Degrenne-Rozo Nicolas Laville Romain 02/12/2010 Cours sur la sé

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Degrenne-Rozo Nicolas
Laville Romain
02/12/2010
Cours sur la sémiologie des troubles anxieux de C. Nauczyciel
Sémiologie des troubles anxieux
I- Définitions
Peur: Réaction émotionnelle normale face à un danger réel permettant de l’affronter.
Permet la mise en place d’une stratégie d’adaptation au danger (fuite, combat ou
sidération)
Anxiété: Sentiment d’appréhension douloureuse face à un danger réel ou supposé.
Angoisse: peur sans objet induisant un état d’hypervigilance douloureuse et des
manifestations somatiques
Sauf que…
La peur d’un danger réel peut devenir pathologique (état de sidération, car la réaction
normale serait la fuite ou le combat)
L’anxiété n’est pas toujours pathologique (elle permet en effet de mobiliser les
capacités adaptatives devant un problème) Peut être bon avant un exam, permet d’être
mieux concentrer, plus précis
La différence est floue entre l’angoisse et l’anxiété.
D’où…
l’importance de différencier le normal du pathologique.
De prendre en compte la notion de temporalité:
-Anxiété: Symptomatologie anxieuse a un moment donné
-Angoisse : Symptomatologie anxieuse spécifique et durable dans le temps.
On peut différencier le normal du pathologique en 4 questions :
-Quel est l’objet?
-Quelle intensité?
-Quelle durée?
-Quelles sont les répercutions?
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On parle de caractère pathologique quand :
L’objet est peu ou pas dangereux
L’intensité est excessive et répétée
La durée est prolongée par rapport à l’exposition
Il existe des répercutions socioprofessionnelles
II- Description symptomatologique de
l’anxiété
Il existe 3 types de manifestations anxieuses :
Manifestation psychiques somatiques et comportementales
A- Manifestations psychiques
-Atteintes cognitives (pensées, images, représentations). Par exemple,
« je vais mourir », « je vais devenir fou »
-Une émotion associée (peur, douleur…)
-Répercutions sur la vigilance: hypervigilance, troubles attentionnels,
troubles mnésiques
-Perceptions anormales: dépersonnalisation (impression de ne plus être
soi même), déréalisation (impression qu’un environnement connu est anormal, irréel)
NB: Ces perceptions peuvent survenir de façon non pathologique chez tout le monde,
mais d’une durée très brève (fraction de seconde). L’état pathologique est prolongé.
B- Manifestations somatiques
-Cardiovasculaires: Douleurs thoraciques, oppressions, palpitations,
tachycardie, HTA
-Respiratoires : Dyspnée, polypnée
-Neuro-sensorielles: paresthésie, vertiges, sueurs, crampes,
tremblements
-Digestives : ballonnements, diarrhées, douleurs
-Atteintes du trépied instinctuel : Insomnies d’endormissement,
hypo/hyperphagie
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NB: Le trépied instinctuel Est-ce qui permet de nous maintenir en vie : manger,
dormir et baiser (pour la plupart du moins…)
C- Manifestations comportementales
-Motrices: instabilité ou sidération
-Raptus anxieux (rare mais grave) : Pensée de mettre fin à cette anxiété
qui entraine la réalisation de gestes graves (Prise abusive de médicaments,
défenestration…)
-Evitement de l’objet
-Conduite de réassurance face à l’objet
III- Les différents troubles anxieux
En fonction de l’objet, de la durée de l’anxiété, des manifestations psychiques et
comportementales : on peut définir différents troubles anxieux : Trouble panique,
phobie, trouble anxieux généralisé, TOC, syndrome de stress post traumatique
Il existe des complications valables pour tout les troubles anxieux :
-Apparition d’un autres trouble anxieux
-Dépression secondaire
-dépendance au substances anxiolytiques mais aussi à l’alcool
A- Trouble panique
Pour comprendre ce trouble il faut d’abord intégrer la notion d’attaque de panique.
Cette dernière se définie par:
-L’apparition brutale d’une angoisse paroxystique.
-L’ atteinte d’un maximum d’intensité en 10 minutes.
