formations fibreuses.
Les sésamoïdiens proximaux sont situés dans les tendons des muscles
interosseux à la face palmaire de chacune des articulations
métacarpophalangiennes. À l’exception du pouce qui ne compte qu’un seul
sésamoïde proximal, chaque autre doigt possède une paire de sésamoïdiens
proximaux.
Un très petit os sesamoïdien dorsal, de forme sphérique, est placé dans les
branches terminales du tendon du muscle extenseur commun des doigts, à la
jonction métacarpophalangienne. Cet os fait toujours défaut dans le pouce.
2.
Os du carpe, du métacarpe et du doigt du cheval
Os du carpe :
Le carpe du cheval comprend habituellement sept os disposés en rangée
proximale et en rangée distale. La rangée proximale est formée du côté médial
au côté latéral par l’os radial, le plus gros de la série, l’os intermédiaire, l’os
ulnaire et l’os accessoire placé du côté palmaire. Ce dernier est de forme
discoïde et aplati d’une face à l’autre. Cette rangée proximale articule avec
l’aspect distal du radius, auquel est fusionné l’épiphyse distale de l’ulna (le
processus styloïde) latéralement. Cette fusion entre les os de l’avant-bras
prévient la supination et la pronation chez le cheval (et les ruminants). La
rangée distale du carpe compte en principe trois os (CII-CIII-CIV) alignés de
médial à latéral. CIII, large et plat, est le plus volumineux de la rangée. Chez
certains spécimens, le premier os du carpe (CI) peut être présent (à ne pas
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méprendre pour une fracture à la radiographie). Dans ces cas, le carpe compte
huits os. Lorsque présent, CI est très petit et placé à la face palmaire de CII dans
le ligament palmaire du carpe.
Une inflammation de la plaque épiphysaire peut survenir chez le poulain en
croissance rapide et entraîner un affaissement du côté médial ou latéral de
l’aspect distal d’un os long. Cette condition affecte fréquemment le radius
distal et résulte en une déviation angulaire du membre distalement à
l’affaissement (valgus, varus).
Os métacarpiens :
Le squelette de la région métacarpienne est formé par trois os métacarpiens, le
premier et le cinquième étant disparus. Seul le métacarpien III, encore appelé
os canon, est très developpé et participe au support du poids du corps. Son
extrémité proximale est quelque peu élargie transversalement et ses surfaces
articulaires sont planiformes. Son extrémité distale montre deux condyles
articulaires séparés par un relief sagittal bien marqué.
Les deux métacarpiens accessoires ou rudimentaires sont l’un médial (McII)
et l’autre latéral (McIV). Ce sont des os allongés, plaqués à la face palmaire
près des bords correspondants du métacarpien principal. Chacun se termine
environ aux trois quarts de la longueur de l’os canon par un petit renflement ou
bouton, non articulaire.
Une inflammation du ligament suspenseur du boulet (muscle interosseux) peut
mener à la fracture de l’os métacarpien accessoire, surtout au niveau de sa
terminaison mince et fragile (bouton). Un cal osseux sera formé alors que l’os
tente de se réparer et irritera davantage le ligament. Cette condition, plus
fréquente chez le cheval de course, est nommée : suros.
Phalanges :
Le cheval n’a qu’un seul doigt (III) qui fait suite au métacarpien principal. Chez
les mammifères, l’ordre de disparition des doigts est I, V, II, IV, le doigt I étant
le plus médial et le doigt V, le plus latéral. Chez le cheval, la chataîgne, petite
production cornée à la face médiale de l’avant-bras proximalement au carpe,
n’est pas un vestige digité mais bien celui du coussinet carpien. Une autre petite
formation cornée, l’ergot à la face palmaire de la région
métacarpophalangienne est un vestige de coussinet métacarpien.
Les trois phalanges qui forment le squelette du doigt sont fortes et alignées de
façon à former un segment souple, oblique en direction distodorsale. La
phalange proximale (PI) est relativement longue; la phalange moyenne (PII)
est presque cuboïde; la phalange distale (PIII) est un os court, large, de forme
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tronconique et qui est située à l’intérieur du sabot. Elle est criblée de nombreux
petits trous vasculaires qui donnent accès à un canal intra-osseux
vasculonerveux. La face proximale articulaire est concave et se relève du côté
dorsal en un processus de l’extenseur qui reçoit le tendon de l’extenseur
commun des phalanges. Chacun des deux angles caudaux de PIII donne attache
à l’état frais à une plaque fibrocartilagineuse, le cartilage complémentaire ou
latéral de la troisième phalange. Ce cartilage, qui agit dans la mécanique de
l’absorption du choc lorsque l’animal pose le membre sur le sol, s’ossifie
généralement chez les vieux sujets.
Os sésamoïdiens :
Deux sésamoïdiens proximaux ou grands sésamoïdiens complètent chez le
cheval l’articulation métacarpophalangienne (boulet). Le sésamoïdien latéral est
un peu plus gros que le médial (vu à la radiographie). Chacun de ces os a une
forme pyramidale à sommet proximal. Chacun reçoit des attaches ligamentaires
importantes et s’articule avec la face palmaire d’un condyle du métacarpien
principal.
Un sésamoïdien distal, ou encore os naviculaire à cause de sa forme allongée
transversalement (ressemblant à un petit bateau), est placé à la face palmaire de
l’articulation interphalangienne distale entre le tendon du fléchisseur profond
des phalanges, d’une part, et les phalanges moyenne et distale, d’autre part.
Le syndrome naviculaire du cheval résulte d'une dégénérescence de cet os avec
inflammation des structures avoisinantes.
