Chapitre 4 : Monnaie et équilibre macroéconomique 1. La demande de monnaie 1.1 ; La théorie quantitative de la monnaie Fischer propose en 1911 une théorie Vitesse de circulation de la monnaie V= PY/M P : Niveau général des prix Y : produit global (production globale) M : offre de monnaie (quantité proposée par la Banque Centrale) Nombre de fois où une unité monétaire est dépensée pendant une période donnée PY : PIB nominal ou PIB en valeur équation des échanges MV = PY Deux hypothèses : à court terme, la vitesse de circulation de la monnaie est constante. V est déterminée par les conditions institutionnelles (elles évoluent très lentement). On la considère donc à peu près constante à court terme. L’équation des échanges devient la théorie quantitative de la monnaie : M croit => PY croit dans les mêmes proportions A Court terme, Y (Y se situe toujours au niveau de plein emploi car parfaite flexibilité des prix et des salaires) peut être considéré comme constant Comme V et Y constants à court terme, une augmentation (diminution) de M provoque une augmentation (diminution) de P dans les mêmes proportions, à Court terme. La banque centrale ne pourra pas influencer Y (quand elle augmente la masse monétaire, seule la masse monétaire augmente et le niveau général des prix, inflation) Détermination de la demande de monnaie : ==M = (1/V) x PY => Md = (1/V) x PY Md = demande de monnaie La demande de monnaie dépend uniquement du revenu. Le taux d’intérêt n’a aucune influence. Motif de transaction : ils détiennent de la monnaie pour effectuer des transactions. Motif proportionnel au revenu. => la théorie quantitative est-elle vérifiée empiriquement (dans les données réelles) ? Empiriquement, la théorie n’est pas vérifiée. Dans la zone euro, on note des variations cycliques et tendance à la baisse depuis 1997 1.2. La théorie Keynésienne 1936, JM Keynes. Théorie de la demande de monnaie Théorie alternative à la théorie quantitative, rôle principal au taux d’intérêt et ce via les motifs de détention de la monnaie. 1.2.1 Les motifs de détention de la monnaie motif de transaction En accord avec la théorie classique Fonction d’intermédiaire des échanges de la monnaie. Le revenu augmente, volume de transaction plus important donc on détient plus de monnaie. Proportionnalité par rapport au revenu. Motif de précaution Anticipation de besoins inattendus. Possibilité de besoins qui ne sont pas prévus d’office. Opportunité à saisir. Proportionnalité par rapport au revenu. Détention de précaution dépend du montant de transaction anticipé. motif de spéculation Il s’agit de la véritable avancée de la Théorie Keynésienne. Il souligne ‘influence du taux d’intérêt sur la détention de la monnaie. Fonction de réserve (sous différentes formes) de valeur de la monnaie : 1. la monnaie 2. Les titres 1. Trois hypothèses Le rendement anticipé de la monnaie est nul 2. Les titres vont proposer un rendement anticipé composé de deux sortes de flux (lors de la revente, gain ou perte de capital). 3. Les taux d’intérêts vont subir des fluctuations mais vont avoir des valeurs de long terme : valeur normale relation négative entre détention de la monnaie taux d’intérêt. Taux d’intérêt inférieur à la valeur normale, les agents vont anticiper une augmentation de la hausse du taux d’intérêt qui va mener à une baisse du prix des titres. Ils vont donc anticiper une baisse en capital de leurs titres. La demande de monnaie sera forte car ils préfèreront détenir de la monnaie. 1.2.2 La fonction de préférence pour la liquidité Md/P = f (i, Y) - + Fonction négative de i, positive de Y Avec Md/P : demande d’encaisses réelles (détention de la monnaie en terme réel, en terme de pouvoir d’achat, on élimine la question de l’inflation) i : taux d’intérêt Y : revenu Le taux d’intérêt (fonction négative du taux d’intérêt), facteur déterminant dans la demande de monnaie. Vitesse de circulation de la monnaie V = PY / M = Y / (M/P) P = Y / f (i,Y) - + Offre de monnaie = demande de monnaie Vitesse de circulation elle-même fonction du taux d’intérêt. Fonction positive. En conclusion, la vitesse de circulation de la monnaie dépend du taux d’intérêt : elle n’est pas constante. Les