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GROUPE THÉMATIQUE
Développement du secteur privé, PMEs et PMIs
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Chapitre 1 : Introduction
Le CCI du secteur des affaires rentre dans le cadre de la recherche de financement initié par le
Gouvernement le 22 avril 2004. La méthodologie adoptée pour son élaboration a été la suivante.
En premier lieu, le MCI a organisé un atelier pour la relance du partenariat secteur public/secteur
privé, atelier au cours duquel les 210 opérateurs présents ont identifié les points forts et les points
faibles du secteur et ont fait des propositions d’actions pour la relance des affaires. Puis, les
informations obtenues ont été complétées par une analyse de la documentation existante, par une
réflexion en sous-groupes de travail, par des consultations auprès d’autres opérateurs privés.
L’ensemble des propositions a fait l’objet de synthèse, de priorisation et de concertation avec les
travaux avec les groupes thématiques.
Chapitre 2 : Cadre de référence, état des lieux et statistiques de base
2.1. Cadre de référence
Le secteur privé opère dans les différents secteurs d’activité, sous les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire. Le secteur primaire est composé de deux sous-secteurs : (a) l’agriculture,
la sylviculture, l’élevage et la pêche ; (b) les industries extractives. Le secteur secondaire
regroupe (a) les industries manufacturières (textile, habillement et cuir ; transformation des
métaux ; produits minéraux non métalliques ; les produits alimentaires et boissons ; les industries
du tabac ; produits chimiques, caoutchouc ; Produits minéraux non métalliques ; Transformation
des métaux ; Produits des industries diverses ; (b) Electricité, gaz et eau ; (c) Bâtiments et
travaux publics. Le secteur tertiaire regroupe : (a) Commerce ; (b) Restaurants et hôtels ; (c)
Transport et communications ; (d) Institutions financières ; (e) Autres services marchands ; (f)
Services non marchands.
2.2 Bref état des lieux du secteur (et des capacités existantes), de son évolution et des
indicateurs clés
2.2.1 Bref état des lieux du secteur et son évolution
L’économie haïtienne souffre du déclin du système productif depuis 1980 (récession
économique mondiale). La situation s’est aggravée avec l’effondrement du régime Duvalier en
1986. Mais c’est avec l’embargo commercial de 1991 que le processus de déclin s’est accéléré
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de manière dramatique. La décapitalisation des entreprises, à la fois dans le secteur industriel et
agricole, a provoqué une forte diminution de la production dans le secteur de l’assemblage, et la
privatisation des entreprises publiques de production telles que la Minoterie d’Haïti, le Ciment
d’Haïti et la Hasco (industrie sucrière). Entre 1999 et 2003, vingt-huit entreprises dans le secteur
de l’assemblage auraient fermé leurs portes, d’un total de quatre-vingt-quatre. Les exploitations
paysannes ont été fortement touchées, par l’endettement excessif des exploitants, l’augmentation
du coût des matériaux agricoles et la concurrence des produits importés.
Aujourd’hui, le tissu entrepreneur haïtien présente, au sommet, quelques grands groupes
concentrant les investissements les plus importants, notamment les activités de sous-traitance
internationale, quelques industries et les secteurs pétrolier et bancaire, et la majorité de ces
entreprises se trouvent dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Au centre, il y a peu de
PME/PMI. A la base existe un large nombre de petites entreprises d’une extrême hétérogénéité,
sous-capitalisées et appartenant le plus souvent au secteur informel.
Les organisations intermédiaires se caractérisent par une tendance à la fragmentation. En effet,
et souvent, un manque de représentativité des entrepreneurs (surtout en ce qui concerne les
entreprises du secteur informel et les petites entreprises du secteur formel). D’autre part, la
plupart de ces organisations ne sont pas en mesure d’offrir des services aux membres (appui à la
recherche, à la gestion, formation..)
Pour nombre d’analystes, la libéralisation de l’économie opérée sans précédent à partir de 1986 a
contribué à la décapitalisation des entreprises haïtiennes, en augmentant le prix des produits
importés, et ouvrant le passage d’une économie de production à une économie de consommation
et de petit commerce. L’exode rural qui s’est produit en conséquence a appauvri les populations
rurales et urbaines.
La conjoncture externe, principalement celle des États Unis d’Amérique du Nord, a également
joué son rôle. Bien qu’en 2002 l’économie américaine ait cru de 2,3%, les menaces terroristes, la
perte de confiance et l’insécurité dans le marché boursier, ainsi que l’augmentation du baril de
pétrole d’environ 60% du prix, ont contribué à affaiblir la demande de produits provenant des
pays en développement.
La gourde haïtienne a connu une dévaluation constante par rapport au dollar sur les deux
dernières années et a perdu la moitié de sa valeur. Le pays, très fortement dépendant des
importations, connaît une dollarisation importante accentuée par les transferts de fonds
substantiels de la diaspora (800 millions de USD par an).
