qui lui est donné, à réussir sa vie au mieux (point de vue
qualitatif).
c/ Réfutation de deux vaines opinions.
d/ Attitude éthique à adopter face à l’avenir. Ne pécher ni par
optimisme (pour une bonne part, l’avenir ne dépend pas de nous et
nous échappe nécessairement), ni par pessimisme (l’avenir peut nous
être favorable et certains de nos projets sont susceptibles
d’aboutir).
(Enjeu : l’incertitude de l’avenir n’est-il pas nécessairement
facteur d’inquiétude, donc de trouble pour l’âme # ataraxie ? Le
texte statue sur cette question en plusieurs temps : la philosophie
précisément permet d’envisager l’avenir avec plus de sérénité -cf. §
1 – cas du jeune homme - ; le sage réduit sa dépendance à l’égard de
la fortune en apprenant à se suffire à soi-même, en particulier en
sachant s’en tenir aux désirs naturels ; d’autre part, il ne fait
dépendre son bonheur que de ce qui dépend de lui, à savoir son
propre jugement. Si « ce qu’on peut souhaiter de mieux dans nos
actions, c’est que la réalisation du jugement sain soit favorisée
par le hasard » (§5,d/), l’essentiel pour le sage est le plaisir
d’avoir à chaque fois décidé et agi au mieux sans s’inquiéter outre
mesure de la réussite de son action dans la mesure où celle-ci
dépend des circonstances.)
4) Le bonheur est à notre portée. Bonheur, plaisir et désirs. La
sagesse comme art de bien désirer.
a-e/ De la classification des désirs à la nécessité d’un calcul des plaisirs
-a/ Classification des désirs (naturels ou vains ; naturels et
nécessaires ou non nécessaires).
b/ Bien désirer revient à décliner à travers des désirs particuliers
un désir fondamental, à savoir le désir de bonheur, qui n’est que
désir d’aponie (absence de souffrance du corps) et d’ataraxie
(absence de troubles de l’âme). La recherche du plaisir est
recherche de la cessation de toute sensation douloureuse.
c/ Le plaisir est le souverain bien, « commencement et fin de la fin
heureuse ». (L’eudémonisme comme hédonisme). Légitime de prendre le
plaisir comme but et comme guide (Enjeu : hostilité aux morales
ascétiques qui culpabilisent la recherche du plaisir associée à
l’égoïsme et aux dérives du vice).
d/ Mais une prudente estimation des plaisirs et des peines doit nous
faire parfois préférer certaines douleurs à des plaisirs factices et
de courte durée : car de tels renoncements sont susceptibles de nous
procurer finalement un plaisir plus élevé. (Calcul des plaisirs et
des peines. Tout plaisir est un bien pris isolément, mais dans la
durée, d’un mal (= souffrance) peut naître un bien et inversement.
e-f/Se suffire à soi-même et se contenter de peu. L’hédonisme épicurien n’est pas un
immoralisme débridé.