Groupe : DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE, PMES ET
PMIS
I. Etat des lieux et cadre de référence.
Le secteur privé haïtien est caractérisé par la grande importance du secteur informel dans
l’économie, la faible structuration et souvent le manque de représentativité des
organisations intermédiaires, trop fragmentées. Il est constitué d’un large nombre de
petites entreprises du secteur informel, souvent sous-capitalisées et d’une extrême
hétérogénéité. Quelques grands groupes dominent le secteur formel et captent l’essentiel
des investissements dans les secteurs agricole, industriel et commercial, alors que les
petites et moyennes entreprises sont relativement peu nombreuses. L’économie haïtienne
demeure en crise. La libéralisation de l’économie opérée sans précédant en 1986, et
l’embargo commercial imposé sur Haïti en 1991, ont provoqué un fort déclin du tissu
productif haïtien, les entreprises étant fortement décapitalisées. Aujourd’hui la plupart
des activités sont commerciales. La valeur des importations est six fois supérieure à celle
des exportations, et le niveau de consommation par rapport aux investissements demeure
très élevé. Le secteur privé est grandement handicapé par la faiblesse de l’épargne
nationale, l’absence quasi-totale d’investissements étrangers, l’accès difficile au crédit,
l’absence de marchés transparents, la concentration des activités à Port-au-Prince et la
faiblesse des infrastructures. A ceci s’ajoute la faible capacité institutionnelle des
ministères techniques. Enfin, de nombreux actes de vandalisme et de pillage ont
fortement touché de nombreuses sociétés privées de Port-au Prince au début de l’année
2004.
2. Stratégie nationale intérimaire
En voulant déclarer ces contraintes, le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) et
le Ministère du Tourisme (MT) visent les objectifs d’un redressement de la base
productive et d’une meilleure intégration internationale de l’économie haïtienne. Il est
aussi considéré que le développement durable du secteur privé passe par une meilleure
gouvernance économique. Ceci vise en premier lieu le renforcement institutionnel des
principaux acteurs du secteur privé les autorités et services publics concernés.
3. Interventions prioritaires
(a) Premièrement, une recapitalisation des entreprises est considérée comme le point de
départ incontournable pour la relance des affaires. Afin d’éviter la faillite des entreprises
en crise et d’aider au redressement des autres entreprises, tout en renforçant le tissu
productif qui est considéré comme un élément essentiel pour la reprise durable de
l’économie, il est prévu à cette fin de créer un fonds de recapitalisation, géré par le Fonds
de Développement Industriel (FDI). Les capitaux seront apportés essentiellement par le
secteur bancaire, grâce à la libération partielle des réserves obligatoires et le rachat par la
BRH d’une partie de ses bons en circulation et détenus par les banques commerciales.
D’autres apports en capital sont prévus, de telle manière que la demande de fonds à la
communauté internationale se chiffre à $10 millions (sur un total de US $97 millions
prévus). D’autre part, pour toucher les petites entreprises, on recherchera la constitution
d’un fonds de caution mutuelle pour chacun des métiers de la petite industrie. Ces fonds,
basés sur le principe de solidarité, permettront, à travers la création de fonds de garantie
par les propriétaires des entreprises, d’accéder à un volume plus important de capitaux.
Pour renforcer l’accès au crédit des micro et petites entreprises, on prévoit également une
injection de ressources financières dans le système des micro-finances, considéré dans le
travail du groupe « Emploi et protection sociale ». Pour accompagner la création et mise
en place de ces fonds, il sera nécessaire de pourvoir un encadrement et accompagnement
technique tout au long des deux années à venir.
(b) Deuxièmement, pour assurer une durabilité des actions à entreprendre pendant la
période intérimaire, il est considéré primordial d’améliorer la gouvernance économique.
A part du renforcement institutionnel et de formation en matière de gestion, tant au
niveau du secteur privé comme public, il s’avère nécessaire de promouvoir et
d’institutionnaliser le dialogue entre les différents acteurs du secteur public, du secteur
privé, et de la société civile, dans les domaines visant la bonne gouvernance.
(c) Troisièmement, étant donné le faible volume et valeur des exportations haïtiennes la
priorité sera donnée à l’intégration d’Haïti dans les marchés régionaux et internationaux
qui visera à saisir des opportunités d’affaires avec la République Dominicaine, au niveau
des Caraïbes (CARICOM), à travers l’intégration dans le marché des Amériques (ZLEA)
en 2005, l’Accord de Partenariat Economique (APE), et le HERO Act. En vue d’atteindre
cet objectif, il sera nécessaire d’effectuer des formations ciblées au secteur public et privé
concernant d’une part les accords commerciaux régionaux et internationaux et d’autre
part les normes internationales requises pour y répondre. Dans une perspective de long
terme, l’aménagement de plusieurs centres de facilitation et de développement des
investissements et des exportations est prévu à différents points du pays (Jacmel,
Gonaïves, Cap Haïtien, Côtes des Arcadins et Port au Prince), afin de rendre accessible
l’information et de duire les tracasseries administratives aux entrepreneurs. Pour le
développement du secteur touristique, il est proposé de développer des cadres de mise en
valeur de 3 zones touristiques et d’y faire des investissements. D’autre part, un appui
technique à l’exportation de produits agricoles pour lesquels Haïti dispose d’un avantage
comparatif sera apporté.
4. Capacités d’absorption et mise en œuvre
Vu le manque d’effectif compétent dans les ministères techniques (le nombre de
fonctionnaires et leurs capacités sont loin d’êtres suffisants) la faible structuration et
souvent manque de représentativité des organisations intermédiaires au niveau du secteur
privé, il est indispensable de veiller a ce qu’il y ait les capacités nécessaires à la mise en
œuvre des différents programmes pendant et après la période de transition. Afin
d’institutionnaliser le dialogue, il est proposé de créer trois commissions mixtes, secteur
privé/secteur public, avec l’intervention également de la société civile. Les thèmes a
traiter comprennent le développement global des affaires; la lutte contre la contrebande,
la corruption et le dumping (proposition reprise par le groupe thématique « gouvernance
économique »); et l’amélioration de la fourniture des services de base. Afin de renforcer
les capacités du secteur privé et public, on visera l’aide aux organisations intermédiaires
du secteur privé, formel et informel, par l’assistance technique et le financement
d’activités telles que des formations et des rencontres. Finalement, les ministères en
charge de la facilitation du développement du secteur privé doivent être renforcés, tant en
nombre de fonctionnaires qu’en équipements et en formations.
5. Coûts
Le montant total du budget requis est de près de XXXX gourdes, soient environ XXX de dollars
US. Environ X % de ce budget est financé sur les ressources internes, XX% sur des ressources
externes déjà identifiées et confirmées, et XX%, soit plus de XXX milliards de gourdes ou XX
millions de dollars reste à financer. La répartition des besoins de financement additionnel sur
la période allant de juillet 2004 à septembre 2006 est la suivante:
XXX Millions de gourdes pour juillet septembre 2004;
XXXX Millions de gourdes pour l’Année Fiscale 2004-2005;
XXXX Millions de gourdes pour l’Année Fiscale 2005-2006.
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