-Des manifestations somatiques identiques à celles de l’anxiété (voir plus haut)
-Des manifestations psychiques:: sentiment de perte de contrôle, dépersonnalisation,
déréalisation.
-Des manifestations comportementales: la sidération ou l’agitation
Mécanisme de l’attaque de panique: Elle débute par une légère anxiété, la personne
ressent les manifestations physiques de l’anxiété (tachycardie, palpitations…) et se
focalise dessus. Cela ne fait qu’amplifier l’anxiété débutante qui se manifeste alors
par des signes physiques toujours plus intenses (Cercle vicieux….)
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Elle est généralement brève (moins de 2h), elle peut être isolée (non pathologique) ou
constituée l’élément symptomatique d’une pathologie psychiatrique.
Elle peut être iatrogène, déclenchée par la prise de toxines, de médicaments ou
survenir lors d’un sevrage.
NB : Une personne sur deux fera une attaque de panique dans sa vie.
Le trouble panique, lui, se définit par:
-la répétition d’attaques de panique spontanées
-une anxiété anticipatrice permanente de nouvelles attaques
-des répercutions sur la vie socioprofessionnelle
La complication fréquentes est l’agoraphobie.
B- Les phobies
Il s’agit d’une peur intense et excessive déclenchée par l’exposition à un stimulus
spécifique
Il y a alors mise en place d’une stratégie d’évitement de l’objet, et d’une conduite
contra-phobique qui permet une réassurance (personne, objet tel que le « doudou »).
Elle entraine aussi une souffrance psychique ayant des répercutions
socioprofessionnelles.
Il y a reconnaissance du caractère pathologique par le patient lui-même.
Trois exemples de phobies :
1- L’agoraphobie
C’est la crainte de se retrouver dans des endroits dont il pourrait être difficile de partir
en cas de danger (il y a une anticipation d’un problème).
Cela conduit à : - l’évitement les lieux phobogènes
- des stratégies de réassurance (objet contraphobique, anxiolytiques ,
accompagnants)
2- Phobie sociale
C’est un sentiment de crainte ou de honte quand le sujet est exposé au jugement
d’autrui.
Elle se caractérise par :
-Une peur intense et incontrôlable des situations sociales (pouvant se présenter sous la
forme d’une attaques de paniques)
-Une peur d’être ridicule, de rougir (éreutophobie)
-Une atteinte partielle ou généralisée à toutes les situations sociales d’où un
retentissement variable
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NB: Elle se différencie de la timidité par le fait que l’exposition au jugement d’autrui
ne fait qu’aggraver le trouble alors qu’il s’améliore chez une personne timide.
3- Phobies simples
C’est une peur intense et incontrôlable déclenchée par l’exposition (ou son
anticipation) à un stimulus spécifique (objet ou situation) différent des mécanismes
existants dans la phobie sociale ou l’agoraphobie (exemples: araignées, sang…)
C- Trouble anxieux généralisé (TAG)
Il s’agit d’une anxiété de fond latente (depuis 6 mois au moins), permanentes pour des
problèmes de la vie quotidienne plus ou moins graves, plus ou moins réalistes, non
évitable.
Il y a une incapacité pour le patient à contrôler cette anxiété (il rumine en
permanence).
Les signes physiques sont communs aux autres troubles anxieux et les signes
psychiques se caractérisent par des troubles de la concentrations, une hypovigilance,
une irritabilité et une angoisse
Il n’y a pas de facteur déclenchant
Rmq: la différence avec la dépression est qu’il n’y a pas de ralentissement
psychomoteur et que la dépression peut avoir un facteur déclenchant
D- Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
Ce sont des troubles anxieux associant une obsession à une compulsion. Le
diagnostique est souvent tardif et le retentissement socioprofessionnel est important
car c’est un trouble chronophage.
 L’obsession est une représentation psychique qui vient dans la pensée du patient,
égo dystonique ( vient de sa propre pensée) et incontrôlable.
C’est une pensée intrusive, récurrente, anxiogène et absurde (le patient se rend compte
de l’absurdité de sa pensée)
Les thèmes sont multiples: mort, culpabilité, sexualité, morale, ordre…
Il ya trois types d’obsession:
-Idéative: intrusion dans la pensée d’un mot, d’une image, d’une idée
-Phobique: crainte d’une situation entrainant un danger
-Impulsive: crainte de ne pas se contrôler et d’effectuer un acte incongrue ou
dangereux.
