Le plus court et le plus tardif (Ve S) : Eutrope, abrégé de l'histoire
romaine, VI, 7
[6,6] Anno urbis Romae sexcentesimo septuagesimo octauo Macedoniam prouinciam M- Licinius
Lucullus accepit, consobrinus Luculli, qui contra Mithridatem bellum gerebat. Et in Italia nouum
bellum subito commotum est. Septuaginta enim et quattuor gladiatores ducibus Spartaco, Crixo et
Oenomao effracto Capuae ludo fugerunt. Et per Italiam uagantes paene non leuius bellum in ea,
quam Hannibal mouerat, parauerunt. Nam multis ducibus et duobus simul Romanorum consulibus
uictis sexaginta fere milium armatorum exercitum congregauerunt, uictique sunt in Apulia a M-
Licinio Crasso pro consule, et post multas calamitates Italiae tertio anno bello huic est finis
inpositus.
VII. (VI) (An de R. 682) L'an de Rome 678, M. Licinius Lucullus, cousin germain de celui qui faisait
la guerre contre Mithridate, reçut le gouvernement de la Macédoine. Il s'éleva tout à coup de
nouveaux troubles en Italie (An de R. 681). En effet, soixante-quatorze gladiateurs, ayant brisé les
portes du lieu de leurs exercices à Capoue, s'enfuirent sous la conduite de Spartacus, de Crixus et
d'Oenomaüs, se répandirent dans l'Italie, et y commencèrent une guerre presque aussi terrible que
l'avait été celle d'Annibal. Ils vainquirent plusieurs généraux et deux consuls romains dans une
meme bataille, et rassemblèrent une armée de près de soixante mille hommes. Mais ils furent
vaincus à leur tour, dans l'Apulie, par le proconsul M. Licinius Crassus, et l'on vit alors la fin de
cette guerre, qui avait désolé l'Italie pendant trois ans.
Assez neutre et proche des faits : Velleius Paterculus, Histoire romaine,
II, 30
[2,30] Tum M- Perpenna praetorius, e proscriptis, gentis clarioris quam animi, Sertorium inter
cenam Oscae interemit Romanisque certam uictoriam, partibus suis excidium, sibi turpissimam
mortem pessimo auctorauit facinore. Metellus et Pompeius ex Hispaniis triumphauerunt; 2 sed
Pompeius, hoc quoque triumpho adhuc eques Romanus, ante diem quam consulatum iniret, curru
urbem inuectus est. 3 Quem uirum quis non miretur per tot extraordinaria imperia in summum
fastigium euectum iniquo tulisse animo, C- Caesaris absentis in altero consulatu petendo senatum
populumque Romanum rationem habere: adeo familiare est hominibus omnia sibi ignoscere, nihil
aliis remittere, et inuidiam rerum non ad causam, sed ad uoluntatem personasque dirigere. 4 Hoc
consulatu Pompeius tribuniciam potestatem restituit, cuius Sulla imaginem sine re reliquerat. 5
Dum Sertorianum bellum in Hispania geritur, quattuor et sexaginta fugitiui e ludo gladiatorio Capua
profugientes duce Spartaco, raptis ex ea urbe gladiis, primo Vesuuium montem petiere, mox
crescente in dies multitudine grauibus uariisque casibus adfecere Italiam. 6 Quorum numerus in
tantum aduleuit, ut qua, ultima dimica.uere acie, nonaginta milia hominum se Romano exercitui
opposuerint. Huius patrati gloria penes M- Crassum fuit, mox rei publicae omnium consensu
principem.
[2,30] XXX. - C'est alors que l'ancien préteur Marcus Perpenna, l'un des proscrits, homme plus
noble par sa race que par son caractère, assassina Sertorius à Osca au milieu d'un festin. Ce
crime abominable qui assura la victoire aux Romains, ruina son parti et lui valut à lui-me la plus
honteuse des morts. Métellus et Pompée reçurent le triomphe pour la guerre d'Espagne. Mais
Pompée n'était, quand il triompha, qu'un simple chevalier, car il n'avait pas encore exercé le
consulat quand il entra dans Rome sur son char triomphal. Chose étonnante, cet homme que tant
de pouvoirs extraordinaires avaient porau faîte des honneurs ne put voir sans irritation le Sénat
et le peuple romain autoriser Caius César à briguer malgré son absence un second consulat. Tant
il est naturel aux hommes de tout se pardonner à eux-mêmes, de ne rien pardonner aux autres et
de concevoir de la jalousie en tenant compte non des faits, mais des sentiments et des personnes.
Pendant ce consulat Pompée restaura la puissance tribunitienne dont Sylla n'avait laissé que
l'ombre sans réalité. Pendant qu’on guerroyait en Espagne contre Sertorius soixante-quatre
esclaves évadés d'une école de gladiateurs s'enfuirent de Capoue sous la conduite de Spartacus,
volèrent des épées dans cette ville et gagnèrent d'abord le Vésuve. Bientôt leur multitude grandit
de jour en jour et ils accablèrent l'Italie de toutes sortes de maux. Leur nombre s'accrut au point
que dans le dernier combat qu'ils livrèrent, ils opposèrent à l'armée romaine quarante mille huit
cents hommes. Marcus Crassus qui fut bientôt le premier dans l'Etat eut la gloire d'en finir avec
eux.
La source principale : Plutarque, Vie de Crassus, VIII
[8] Ce fut vers ce temps-là qu'eut lieu le soulèvement des gladiateurs et le pillage de l'Italie, qu'on
nomme aussi la guerre de Spartacus et dont voici l'origine. Un certain Lentutus Batiatus entretenait
à Capoue des gladiateurs, la plupart Gaulois ou Thraces. Etroitement enfermés, quoiqu'ils ne
fussent coupables d'aucune mauvaise action, mais par la seule injustice du maître qui les avait
achetés, et qui les obligeait malgré eux de combattre, deux cents d'entre eux firent le complot de
s'enfuir. Leur projet ayant été découvert, soixante-dix-huit, qui furent avertis, eurent le temps de
prévenir la vengeance de leur maître; ils entrèrent dans la boutique d'un rôtisseur, se saisirent des
couperets et des broches et sortirent de la ville. Ils rencontrèrent en chemin des chariots chargés
d'armes de gladiateurs, qu'on portait dans une autre ville; ils les enlevèrent, et, s'en étant armés,
ils s'emparèrent d'un lieu fortifié et élurent trois chefs, dont le premier était Spartacus, Thrace de
nation, mais de race numide, qui à une grande force de corps et à un courage extraordinaire il
joignait une prudence et une douceur bien supérieures à sa fortune, et plus dignes d'un Grec que
d'un barbare. On raconte que la première fois qu'il fut mené à Rome pour y être vendu on vit,
pendant qu'il dormait, un serpent entortillé autour de son visage. Sa femme, de même nation que
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