2.1.3 Indicateurs clés
Le secteur primaire a contribué à la valeur ajoutée du PIB réel un 25,9% en 2002, part en
diminution depuis 1998. La production de l’ensemble des branches a chuté de presque 4% par
rapport à 2001 en termes réels. Le secteur secondaire a, au contraire, augmenté sa part dans la
valeur ajoutée, représentant un 15,6% du PIB réel en 2002. Les sous-secteurs « Industries
manufacturières » et « Bâtiments et travaux publics » sont les plus importants en termes
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d’apports de valeur ajoutée, comptant pour plus de 7% chacune. La part du secteur tertiaire
dans le PIB a augmenté depuis 1998, passant de 49,4% à 51,4%, pourtant sa croissance annuelle
s’est vue réduite en 2002. La production de la branche « restaurants et hôtels » est estimée avoir
diminué plus de 3% entre 2001 et 2002, baisse déjà entamée depuis 1999.
Les différentes crises politiques ont aggravé la situation du secteur industriel et prévenu des
investissements. On a vu la disparition de l’industrie sucrière, de la minoterie, et de la
cimenterie. Entre 1999 et 2003 vingt-huit entreprises dans le secteur de l’assemblage auraient
fermé leurs portes. Les pillages et les destructions des entreprises qui ont précédé et suivi le 29
février 2004 ont décapitalisé les entreprises, ce qui a contribué à détériorer la situation du
secteur, à appauvrir les propriétaires d’entreprises et les familles qui vivaient de ces entreprises.
Les 33.800 emplois existants dans le secteur de l’industrie se répartissent entre les deux sexes
dans les proportions de 45% (hommes) et 55% (femmes).
La plupart de l’emploi dans le secteur industriel concerne la main d’œuvre non qualifiée (90%).
En outre, l’industrie nationale est fortement concentrée dans la zone métropolitaine de Port-au-
Prince.
Le secteur industriel dans son ensemble n’est pas compétitif. Plusieurs facteurs affectent
négativement la compétitivité du secteur dont : le coût élevé des facteurs de production,
notamment l’énergie et les matières premières importés ; la faible productivité du travail et des
machines, la mauvaise qualité de certains produits due à l’utilisation de méthodes et de procédés
de fabrication inadéquats ; la gestion déficiente des entreprises; le niveau élevé des coûts
financiers. Certaines filières de production présentent cependant des avantages comparatifs qui
peuvent se convertir en avantages compétitifs.
Au niveau du commerce, le processus de libéralisation commerciale initié en 1986 et amplifié
en 1996 avec l’adhésion d’Haïti à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), loin de
favoriser la croissance, a entraîné le déclin de l’industrie locale, qui par la concurrence étrangère,
a provoqué la transformation d’entreprises agro-industrielles en entreprises commerciales
importatrices de biens de consommation. Ces biens vendus en dessous des prix de production
locale ont provoqué une crise dans le secteur agricole et subséquemment l’aggravation de
l’exode rural et de la bidonvilisation.
Les services n’ont pas éépargnés du déclin général de l’économie haïtienne. Par manque
d’accès aux services de bases, les activités productrices, et donc créatrices de richesse, ne se sont
pas développées. L’électricité est fournie à partir de centrales hydroélectriques et de quelques
centrales thermiques à travers le pays. Seulement 30% des capacités électriques fonctionnent.
Dès lors des micro nérateurs privés compensent le déficit. Le transport terrestre est
fortement handicapé par la détérioration des routes. Les services de transport sont de nature
privée, les efforts de mise en place de services de transport par l’administration publique n’ont
pas amélioré la situation. Le transport aérien international a connu une stagnation quant au
nombre de compagnies de transport, mais une amélioration sensible a été observée au niveau des
services de transport aérien intérieur. La capacité très limitée des installations portuaires ne
permet pas le développement du commerce.
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La qualité du réseau de téléphonie fixe (Téléco) a continué à se détériorer. La téléphonie
mobile s’est beaucoup développée les cinq dernières années, avec trois nouvelles compagnies et
une extension de la couverture nationale en cours d’exécution. L’Internet a été introduit a la fin
des années 90, et son accès reste assez réduit. Cependant l’explosion des cybercafés à travers les
villes haïtiennes ainsi que les connexions Internet par satellite tendent à promouvoir l’accès a
l’information dans tout le pays. En général, le tourisme a enregistré une baisse sensible de ses
activités ces dernières années, essentiellement à cause de l’insécurité, réelle ou supposée, qui
règne dans le pays et à la suite des évènements du 11 septembre 2002. La baisse de l’activité en
matière de tourisme de séjour a aussi entraîné une baisse de l’offre de services. Par exemple, le
nombre de chambres est passé de 3 000 en 1996, à 2 800 en 1999 à 1 100 en 2004 (dont 800
répondent aux normes internationales). De plus, l’offre actuelle de ressources humaines qualifiée
est limitée et est nettement insuffisante pour répondre aux exigences du secteur.