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 La compulsion est un acte répétitif a visée anxiolytique, irrépressible malgré un
caractère reconnu absurde par le patient, diminuant temporairement l’anxiété sans
annuler l’obsession
Il y a deux type de compulsion :
-Mentale: pour conjurer une obsession idéative (récitation de mot, arithnomanie)
-Extériorisée: Lavage, vérifications, rangement
Les TOC se développent le plus souvent lors de la pré-puberté (75% avant 25ans)
E- Etat de stress post traumatique (ESPT):
Il correspond à l’apparition dans les suites d’un événement traumatique de symptômes
anxio-dépressifs avec un retentissement socioprofessionnel. L’événement traumatique
a été une menace vital pour le patient ou pour son entourage. On parle d’ESPT si cette
si ces symptômes apparaissent ou perdurent 28 jours après l’évènement.
Il se manifeste par :
-un syndrome de répétition : reviviscence du traumatisme, flash-back, cauchemars
-des conduites d’évitement des stimuli évoquant le traumatisme.
-des symptômes anxieux avec hyper vigilance
-des symptômes dépressifs avec émoussement affectifs
Il existe une vulnérabilité biologique chez certaine personne qui seront donc plus
sujettes à développer ce trouble. Ceci dépend aussi tu traumatisme.
IV- RESUME:
1. Définir l’anxiété: quelle objet et quelle situation? Quels symptômes? Quelle durée
et quelles répercutions?
2. Différencier l’anxiété normale et pathologique.
3. Rattacher l’anxiété à un trouble anxieux ou à une autres pathologie psychiatrique.
4. Evaluer les complications.
V- Quelques cas clinique
 Situation 1
« Je ne supporte pas faire mes courses dans une supermarché, c’est trop grand, il y a
trop de monde. Quand j’y vais, je sens bien mes jambes qui tremblent et j’ai du mal à
respirer! A la limite ça va quand je suis avec mon mari… mais j’ai toujours mon
xanax dans ma poche au cas ou… Heureusement qu’il y a internet. »
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On note ici un dyspnée, un phénomène de réassurance et d’évitement.
 Situation 2
« Je viens vous voir pour des somnifères, je dors mal depuis quelque temps, je me
revois coincé dans cette voiture jour et nuit, pas question de reconduire de sitôt. Ca
fait presque deux mois que j’ai eu l’accident mais je n’arrête pas d’y repenser. Au
travail, ça n’avance pas, j’ai peur de me faire virer mais je m’en fou… »
On note ici des flashback, un évitement, des trouble de l’attention et un mal à
s’endormir. Un syndrome dépressif avec émoussement. Les répercutions
socioprofessionnelles sont à prendre en compte.
Vu la durée supérieure à un mois, le diagnostique est un état de stress post
traumatique.
 Situation 3
« Je n’arrive plus a travailler depuis quelque temps. Il faut absolument que je sois sur
que tout le monde que tout est fermer avant de partir. Au début je ne vérifiais qu’une
ou de fois mais maintenant ça me prend 3 heures, je sais bien que tout est fermé mais
je ne peux pas m’empêcher de vérifier et dans l’ordre sinon j’ai mes angoisses et je
crois qu’il va arriver un malheur »
On note une obsession phobique, des compulsions (vérifications), des répercutions
socioprofessionnelles et des pensée magiques « il va arriver un malheur »
Le diagnostic serait ici des TOC
 Situation 4
« Je prenais de l’alcool pas tout les jours au début, c’était un peu pour me donner du
courage au travail les jours d’assemblées. Je n’étais pas à l’aise pour faire la
présentation devant tout le monde, j’avais tout le temps peur de faire une bêtise,
d’avoir honte, d’être ridicule. J’ai bien essayer d’éviter mais il fallait bien faire le
travail… »
On note ici une conduite addictive, une stratégie d’évitement et de réassurance avec
l’alcool et une peur du regard des autres.
Le diagnostic serait une phobie sociale compliquée par une dépendance alcoolique.
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