3.
Muscles du membre du chien
Les muscles du membre thoracique sont groupés en muscles extrinsèques et en
muscles intrinsèques.
Muscles extrinsèques
Ce sont ceux qui attachent le membre au squelette axial. Ces muscles déplacent
le membre, la tête, le cou ou le tronc, selon la position ou l’appui du membre au
sol lorsqu’ils se contractent.
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Les muscles extrinsèques sont les muscles :
Pectoral superficiel
Pectoral profond
Brachiocéphalique
Omotransversaire
Trapèze
Rhomboïde
Grand dorsal
Dentelé ventral
Le m. pectoral superficiel s’étend du sternum au grand tubercule de
l’humérus. Il est subdivisé en un m. pectoral descendant et un m. pectoral
transverse. Il fait l’adduction du membre ou empêche son abduction lorsque le
membre est en appui. Il est innervé par des nerfs pectoraux.
Le m. pectoral profond va du sternum à l’extrémité proximale de l’humérus.
Son action est variée; lorsque le membre est en appui, il tire le tronc
crânialement; lorsque le membre est soulevé du sol, il tire le membre
caudalement. Il est innervé par des nerfs pectoraux.
Le m. brachiocéphalique va du bras à la tête et au cou. Le tendon claviculaire
situé crânialement à l’épaule le subdivise en un m. cléidobrachial qui rejoint
l’humérus et un m. cléidocéphalique. Ce dernier est lui-même subdivisé en
partie cervicale qui rejoint le raphé médian dorsal du cou et en partie
mastoïdienne qui se termine sur l’os temporal de la tête. Le muscle
brachiocéphalique fait avancer le membre et tire la tête et le cou de côté. Il est
innervé par le nerf accessoire (11e nerf crânien) et des nerfs cervicaux.
Le m. omotransversaire s’étend de l’extrémité distale de l’épine de la scapula
jusqu’à l’atlas. Il avance le membre ou déplace le cou de côté. Il reçoit son
innervation du nerf accessoire.
Le m. trapèze qui comprend une portion cervicale et une portion thoracique
s’étend du raphé médian dorsal du cou et du thorax à l’épine scapulaire. Il fait
l’abduction du membre et est innervé par le nerf accessoire.
Le m. rhomboïde est placé sous le muscle trapèze et maintient le bord dorsal
de la scapula près du tronc. Il comprend une partie de la tête, une partie
cervicale et une partie thoracique. Il s’étend de l’os occipital, du raphé
médian du cou et des apophyses épineuses des premières vertèbres thoraciques
au bord dorsal de la scapula. Il est innervé par des nerfs spinaux cervicaux et
thoraciques.
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Le m. grand dorsal est un muscle large, triangulaire qui couvre la presque
totalité de la paroi thoracique. Il prend origine par le fascia thoracolombaire
qui couvre les muscles épaxiaux sur le ligament supra-épineux et les apophyses
épineuses des vertèbres thoraciques et lombaires. Il se termine en commun avec
le tendon du muscle grand rond sur la face médiale de l’humérus. Innervé par le
nerf thoracodorsal, il tire le membre libre caudalement ou fléchit l’articulation
de l’épaule.
Le m. dentelé ventral est un muscle plat, puissant, étalé en éventail entre le
cou et le thorax d’une part et la scapula d’autre part. Il participe activement à la
suspension du tronc entre les membres thoraciques et, avec son homologue du
côté opposé, il forme une sangle solidement fixée aux deux scapulas. Il prend
attache sur les apophyses transverses des cinq dernières vertèbres cervicales et
sur les sept ou huit premières côtes. Il se termine sur la face médiale de la
scapula. Il reçoit des branches des nn. cervicaux et du n. long thoracique.
Muscles intrinsèques
Ce sont ceux qui ont leur origine et leur terminaison sur les os du membre
thoracique. Ces muscles sont groupés selon la région où ils sont situés : épaule,
bras, avant-bras et main.
Muscles latéraux de l’épaule
Deltoïde
Infra-épineux
Petit rond
Supra-épineux
Les trois premiers muscles sont essentiellement des fléchisseurs de l’épaule
(articulation scapulo-humérale). Le m. supra-épineux est un extenseur de
l’épaule. Les mm. deltoïde et petit rond sont innervés par le nerf axillaire; les
mm. supra et infra-épineux le sont par le nerf suprascapulaire.
Le m. deltoïde comprend une partie scapulaire et une partie acromienne qui
se fusionnent proximalement à leur terminaison sur la tubérosité deltoïde de
l’humérus. La partie scapulaire prend origine par une forte aponévrose qui
recouvre le muscle infra-épineux sur l’épine scapulaire; la partie acromienne
s’attache sur l’acromion.
Le m. infra-épineux occupe la fosse infra-épineuse de la scapula. Il se termine
par un fort tendon sous lequel se trouve une bourse synoviale sur le grand
tubercule de l’humérus.
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Le m. petit rond est un muscle court situé caudalement à l’articulation scapulohumérale. Il s’étend du bord distocaudal de la scapula au grand tubercule
huméral.
Le m. supra-épineux remplit la fosse supra-épineuse qu’il déborde
crânialement, de sorte qu’il est en partie fusionné avec le m. subscapulaire
médialement. Il se termine par un puissant tendon sur le grand tubercule de
l’humérus.
Muscles médiaux de l’épaule
Subscapulaire
Grand rond
Coracobrachial
Le m. subscapulaire est un muscle plat qui occupe toute la fosse subscapulaire
de la face médiale de la scapula. Il se termine sur le petit tubercule de
l’humérus. Il est innervé par le nerf subscapulaire et participe à l’adduction et à
la stabilisation de l’articulation scapulo-humérale.