résultats empiriques valident-ils la théorie keynésienne ? Instabilité de la fonction de monnaie 2. Le cadre keynésien Contexte économique : crise majeure (années 30) Hypothèse : Economie fermée (n’échange ni bien, ni service avec le reste du monde) Prix fixes (pas d’inflation) Comment diminuer le chômage ? Comment augmenter la production ? La production peut augmenter sans qu’il y ait d’inflation. Valeur nominale = valeur réelle. Demande totale de produits dans l’économie : YD = C + I + G YD : C : I : G : demande globale dépense de consommation dépense d’investissement désiré Dépenses publiques Fonction de consommation C = cYD + C0 Avec : C : propension marginale à consommer Yd : Revenu disponible, défini comme Yd = Y – T avec T : impôts perçus par l’Etat. C0 : consommation incompressible même si revenu nul Investissement : Investissement capital fixe Variation de stock, les firmes vont prendre une décision d’augmenter les stocks d’un certain montant. La différence entre les deux : caractère anticipé ou non de la variation, pour la première, tout est anticipé. Ce n’est pas le cas des stocks, car ils ne peuvent être non anticipé (cas des invendus) Dépense d’investissement désiré = investissement désiré en capital fixe + variation désirée des stocks Détermination de l’équation de la fonction de la demande globale YD = C + I + G C = cYD + C0 Yd = Y – T => YD = cYD – cT + C0 + I + G C pente à l’origine, le reste, b. Condition d’équilibre : Y = YD Avec : Y = produit global diagramme à 45° Objectif : détermination de l’équilibre entre la demande globale et le produit global annexe 1.pub Concept de stabilité de l’équilibre => mécanismes mis en route lorsque l’économie n’est pas à l’équilibre initialement ? Y > YD => Augmentation non désirée des stocks => Y diminue Y < YD => Diminution non désirée des stocks => Y augmente C’est la demande globale qui détermine le produit global d’équilibre Facteurs déterminants de la demande globale ? Quelles sont les politiques qui vont modifier la demande globale ? 2.2. Le multiplicateur de la dépense autonome 2.2.1. Dérivation mathématique et interprétation économique Fonction de demande globale : YD = cYD – cT + C0 + I + G Dépense autonome, note DA DA = cT + C0 + I + G => => => => => YD = cY + DA Y = cY + DA Y (1-c) = DA Y (1-c) = DA Y / DA = 1 / (1-c) 1/(1-c) = multiplicateur de dépense Une variation de 1 unité de DA implique une variation de 1/ (1-c) de Y, avec 1/ (1-c) > 1 Analyse séparée de l’impact de la variation d’un des quatre éléments de la dépense autonome : DA = cT + C0 + I + G Si seuls C0, I ou G varient : Y / C0 = Y / G = Y / I = 1 / (1-c) Mais si seul T varie Y / T = -c / 1-c La variation finale de Y résulte de la variation globale de la dépense autonome. possibilités de politique mixtes Politique budgétaire de relance : augmentation des dépenses publiques et/ou diminution des impôts. Première modification possible : diminution des impôts, mène à une augmentation de la dépense autonome de c x T, C0, I et G peuvent influencer la dépense autonome. YD’ = YD + variation de la dépense autonome Déplacement de la droite (demande globale) vers le haut. Nouvel équilibre B caractérisé par un produit et une augmentation de la demande. Dans le cadre d’une diminution, variation symétrique. 3. Le modèle IS-LM Il s’agit d’un modèle permettant d’introduire la monnaie et le taux d’intérêt dans notre raisonnement. Comment une modification de la masse monétaire peut modifier l’équilibre macroéconomique. Hypothèses : Prix fixes et économie fermée 3.1 La courbe IS Courbe IS : équilibre sur le marché des biens et services contrairement de la courbe LM (équilibre sur le marché de la monnaie). = ensemble des combinaisons i/Y vérifiant l’égalité entre offre et demande globales de biens et services. 1. on s’intéresse à la relation entre taux d’intérêt et investissement 2. Entre investissement et produit global 3. A partir des relations 1 et 2, on en déduit la relation entre taux d’intérêt et produit global. La relation entre taux d’intérêt et investissement est négative. Lorsque le taux d’intérêt sur le marché augmente, banques demandent beaucoup de taux d’intérêt sur le financement : il y aura peu de projets rentables. Lorsque l’investissement augmente, cela est représentatif de la dépense autonome, il y aura augmentation du produit global (relation positive). Lorsqu’on supprime I, il y a relation négative entre taux d’intérêt et produit. Lorsque taux d’intérêt élevé, produit faible. 