Les services financiers ont connu une hausse. Parmi les treize (13) banques du pays, trois (3)
offrent des services aux Petites et Micro entreprises (PME). Au total, 81 institutions financières
offrent les services du crédit et de l’épargne à 78,000 clients, pour un portefeuille d’actif total de
trente six (36) millions de gourdes. Cependant, malgré l’élargissement du système financier, les
taux d’intérêt demeurent élevés (32% en moyenne sur les prêts de long terme) en raison de
l’incertitude (risque) et du taux d’inflation. Dans ce contexte, la préférence va aux prêts de court
terme qui constituent environ 59% des prêts du système bancaire. La gourde ne joue plus son
rôle de réserve de valeur, l’économie fait face actuellement à une dollarisation croissante. Plus
de 40% des dépôts sont libellés en devises. Un ensemble de mesures ont été prises dès 1982:
libéralisation des taux d’intérêt, introduction des bons BRH, renforcement des capacités de
supervision de la Banque centrale.
2.2 Question clef (du point de vue technique et du développement humain)
2.2.1 État des lieux de l’infrastructure physique et des capacités institutionnelles
La situation du transport aérien et des installations aéroportuaires est difficile. Aujourd’hui, le
pays compte une douzaine de pistes, dont seulement cinq sont utilisables : Port-au-Prince et Cap-
Haïtien, de classe internationale, Jérémie, Cayes et Jacmel qui ne peuvent accueillir que des
avions de moins de 10 places. Le réseau routier national est aujourd’hui proche de ce qu’il était
en 1995, c’est-à-dire un réseau pas très moderne, avec la dégradation avancée de certains
tronçons. Ce réseau compte environ 4 284 km de routes réparties de façon inégalitaire entre les
départements. La situation ne s’est pas améliorée depuis. Et, en dehors de la deuxième moitié
de la route Port-au-Prince / Cayes, pratiquement l’ensemble du réseau routier national est en
mauvais état.
De façon générale, le déficit d’équipements portuaires est grand, ce qui rend l’exploitation
portuaire difficile sur le plan commercial, industriel et touristique. Le projet de remise en état de
certains ports était prévu en 1996. Cependant, il n’a été que partiellement mis en œuvre, l’Etat
haïtien ayant entrepris seulement la construction d’un débarcadère à Jacmel dans le département
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du Sud-Est. Par contre, le secteur privé du département du Sud a entrepris la construction d’un
port commercial dans la baie de Saint-Louis du Sud.
2.2.2 Le cadre institutionnel
Le Ministère du Commerce et de l’Industrie, le Ministère du Tourisme, le Ministère de
l’Économie et des Finances, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du
Développement Rural, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le Ministère de
l’Éducation et de la Culture sont les institutions publiques impliquées dans le développement du
secteur des affaires. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie compte un effectif de 156
personnes, dont 24 cadres supérieur, 35 cadres de niveau moyen, 65 cadres de niveau inférieur et
32 employés affectés à la fonction d’appui. Pour sa part, sur un effectif de 93 personnes, le
Ministère du Tourisme compte 14 cadres de niveau supérieur, 36 cadres de niveau moyen et 43
personnes pour les activités d’appui.
2.2.3 Les politiques/stratégies dans le domaine
La Réforme fiscale englobe: la révision du tarif douanier, l’installation de nouveaux postes de
douane, des mesures de renforcement du contrôle, l’introduction du Système Douanier
informatisé (SYDONIA), des réorganisations administratives au niveau des organismes de
perception, la création de l’Unité de Gestion et de Contrôle fiscale (UCGF), l’ajustement des prix
à la pompe des produits pétroliers, la refonte du Code des investissements et la publication de la
loi sur les Zones Franches.
La libéralisation commerciale initiée en 1986 dans le cadre du Programme d’ajustement
structurel et accélérée en 1996 avec l’adhésion d’Haïti à l’OMC. Ceci a fait du régime
commercial haïtien l’un des plus ouverts parmi les PMA. Le tarif douanier révisé est réduit,
depuis 1995, à quatre taux (zéro, cinq, dix et quinze %), sauf pour quelques produits agricoles
qui sont consolidés auprès de l’OMC à des taux de 40% et 50%. Haïti a également adhéré au
GATT de 1994 et à l’AGCS. Ce régime d’échanges commerciaux contraint les négociations sur
l’accès au marché aussi bien au sein de l’OMC que de la Zone de libre échange des Amériques
(ZLEA) et a des effets néfastes sur la balance commerciale du pays.
Le Code des Investissements a été promulgué le 9 octobre 2002. Il garantit la liberté
d’entreprise, prône le principe de non-discrimination ainsi que la libre circulation des capitaux. Il
garantit et protège le droit de propriété. Il accorde les incitations administratives, fiscales et
douanières aux nouveaux investissements dans l’agriculture, le commerce, l’industrie, l’artisanat
et le tourisme. Il précise pour chacun de ces secteurs, les types d’avantages incitatifs et les types
d’investissements éligibles à ces avantages incitatifs.
La loi sur les zones franches fixe les conditions de création, d’implantation, de gestion,
d’exploitation et de contrôle des zones franches ainsi que le régime fiscal et douanier qui leur est
applicable en vue de faciliter la réalisation d’investissements nationaux et étrangers, la
croissance de l’économie nationale, la création d’emplois durables, l’augmentation de la capacité
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