Le m. grand rond est situé caudalement au muscle précédant avec lequel il est
partiellement fusionné dans sa partie proximale. Il prend origine sur le bord
proximocaudal de la scapula et rejoint distalement le tendon de terminaison du
m. grand dorsal avec lequel se termine sur la face médiale de la diaphyse
humérale. Il est innervé par le nerf axillaire et est essentiellement un fléchisseur
de l’articulation de l’épaule.
Le m. coracobrachial est un petit muscle fusiforme qui croise obliquement
l’articulation de l’épaule. Il prend origine par un long tendon sur le processus
coracoïde et se termine sur l’humérus, distalement au petit tubercule. Il fait
l’adduction de l’épaule et agit également comme faible extenseur de cette
articulation. Il reçoit son innervation du nerf musculocutané.
Muscles caudaux du bras
Ce groupe de muscles occupe presque tout l’espace compris entre le bord
caudal de la scapula et l’olécrâne. Tous les muscles caudaux du bras sont des
extenseurs du coude. Ils sont tous les trois innervés par le nerf radial.
Tenseur du fascia antébrachial
Triceps brachial
Anconé
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Le m. tenseur du fascia antébrachial est un muscle mince et plat qui recouvre
la face médiale du chef long du triceps brachial. Il s’étend du fascia qui
recouvre le m. grand dorsal jusqu’à l’olécrâne par l’intermédiaire du fascia qui
se continue distalement jusqu’à l’avant-bras. Ce fascia est le fascia
antébrachial profond qui forme une gaine fibreuse dense pour les muscles de
l’avant-bras.
Le m. triceps brachial forme une grosse masse musculaire dans la région
caudale du bras. Il est constitué chez le chien par quatre chefs qui ont une
origine distincte mais une terminaison commune par un puissant tendon sur la
tubérosité de l’olécrâne. Les quatres chefs sont : les chefs long, médial, latéral
et accessoire. Le chef long, le plus volumineux des quatre, n’a aucune attache
sur l’humérus. Il s’étend du bord caudal de la scapula jusqu’à la tubérosité de
l’olécrâne, où une bourse synoviale est interposée entre le tendon et l’os. Le
muscle apparaît divisé en deux parties. En plus de son rôle d’extenseur du
coude, le chef long est également fléchisseur de l’épaule. Le chef médial est
placé à la face médiale, caudalement à l’humérus. Il prend origine dans la
région proximale de la diaphyse humérale. Le chef latéral est situé du côté
latéral, distalement au chef long, séparé de ce dernier par un sillon évident. Il
tire son origine de la face latérale de l’humérus. Le chef accessoire est situé
entre les chefs latéral et médial. Il prend origine du col de l’humérus.
Le m. anconé est un petit muscle qui remplit presque complètement la fosse
olécrânienne au pourtour de laquelle il s’attache. Il couvre la capsule articulaire
du coude. Son attache distale se fait sur l’extrémité proximale de l’ulna.
Muscles crâniaux du bras
Ce groupe, représenté par deux muscles, le biceps brachial et le brachial, forme
le groupe des fléchisseurs du coude. Le nerf musculocutané leur fournit
l’innervation.
Biceps brachial
Brachial
Le m. biceps brachial est formé chez le chien comme chez les autres
mammifères domestiques par un seul chef. C’est un muscle fusiforme situé à la
face crâniomédiale de l’humérus mais n’a, toutefois, aucune attache humérale.
Il prend origine par un long tendon sur le tubercule supraglénoïde de la scapula.
Le tendon glisse dans le sillon intertuberculaire, protégé par une bourse
synoviale intertuberculaire qui communique avec la cavité articulaire de
l’épaule. Dans le sillon, le tendon est maintenu par le rétinacle huméral
transverse qui forme une bande fibreuse étroite reliant le grand et le petit
tubercule de l’humérus. Distalement, le biceps se termine par un tendon bifide
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sur l’extrémité proximale du radius et de l’ulna. En plus d’être un puissant
fléchisseur du coude, il est également extenseur de l’articulation de l’épaule.
Le m. brachial se moule contre l’humérus en décrivant une sorte de spirale. Il
tire son origine du tiers proximal de la face caudolatérale de la diaphyse
humérale et se termine sur l’extrémité proximale de l’ulna.
Muscles crâniolatéraux de l’avant-bras
Ce groupe de muscles est recouvert par le fascia antébrachial profond qui
englobe également les muscles caudomédiaux de l’avant-bras. La plupart de ces
muscles se prolongent distalement par un long tendon qui rejoint soit les os du
carpe ou du métacarpe, soit les phalanges. Les tendons des muscles qui croisent
la face dorsale du carpe sont maintenus par le rétinacle des extenseurs et sont
entourés dans cette région par des synoviales vaginales. Le rétinacle est une
condensation de fascia carpien dont les fibres orientées transversalement
s’attachent sur les os carpiens en formant des ponts pour laisser passer les
tendons.
La majorité de ces muscles ont leur origine sur l’épicondyle latéral de
l’humérus. Ce sont pour la plupart des extenseurs du carpe et/ou des doigts.
Tous sont innervés par le nerf radial.
