société. Dans les sociétés occidentales l’individu est libre de ses choix et accepte les
responsabilités qui en résultent. Dans d’autres sociétés la liberté est vue comme le droit de faire
ce que l’on veut.
Rousseau affirme que la volonté individuelle est la base de la volonté du peuple souverain, qui
suppose l’égalité et l’universalité.
Le concept d’intérêt général suscite des controverses. Hobbes y voit la conservation de la vie
humaine, la paix sociale et la propriété. Locke le base sur la propriété privée. Pour Smith la
propriété garantit la liberté et l’égalité, et pour Rousseau elle est le fondement du lien social
(pour Hegel le lien social est basé sur l’utilité mutuelle). L’intérêt général est alors une
interdépendance universelle.
C. Le pouvoir d’État
L’État moderne a pour fondement de garantir le bien commun et l’intérêt général, à l’intérieur
de ses frontières et à l’extérieur. Le domaine public garantit l’accès de tous aux biens publics,
distinct de l’intérêt général en ce sens qu’il nécessite l’intervention de l’État. Cette intervention
existe depuis le Moyen-âge (aide aux pauvres et aux malades, organisation du travail) où elle
était financée par l’impôt. Mais l’État moderne la systématise et devient l’initiateur du
changement social. Après la deuxième guerre mondiale il est l’État-providence et met en place
un système de services publics qui va toucher des domaines de plus en plus larges et par
conséquent coûter de plus en plus cher. Les services publics représentent la puissance de l’État,
qui régule la vie des citoyens.
Mais ces services de plus en plus lourds entraînent une bureaucratie de plus en plus lourde. Une
des réponses à ce problème a été la privatisation, qui marque le début de l’annexion du
politique par l’économique.
Actuellement on remet en question cette prédominance de l’économie et on réfléchit à de
nouvelles modalités pour garantir l’intérêt général et le bien commun. On pense les droits
individuels comme accessibles à tous, donc n’excluant personne, à un moment où le nombre
d’exclus est considérable (chômeurs, clandestins, itinérants), et on souhaite un retour du
politique dans la régulation de la société.
L’Occident tente aussi d’étendre la notion de bien commun et de bien public aux nations
exclues, par le biais d’aide financière. Mais parallèlement il leur livre une compétition
économique violente, et parfois la guerre. De plus, il impose unilatéralement sa vision et ses
valeurs à des pays qui ne les partagent pas.
II. L’héritage de la tradition
Les pays méditerranéens et ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ne possèdent pas cette valeur de
bien commun dans leur héritage. Le Coran place le divin, pas l’humain, au centre de l’intérêt
général, prône la guerre et l’exclusion de certaines catégories de la population, et interdit toute