L’accordéon diatonique L'accordéon diatonique est un instrument de musique à clavier, utilisant des anches libres, excitées par un vent variable fourni par le soufflet actionné par le musicien. Contrairement à l’accordéon chromatique, ces anches produisent des notes différentes suivant le sens d'action du soufflet (poussé ou tiré), logique dite bi-sonore. Cet accordéon possède une organisation comparable à celle de l'harmonica diatonique, c’est-à-dire organisée suivant une ou plusieurs gammes diatoniques. Ces deux nuances, bi-sonore et diatonique sont la plupart du temps confondues, de sorte que certains modèles sont appelés diatoniques alors qu'ils ne le sont à proprement parler pas (certains modèles à trois rangées ou à deux rangées et demi sont bisonores mais chromatiques). Technique de jeu On distingue deux façons de jouer : le tiré-poussé qui donne un jeu plutôt staccato (détaché) et le jeu croisé qui permet de lier davantage les notes (legato). Concernant la main gauche (qui comporte le plus souvent 8 ou 12 basses), celle-ci accompagne la main droite avec un jeu de basses (une note fondamentale) et d'accords (une note fondamentale avec sa tierce et sa quinte, mais de plus en plus souvent sans la tierce), bien qu'avec l'arrivée des claviers main gauche à 18 basses, le jeu a tendance à s'éloigner un peu plus du simple accompagnement pour prendre une place plus importante. Utilisation de l'instrument La pratique de cet instrument après avoir accompagné nombre de fêtes traditionnelles et chants marins, est restée très répandue dans le milieu « folk » et offre des musiques très diverses (musique auvergnate, bretonne, italienne, irlandaise, landaise, Suisse etc.). Hors d'Europe on le retrouve notamment au Cap-Vert et dans l'Océan indien (Madagascar, Rodrigues). On peut citer également la musique cajun, l'instrument utilisé comporte en principe une seule rangée et dispose de plus de registres. Les modèles existants Les types de claviers standards pour les 3 rangs qui existent actuellement sont : Modèle Sol/Do/Fa : utilisé surtout dans les pays du sud. Il a l'avantage de permettre de transposer facilement les morceaux en sol / do vers do / fa, cependant il manque les notes do#, Mib et Sol#. Modèle Sol/Do/Si : permet d'avoir un intervalle d'un demi ton entre la deuxième et troisième rangée et ainsi de bénéficier de tous les chromatismes. Cependant, la logique diatonique et chromatique pour l'improvisation et pour les accords est assez compliquée à acquérir. Modèle Serge Desaunay : propose un sol / do standard + la troisième rangée suivante : « Ré#, Mib, Fa# (ou La), Sol, Lab, Sib, Do# ». Modèle Jean-Michel Corgeron : propose un sol / do standard + la troisième rangée suivante : SOL, SOL#, SIb, DO# et en poussé MIb, SOL#, SIb. Modèle Marc Perrone : Modèle dérivé d'un sol / do / fa. Sur la 2ème rangée, les Sol (qui font double emploi avec la 1ère rangée) sont remplacés par des Sol#. Sur la 3ème rangée, les Do (qui font double emploi avec la 2ème rangée) sont remplacés par des Do#, et les Mi, par des Mib. Modèle Jean-Pierre Leray : Modèle basé sur le système corgeron qui permet d'avoir une logique avec 18 basses et le système original Modèle Pignol-Milleret : Modèle résultant d'une nécessité pour avoir une logique complète et facilement mémorisable pour bénéficier de toutes les notes (y compris les # et b) en tiré et quasiment toutes en poussé. Ceci afin de pouvoir jouer dans toutes les tonalités et donc pouvoir accompagner d'autres instruments très facilement. Ce système permet aussi de rajouter des couleurs particulières à la musique trad. En effet, il est très simple d'enrichir les accords de bases que l'on retrouve dans tous les morceaux de trad. (ajout de 9ème, sixte, 11, 13, 5b, 5#) sans avoir à se soucier si les notes sont disponibles dans le sens de soufflet dans lequel on se trouve. En outre, pour le travail des gammes et l'improvisation un autre horizon s'ouvre que celui proposé par les accordéons plus courants. Modèle Christian Oller : Modèle reprenant le système de basses uni-sonores, inventé par Alain Abbot ; système réadapté pour l'accordéon diatonique. Les basses "main gauche" ne sont donc pas des accords constitués, mais des notes indépendantes que l'on peut utiliser librement (contre-chant, accord, etc.). Modèles Irlandais : Les accordéons irlandais utilisent traditionnellement les modèle SI/DO et DO#/RE particulièrement adaptés aux styles et aux tonalités de la musique irlandaise (utilisation quasi-systématique d'ornementations et gammes utilisées souvent en RE ou SOL). Page précédente (Fabrication) Accueil Haut de page