Les muscles superficiels de ce groupe sont en ordre crâniocaudal les muscles :
Extenseur radial du carpe
Extenseur commun des doigts
Extenseur latéral des doigts
Ulnaire latéral
Les muscles situés plus profondement sont les muscles :
Supinateur
Long abducteur du pouce (extenseur oblique du carpe)
Le m. extenseur radial du carpe est le plus volumineux des muscles
crâniolotéraux de l’avant-bras. Il est placé sur la face crâniale du radius. Son
tendon terminal rejoint l’extrémité proximale des métacarpiens II et III.
Le m. extenseur commun des doigts est un peu plus petit que le muscle
précédant. Dans la région du carpe ou distalement, son tendon se divise en
quatre branches qui rejoignent chacune la phalange distale des doigts II, III, IV
et V.
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Le m. extenseur latéral des doigts est le plus petit des muscles superficiels
crâniolatéraux de l’avant-bras. Il est placé entre l’extenseur commun des doigts
et l’ulnaire latéral. Son tendon terminal trifurque et chaque branche s’attache
sur les phalanges des doigts III, IV et V, en s’unissant aux branches tendineuses
de l’extenseur commun des doigts.
Le m. ulnaire latéral est le plus caudal des muscles de ce groupe; son tendon
se termine sur l’os accessoire du carpe et sur l’extrémité proximale du
métacarpien V. Bien qu'associé au groupe des extenseurs, l’ulnaire latéral est
chez les animaux domestiques, à cause de sa terminaison à la face palmaire du
carpe, fléchisseur et abducteur du carpe.
Le m. supinateur est un muscle court placé obliquement dans la région
proximale du radius, sous les muscles extenseurs. Ses fibres croisent
obliquement l’angle de flexion du coude. Il est ainsi fléchisseur du coude et
permet la supination.
Le m. long abducteur du pouce, encore nommé muscle extenseur oblique du
carpe, est situé en profondeur dans le sillon entre le radius et l’ulna sur lesquels
il prend origine. Son tendon de terminaison croise obliquement celui de
l’extenseur radial du carpe et s’attache sur le premier os métacarpien. Il est
extenseur du carpe et abducteur du premier doigt.
Muscles caudomédiaux de l’avant-bras
La majorité des muscles de ce groupe ont un tendon distal qui se termine soit
sur les os du carpe ou les os métacarpiens, soit sur les phalanges. Les tendons
qui croisent la face palmaire du carpe sont entourés par des synoviales
vaginales et maintenus dans le canal carpien par le rétinacle des fléchisseurs.
Le rétinacle est une bande fibreuse épaisse étendue comme un pont de l’os
accessoire du carpe au bord médial des os carpiens. Le canal carpien est une
sorte de tunnel dont les parois sont constituées par la face palmaire du carpe,
l’os accessoire du carpe et le rétinacle des fléchisseurs.
La plupart des muscles antébrachiaux caudomédiaux prennent origine sur
l’épicondyle médial de l’humérus et la majorité sont des fléchisseurs du carpe
et/ou des doigts. Ils sont innervés par le nerf médian ou le nerf ulnaire ou, pour
certains, par les deux nerfs à la fois.
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Les muscles de ce groupe disposés en une couche superficielle sont en ordre
crâniocaudal les muscles :
Rond pronateur
Fléchisseur radial du carpe
Fléchisseur superficiel des doigts
Fléchisseur ulnaire du carpe
Les muscles de ce groupe qui forment la couche profonde sont les muscles :
Fléchisseur profond des doigts
Carré pronateur
Le m. rond pronateur couvre environ le tiers proximal du bord médial du
radius sur lequel il se termine. Il permet la pronation de l’avant-bras.
Le m. fléchisseur radial du carpe est fusiforme et recouvre une grande partie
du fléchisseur profond des doigts. Vers le milieu du radius, il se continue par un
tendon plat qui se termine à l’extrémité proximale des os métarcarpiens II et III.
Le m. fléchisseur superficiel des doigts est placé sous le fascia antébrachial
caudomédial et recouvre le fléchisseur profond des doigts. Juste proximalement
au carpe, sa portion charnue se continue par un tendon unique qui traverse le
canal carpien avant de se diviser en quatre branches destinées chacune aux
doigts latéraux. Au niveau de l’articulation métacarpophalangienne de chaque
doigt, la branche tendineuse du fléchisseur superficiel forme un anneau
(manica flexoria) de façon à laisser passer le tendon du fléchisseur profond des
doigts. Au niveau de chaque articulation métacarpophalangienne, les branches
tendineuses des deux mm. fléchisseurs des doigts sont maintenues par une bride
fibreuse, le ligament annulaire palmaire. Au niveau des phalanges proximale
et moyenne de chaque doigt, deux autres bandes étroites, les ligaments
annulaires digitaux proximal et distal maintiennent les tendons en place.
Chaque branche tendineuse du m. fléchisseur superficiel des doigts se termine à
la face palmaire de la phalange moyenne des doigts II, III, IV et V.
Le m. fléchisseur ulnaire du carpe est le plus latéral des muscles de ce
groupe. Il comprend deux chefs qui ont une origine distincte et qui demeurent
distincts sur presque toute leur longueur. Le chef ulnaire prend origine sur
l’olécrâne; le chef huméral prend attache sur l’épicondyle médial. Les deux se
terminent par un tendon unique sur l’os accessoire du carpe.