3 étapes de raisonnement 1/ Relation entre i et I Négative droite d’investissement 2/ Relation entre I et Y positive Diagramme à 45° 3/ Relation entre i et Y Négative courbe IS Mécanisme de retour à l’équilibre : Ex : Y > YD Augmentation non désirée des stocks Y diminue 3.2 La courbe LM Courbe LM : équilibre sur le marché de la monnaie. = relation entre i et Y vérifiant l’égalité entre offre et demande de monnaie Fonction keynésienne de préférence pour la liquidité. Md/P = f(i,Y) Relation négative avec taux d’intérêt, positive avec Y Equilibre sur le marché de la monnaie. Lorsque Y augmente, Md augmente et i augmente Pour i1 faible, produit faible. Pour i élevé, produit élevé. SI Y augmente, si on supprime Md, i augmente Deux étapes ; 1/ Représentation de la relation entre Md/P et i relation négative 2/ Déduction de la relation entre i et Y Relation positive Mécanisme : Augmentation de Y => Md augmente et i augmente Diminution de Y => Md diminue et i diminue relation positive entre Y et i Mécanisme de retour à l’équilibre : Exemple : excès d’offre de monnaie. I dépasse son niveau d’équilibre => Acquisition de titres => Augmentation du prix des titres et diminution du taux d’intérêt Le taux d’intérêt est trop important par rapport au taux d’intérêt d’équilibre. La demande des titres augmente, le prix des titres va augmenter … Convergence des prix vers le taux d’équilibre. 3.3 La détermination de l’équilibre de l’économie Equilibre de l’économie = Equilibre simultanée sur le marché des biens et services et sur le marché de la monnaie = graphiquement, intersection des courbes IS et LM Analyse des mécanismes de retour à l’équilibre : l’économie se situe sur la courbe IS, mais non sur la courbe LM Cas de l’excès d’offre de monnaie : i dépasse son niveau d’équilibre => Achat de titres => Augmentation du prix des titres et diminution du taux d’intérêt => Augmentation de I => Augmentation de Y l’économie se situe sur la courbe LM, mais non sur la courbe IS cas de l’excès de d’offre de biens : Y > YD => augmentation non désirée des stocks => Y diminue => Md diminue et i diminue 4. Les politique budgétaire et monétaire dans le modèle ISLM 4.1 Déplacements des courbes IS et LM 4.1.1 La courbe IS Déplacement de la courbe IS <= variation de l’un des éléments de la dépense autonome Mais : le taux d’intérêt ne doit pas jouer le rôle initiateur de cette variation !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Car alors déplacement le long de la courbe IS Augmentation de C0 I (indépendante de i) ou G ou diminution de T YD augmente Y augmente pour i donné Déplacement de la courbe IS vers la droite 4.1.2 La courbe LM Facteur menant au déplacement de la courbe LM variation de l’offre de monnaie Variation autonome – indépendante de P, de Y, ou de i – de la demande de monnaie Ms augmente => i diminue, pour Y donné => LM se déplace vers la droite 4.2 Impact des politiques budgétaire et monétaire sur l’équilibre macroéconomique 4.2.1 La politique budgétaire Politique expansionniste : G augmente et/ou T diminue => => => => YD Y Md i augmente augmente jusqu’à Y’* augmente augmente jusqu’à i’* IS se déplace vers la droite Y augmente et i augmente Relation croissante entre produit global et dépenses publiques. Relation décroissante entre produit global et impôts. 4.2.2 La politique monétaire Politique monétaire expansionniste MS augmente i diminue I augmente YD augmente Y augmente LM se déplace vers la droite Y augmente et i diminue Relation croissante entre produit global et offre de monnaie. Une politique monétaire expansionniste diminue le taux d’intérêt et augmente le produit global Comparaison de effets de politiques monétaire et budgétaire expansionnistes : - Y augmente dans les deux cas - Mais un effet différent sur i : i diminue dans le cas de la politique monétaire i augmente dans le cas de la politique budgétaire