donc spolié l’Etat syrien propriétaire et exploitant des gisements. En droit international cet
acte : vol à main armée, hold-up, braquage … mériterait réparation mais DAESH n’étant pas
un Etat reconnu, qui pourra être poursuivi en ses lieu et place ?
Il reste que le pétrole volé à la Syrie peut être vendu à des prix cassés puisque DAESH n’a pas
à payer les investissements : recherches, forages, installations d’extraction et de stockage de
départ, qui ont été faits par l’Etat syrien.
Le cas libyen est un peu différent : les bombardements massifs de l’OTAN en 2011 n’ont pas
touché les installations pétrolières. Ce n’est pas un hasard. La Libye a donc recommencé
assez vite à exporter, mais l’expression est inexacte puisqu’en l’absence d’un Etat libyen
souverain et organisé ce n’est pas la Libye qui exporte mais des pouvoirs de fait sur les
installations pétrolières : puits, pipelines et ports d’embarquement. Ces pouvoirs de fait sont
des alliances de circonstance entre les entreprises occidentales spécialisées qui ont repris
les installations libyennes dans des conditions encore mal connues aujourd’hui et les milices
islamiques armées qui les laissent exécuter leurs opérations et font payer leur protection en
percevant un pourcentage sur les barils vendus. Dispositif instable puisque jusqu’à présent
chaque producteur fait protéger ses installations propres par la milice locale mais si Daesh
avec son projet de califat met la main sur la Libye à défaut d’avoir pu le faire sur la Syrie il
voudra s’approprier la totalité du pétrole libyen, acquérir une véritable puissance et il
essaiera de chasser les compagnies étrangères qui font marcher aujourd’hui l’industrie
pétrolière libyenne.
A l’inverse de l’Etat syrien, l’Etat libyen ayant été détruit ne pourra pas demander de
réparations ni aux compagnies étrangères qui exploitent le pétrole libyen et encore moins
aux milices islamiques juridiquement insaisissables.
On comprend mieux pourquoi les adversaires occidentaux de l’Etat syrien s’acharnent à
obtenir une rupture constitutionnelle de l’Etat syrien et la mise en place d’un gouvernement
qui ne leur demanderait pas des comptes, pour éviter d’avoir à répondre du vol du pétrole
syrien, du vol du coton syrien , du vol des usines syriennes démontées et transportées en
Turquie et des destructions massives engendrées par une guerre qu’ils ont soutenu.
Le maintien à son poste de Bashar el Assad qui signifie la continuité de l’Etat syrien
empêchera de tourner cette page de pillage massif et orchestré.
Arrivée du pétrole de schiste
Un autre aspect du désordre de l’économie pétrolière vient de prendre de la consistance ces
derniers jours. Dés le début de la chute des prix du pétrole il est apparu qu’un des objectifs
de cette baisse était la mise hors marché international du pétrole de schiste. Tous les
observateurs avertis annonçaient que le cout d’extraction le pétrole issu du fractionnement
des roches (pétrole de schiste) ne pouvait guère descendre en dessous de 50/60 $ le baril ils
en concluaient donc que la politique de baisse des prix mise en œuvre par l’Arabie Saoudite
condamnait le pétrole de schiste. Les faillites sont déjà nombreuses dans le secteur de
l’extraction du gaz de schiste aux Etats-Unis. Or dans le même temps et depuis au moins