Le m. fléchisseur profond des doigts comprend trois chefs de grosseur très
différente qui arrivent de l’humérus, du radius et de l’ulna. Le chef huméral est
beaucoup plus gros que les deux autres et peut être divisible en plusieurs
faisceaux. Le chef ulnaire est allongé le long du bord caudal de l’ulna sur
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lequel il prend origine. Le chef radial forme un faisceau très grêle qui s’attache
au bord médial du radius. Proximalement au carpe, les tendons des deux chefs
accessoires rejoignent celui du chef huméral pour former un tendon unique qui
traverse le canal carpien. Distalement au carpe, le tendon unique se divise en
cinq branches qui, après avoir traversées l’anneau formé par chacune des
branches du fléchisseur superficiel des doigts, se terminent sur la phalange
distale de chaque doigt. Au niveau de chaque doigt, le premier excepté, il y a
une synoviale digitale commune pour les tendons des fléchisseurs superficiel et
profond.
Le m. carré pronateur occupe l’espace entre le radius et l’ulna sur lesquels il
s’attache. Il participe à pronation de l’avant-bras.
Muscles de la main
Plusieurs petits muscles sont présents dans la main. Toutefois, seulement les
muscles interosseux sont nécessaires à l’étude. Ce sont des fléchisseurs des
doigts et sont innervés par le nerf ulnaire.
Il existe quatre mm. interosseux situés à la face palmaire des quatre os
métacarpiens principaux. Chacun prend origine à l’extrémité proximale d’un
métacarpien et se termine par un tendon bifide sur un petit os sésamoïdien
proximal. Il y a deux os sésamoïdiens proximaux à chaque articulation
métacarpophalangienne.
4.
Muscles et tendons de l’extrémité distale du membre du cheval
Les injections intra-musculaires chez le cheval se font :
Dans les muscles du cou (rhomboïde, trapèze, dentelé ventral)
Dans les muscles fessiers
Dans les muscles semimembraneux, semitendineux
Dans le muscle pectoral superficiel
Cette section est de très grande importance pour le futur vétérinaire équin, qui
se doit de connaître à fond l’anatomie de la partie distale du membre du
cheval. En effet, un très grand nombre de cas en pratique équine portent sur les
boîteries, qui affectent, dans 90% des cas, les structures du membre situées
distalement au carpe/tarse.
Comme chez le chien, les muscles de l’avant-bras du cheval se continuent
distalement par de longs tendons qui se terminent soit sur les os du carpe, soit
sur l’os métacarpien principal, soit sur les phalanges du troisième doigt.
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Le groupe des extenseurs (muscles extenseur radial du carpe, extenseur
commun des phalanges, extenseur latéral des phalanges, ulnaire latéral,
extenseur oblique du carpe) occupe la face crâniolatérale de l’avant-bras. À
l’exception du muscle ulnaire latéral qui est fléchisseur du carpe, ce sont tous
des extenseurs du carpe et les plus longs sont aussi extenseurs des phalanges du
doigt III. Au niveau du carpe, les tendons sont retenus par le rétinacle des
extenseurs et sont protégés chacun par une synoviale vaginale qui débute un
peu proximalement au carpe et se termine distalement à celui-ci.
Le groupe des fléchisseurs (muscles fléchisseurs radial du carpe, fléchisseur
ulnaire du carpe, fléchisseur superficiel des phalanges, fléchisseur profond des
phalanges) occupe la face caudomédiale de l’avant-bras. Ils sont fléchisseurs du
carpe et /ou des phalanges. À quelques exceptions près, les fléchisseurs
superficiels et profond des phalanges (au lieu des doigts, car il n’y a qu’un seul
doigt chez le cheval) se comportent comme ceux du chien. Dans le canal
carpien, les tendons des deux muscles sont entourés par une synoviale vaginale
commune. Proximalement au carpe, le tendon du muscle fléchisseur superficiel
des phalanges reçoit une lame fibreuse rattachée à la face palmaire du radius;
c’est le ligament accessoire proximal ou bride radiale. Au repos, ce ligament
transfère la tension du tendon au radius avant qu’elle n’atteigne le corps charnu.
Il n’y existe pas de ligament équivalent au membre postérieur puisque le tendon
du muscle fléchisseur superficiel s’attache au calcanéus. Le tendon terminal du
muscle fléchisseur profond des phalanges reçoit quant à lui, à mi-longueur du
métacarpe, une lame fibreuse rattachée à la face palmaire du carpe; c’est le
ligament accessoire distal ou bride carpienne qui a un rôle similaire au
ligament proximal. Tout juste proximalement à sa terminaison sur la phalange
distale, le tendon du fléchisseur profond glisse sur l’os sésamoïdien distal (os
naviculaire) grâce à une bourse synoviale naviculaire interposée entre le
tendon et ce petit sésamoïde.
Les pathologies affectant les tendons et ligaments de l’aspect distal du membre
surviennent communément chez le cheval, et sont fréquemment à conséquences
désastreuses pour la carrière athlétique de ce dernier. L’examen de ces
structures se fait à l’aide d’échographie.
Une lacération du tendon du muscle fléchisseur superficiel entraînera une
descente du boulet, alors qu’une atteinte du tendon du muscle fléchisseur
profond entraînera en plus le relèvement du sabot en pince.
Les poulains peuvent avoir un tendon fléchisseur des phalanges trop court,
résultant en une déformité (contraction) au niveau de l’articulation
interphalangienne distale (tendon fléchisseur profond-"club foot"), ou du boulet
(tendon fléchisseur superficiel) ou encore du carpe (les deux tendons
fléchisseurs des phalanges). Cette anomalie peut être congénitale (le poulain
naît avec) ou acquise (due à une croissance rapide). Le traitement consiste en
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une chirurgie pour couper la bride (desmotomie) du tendon raccourci (radiale
pour le tendon superficiel, carpienne pour le tendon profond) ou pour couper le
tendon lui-même (tenotomie).
Chez le cheval, il n’y a qu’un seul m. interosseux dont la texture complètement
fibreuse chez l’adulte lui vaut le nom de ligament suspenseur du boulet
(articulation métacarpo/tarso phalangienne). Il est plaqué contre la face palmaire
du métacarpien principal, entre l’os et le tendon du muscle fléchisseur profond
des phalanges. Ses deux branches terminales s’attachent sur les deux os
sésamoïdiens proximaux de l’articulation du boulet. Deux autres branches,
latérale et médiale, forment les brides du ligament suspenseur et rejoignent à la
face dorsale des phalanges le tendon commun des muscles extenseurs latéral et
commun des phalanges. Cette union transfère la tension du tendon extenseur au
ligament suspenseur.
L’appareil suspenseur du boulet (ligament suspenseur, os sésamoïdiens
proximaux et ligaments sésamoïdiens) est primordial pour le soutien du poids
du corps. La rupture du ligament suspenseur ou la fracture bilatérale des os
grands
sésamoïdiens
entraîne
l’hyperextension
de
l’articulation
métacarpo/tarso phalangienne, ce qui préviendra au cheval de se porter sur le
membre affecté. Cet accident catastrophique, affectant principalement le cheval
de course Thoroughbred résulte le plus souvent en euthanasie de l’animal.
5.
Articulations de l’épaule et du coude du chien
A)
Épaule
L’articulation de l’épaule ou scapulohumérale ou glénohumérale se
trouve entre la cavité glénoïde de la scapula et la tête de l’humérus. Elle
permet une variété de mouvements mais, chez les animaux domestiques,
elle se limite essentiellement à des mouvements de flexion et d’extension.
La cavité articulaire est limitée par une capsule mince qui s’épaissit
quelque peu de chaque côté pour former les ligaments glénohuméraux
médial et latéral qui demeurent toutefois faibles. C’est principalement la
musculature qui maintient l’intégrité articulaire. La cavité s’étend
également autour du tendon d’origine du m. biceps brachial dans le sillon
intertuberculaire, formant ainsi une synoviale vaginale pour le tendon. Le
rétinacle huméral transverse retient ces formations dans le sillon.
B)
Coude
L’articulation du coude ou huméroradioulnaire permet essentiellement
des mouvements de flexion et d’extension avec toutefois une possibilité
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d’un peu de rotation. Elle est formée par le condyle de l’humérus,
l’extrémité proximale du radius et l’échancrure trochléaire de l’ulna. La
cavité articulaire est simple puisque tous ses compartiments
communiquent librement entre eux. Des ligaments collatéraux médial et
latéral sont placés de part et d’autre de l’articulation et limitent les
mouvements de latéralité. Un mince ligament oblique croise la face
crâniale de l’articulation.
6.
Articulation du carpe, du boulet et des phalanges du cheval
A)
Carpe
Le carpe, dont les mouvements sont ceux d’extension et de flexion,
comprend
trois
articulations
principales.
L’articulation
antébrachiocarpienne ou radiocarpienne est située entre l’extrémité
distale du radius et la rangée proximale des os du carpe. Cette articulation
permet jusqu’à 90o-100o de flexion. L’articulation médiocarpienne est
celle entre les rangées proximale et distale des os du carpe. Elle permet
jusqu’à environ 45o de flexion. L’articulation carpométacarpienne se
trouve entre la rangée distale des os du carpe et l’extrémité proximale des
os métacarpiens. Elle permet très peu de mouvements. D’autres
articulations intercarpiennes sont présentes entre chacun des os du carpe.
La capsule articulaire carpienne enveloppe l’ensemble des articulations et
présente des renforcements puissants qui se traduisent par de nombreux
ligaments dont les ligaments collatéraux latéral et médial. Dorsalement
la capsule forme une vaste membrane qui couvre la totalité du carpe
depuis la marge du radius jusqu’au métacarpe. Superficiellement elle
forme des coulisses tapissées de cartilage pour le glissement des tendons
des extenseurs du carpe et des phalanges. Du côté palmaire, un ligament
carpien palmaire épais renforci de cartilage nivelle les inégalités de la
face du carpe et la transforme en coulisse de glissement pour les tendons
des fléchisseurs, participant ainsi à la formation du canal carpien. Ce
ligament se continue distalement par la bride carpienne qui rejoint le
tendon du fléchisseur profond des phalanges.
Quant aux cavités articulaires du carpe, la cavité antébrachiocarpienne
est indépendante des autres cavités; les cavités médiocarpienne et
carpométacarpienne communiquent librement.
Il est possible de ponctionner les cavités antébrachio ou médiocarpienne
en fléchissant le carpe et en insérant l’aiguille d’un côté ou l’autre du
tendon du m. extenseur radial du carpe.
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B)
Boulet
L’articulation métacarpophalangienne ou articulation du boulet est
celle comprise entre l’extrémité distale du métacarpien III, l’extrémité
proximale de la phalange proximale et les deux os sésamoïdiens
proximaux. Les sésamoïdiens ne s’articulent qu’avec le métacarpien
principal. Cette articulation permet la flexion et l’extension du doigt. En
plus des ligaments collatéraux, plusieurs ligaments, souvent envahis par
du cartilage, relient les os entre eux. Parmi ceux-ci, les ligaments
sésamoïdiens (droit, oblique et croisé) unissent les os sésamoïdiens à la
phalange proximale ou à la phalange moyenne. Ces ligaments, avec le
ligament suspenseur et les deux os sésamoïdiens font partie de l’appareil
suspenseur du boulet et interviennent dans le mécanisme de la station en
agissant comme unité pour stabiliser l’articulation du boulet.
Du côté palmaire, le ligament annulaire digital proximal retient les
tendons fléchisseurs superficiel et profond contre PI.
La cavité articulaire du boulet s’étend proximalement sur l’extrémité
distale du métacarpien principal en formant des culs-de-sac dorsal et
palmaire (utilisés pour le prélèvement de liquide synovial ou d'injection
intra-articulaire).
C)
Phalanges
Les articulations entre les phalanges permettent l’extension et la flexion.
L’articulation interphalangienne proximale, encore appelée
articulation du pâturon est située entre les phalanges proximale et
moyenne du doigt. L’articulation interphalangienne distale, encore
qualifiée d’articulation du pied puisqu’elle est située presqu’entièrement
à l’intérieur du sabot, implique la phalange moyenne, la phalange distale
et l’os sésamoïdien distal ou petit sésamoïde. Chacune de ces articulations
est stabilisée par des ligaments collatéraux ainsi que par d’autres
formations fibreuses.
La cavité synoviale de chaque articulation s’étend proximalement contre
les faces dorsale et palmaire des os correspondants, formant de petits
culs-de-sac proximaux. La cavité articulaire du pied ne communique pas,
du moins habituellement, avec la bourse synoviale naviculaire, ou
podotrochléaire, située entre le sésamoïdien distal et le tendon du
fléchisseur profond des phalanges. De même, elle reste indépendante de
la synoviale vaginale entourant le tendon du fléchisseur profond.
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La ponction des cavités articulaires du boulet, du pâturon et du pied est
possible en insérant l’aiguille du côté latéral dans le cul-de-sac dorsal de
l’articulation respective, sous le tendon du m. extenseur commun des
phalanges. Il est également possible de ponctionner l’articulation du
boulet dans son cul-de-sac palmaire.
7.
Appareil de la station du membre thoracique du cheval
Cet appareil permet au cheval de se reposer en position debout avec un
minimum d’activité musculaire (ce qui rend possible sa fuite immédiate en cas
de danger).
Les structures composant l’appareil transmettent la tension des muscles aux os
grâce à des éléments fibreux (tendons et ligaments). Ce mécanisme demande
moins d’effort musculaire pour empêcher l’affaissement des articulations qui,
autrement, auraient tendance à affaisser sous le poids du corps.
Flexion de l’épaule :
Le tronc est “suspendu” entre les membres thoraciques par les deux muscles
dentelés ventraux qui renferment une grande quantité de tissu fibreux. Le poids
du corps a tendance à tirer ventralement les scapulas, ce qui fléchit l’épaule,
jusqu’au moment où le tendon d’origine du m. biceps brachial se “contracte”
agissant ainsi comme antagoniste et empêchant la flexion de l’épaule.
Flexion du coude :
Empêchée par la position des ligaments collatéraux, caudalement à l’axe de
l’articulation.
Flexion du carpe :
Empêchée par l’action combinée du tendon du biceps brachial, de la lacertus
fibrosus et des tendons de l’extenseur radial du carpe crânialement et
caudalement par les tendons des fléchisseurs des phalanges et les ligaments
accessoires (brides radiale et carpienne). La lacertus fibrosus est une bande
fibreuse qui fait la longueur du biceps brachial reliant son tendon d’origine au
tendon du m. extenseur radial du carpe, créant une ligne de force directe entre
l’épaule et le métacarpe.
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Hyperextension du carpe :
Empêchée par la forme des os du carpe et le ligament carpien palmaire.
Hyperextension du boulet :
Empêchée par l’appareil suspenseur, les brides du ligament suspenseur et les
tendons et ligaments accessoires des fléchisseurs des phalanges.
Hyperextension du pâturon :
Empêchée par les ligaments palmaires, le ligament sésamoïdien droit et les
tendons et ligaments accessoires des fléchisseurs des phalanges.
Flexion du pâturon :
Empêchée par la double attache du tendon du fléchisseur superficiel des
phalanges de chaque côté de l’articulation sur les extrémités distale de PI et
proximale de PII.
8.
Structures du pied du cheval et du bœuf
A)
Cheval
Le pied du cheval, au sens restrictif, est constitué par le sabot et les
structures qu’il renferme qui sont :
- l’extrémité distale de la phalange moyenne (PII);
- la phalange distale (PI);
- les cartilages latéraux (complémentaires) de la phalange distale;
- l’os sésamoïdien distal (os naviculaire);
- la bourse synoviale naviculaire;
- les tendons terminaux des mm. fléchisseurs profond et extenseur
commun des phalanges;
- l’articulation interphalangienne distale et ses ligaments;
- des vaisseaux et des nerfs;
- le coussinet digité palmaire (plantaire).
1-
Sabot :
Épiderme kératinisé (insensible) recouvrant l’extrémité distale du
doigt.
Comprend :
- paroi
- sole
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- fourchette
Paroi :
Partie visible lorsque le pied est sur le sol.
(muraille)
pince :
partie dorsale (antérieure)
+ 60 % de paroi
quartiers : parties médiale et latérale
+ 30 % de paroi
talons :
(angles)
partie caudale (palmaire/plantaire)
+ 10 % de paroi
Barres :
Extensions de la paroi à partir de la partie caudale du pied vers la
pince. Visibles de chaque côté de la fourchette sur la surface faisant
face au sol.
Couronne :
Jonction du sabot (paroi) avec la peau.
Bande périoplique :
Zone étroite de corne molle adjacente à la couronne. Elle s’élargit
quelque peu dans la région des talons.
Périople :
Couche mince, luisante recouvrant la face externe de la paroi.
Sole :
Surface légèrement concave faisant face au sol entre la paroi et la
fourchette.
Ligne blanche :
Jonction entre la paroi et la sole.
(zone blanche)
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Fourchette :
Structure triangulaire sur la surface faisant face au sol, qui s’avance
en direction de la pince. Elle occupe la région centrale de cette
surface, dans sa partie caudale.
sillon central :
Dépression
centrale.
sillons collatéraux :
Dépressions profondes séparant
la fourchette de la sole et des
barres.
Épaississements de la région
caudale de la fourchette
adjacente aux talons.
bulbes des talons :
2.
dans
la
région
Derme et structures internes du sabot
Un bon nombre des structures du pied proviennent d’une
modification de la peau. À ce titre, les structures de recouvrement
comprennent une couche épidermique externe (sabot) et une couche
dermique (derme ou corium) sous-jacente. L’hypoderme rattache le
derme au périoste de la phalange distale (PIII).
Derme (corium) :
Partie richement vasculaire du tégument dans laquelle sont situées
les terminaisons nerveuses, constituant ainsi la partie sensible du
pied. Le sabot (épiderme) constitue la partie insensible du pied. Par
ses attaches aux structures internes, le derme tient le sabot en place.
Derme périoplique (bourrelet périoplique) :
Derme continu avec le derme de la peau au niveau de la
couronne. Répond au sillon (gouttière) périoplique de la face
interne du sabot. Élabore le périople de la paroi du sabot.
Derme coronaire (bourrelet coronaire) :
Bande épaisse située distalement au derme périoplique.
Répond au sillon (gouttière) coronaire de la face interne du
sabot.
Les papilles qui le constituent, élaborent la corne de la paroi
(membrane kératogène)
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bande coronaire : comprend les dermes périoplique et
coronaire et le feuillet germinatif de
l’épiderme qui recouvre ces régions.
Derme laminaire (tissu podophyleux) :
S’étend du derme coronaire jusqu’à la jonction avec la surface
de la sole. Recouvre la phalange distale à laquelle il est
rattaché par sa face profonde. Ses papilles sont modifiées pour
former des lamelles allongées proximodistalement parallèles
les unes aux autres qui s’engrènent avec des lamelles
similaires de la face interne de la paroi du sabot. Ces lamelles
internes du sabot forment l’épiderme laminaire (tissu
képaphyleux). Cet engrenage du derme dans l’épiderme
laminaire permet de maintenir le sabot en place.
Derme de la sole (tissu velouté) :
Occupe la surface palmaire/plantaire. Répond à la surface
interne de la sole. Élabore la corne de la sole (plus molle que
celle de la paroi).
Derme de la fourchette :
Répond à la fourchette du sabot. Secrète la corne de la
fourchette.
Coussinet digital :
Masse composée d’un mélange de tissu élastique et de tissu adipeux
située entre le derme de la fourchette et la terminaison du tendon du
m. fléch. profond des phalanges. Il agit pour “amortir” le choc
lorsque l’animal pose le pied sur le sol.
Cartilages latéraux de la phalange distale :
Placés de chaque côté de PIII ils sont rattachés également latéraux
au coussinet digital. Agissent dans la mécanique de l’amortissement
des chocs. Peuvent s’ossifier avec l’âge.
Fourbure (laminitis, founder) : C’est une inflammation des lamelles
internes du sabot (derme laminaire). Cette condition est très
douloureuse; le cheval atteint boîtera sévèrement. L’inflammation
peut résulter en un désangrènage des lamelles du pied de celles du
sabot avec comme résultat une descente du pied à l’intérieur du
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sabot. Quand la maladie atteint ce point de gravité, l’animal doit
être euthanasié.
B)
Bœuf
Le bovin possède deux doigts fonctionnels par membre. Deux autres
doigts non fonctionnels (très courts, ne supportant pas le poids) sont
également présents à chaque membre.
Les structures du pied du bovin sont à quelques exceptions
essentiellement semblables à celles du pied du cheval.
Onglon :
Désigne le sabot du bovin recouvrant l’extrémité distale des doigts.
Épiderme kératinisé de la paroi, de la sole et des talons.
Surface externe de l’onglon est ondulée alors que celle du cheval est
plutôt lisse.
Présence d’un sillon parapédal (zone de corne mince) sur la paroi
axiale de l’onglon. C'est un endroit où peuvent facilement s'infiltrer
des saletés/bactéries.
Sole et talons :
Semblables au cheval sauf qu’il n’y a pas de fourchette ni de barres.
Cartilages latéraux :
Absents.
Ligaments :
Chez le bovin, étant donné qu’il y a deux doigts fonctionnels par
membre, deux ligaments interdigités, l’un proximal et l’autre
distal, préviennent l’écartèlement des doigts. Le proximal est très
court et situé entre les phalanges proximales des deux doigts. Le
distal est formé de fibres qui s’entrecroisent dans l’espace
interdigité, allant de la phalange proximale d’un doigt à la phalange
distale de l’autre doigt. Situé à la face palmaire des doigts ce
ligament couvre le tendon du fléchisseur profond des doigts qu’il
contribue à maintenir en place.
L’arthrite septique d’une articulation interphalangienne distale
chez le bovin peut être traîtée par amputation du doigt atteint, étant
donné qu’il restera un doigt sain pour soutenir le poids de l'animal.
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Cette approche chirurgicale a un meilleur pronostic si
l’articulation atteinte est celle d’un membre pelvien puisque
l’animal porte 60 % de son poids sur les membres thoraciques.
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